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  • Pop rohmérienne

    Derrière Rayon vert, un titre hommage à Eric Rohmer (et/ou à Jules Verne), se cache le dernier EP du Britannique Lewis Evans.

    L’ex-chanteur du groupe normand des Lanskies revient pour un mini-album pop-rock d’une jolie facture. Ce disque a été réalisé entre la Normandie et la Californie en collaboration avec David Ivar du groupe Herman Dune qui arrangé tous les titres.

    Lewis Evans prend le parti de la sobriété, de la justesse ("Rock in the sea") mais aussi de la mélancolie ("Hold On").

    Le Rayon Vert c’est l’album d’un artiste à la fois tendu et soufflant je ne sais quoi de dolce vita – normande, bien entendu. On peut penser au titre "Cocaine", singulièrement apaisé et d’une simplicité confondante, en dépit du thème abordé, celui des addictions.

    "King Of The Jungle" séduit par son sens de la folk plus légère qu’il n’y paraît. Le titre parle avec ironie et humour des difficultés d’un musicien qui peine à rencontrer le succès. Le clip a été réalisé par Jonathan Perrut, au cours d'une vaste tournée des bars : 3 villes, 13 bars, 250 km ont été nécessaire à la fabrication de cette vidéo, que Bla Bla Blog propose bien entendu ici.

    Lewis Evans, Le Rayon Vert, EP, ZRP, 2021
    https://www.facebook.com/LewisEvansOfficial

    Voir aussi : "Je me fous de la chanson qui passe"

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  • Nouveaux plans à Troie

    achille,troie,iliade,homère,sexe,érotisme,antiquitéVoici donc le troisième et dernier tome d'Achille de Cosimo Ferri (éd. Tabou), une série historico-érotico-littéraire, qui ne s’embarrasse pas de liberté avec ce patrimoine qu’est l’Iliade d’Homère.

    C’est la lutte finale à Troie. Priam s’inquiète des victoires d’Achille, désespéré après la mort de son ami et amant Patrocle mais qui sent que la guerre de 10 ans peut se terminer avec la victoire des Achéens. Les batailles s’enchaînent (contre Penthésilée la reine des Amazones par exemple), mais aussi les prisonniers et les captives, dont la sémillante Briséis que les Troyens cherchent à récupérer.

    Mais c’est une autre femme qui va dénouer le récit :  Polyxène, la plus jeune fille du roi Priam, qu’Achille rencontre par hasard, et qui tombe dans ses bras. Leurs étreintes éloignent quelque peu le fils de Thétis des champs de bataille alors que les victoires s’enchaînent. L’union de la princesse troyenne et du guerrier grec pourrait bien signifier la fin des hostilités. Mais c’est sans compter le talon d’Achille.

    Le lecteur trouvera dans ce dernier volume les héros du cycle troyen : Achille, bien sûr, mais aussi Priam, la belle Hélène, Pâris, Ménélas, Memnon, le "demi-dieu" et roi des Ethiopiens, Briséis et Cassandre. La Guerre de Troie est revisitée en respectant dans ses grandes lignes le récit et le souffle homérique, mais en y insufflant de l’érotisme, de l’ardeur, des guerriers statufiés et des corps à corps enfiévrés.

    On connaît la fin de l’histoire – le Cheval de Troie, la prise de la ville et la fuite d’Énée. Il reste que Cosimo Ferri a réussi à redonner vie et vigueur - beaucoup de vigueur, même ! - à ses personnages.

    Reste maintenant à savoir si, après cette trilogie troyenne, l’auteur ne s’attaquera pas à l’Odyssée.

    Cosimo Ferri, Achille, tome 3, De Fer et de Chair, éd. Tabou, 2020, 64 p.
    https://www.cosimoferri.com
    https://www.facebook.com/cosimoferriart
    http://www.tabou-editions.com

    Voir aussi : "Plans à Troie"

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  • Petite pirate

    Les salles de spectacle fermées, il reste le disque ou le support numérique pour découvrir la comédie musicale pour enfants Zélie la pirate.

    Aurélie Cabrel est à la manœuvre dans ce conte musical que n’aurait pas renié son chanteur de père, auteur du Soldat Rose 2 en 2013. 

    Pour Zélie la pirate, Aurélie Cabrel, dont la voix à la Olivia Ruiz fait merveille, s’est entourée d’Esthen Dehut, Bruno Garcia et Olivier Daguerre dans cette histoire de flibusterie teintée de forfaiture ("Prends garde à toi"), de récit initiatique ("Pirate demoiselle") et de aussi de féminisme ("Chanson de pirates").

    Zélie, 15 ans, est la fille du capitaine McPherson, commandant de l’Ara Macao, "le plus grand et le plus célèbre navire de pirates de la  mer des Saphirs". Cette vie de danger, la jeune fille aimerait bien la connaître, loin des Galeries La Playette à laquelle on voudrait la destiner comme vendeuse ("Boutique contre navire"). Le moins que l’on puisse dire c’est que Zélie a du caractère, et même "le sale caractère de sa mère", si bien que son père accepte de l’emmener avec lui sur son bateau. Le pirate Barbemolle est chargé de s’occuper d’elle comme de sa fille. La jeune fille a également pour compagnon un perroquet, Hashtag, son cadeau de naissance, mais aussi "le vrai génie à bord" ("Les consignes marines"). La nounou un peu particulière a isolé la jeune fille dans la cabine du capitaine, par sécurité, et non sans les protestations de Zélie contre la prudence de Barbemolle : "Ils auraient tout donné pour que l’un vive la vie de l’autre" ("On aura tout vu").

    Message féministe

    Sur le navire, il y a un beau gosse, Charles de la Mare de l’Étang sec, le second du navire, noble, prétentieux, ambitieux et sûr d’être un tombeur ("La chanson française de Charles"). Cet ambitieux dont les dents rayent la coque du navire ne laisse pas indifférent Zélie, impatiente de monter sur le pont pour rejoindre le bel officier ("C’est mon Charlie, mon Charlou / Mon Charlot, c’est mon Charles / Mon pirate, mon trésor", "Mon pirate mon trésor").

    Charles a une autre idée en tête : prendre la tête du bateau en s’emparant de Hashtag, le "perroquet magique", aussi efficace qu’un GPS et "beaucoup plus utile qu’il en a l’air". Le "secret" bien gardé de l’animal ("Hé, dis-moi !") parvient aux oreilles de Charles "qui veut devenir capitaine à la place du capitaine" grâce à un subterfuge dont Zélie sera la victime ("Lettre à Zélie").

    Un faux rendez-vous amoureux, une entorse à la sécurité de la jeune pirate, est un moyen de s’emparer du perroquet ("Minuit", "Hashtag n’est plus là").

    On s’en doute : c’est Zélie la vraie héroïne de cette histoire menée tambour battant, qui va mener la lutte, non sans un message féministe à l’attention des garçons et des filles ("Tu t’es fait battre par une fille !").

    Le conte musical Zélie la pirate est présenté dans un très bel objet : disque CD de 45 mn, avec un livret illustré de 48 pages par Guylaine Lafleur et Aurélie Cabrel.  

    La plus belle critique sur ce projet vient de Francis Cabrel lui-même : "Voilà que ma fille à qui j’ai raconté tant d’histoires dans sa chambre d’enfant vient à son tour m’en raconter une. Et une belle. Avec du vent dans les voiles, des personnages batailleurs, des mers lointaines, des pirates, des perroquets, des jambes de bois, une héroïne jolie à croquer et des chansons comme ses amis et elle savent si bien faire. Un navire, une énigme à résoudre, d’un coup c’était moi l’enfant, et je me suis laissé embarquer."

    Il est certain qu’il ne sera pas le seul. 

    Zélie La Pirate, chapitre 1, Baboo Music, 2021
    https://www.zelielapirate.com
    https://www.facebook.com/zelielapirate

    Voir aussi : "Marie Cherrier : Les comédies musicales m'ont toujours beaucoup attirées"

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  • La compassion sauvera le monde

    Manga et fiction, Invincibles (éd. Massot) est aussi et surtout un récit de vie scénarisé par Sofia Stril-Rever, spécialiste du Tibet et biographe du Dalaï-lama. La mise en images de l’histoire a été assurée par la mangaka japonaise Kan Takahama. On lui doit notamment l’adaptation de L’Amant de Marguerite Duras que nous avions chroniquée sur Bla Bla Blog.

    Invincibles, BD engagée, avec la figure du Dalaï-lama bien présente, conte d’abord l’histoire d’un combat personnel : suite à un attentat en plein Paris, Maya, 19 ans, se retrouve hospitalisée et gravement blessée. Elle a dû être amputée d’une jambe et doit commencer un combat douloureux pour accepter son handicap. Elle trouve son salut grâce à une vidéo Youtube dans laquelle le Dalaï-lama est interviewée par une certaine Sofia. Maya la contacte.

    Cette spécialiste du Tibet encourage la jeune femme à se reconstruire grâce à la méditation. La victime du terrorisme trouve en même temps une voie et un projet qui passe par la compassion, l’aide aux personnes touchées par l’amputation et aussi par le Tibet.

    Sofia Stril-Rever fait se rencontrer bourreaux et victimes

    Après s'être envolée en Inde pour y rencontrer le Dalaï-lama, contre toute attente Maya se lance dans un projet fou et dangereux : secourir au Tibet un résistant bouddhiste, devenu handicapé comme elle. La mission est hautement dangereuse dans un pays occupé par la Chine, impitoyable contre les Tibétains attachés à leur culture, à leur religion et au 14e Dalaï-lama .

    Sofia Stril-Rever et Kan Takahama ont intelligemment joué le jeu du manga et de l’intrigue romanesque pour diffuser des messages sur l’altruisme, la compassion, la reconstruction, le courage  et la générosité. Les auteures précisent que leur fiction est basée sur des faits réels, avec des personnages réels : il y a bien entendu le 14e Dalaï-lama, en fuite de son pays depuis 1959 et Prix Nobel de la Paix en 1989, mais aussi la dissidente Nyima Lhamoi ou le professeur Bernard Dubreuil. L’histoire du personnage fictif Lobsang Tenzin renvoie, quant à lui, aux nombreuses victimes des répressions chinoises au Tibet.

    Dans un manga alternant planches en couleur et en noir et blanc, Sofia Stril-Rever fait se rencontrer bourreaux et victimes, transmettant par là-même une série de messages engagés, certes difficiles à assimiler (le pardon, la compassion envers son agresseur) mais en tout cas essentiel "face aux crises actuelles". Des propos du Dalaï-lama résonnent avec force : "Ils sont la dernière génération à pouvoir remédier à la menace d’extinction actuelle. Le futur est entre vos mains."

    Kan Takahama et Sofia Stril-Rever, Invincibles, éd. Massot, 2021, 164 p. 
    https://massot.com/collections/invincibles
    https://savetibet.org
    https://www.dalailama.com
    https://www.bethelove.global

    Voir aussi : "Aung San Suu Kyi et les bouddhistes extrémistes"
    "Mon amant chinois"

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  • 30 ans, 30 lois

    Bla Bla Blog a choisi de faire un focus sur le projet "30 ans 30 lois", dédié aux étudiants. Il s’agit de la première expérimentation nationale de consultation citoyenne par vote électronique.

    L’opération "30 ans 30 lois" consiste à faire élire par les étudiants français la loi qu’ils jugent la plus marquante de ces 30 dernières années. Les étudiants pourront voter durant la semaine du 25 avril au 9 mai 2021. Les lois les plus marquantes sont détaillées sur le site : https://www.lirelasociete.com/liste-des-30-lois.  

    Concrètement, ce projet doit mener à l’ouverture de nouvelles réflexions sur la question du vote électronique mais aussi réconcilier les jeunes avec le vote, face à l’abstention grandissante lors des élections nationales.

    Pour les organisateurs de Lire la Société, cette expérimentation d’envergure doit permettre de montrer à la jeunesse qu’elle est écoutée et qu’elle pèse dans le débat public. Il s’agit d’un projet de dimension inédite grâce à la blockchain, cette récente technologie de stockage et de transmission d'informations sans organe de contrôle.

    "30 ans 30 lois" donne également la possibilité aux étudiants qui veulent porter le projet de devenir ambassadeurs de ce projet d’envergure nationale.

    Ce projet est organisé dans le cadre de la 30ème Journée du Livre Politique qui se tiendra à l’Assemblée nationale le 3 juillet prochain, journée présidée par Caroline Fourest aux côtés entre autre de Richard Ferrand et de Frédérique Vidal. Selon l’évolution du contexte sanitaire, seront réservées une quinzaine de places pour les étudiants lors de la remise du scrutin à l’Assemblée nationale le 3 juillet prochain. Les participants seront tirés au sort afin de permettre à tous les étudiants d’assister à cette journée de débats et de remise de prix littéraires au sein de l’Assemblée.

    Ce projet novateur a été organisé en partenariat avec l’Assemblée Nationale, l’ONG Electis, engagée dans l’amélioration des systèmes démocratiques mais aussi Vie-publique.

    "30 ans 30 lois", "Lire la Société" 
    https://www.lirelasociete.com/30-ans-30-lois

    Voir aussi : "La politique… quoi ?"

    30 ans 30 lois,politique,lois,législatif,assemblée nationale,lire la société,vote,étudiants,richard ferrand,frédérique vidal,caroline fourest,electis,ong,vie-publique,vote électronique,journée du livre politique

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  • Je me fous de la chanson qui passe

    Tel est le leitmotiv d’Olivier Marois dans son single, qui annonce son premier EP en juin prochain.

    "J’veux juste pas que tu t’arrêtes" est une déclaration d’amour autant qu’un hymne à toutes ces musiques qui nous font vibrer. "Miles Davies, Joe Strummer, Lana del Rey et les Clashs Maria Callas, Cindy Lauder, Johnny Clash. Je me fous de la chanson qui passe / Je veux juste que tu m’embrasses", chante-t-il de sa voix grave, dans un titre au talk-over séduisant.

    Le chanteur parisien le dit autrement : "Tout ce qui est important tient en trois mots et une phrase, le reste n’est que circonvolution, filtre, blabla... que tu écoutes du punk ou Mozart, le plus important n’est pas la chanson, son habillage, mais sa vibration."

    Franchement convaincant, et on peut être sûr qu’il ne s’arrêtera pas en si bon chemin Son premier EP Hosannas est à paraître le 18 juin prochain.

    Alléluia !

    Olivier Marois, J’veux juste pas que tu t’arrêtes, Roy Music, 2021
    https://www.facebook.com/OlivierMaroisMusic

    Voir aussi : "Rouquine n’a pas que ça à faire"

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  • Quand le jazz est là

    Inspiration et Vie : c’est le très beau titre qu’ont choisi Le pianiste Giovanni Mirabassi et la chanteuse Sarah Lancman, qui sont aussi les fondateurs et les piliers de Jazz Eleven, pour leur nouveau projet musical. Ils proposent à partir de cette fin d'avril une série de rencontres avec les autres porte-étendards de leur label : la chanteuse et violoncelliste Anne Sila, le saxophoniste Guillaume Perret, la chanteuse Tatiana Eva-Marie et le crooner italien Walter Ricci.

    Chaque mois sera proposée une nouvelle vidéo inédite avec ces six artistes, réunis au Sunside pour filmer et proposer des rencontres musicales. Des débats avec le public seront également proposées, via un "Inspiring Live" qui entend être un moment d’échanges et de partages.

    Le programme proposé par la série musicale Inspiration et vie est alléchant : à côté des standards de jazz "Round Midnight" de Thelonious Monk et "My Favourite Things" de John Coltrane, Sarah Lancman, Giovanni Mirabassi et leurs acolytes ont aussi élargi leur répertoire vers la chanson française ("Quand on n’a que l’amour", "La tendresse") mais aussi la pop internationale ("Out Here on My Own", tiré du film et de la comédie musicale Fame).

    Le vendredi 23 avril, la première vidéo et un premier duo "Inspiring Live #1" proposait une rencontre inédite entre Sarah Lancman et Guillaume Perret autour classique de jazz "Round Midnight" de Monk. La suite du programme promet d’être tout aussi passionnante. 

    Inspiration et Vie, proposé par Giovanni Mirabassi et Sarah Lancman
    Avec Anne Sila, Guillaume Perret, Tatiana Eva-Marie et Walter Ricci
    Proposé par le label Jazz Eleven
     https://www.jazzeleven.com/copie-de-inspiring-live
    https://www.facebook.com/jazzeleven11

    Voir aussi : "Retour et parenthèse italienne avec Sarah Lancman et Giovanni Mirabassi"

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  • Il était une fois le jazz

    Morricone Stories, Le dernier album du saxophoniste italien Stefano di Battista est consacré, comme son nom l'indique, exclusivement à Ennio Morricone, l’homme aux 500 musiques de films, disparu en juillet 2020.

    Il faut souligner que le répertoire exceptionnel de Morricine ne se limitait pas aux BO de Sergio Leone, loin s’en faut. 
    C’est justement cette richesse qui est donnée à voir par Stefano di Battista, à travers ses 12 titres et adaptations, sachant jouer de couleurs, de rythmes mais aussi d’improvisations ("Il grande silenzio", "La donna della Domenica").

    L’auditeur pourra y trouver quelques œuvres phares ("Il était une fois en Amérique", "Gabriel’s Oboe", "Le bon, la brute et le truand") et d’autres moins connues ("La cosa buffa", "Verushka", le séduisant et mélancolique "Flora" ou "Metti, una sera a cena"). Les bandes originales de films sont bien entendu largement présentes (Il était une fois en Amérique, 1900, Mission, Le bon, la brute et le truand, Peur sur la ville, La Femme du dimanche, Le Grand Silence et Mais... qu'avez vous fait à Solange ?).

    La construction mélodique et le choix de l’épure dans la composition

    L’auditeur pourra y faire de jolies découvertes, à l’instar du "Cosa avete fatto a Solange" mais aussi découvrir toute la palette de Stefano di Battista et de son quatuor (André Ceccarelli à la batterie, Frédéric Nardin au piano et Daniele Sorrentino à la contrebasse), des amis qui ne semblent pas tétanisés par ce titan de la musique, à l’exemple de leur version toute en densité de "Peur sur la ville", aux teintes très contemporaines. L’une des surprises de l’opus viendra sûrement du titre "Gabriel’s Oboe" (Mission), joué cette fois au saxophone et que l’on croirait avoir été composé pour un film de François Truffaut plutôt que pour un récit sur la colonisation sud-américaine à l’époque baroque.

    Jazz, contemporain et classique viennent se rencontrer avec élégance dans des harmonies colorées et des mélodies vivantes que n’aurait pas renié le maître italien  ("La cosa buffa"). Et pour le formidable "Verushka", le jazz se fait salsa. L’œuvre d’Ennio Morricone permet aussi au saxophoniste italien et à ses amis de se déployer avec bonheur et élégance, à l’exemple du morceau "Apertura della caccia", tiré du film 1900.

    Plus connu, si le "Thème de Deborah" ne surprendra pas dans son aspect mood, plus sentimental que mélancolique, il permet à l’auditeur d’apprécier la construction mélodique et le choix de l’épure dans la composition.

    Un esprit sixties et seventies souffle indéniablement dans cet album qui surprend par sa fraîcheur et son audace rythmique ("Metti, una sera a cena"), sachant toujours rendre grâce aux créations mélodiques de Morricone ("Flora").

    L’auditeur sera enfin sûrement très attentif à la derrière piste, proposant une étonnante adaptation du thème Le Bon, la Brute et le Truand.  

    Voilà un  album qui ravira les fans de musiques de films comme les amoureux du jazz. Et l’on peut gager que Stefano di Battista ne s’arrêtera pas en si bon chemin dans sa relecture de l’œuvre de son génial compatriote. 

    Stefano Di Battista, Morricone Stories, Warner Music, 2021
    http://www.stefanodibattista.eu/fr
    https://www.facebook.com/stefano.d.battista.10

    Voir aussi : "Si la musique est bonne"

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