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  • Girl Warrior de la guitare

    Si Morgane Ji était un personnage de fiction, il est certain qu’elle aurait choisi celui de cow-girl dans un western de Sergio Leone ou de Tarantino.

    Il est vrai qu’il plane dans son album Woman Soldier un souffle à la fois sauvage, aventurier et aussi très actuel, grâce à ses compositions travaillées et l’utilisation de l’électronique. Avec "Mon Nom est personne", nous voilà dans un western à la chaleur plombante, et en français : "Mon nom est personne je ère dans ton désert comme personne / Je suis ta prisonnière. "

    Un hommage bien sûr à Sergio Leone pour cette chanson d’amour qui finit mal : "Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse" ! Il flotte réellement sur cet opus cette atmosphère de western-spaghetti à l’exemple des rythmiques appuyées, lourdes comme un soleil désertique ("Fear No More"). Cette référence cinématographique est présent dans l’album dans une version électro. Électro comme du reste le premier morceau de l’opus, "Tom Thumb".

    Le son soul et électro rock est porté par une voix tour à tour soyeuse et vindicative, dans un morceau rugueux. Il faut dire que Morgane Ji se révèle comme une vraie warrior, une guerrière de la guitare qui décoche ses notes comme on envoie des flèches en plein cœur. Gare à elle : "I feel like a ticking time bomb".

    Morgane Ji nous séduit avec une pop à la fois sophistiquée, ponctuée ça et là de vagues d’électro ("Radio On"), et revenant aux classiques, comme le prouve le choix d’instruments acoustique : il y a les guitares, bien sûr, mais aussi cet étonnant banjo : "Somebody sang a song on the radio / I grabbed my banjo". Sans oublier sa voix, puissante et soul, à l’instar de "No", un titre consacré à une séparation : "We live in a world of separation / Where every man can be a lion… Stay out of myy land / We must try to remain friends... / Don’t stay so close."

    Révélation réunionnaise de l'année

    Dans "Homo sapiens", morceau mêlant pop et world musique, Morgane JI se met dans la peau d’une australopithèque : "Dans ma tête d’australopithèque / Sous ma peau de bête rien ne m’arrête." Des rythmes tribaux mêlés à des sons électroniques propulsent l’auditeur dans le temps pour dire que le Sapiens ne change décidément jamais dans sa soif d’écraser l’autre et de "faire la guerre" : "Je fais la guerre et traque mes frères à grands coups de hache, / A coups de revolver, je veux plus de tout, surtout plus de terre." Oui, rien ne change, même si les mœurs sont a priori plus policés : "Je fais la guerre dans les rangs de derrière les affaires sont les affaires / J’ai les dents longues et une peau de bébé je suis homo habilis customisé… Mais faut pas me dire que je ne suis pas sérieux, costumes et boutons, / De manchettes, moi monsieur, j’ai des talonnettes."

    Tout autant engagée, c’est sur des rythmes martiaux que Morgane Ji lance "Woman Soldier", un nouvel hommage au western autant qu’un chant féministe pour dire la puissance et la force des femmes : "I’m a soldier / A woman soldier, proud a a man. / A red rainbow through sunlight / One last arrow, one fast fight."

    Pour "Maloya", qui se réfère à une musique et une danse réunionnaise, la chanteuse choisit le contrepied, avec un morceau qui faut le choix du créole, sans abandonner pour autant sa facture pop world étincelante et bouleversante, avec toujours ses ponctuations d’électro et de guitares électriques qui en font toute la modernité. Cette revisite du maloya fait sens pour une artiste qui a été consacrée cette année révélation réunionnaise de l'année pour cet album, justement. Sa biographie indique par ailleurs qu’elle a fait partie des 2000 enfants ex-mineurs transférés de la Réunion vers la métropole durant la page sombre de l'histoire des "enfants de la Creuse".

    Avec "I Miss You", on découvre derrière une composition maîtrisée une femme délicate et plus attentionnée et attentive que l’on imagine : "Pardon me, Oh try / Excuse me, / New I’m so so sorry / Pardon me ! Oh try ! / Excuse me, / Now watch me ! / I’m small and petrified."
    Excuses acceptées.

    Morgane Ji, Woman Soldier, Aztec Music, 2020
    https://www.morganeji.com
    https://www.facebook.com/morganeji

    Voir aussi : "AURUS, poétique et vivant"

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  • Les amis sont de retour (et parlent d'amour)

    C’est avec plaisir que nous retrouvons le duo français Part-Time Friends dans leur nouveau single, Même si. Il faut préciser d’emblée que le clip a été produit par Iconoclast.tv et réalisé par Sarra Ryma,

    Dans une pop pétillante, rythmée et brillante, Pauline Lopez de Ayora et Florent Biolchini parlent d’amour, tout simplement. Une belle déclaration mise en image au cœur d’une fête foraine : "Tant qu’on me voie encore / A travers tes yeux / Je peux rouler sans phare / Même si on est deux demis / Pour n’en faire qu’un / On s’est choisis / Ça me fait me sentir infini."

    Les Part-Time Friends commentent ainsi ce nouveau titre : "Nos textes parlent d’amour, de blessures, de nos espoirs, de nos peurs… tous ces sujets profonds qui comptent, et qu’on essaie d’exprimer avec des mots simples – à commencer par notre amitié, très forte, mais aussi parfois conflictuelle."

    Ce nouveau single annonce l’arrivée de leur prochain album en janvier prochain.

    Part-Time Friends, Même si, Un Plan Simple, 2020
    http://www.parttimefriendsmusic.com
    https://www.facebook.com/theparttimefriends

    Voir aussi : "Deux amis"

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  • Chic Chico

    Camille Esteban était passée par The Voice en 2017. Elle est de retour en cette fin d’année avec un nouveau single, Chico.

    Dans une pop urbaine et métissée et rythmée de couleurs, la jeune chanteuse d'origine espagnole parle de rêves, de projets et d’espoirs : "Tu voudrais faire le tour du monde / Mais t’as pas le choix / Mais qu’est-ce que t’attends ?"

    Ce single est le premier extrait de son futur album, assurément très personnel : "Ce disque me ressemble parce que j’y ai signé 90 % des textes. Parfois tristes, parfois joyeux, ils parlent de mon histoire avec un style assez reggae et latino", explique celle qui s’est entourée de plusieurs plumes telles Taïro, qui a travaillé pour Maître Gims, Maska, membre de Sexion d’Assaut, ou encore Boulevard des Airs, groupe pour lequel elle a assuré les premières parties.

    Comme ce "Chico" à qui s’adresse Camille Esteban, aucun doute : rien ne l’arrêtera.

    Camille Esteban, Chico, Nouvelle École, 2020
    https://www.facebook.com/Camille-Esteban

    Voir aussi : "Aux environs de Rodolphe Burger"

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  • Héros, salauds et intellos sous l’Occupation

    Dans son essai Vingt intellectuels sous l’Occupation (éd. du Rocher), Laurent Wetzel cite le Général de Gaulle qui dit ceci dans ses Mémoires de Guerre : "Les écrivains, du fait de leur vocation de connaître et exprimer l’homme, s’étaient trouvés au premier chef sollicités par cette guerre où se heurtaient doctrines et passions. Il faut dire que la plupart et, souvent, les plus grands d’entre eux avaient pris le parti de la France, parfois d’une manière magnifique. Mais d’autres s’étaient, hélas ! Rangés dans le campo opposé avec toute la puissance de leurs idées et de leur style." Cet extrait se trouve dans le chapitre consacré à Robert Brasillach, le plus célèbre de ces intellos engagés dans le camp de Pétain, et aussi la seule de ces figures à avoir été exécutée après la Libération.

    De Gaulle et Pétain : voilà bien la ligne de fracture fondamentale entre les deux camps dont parle Laurent Wetzel, bien qu’elle ne soit pas la seule. Car, outre les désaccords au sujet d’une paix signée avec l’Allemagne, c’est aussi l’antisémitisme qui distinct Résistants et Collaborationnistes.

    Laurent Wetzel a fait le choix de portraits synthétiques pour retracer cette grande histoire qu’a été la vie intellectuelle en France pendant la seconde guerre mondiale. Une grande histoire avec ces héros, ces lâches, ces salauds mais aussi ces figures équivoques. Pour cela, l’auteur, intellectuel lui-même (normalien, maître de conférence d’histoire contemporaine à Sciences Po et professeur d’histoire politiques à Sup de Co), a divisé son livre en trois parties : les deux premières, "Figures d’intellectuels résistants" et "Figures d’intellectuels collabos", retracent chacune le parcours de huit personnalités. La dernière, "Figures d’intellectuels ambivalents", est singulièrement la moins développée, bien qu’elle reste passionnante puisque les quatre célébrités évoquées sont ni plus ni moins que Raymond Aron, Jean-Paul Sartre, Georges Pompidou et François Mitterrand. Que du gros calibre.

    Laurent Wetzel s’attache à décrire des parcours hors du commun dans une France déchirée et en guerre. Quelques figures parlerons très certainement au lecteur.

    Parmi les Résistants, il y a, pour commencer, Marc Bloch et Pierre Brossolette, tous deux tués en 1944. On retiendra aussi René Cassin, en raison des conséquences qu’eurent son engagement. L’auteur rappelle que ce dernier, condamné à mort par contumace du fait de ses responsabilités dans la France Libre, a vu 27 membres de sa famille disparus en déportation, dont sa mère, sa sœur et son beau-frère. Laurent Wetzel relate également ses distensions avec le Général de Gaulle pendant et après la guerre, comme les engagements français et internationaux de René Cassin : création de l’Unesco, élaboration de la déclaration des droits de l’Homme et Prix Nobel de la Paix. Le fascinant Jean Prévost, l’homme d’Eglise Jules Saliège et Jacques Soustelle font l’objet eux aussi de portraits passionnants, avec parfois, comme pour l’archevêque de Toulouse, des positions réservées au sujet du Général De Gaulle. Jacques Soustelle, lui aussi, se détournera du chef de la France Libre. Il regretta, par exemple, "l’épuration… ratée". Deux figures féminines, les seules de cet ouvrage, complètent ce tableau de la Résistance intellectuelle : il s’agit de Germaine Tillion et de l’exceptionnelle Simone Weil (à ne pas confondre avec la femme politique et ancienne déportée Simone Veil).

    Les angles morts de l’épuration

    De l’autre côté de la barrière, il y a ces écrivains, philosophes, essayistes et professeurs d’université qui ont choisi le camp de Vichy. À ce sujet, Laurent Wetzel n’hésite pas à parler dans le chapitre consacré à Claude Jamet (le père d’Alain Jamet, vice-président du Front National et Dominique Jamet, journaliste et Président de la BnF), de ce qu’il appelle un "paradoxe" de cette époque : "L’alliance des pacifistes les plus ardents avec les soldats d’une société guerrière."

    Il y a ces figures proprement sulfureuses : Robert Brasillach, nous l’avons dit, qui a payé de sa vie des engagements qu’il n’a jamais reniés. Marcel Déat, "un ami de la Waffen SS", fait lui aussi partie de cette inconditionnels de la Collaboration, "avec d’autant plus de désintéressement qu’il croyait que sa réussite personnelle serait bienfaisante pour son pays" (cette citation est extraite de la biographie que lui a consacrée Georges Albertini). Laurent Wetzel n’oublie par Pierre Drieu La Rochelle, homme de lettres souvent cité et décrié, antisémite convaincu mais aussi "hitlérien déçu" qui, nous apprend l’auteur, "se convertit sur le tard au communisme et au stalinisme". Le cardinal Alfred Baudrillart a eu lui aussi des positions antinomiques : antinazi proclamé avant la guerre, adversaire de Hitler, le cardinal et membre de l’Académie française fait un virage à 180 degrés après le déclenchement de la guerre et l'Exode, montrant son aversion pour "le traître de Gaule", son accord pour la paix signée par Pétain, son adhésion à l’ordre vichyste et même sa fascination pour "la personnalité et l’éloquence d’Hitler". Autant d’attitudes qui lui vaudront bien des inimitiés.

    Parmi les portraits consacrés à ces figures noires de la vie intellectuelle française, il y a ceux qui sont singulièrement passés à côté de l’épuration, dont Jacques Benoist-Méchin, Claude Jamet ("J’espère l’avenir sous le visage nazi") ou Georges Soulès ("fanatiquement collaborationniste"). Un autre de ces intellos fourvoyés se détache, et pas forcément le plus connu : Jean-Paul Hüter, un "intellectuel parmi les plus remarquables de sa génération" comme l’écrit Laurent Wetzel. Cet hitlérien convaincu meurt en 1944 en Lituanie, sous l’uniforme de la Wehrmacht.

    En consacrant la dernière partie de son essai à deux Présidents de la République, Pompidou et Mitterrand, Laurent Wetzel montre aussi en filigrane les échecs de l’épuration, ou du moins ses angles morts. Raymond Aron, qui s’est mis à distance et du Général de Gaulle et du Maréchal Pétain, disait d’ailleurs ceci : "Si l’épuration avait été mieux conduite, si les principaux responsables avaient été rapidement et solennellement châtiés, il eût été plus facile de se désintéresser des lampistes…" Peu touché par la Libération, Jean-Paul Sartre n’en reste pas moins un intellectuel – et pas des moindres ! – dont les positions sont encore très discutées et critiquées.

    Voir Georges Pompidou présent dans cette dernière partie peut surprendre. Le futur gaulliste, "attentiste" pendant l’Occupation, n’a jamais nié que ses engagements dans la Résistance ont été très limitées. Pour autant, il fit circuler quelques tracts : des "actions isolées et sans portée". Il montra également une certaine indulgence envers d’autres intellectuels aux positions critiquables, comme Jean Guitton.

    Plus troublante est la carrière du jeune François Mitterrand pendant cette période noire : proche de l’extrême-droite dans l’entre-deux-guerres, puis prisonnier en 1940 et évadé d’un stalag avant de devenir haut-fonctionnaire pétainiste, il a été décoré de la Francisque. Le futur Président socialiste "entretenait de bons rapports avec l’entourage du maréchal Pétain et approuvait les principes de la Révolution nationale". Mais il bascule en 1943 dans la Résistance, non sans un certain courage. Il créa même son propre réseau. S’il y a un homme controversée qui a bien sa place dans cette partie, c’est bien lui.

    En s’arrêtant sur ces personnalités du monde intellectuel au milieu de la seconde guerre mondiale, Laurent Wetzel montre bien la manière dont les têtes les mieux faites peuvent se fourvoyer dangereusement, et souvent avec la meilleure foi du monde. Pierre Drieu La Rochelle l’exprime à sa manière : "Si l’intellectuel garde son iondépendance et sa pureté de pensée, il est considéré par les politiciens comme un homme de paille d’autant plus utilisable à l’égard des foules aveugles qu’il est lui-même aveugle."

    Laurent Wetzel, Vingt intellectuels sous l’Occupation, éd. du Rocher, 2020, 233 p.
    https://www.editionsdurocher.fr
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Laurent_Wetzel

    Voir aussi : "Parisiennes et Parisiens dans l'exode"

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  • Le Manureva de Marc Fichel

    Impossible de ne pas être chamboulé par le Manureva de Marc Fichel, le classique d’Alain Chamfort aux paroles écrites par Serge Gainsbourg (il faut aussi citer Jean-Noël Chaléat, co-auteur de la musique).

    Marc Fichel, que nous continuons de suivre sur Bla Bla Blog, prouve son attachement à la chanson française avec plusieurs revisites de notre patrimoine. L’une des plus mémorables est ce Manureva, qui ouvre son dernier EP, Mes années cover, consacré à quelques standards des années 80.

    Pour ce titre, Marc Fichel a choisi le piano et la voix afin de mettre en valeur le texte exceptionnel de Gainsbourg : "Où es-tu, Manu Manuréva ? / Bateau fantôme toi qui rêvas / Des îles et qui jamais n'arriva."

    Pour illustrer ce titre déchirant, racontant l’histoire de la disparition en 1978 du navigateur Alain Colas et de son bateau, le Manureva, le chanteur est accompagné dans le clip par la danseuse Marie Gaudillière.

    Un double moment de grâce.

    Marc Fichel, Manureva, 2020
    Marc Fichel, Mes années cover, EP, TAC / Faubourg du Monde, 2019
    https://marc-fichel.com
    https://www.facebook.com/MarcFichelOfficiel

    Voir aussi : "Marc Fichel et sa boîte à musique"

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  • Plein soleil sur Yvan Marc

    Écouter Yvan Marc c’est visiter un ami dans son pays – celui de la Haute-Loire où le chanteur a écrit, composé et enregistré son huitième album, Ancien soleil. Avec une interprétation sans fioriture, et l’art de raconter des histoires de cheminements, d’attentes, d’amour et de désirs, Yvan Marc est aussi le peintre musical d’une nature à la fois exigeante, familière et chaleureuse.

    L’album démarre fort, avec ce qui est sans doute son plus beau titre. "Je reviendrai" est une histoire d’amour sur fond de guerre, celle des années 1939-1945, qui renvoie aussi au sort des migrants d’aujourd’hui comme le montre le clip. Un jeune homme adresse une lettre à sa fiancée alors qu’il rejoint la Résistance. Il lui fait la promesse de jours meilleurs : "Je reviendrai mon cœur / Nous libérer des ombres / Nous cueillerons les fleurs / Je reviendra ma fleur / Me blottir sur ton cœur / J’embrasserai ton front… Il est proche le jour J / Il approche et je suis / Comme un marin / Avec la peur dans les mains". La voix d’Yvan Marc raconte avec une simplicité et une émotion désarmante ces rêves et ces destins pris dans la grande histoire, dans un monde déconfit. C’est aussi le thème de "Tu m’attends". Il est question d'un retour du guerrier, mais aussi d’attente, d’espoir et d’un bonheur à venir, sans doute : "C’est la fin des grandes batailles / Des cavaliers chargeant sous le feu / la mitraille / J’ai balancé le fusil / J’ai balancé l’uniforme aussi… Et toi tu m’attends / Mon amour / Ma mie / Ma douce / Tu m’attends".

    Plus sombre mais aussi plus actuel, "Qu’ont-ils fait ?" parle du dérèglement climatique dans une adresse lucide : "Étaient-ils conscients qu’arrivait la déroute… Qu’ont-ils faits de la planète ? / Ils lui ont tourné le dos". Pas question pour autant de jouer la carte du passé et de l’âge d’or : "la quête des racines" et "l’ancien soleil" est le constat cruel que "nos ancêtres étaient des idiots".

    Folk à la française, poétique, discrète et cabrélienne

    La nature : nous voilà dans l’une des grandes thématiques d’Ancien soleil. Mais cette nature est à la fois un havre de paix et le lieu de tous les amours, à l’instar de son duo avec Cécile Hercule "Rendez-vous" : "En longeant le ruisseau près de l’ancien moulin / J’ai trouvé bien caché / Un chemin qui conduit / Où ? / Je n’en sais rien / Peut-être bien / Vers ma peau / vers mes mains / Vers mon dos / Vers mes seins". Autre lieu, autre titre : "Le Jardin" au son plus eighties et qui sonne lui aussi comme une invitation à se revoir ("Tu reviendras quand me voir ?").

    Dans une folk à la française, poétique, discrète et cabrélienne, Yvan Marc déambule dans une nature et des lieux où l’on se donne "rendez-vous, là sur les fougères" et où nous attend la personne que l’on adore : "Ça va mieux depuis que je me terre là / Dans ce village où la lumière me caresse les doigts". Le musicien chante l’isolement loin de la ville, à la campagne : "Je chante pour les arbres parfois / Les oiseaux le font mieux que moi" ("Ta douceur"). "Mes rêves sont jolis / Lorsque tu éblouis / Mes journées", chante-t-il encore dans "La nuit est ainsi." Retrouver l’autre mais aussi soi-même dans ce "village enchanté" qui permet de retrouver "sa place" sur terre ("J’en ai rêvé").

    L’amour se taille une part généreuse, faisant souffler sur à l’opus un souffle romanesque : "Je deviens ton disciple quand tu me parles d’amour... Entre juste cette fois / Mon antre sera à toi / Juste cette fois" ("Juste cette fois"). Aussi léger et généreux, "Merci" est l’histoire d’une liaison passionnée autant qu’aliénante avec une femme déjà mariée : "C’est pas drôle d’être sur le banc des remplaçants."

    Ancien soleil est sans nul doute l’album d’un homme heureux. Un songwriter posé et bien chez lui dans ce petit coin de Haute-Loire.

    Yvan Marc, Ancien soleil, LabelDiff43, 2020
    https://www.yvanmarc-officiel.com

    Voir aussi : "Aux environs de Rodolphe Burger"
    "Cécile Hercule pour avoir Bonne Conscience"

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  • Premier extrait du futur album d’Andréel, bien accompagné

    Andréel arrivera en janvier prochain avec son nouvel album, Tu m’apprends, qui regorge d’invités de choix comme Natacha Régnier, Amandine Bourgeois, Lucile Chriqui ou Judith Chemla.

    Et c’est du reste cette dernière qui est en duo avec lui dans "Mon Manque", le premier extrait de son futur opus.

    Sur un air latino et un rythme de bossanova, Andréel parle d’amour, du manque et de séduction ("Chéri / Tu me manques / Approche-toi de moi / Embrasse-moi.").

    Andréel ose un retour aux sources et le rappel d’un voyage au Brésil qui lui avaient inspiré son précédent album. Pour ce nouveau single, il est accompagné par une Judith Chemla parfaitement en osmose avec un titre écrit par l’actrice Isild Le Besco.

    "J’ai composé la chanson « Tu m’apprends » après avoir lu Les Nourritures Terrestres d’André Gide. J’ai ressenti le besoin de m’inspirer de textes qui me parlaient afin de me surprendre moi-même", commente le chanteur et compositeur.

    Rendez-vous donc en janvier pour en apprendre plus sur son album.

    Andréel et Judith Chemla, Mon manque, 2020
    Andréel, Tu m'apprends, Station Anvers / Believe Music, sortie prévue le 15 janvier 2021
    https://www.andreel.com
    https://www.facebook.com/andreelvirtuel

    Voir aussi : "Chic Chico"

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  • AURUS, poétique et vivant

    AURUS c’est Bastien Picot, à la composition et au chant dans ce premier EP à la fois poétique, enlevé et rigoureux. Une écriture riche et inspirée nous donne ce premier mini-album éponyme.

    Il s’ouvre avec des sons majestueux de cuivres sur le titre "Monumentum", un morceau dévoilé en mai 2019, avant qu'AURUS ne se produise à la Réunion au SAKIFO puis dans le cadre du Festival Opus Pocus.

    Son premier opus déploie une pop mêlant voix, électro et acoustique ("The Abettors", en featuring avec Sandra Nkaké). 

    C’est un euphémisme de dure qu’AURUS puise à des inspirations plurielles : il y a ainsi quelque chose de tribal dans "Scalp", comme si des guerriers de Game of Thrones venaient prendre possession des rues de Paris ou New York.

    Enlevé, vivant, onirique, aérien : tels sont les adjectifs que l’on pourrait donner à AURUS pour son EP passionnant, à l’image des dernières pulsations de "Mean World Syndrome", qui clôt l’opus. Il faut noter que La vidéo du clip a été réalisée par l'artiste visuel Sébastien Labrunie. Le "Mean World Syndrome" désigne une tendance à percevoir le monde comme étant plus dangereux qu'il ne l'est, à cause d'une exposition trop importante aux médias.

    Le message est lancé.

    AURUS, Sakifo Records, 2020
    https://aurusmusic.com
    https://www.facebook.com/aurusmusic

    Voir aussi : "Meylo vient faire le mélange des couleurs"

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