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  • June and the Jones et la quadrature du cercle

    C’est avec bonheur que je vous propose de découvrir le trio June and the Jones. On va enfin s'attarder sur ce groupe français et voir ce que cette fratrie inattendue a dans le ventre. Leur nouvel EP, Square The Circle, entend entend résoudre une quadrature du cercle, comme son titre : trouver sa place et l’amour, sans perdre des yeux la famille, dans un monde en perte de repères.

    June and the Jones a fait le choix d'une pop à la fois joyeuse, dansante et psychédélique (Dancing On The Moon). La voix fluette de la chanteuse Alice est parfaite pour les six titres de ce mini album extrêmement sophistiqué : mélodies efficaces (Brother), son seventies et rythmiques irrésistibles (Square The Circle). Le tout avec le choix d'une production ambitieuse et jamais facile (le formidable titre eighties, In My Head).

    June and the Jones ne s'interdit pas de mettre son EP sous acide, à l'instar du titre passionné You Got The Hold On Me. Cold Eyes atterrit pour une pop plus apaisée, pour ne pas dire plus sérieuse, mais toujours avec cette appétence pour une pop à forte densité, soutenue par des synthétiseurs planants.

    Le dernier titre, Brother, clôt en beauté et en délicatesse cet EP qui est celui d'une jeunesse violemment heureuse.

    June and the Jones, Square The Circle, EP, 2020
    https://www.facebook.com/juneandthejones
    https://www.instagram.com/juneandthejones

    Voir aussi : "Branchée"

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  • Le loup Arlette

    Louis Arlette, il en avait été question sur Bla Bla Blog il y a moins de deux ans, à l’occasion de sa sortie de son premier album, Sourire Carnivore. Le voilà de retour dans son nouvel opus Des ruines et des poèmes. "Avoir fait mon premier album m’a permis, pour le second, de creuser plus profondément, de progresser. Je ne partais pas du même point de départ : c’est un trajet, un chemin, on ne peut pas directement arriver à destination. Il faut percer les couches, une à une," explique-t-il. Un an seulement sépare ces deux opus, prouvant l’inspiration d’un musicien au lyrisme sombre et poétique. Lorgnant du côté de la pop eighties, à grand renfort de synthés (La Discorde), Louis Arlette assume son visage d’écorché vif. Un poète saturnien tombé dans un XXIe siècle apocalyptique (Tokyo), mais où pointe cependant un amour du monde et de ses "mystères" (Khéops).

    Sur des rythmes syncopés, véritables pulsars humains, Louis Arlette parle de solitude (Le refuge), de séparations, de mal-être (La discorde) et d’incompréhensions (Semence) : "Un loup devenu chien" refusant de se laisser dompter par des diktats, comme il le chante dans Semence. Comme dans la plus pure tradition fin de siècle (L’Ange), l’amour et le sexe sont mystérieux et vénéneux ("Dans ton bulbe vicieux / Je dépose les armes / Je vais pondre mes œufs / Qu’y éclosent mes larves", Semence) et se jouant d’un mystère morbide ("À ton amour glacial/ Tes lèvres de requin / Ton sourire de squale / À ta peau de chagrin", La Sirène), avec des accents baudelairiens ("Assez de la Sainte-Nitouche / Je veux profaner la déesse / Je veux tes yeux, je veux ta bouche / À toi la princesse allégresse," Petite mort). En vraie victime de l’amour ("Qui sait / ce que je sème"), il parle de cette maladie délicieuse dans laquelle on aime se perdre : "J’ai besoin de chaleur / D’endorphines divines / Je meurs de rancœur / Ma croix ma médecine" (Médecine). Un titre qui propose singulièrement une pop lumineuse et délicate.

    Poète contemporain du noir et de la chute

    Remarqué par le groupe Air, Louis Arlette est le poète contemporain du noir et de la chute (Hécatombe), mais aussi celui des "illusions perdues" : "On vit dans une ambiance de Rome d’avant le déclin, de Babylone d’avant la chute : une ambiance de fin de civilisation," dit-il. Un "esprit tordu" ? Plutôt un "mystique" qui fait des instincts les plus bas et des immondices de l’humanité un terreau pour des chansons dans lesquelles la lumière vient du son et de compositions minérales (La Carence), tel un moteur impeccable et ronflant qui s’est nourri d’influences pop rock des sixties aux nineties  : Depeche Mode, Radiohead, Daniel Darc, The Cure, Étienne Daho, les Beatles ou Nine Inch Nails. Une lumière blême éclaire cet album dont la lecture personnelle est évidente. Louis Arlette propose aussi une reprise électro-pop d’un titre peu connu de Jacques Brel : Je suis un soir d’été. Une reprise très cohérente dans cet album où le lyrisme sombre est omniprésent : "Tu vas me traîner sur le sable / Et bientôt froid comme un lézard / Je vais devenir une fable."

    Louis Arlette se fait loup, oui ; mais le jeune homme sait aussi manier un humour sarcastique, à l’exemple de Jamais, un morceau d’insultes bien senties : "Je ne supporte plus tes yeux porcins / Et les accents de ta voix qui grésille / M’ont évoqué le glas et le tocsin / Comme tes airs royaux de pacotille." De qui parle le chanteur ? D’un proche, d’une célébrité, d’un chef d’état ? À vous de voir et d’écouter.

    Louis Arlette, Des Ruines et des Poèmes, Le Bruit Blanc, 2019
    https://www.facebook.com/louisarlette

    Voir aussi : "Les idées noires de Louis Arlette"

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  • La littérature aux trips

    Voici un livre exceptionnel à plus d’un titre, né des expériences de son auteur, l’Américain Tao Lin. Trip (éd. Au Diable Vauvert) est une plongée hallucinante, dans tous les sens du terme, dans les univers des drogues, psychotropes, acides et autres plantes stupéfiantes.

    L’entrée dans cet ouvrage hors-norme, comme seule la littérature américaine sait nous en proposer, en désarçonnera plus d’un. Tao Lin, propose sa vision des drogues, qu’il a consommé assez tardivement, dit-il : "J’ai commencé tard, n’ayant rien consomme d’autre que de la caféine avant mes vingt-six ans." Car Trip, ouvrage documenté sur ces produits bien plus anciens qu’on ne se l’avoue, est aussi une longue série de confessions, d’expériences et d’analyses sur les effets des drogues : que ressent-on après la prise de champignons hallucinogènes? Quelles sont les différentes étapes de ces "aliénations" ? Comment l’auteur appréhende-t-il son existence sans mais aussi avec ces drogues qu’il a essayées, de manière plus ou moins prolongée.

    La figure de Terrence McKenna, théoricien des drogues (illégales pour la plupart), ouvre et ferme Trip. La dernière partie du livre est un long épilogue de près de 90 pages (sic), sous forme de voyage initiatique auprès de Kathleen Harrison, la veuve de McKenna. Contrairement aux chapitres précédents, l’auteur s’exprime à la troisième personne pour parler d'un microcosme tourné vers les drogues mais aussi un certain art de vivre : "La nature aime que nous prenions des psychédéliques et que nous nous promenions en l’admirant," comme l’écrit la femme qui accueille l’écrivain durant l’été 2016. Occasion aussi pour l’écrivain de proposer une mise en abîme, une sorte de réflexion sur l’acte de création : "L’existence de ce livre dans le monde, en tant que source et objet de discussion, catalysera des changements dans sa vie."

    Pourquoi les psychédéliques sont-ils illégaux ?

    La figure de McKenna sert de socle à ce qui est une mise au point sur les drogues : d’où viennent-elles ? Pourquoi leur histoire est liée aux civilisations humaines ? Quelles rapport entretiennent-elles avec les religions ? Pourquoi ont-elles perdu leur importance culturelle au point d’être interdites et illégalisées ? Au passage, Tao Lin parle tour à tour du développement de l’agriculture dans le Croissant fertile il y a 10 000 ans, des civilisations sumériennes et égyptiennes, des Mazatèques (au sujet de la salvia) ou de la religion de la Déesse mise à mal par le monothéisme. L’auteur pose aussi cette question : "Pourquoi les psychédéliques sont-ils illégaux ?" Ce chapitre particulièrement savoureux raconte une expérience de Tao Lin, tiré au sort pour faire partie d’un jury chargé de statuer sur des affaires de stupéfiants. Une mission civique que l’auteur s’évertue à remplir au mieux, alors qu’il est lui-même le plus souvent sous l’emprise du cannabis.

    Voilà qui fait toute la force de Trip, ouvrage hors-norme sur les drogues : Tao Lin sait de quoi il parle. Non content de traiter de l’emprise que ces produits ont sur lui (les chapitres sur la psilocybine, la DMT, la salvia et le cannabis), il trace un tableau précis des drogues pour mieux les démystifier : "Quand j’étais enfant, le terme de « drogues » renvoyait à une seule chose indistincte, puis il s’est divisé en stimulants et calmants, avant de caractériser les MDMA, les benzodiazépines, les opiacés…" Tao Lin s’affirme comme un véritable aventurier pour "commencer à nous faire une idée du territoire" de ces produits – très souvent autorisés lorsqu’ils sont conçus, produits et vendus par les grands laboratoires pharmaceutiques (les drogues de niveau IV : Xanax, Soma, Darvon, Darvocet, Valium, Ativan, Talwin, Ambien, Tramadol) ! Pour dire les choses autrement, l'écrivain américain se révèle comme un véritable spécialiste. "L’exploration métaphysique m’apparaît comme une chose à laquelle il est possible de consacrer sa vie entière, une connaissance transmise de génération en génération comme l’ont fait les aborigènes."

    En documentant sa vie, comme il le dit, Tao Lin dit stimuler son esprit comme son corps. Voilà sans doute une des clés de cet ouvrage : la souffrance et la manière de s’en échapper grâce aux produits les plus improbables, ce qu'il confie avec une grande pudeur : "Il [l'auteur] dit que, six mois plus tôt, il a appris que les douleurs dans les hanches et dans le dos que lui cause la spondylarthrite ankylosante, une maladie auto-immune peuvent être soulagées par le curcuma." Les drogues sont, pour l’auteur, une part importante de son existence : "Ses voyages sous DMT, ses romans, ses nouvelles et autres séquences (…) stabiliseront et complexifieront sa vie, le mèneront en des lieux où il ne serait jamais allé autrement."

    Tao Lin, Trip, Psychédéliques, Aliénation et Changement
    éd. Au Diable Vauvert, 2019, 408 p.
    Trad. Charles Recoursé

    https://audiable.com/authors/tao-lin
    https://twitter.com/tao_lin

    Voir aussi : "Charles Bukowski, affreux de la création"

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  • Marc Fichel et sa boîte à musique

    On retrouve la facture classique de Fichel dans son premier album, Encore Un Instant…, qui vient transformer l'essai de son EP, le propulsant comme une des nouvelles voix prometteuses de la chanson française.

    Marc Fichel a été repéré en 2015 pour participer aux rencontres d’Astaffort chères à Francis Cabrel. La scène est une révélation pour le musicien qui rêve depuis le début de sa jeune carrière artistique de se produire "chez lui" au cœur des Halles de Rungis, où il a connu une première vie de directeur export. Le 21 juin 2018, il est à l’initiative de la fête de la musique "la plus tôt de France" au cœur du Marché d’Intérêt National, une fête renouvelée en 2019. Début 2019, Marc accompagne en première partie l’artiste canadien André-Philippe Gagnon sur sa tournée européenne.

    Des Halles de Rungis à l’Européen en décembre dernier, Marc Fichel construit une œuvre musicale à la générosité spontanée, et avec des envolées souriantes, à l’instar de La boite à musique. Nostalgique comme un voyage en Italie (Un amour de passage).

    Des Halles de Rungis à l’Européen

    Piano, accordéon, claviers (Le cerf-volant) et acoustiques en général (les cuivres et les cordes dans Oxy J’aime) ont la part du lion dans un album qui revendique ses attaches et ses influences. À côté d’un tango (Temps... Go) et de belles références comme Alain Chamfort, Francis Cabrel (À côté de ma vie) ou Gilbert Bécaud (Tu riais tu chantais tu dansais), Marc Fichel ne fait pas l’impasse sur le pop rock période 90's (Encore un instant).

    Une incongruité dans un album où la nostalgie et le spleen sont omniprésents : L'enfance, la famille, les racines ou les premiers amours (Il y avait). Marc Fichel insuffle un grand souffle vivifiant.

    Marc Fichel, Encore Un Instant…, Faubourg du Monde, 2019
    https://www.facebook.com/MarcFichelOfficiel

    Voir aussi : "Marc Fichel connaît ses classiques"

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  • Kara Marni, logique

    Kara Marni pourrait bientôt figurer dans votre playlist. Finalement, ce ne serait que logique, tant la chanteuse anglaise manie une soul chaleureuse (un peu de Witney Houston, une pincée de Diana Ross et un soupçon de Beyonce) avec une voix caressante, chaleureuse et proche de la perfection (Lose my love, No Logic).

    Bien plus travaillés que ne le laisse croire une première écoute, le son et la facture nineties (Opposite, Caught up) servent un EP à la production et à l’enregistrement remarquables.

    Kara Marni parle d’amour, de ses irrésistibles attractions et de leur aliénation dans cet opus maîtrisé, après un premier album remarqué et une série de tournées au Royaume-Uni et dans le reste de l’Europe l’an dernier.

    Fans de RnB et de soul, la chanteuse londonienne est pour vous, grâce à une pop qui revendique des influences remarquables, que ce soit Diana Ross ou Chaka Khan, insufflant par moment des accents rock, si l’on pense au très réussi Lay Your Blame, avec J. Warner.

    Le grain de voix de la chanteuse est un divin miracle, comme le prouve, s’il en était besoin, le morceau All Night, un titre présent dans deux versions. Pour l’occasion, Kara Marni s’est offerte le concours du producteur et DJ anglais Champion. Si l’on parle de miracle c’est qu’en toute logique Kara Marni a le droit de rêver d’une longue et fructueuse carrière. Remarquable.

    Kara Marni, No logic, Access Records, 2019
    http://karamarni.com
    https://www.facebook.com/KaraMarni
    https://www.instagram.com/karamarni

    Voir aussi : "Comme un air de Motown"

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  • Tagada tagada, voilà les Dalton Telegramme

    Le titre est peu facile pour cette chronique sur les Dalton Telegramme, Victoria, un opus passionnant, tout en relief et en sensibilité. Victoria est aussi le titre du premier morceau. La voix à la Bashung et le rock acoustique sont au service d’un portrait amoureux et d’un récit plein d’amertume : "Victoria tu te souviens / La victoire nous appartient / Victoria / On était partis pour la gloire qui nous va si bien / Qui te va si bien" (Victoria).

    Amour, rêves, fantasmes et séparations : ce lot quotidien est au cœur notamment de Sparadrap, dont le clip a été réalisé par Louan Kampenaers et Romain Habousha. La douleur d’un amour qui, insidieusement, n’en finit de partir est au cœur de ce titre âpre et sensible : "Ta peau colle encore à ma peau comme un sparadrap / Ne l’enlève pas trop / Tôt / Ne pars pas. "

    Ton portrait est également une histoire de séparation, cette fois avec une sorte de légèreté. La séparation est assumée et même revendiquée haut et fort : "Dans la longue galerie de mes portraits / J’ai décroché le tien de l’entrée / J’ai trouvé le courage et le quart d’heure /Pour faire le ménage dans mon bunker / Et désormais comme Mick Jagger / C’est moi qui serai l’unique leader / Pour pousser ton portrait ailleurs au fond de mon bunker." Un vrai happy-end en quelque sorte : "Et pourtant je ne m’en vaux pas tant que ça / Je ne me souviens déjà plus de tout." Si tu reviens j’annule tout, en référence au message d’un ancien Président de la République, est dans le même univers : séparation, retrouvailles et départs impossibles : "Reviens car si je te réclame c’est que je crois bien que je t’aime toujours même si c’est la mort dans l’âme."

    À moins que le départ définitif soit tout simplement la solution, mais toujours avec élégance et humour, à l’instar de Gare du nord : "J’ai enfilé mon sourire et mon plus beau dédain / pour regarder ton arrière-train s’éloigner / Désolé, tu vas pas me manquer."

    "Regarder ton arrière-train s’éloigner / Désolé, tu vas pas me manquer"

    Sur une pop sucrée, Lolita83 se veut un regard sur les illusions et les ratés des relations amoureuses via Tinder, eDarling et autres Attractive World : "Et moi qui était tout disposé à vous aimer / Lolia83 à la manière de la mante religieuse / Lolita vous m’avez fait croire que vous n’étiez pas dangereuse." Ah, les dangers des réseaux sociaux et de l’Internet ! Pourvu qu’elle s’en lasse s’intéresse cette fois à une femme "qui pourraient se damner… pour quelques doigts levés… [ou] un partage…" Une vraie critique contre le virtuel et un appel à la vie et au vrai : "Car au fond, elle le sait / C’est pas dans les pieds dan la tombe / Qu’on mènera la fronde / Pas le doigt sur la mappemonde / Qu’on fera les plus belles rencontres / Alors pourvu qu’on s’en lasse."

    Après Le jour du seigneur, une électro pop-folk qui prône l’amour des Dalton Telegramme pour le son et les nuits musicales, le titre Tout à coup (tout t’accuse) est une tranche de vie : l’histoire d’amour impossible avec une voisine. Sous forme d’un petit bonheur fugace – et interdit ("Pourquoi tu t’excuses / Tout à coup tout t’accuse.") – cette jolie chanson surgit tel un éclat de lumière : "Et même si tu t’en vas dès que mes yeux se replient / je t’ai eu un peu pour moi et ça ça n’a pas de prix."

    Le relais, qui n’est pas sans rappeler le son du Graceland de Paul Simon, nous relate une aventure minuscule. Une nuit. Un concert. Une rencontre noctambule. Une femme fatale. L’amertume, de nouveau : "Si tu savais / Comme tu leur plaît / Si tu savais comme c’est le cœur lésé que je leur ai laissé / Le relais."

    Le groupe liégeois d'oublie pas le rock avec un singulier hommage à St Exupéry qu'est Vol du nuit. Ce titre voyage dans le pays de la solitude, au cœur d’une nature hostile, sous des conditions météos capricieuses et dans un avion exigeant. Le poète se fait jour dans cette complainte aigre-douce d’un pilote perdu dans sa solitude.

    Pour Mon sanglot, le groupe belge propose une ballade à la guitare et au violoncelle et voix au sujet d’une naissance, "hors de l’ombre." Une sortie dans "le vide." Une naissance. Tour simplement. "Comme tous les petits gars timides / Comme tous les figurants du monde / Il a voulu sortir du vice / Il a voulu faire un pas hors de l’ombre." Ce morceau d’une très grande sensibilité se termine par ces magnifiques vers : "Près de ton cri vivait mon sanglot plus petit mais pas moins vaniteux / Qui se dit que tant pis plein le dos de tant de cris pour si peu / Alors qui, sans rompre le charme, / S’en ira dans le calme, / S’endormira, oui, mais sans drame / Et à bientôt mon sanglot."

    Dalton Telegramme, Victoria, Art-i, 2019
    http://www.art-i.be/artistes/page-artiste/23
    https://www.facebook.com/daltontelegramme

    Voir aussi : "Je veux du glam"

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  • Just do it

    C’est une voix presque religieuse, mystique et mystérieuse, qui ouvre le premier EP d’Abel Orion, Late Night Music. Le chanteur et multi-instrumentiste bordelais propose avec le premier titre, Mad About You, de l’électro-pop qui ne s’embarrasse pas de circonvolutions : une entrée en matière sur la pointe des pieds, qui nous entraîne dans un univers maîtrisé mêlant acoustique (le clavier de Legend), électro précise, chanson française (Matador) et pop puisant du côté de Tame Impala, Little Dragon ou Childish Gambino.

    Abel Orion sait tout faire, grâce à sa voix d’ange perdu dans les brumes d’un night-club londonien (Home again). Oui, le chanteur et compositeur en a dans le coffre : gracieux et sensuel, pop et rock (Do it), envoûtant et espiègle (Mad About Me), rude et rugueux (So Many Amazing Girls). L’électro d’Abel Orion est rude, sexy, lancinant : une bonne dose de méta garantie pour un joli travail musical.

    Abel Orion, Late Night Music, Alter K / Pschent Music, 2019
    https://www.facebook.com/abelorionmusique
    https://www.instagram.com/abelorionmusique
    https://fanlink.to/abl

    Voir aussi : "Juste quelques minutes d’électro"

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  • Qui sème le son

    Poussière, le nouvel EP du groupe Grèn Sémé, est aussi le titre de leur morceau phare, auquel a collaboré Gael Faye, morceau présent dans deux versions, dont l’une remixée par David Walter. Le groupe français choisit le mélange des genres et des sons dans un EP qui allie chanson française à la Yves Simon, pop-rock et rythmes africains (la griotte malienne Fatim vient apporter son concours). Dans Poussière, une place prédominante est laissé au texte, à la fois âpre, poétique et engagé, porté par le chanteur Carlo de Sacco : "Dans les cheveux des grandes villes / Aux tables d’étranges endroits / Dans les vents chauds qui coiffent les incendies / Dans les livres qui contiennent les forêts d’autrefois / Partout cette même poussière dans l’air."

    Grèn Séné est un groupe d’ici, d’hier, d’aujourd’hui mais aussi de demain comme le prouve la pochette mettant en scène un astronaute aux couleurs bigarrées… et à la main droite tranchée.

    Plus actuel que jamais, Je serai là est un titre sur une "clandestine réfugiée" : la solidarité, les promesses mais aussi l’altruisme ("J’imagine ton exil") sont portés par une chanson aux textes sensibles et au son résolument pop-rock.

    Avec Zénès nous sommes dans un sega, qui est plus qu’une simple parenthèse créole : c’est la marque d’un groupe qui a choisi d’insuffler un vent de grand large dans la chanson : une graine semée sur la scène française, et qui ne demande assurément qu’à germer.

    Grèn Sémé, Poussière, EP, The Garden / Lusafrica, 2019
    http://www.gren-seme.re
    https://www.facebook.com/gren.seme

    Voir aussi : "Maya Kamaty, la diva du maloya" maloya"

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