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  • Marc Fichel connaît ses classiques

    Le visage de Marc Fichel est apparu fugacement à la télévision, dans un lieu des plus improbables : il était en concert le 21 juin dernier au Marché de Rungis à l’occasion de la Fête de la Musique. Le ministre de la culture Franck Riester était d’ailleurs en déplacement, occasion également de marquer les 50 ans du Marché d'Intérêt National.

    Marc Fichel était sur scène aux côtés, excusez du peu, d’Oldelaf, Art Mengo, Joyce Jonathan et Chimène Badi : une nouvelle preuve qu’il va falloir compter sur ce musicien qui, mine de rien, trace son chemin depuis les Halles de Rungis jusqu’aux studios de radio et salles de concert. Après un premier single consacré à son quotidien à Rungis (C’est ma vie dans les Halles, plus d’un million de vues sur Youtube), Marc Fichel sort cette année un nouvel EP, #il ou #elle, avant un premier album à la rentrée.

    Ne cherchez rien de révolutionnaire chez ce chanteur, véritable artisan ayant conçu avec le plus grand soin son nouvel opus, à la facture classique : piano, guitares, clarinette, basse, violon, saxophone, flûtes et accordéon, sans oublier la voix claire et posée d’un chanteur qui choisit la simplicité.

    Des clins d’œil appuyés en direction de Francis Cabrel, Gilbert Bécaud ou William Sheller

    Musicalement, l’auteur-compositeur se situe dans la droite ligne d’une chanson française qui ne renie pas ses origines – bien au contraire. Marc Fichel adresse ainsi des clins d’œil appuyés en direction de Francis Cabrel, Gilbert Bécaud ou William Sheller.

    Le talent est là, indéniablement, dans ce mini album à la production sage, sensible et efficace. Il parle de sujets qui toucheront forcément : l'amour au temps de réseaux sociaux (#il ou #elle), la vie à deux (Oxy J’aime), l'ultra moderne solitude (À côté de ma vie) ou les souvenirs d'enfance (Tu riais, tu chantais, tu dansais).

    Marc Fichel connaît ses classiques. Mais on devine que l'artiste en a sous la pédale pour un futur album capable de nous faire tourner la tête.

    Marc Fichel, #il ou #elle, EP, Faubourg du Monde / Absilone, 2019
    https://www.facebook.com/MarcFichelOfficiel

    Voir aussi : "Féloche, l’alchimiste musical"

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  • Katchéscope

    Il y a toujours de l’excitation à écouter Manu Katché, et encore plus à l’accompagner dans ses pérégrinations musicales, où les percussions et les batteries sont bien sûr reines, proposant un éventail incroyable de rythmiques : "J’ai composé les morceaux autour de la batterie, et si je joue de cet instrument depuis toujours, ce n’est pas un hasard: mon papa est originaire de Cote d’Ivoire. J’avais envie de voir les gens bouger sur mes compositions, danser, chanter les gimmicks" dit-il.

    The ScOpe, son dernier album, est, on le devine au titre, un univers kaléidoscopique aux mille et une teintes jazz, groove, rock, pop ou world, de la part d’un artiste à la carrière impressionnante, et qui a choisi ici de sortir de sa zone de confort : "J’ai fait beaucoup de jazz ces dernières années, j’y ai pris beaucoup de plaisir mais j’avais envie de changer radicalement. Prenant de l’âge, j’ai juste envie de m’amuser un peu."

    Manu Katché, sans doute le meilleur batteur de sa génération, propose un opus tout en relief et forcément vivant, car puisant dans des influences tous azimuts, à l’instar du scintillant et sautillant Keep Connexion qui ouvre le bal. Ces teintes de world music (présentes également dans Overlooking, qui est aussi un retour aux racines africaines) laissent place au plus jazzy Glow, à la composition solide mais mâtinée d’improvisations : comme si Manu Katché voulait rappeler que loin de vouloir abandonner ses origines et influences, on y revient toujours.

    On s’arrêtera avec le plus grand intérêt sur Vice, un titre électro funk très Daft Punk, en featuring avec Faada Freddy. Cette fois le musicien et batteur se glisse dans la peau d’un digne représentant de la french touch. Une vraie et belle réussite à écouter plein volume cet été sur une plage, le soir.

    Jazzy Bazz tient la baraque dans cet hommage mélancolique et vibrant à Paris

    The ScOpe est un opus essentiellement instrumental. Quelques titres laissent toutefois une place à la voix : c’est Please Do ou Don’t You Worry, avec la voix de Manu Katché lui-même, mais il y a surtout le formidable titre urbain Paris me manque, mêlant avec bonheur free jazz et rap. Jazzy Bazz tient la baraque dans cet hommage mélancolique et vibrant à Paris : "Où est passé Paris, ma rose ? / Paris sur scène l’a bouclée / Sont partis emportant la clé / Les nonchalants du long des quais / Paris, ma rose, Paris, ma rose / Où est passé Paris que j’aime ?/ Paris que j’aime et qui n’existe plus."

    Pour Let Love Rule – qui n’a toutefois rien à voir avec le titre éponyme de Lenny Kravitz – Manu Katché construit un titre pop porté par le timbre aérien et velouté de Jonatha Brooke pour cette balade en forme de contrat amoureux : "Let love rule / Nothing else matters /Just me and you / Let love rule."

    Goodbye For Now va dans une direction appartenant d’abord à une électro des sphères, comme le chant d’adieu d’un album ayant choisi de ne pas choisir la tonalité de son scope.

    Chant d’adieu ? Pas tout à fait. Car Manu Katché clôture son opus par ce qui pourrait se lire comme un hommage à Tricky et au trip hop dans le bien nommé Tricky 98’, mais qui est aussi et surtout, pour les amateurs de football, un hommage aux champions du monde de 1998. Le morceau a accompagné l’entrée des Bleus à la U-Arena en juin dernier, 20 ans après leur victoire à la Coupe du Monde. Un vrai feu d’artifice pour un album lumineux.

    Manu Katché, The ScOpe, Anteprima, 2019
    http://www.manu-katche.com

    Voir aussi : "Ibrahim Maalouf, déjà un classique"

    © Arno Lam

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  • Jade Bird prend son envol

    Jade Bird, il en avait été question sur Bla Bla Blog au sujet de son premier EP, Uh Huh. Ce titre est d’ailleurs présent dans son album éponyme. Facture folk, choix de l’acoustique, voix claire et posée capable d’envolées rock à la Alanis Morissette : pas de doute, Jade Bird creuse son sillon sans se poser de questions.

    La toute jeune britannique impose des choix artistiques bien assumés grâce à des compositions solides qui ne transigent pas sur la mélodie (My Motto), les textes (Love Has All Been Done Before) et, singulièrement, la puissance vocale, à l’instar des prodigieux Lottery et I Get No Joy.

    Jade Bird plane sur ce premier album avec une assurance confondante, à faire pâlir de vieux routiers. Son premier album a été produit avec le même soin que son premier EP, qui était déjà si réussi que l’on espérait qu’elle allait transformer l’essai. Pari réussi.

    La chanteuse, également à la composition pour cet envol artistique, insuffle à ses titres pop mélodiques et complexes de bonnes injections de rock grunge, à coup de guitares qu’elle manie comme des armes et s’appuyant sur une voix qu’elle pousse jusqu’à ses derniers retranchements, à l’exemple du spectaculaire Uh Huh.

    De bonnes injections de rock grunge et des guitares qu’elle manie comme des armes

    À côté de ces morceaux de bravoure nerveux et plutôt culottés (Going Gone) et souvent d’une belle construction musicale (Love Has All Been Done Before), l’Anglaise propose des titres plus apaisé, sous forme de confessions intimes, à l’exemple de My Motto et du plus minimaliste Does Anybody Know. Il y est aussi question d’adolescence (17), de la difficulté d’aimer (Lottery) ou de la mort (If I Die).

    Un premier album très personnel donc, écrit avec les tripes autant qu’avec la tête : "Cet album contient tout ce que j’ai vécu. C’est mon expérience directe et non diluée de ces deux dernières années bien remplies. Chaque décision que j'ai prise a abouti à ce processus magique, de la même manière que chaque mot que j'ai écrit a fini dans ces chansons. L’album aborde différents styles, mais la cohérence vient que c'est moi - une jeune femme qui essaie vraiment de comprendre le monde actuel et d'y trouver sa place, qui a tout écrit" dit-elle.

    Une dernière preuve que la musicienne britannique est absolument à suivre ? Depuis l’annonce de la sortie de son album, Jade Bird figure, d’après le New York Times, parmi les 10 artistes à surveiller en 2019.

    Jade Bird, Jade Bird, Glassnote Records, 2019
    http://www.jade-bird.com

    Voir aussi : "Jade Bird, Huh la la !"

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  • Musset, assis sur le rebord du monde

    Christophe Musset propose avec Orion son retour musical, et il s’agit d’un retour apaisé. L’ex de Revolver choisit une orchestration réduite, acoustique et folk dans un EP qui parle de bienveillance et de pardon après une séparation ("Aussi loin / Que tu sois / J’espère bien que tu n’as pas baissé les bras", Aussi loin), d’intimité amoureuse (À l’intérieur), de contemplation céleste (Orion) et d’introspection nietzschéenne (Ce qui ne me tue pas).

    C’est comme assis sur le rebord du monde que Christophe Musset chante "l’immensité" et "le vertige face au grand parcours".

    Il y a ce je ne sais quoi de céleste, d’universel et de métaphysique dans Orion : sans aucun doute, Musset croit aux forces de l’esprit.

    Musset, Orion, Taktic Music, 2019
    https://www.facebook.com/MussetMusic

    Voir aussi : "Les grands espaces de June Milo"

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  • Louons maintenant James Agee

    Il est temps, sans doute, de découvrir James Agee, écrivain, journaliste, critique d’art et scénariste. C’est ce que propose Rodolphe Barry, dans son essai vivant, nerveux et documenté, Honorer la Fureur (éd. Finitude). James Agee a marqué son époque avec son livre Louons maintenant les grands Hommes qui, après une sortie discrète aux États-Unis en 1941, est devenu une œuvre majeure, à la fois reportage journalistique sans concession et création littéraire. Les photographies de Walker Evans sont du reste restées dans les mémoires.

    En 1936, James Agee est envoyé, par le magazine Fortune qui l’emploie, dans le sud des États-Unis afin d’enquêter sur les conditions de vie des métayers blancs. Nous sommes en pleine Dépression américaine et le New Deal de Roosevelt bat son plein. On adjoint au journaliste engagé et anticonformiste un photographe, Walker Evans, son exact opposé, mais avec qui le courant passe très vite.

    C’est en Alabama que les deux hommes entreprennent leur enquête, plus précisément auprès de trois familles, les Burroughs, Tengle et les Fields. De ce qui était un travail de commande, James Agee en sort marqué à jamais, bouleversé par ces compatriotes pauvres (lui-même vient du Tennessee profond et d’une famille croyante) : "Être un des leurs, plus que de n’importe quelle autre communauté d’hommes sur terre, il ne désire rien d’autre. Pourra-t-il jamais leur témoigner sa gratitude ?"

    La gratitude, il la leur offrira, à travers son reportage écrit que Fortune, son commanditaire, choisit pourtant de ne pas publier : trop long, trop engagé, trop de gauche, trop révolutionnaire. "James écrit sans sans plus se soucier des contraintes du journalisme ou d’une foutue ligne éditoriale. Finis les compromis" pour cet "anarchiste en religion autant qu’en politique." Après des années de travail d’écriture et de tractations auprès d’éditeurs, c’est une maison de Boston, Houghton Mifflin, qui accepte de publier Louons maintenant les grands Hommes, deux années après l’autre grand livre sur la Dépression, Les Raisins de la Colère de John Steinbeck. Quelques critiques saluent ce "grand livre de la compassion" ou "l’œuvre la plus morale et nécessaire de notre génération" mais le livre se vend mal.

    L’œuvre la plus morale et nécessaire de notre génération

    James Agee a un peu plus de trente ans et réfléchit à la suite de sa carrière littéraire. Il choisit le cinéma. Ce seront d’abord des critiques, pointues, clairvoyantes et suivies pour le Times et son concurrent, plus marqué à gauche, The Nation. Cette passion pour le cinéma se concrétise avec une nouvelle étape, qui passera par Hollywood. Il y a la rencontre avec Charlie Chaplin, puis avec celle de John Huston. Deux monstres sacrés qui verront dans James Agee, un ami et un des leurs. Lorsque le journaliste écrit au sujet de l’auteur du Faucons maltais que "quel que soit son objectif, [il] se bagarre toujours avec noblesse et ténacité pour l’atteindre. Si jamais il devait se battre pour une question de vie ou de mort… il aurait beaucoup plus de chance de l’emporter que la plupart des gens", sans nul doute c’est aussi le portait en creux de lui-même. Scénariste de The African Queen (1951), c’est un autre chef d’œuvre qu’il va contribuer à créer (même s’il ne sera jamais crédité) : La Nuit du Chasseur de Charles Laughton. Une carrière éclair qui se terminera par son autre grand livre, Une mort dans la Famille, prix Pulitzer posthume.

    Rodolphe Barry retrace la carrière mouvementée de James Agee, sans omettre la vie privée tout aussi tumultueuse d’un homme écorché vif. Il y a les femmes qui ont croisé sa route et, pour certaines, partagé sa vie : Via, Alma, Mia ou Billie. Il y a aussi ses amitiés, en particulier avec le père Flye, avec qui il entretiendra une correspondance nourrie.

    Gros buveur et gros fumeur, James Agess s’éteint à l’âge de 46 ans, laissant l’œuvre d’une vigie de son époque et d’un intellectuel comme "à l’écart du monde, le regard aux aguets, scrutateur" pour reprendre une réflexion de Charlie Chaplin. Lors des obsèques de James Agee, Walker Evans lit un extrait de Louons maintenant les grands Hommes : "Le coup le plus mortel qui puisse frapper l’ennemi de la race humaine, consiste à honorer la fureur."

    Une dernière raison de lire James Agee ? En 1989, son reportage sur les métayers blancs d’Alabama a fait l’objet d’une suite : And their children after them. Leurs Enfants après eux : ce verset tiré de l’Ancien Testament (Ecclésiastique, 44,9) est aussi le titre du roman de Nicolas Mathieu, prix Goncourt 2018. La voix de James Agee continue de crier près de 65 ans après sa mort : "Honorer la fureur ! Toute fureur sur la terre a été absorbée, le temps venu, en tant qu’art, ou religion, en tant que facteur d’autorité sous une forme ou une autre..."

    Rodolphe Barry, Honorer la Fureur , éd. Finitude, 2019, 274 p.
    https://www.finitude.fr/index.php/auteur/rodolphe-barry

    Voir aussi : "Ivre de vers et d’alcool"

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  • Juste quelques minutes d’électro

    9 minutes de Greg Bozo replonge dans une électronique bien loin de ces objets formatés pour pistes de danse et autres plages d’Ibiza. Il s’agit d’une électronique imaginée comme un champ d’expériences acoustiques de Greg Kozo.

    Un vrai retour aux sources vers l’électronique des années 70 et 80 pour l'une des deux têtes de Make The Girl Dance : boucles travaillées, sons découpées avec minutie, rythmique envoûtante et messages subliminaux laissent apercevoir un savoir-faire d’artisan.

    L’influence de Daft Punk est bien présente dans ce premier EP, avec le minimaliste et précis Baangg, dans lequel chaque son semble trouver sa place, avec une belle cohérence d’ensemble.

    Pour Silk, nous voilà dans l’électronique expérimental et sombre des années 70, celle des Kraftwerk. Un signe que Greg Kozo ne dédaigne pas ses classiques. Aride vient délicatement choper un peu de l’influence jarrienne : le sample s’humanise sur des rythmiques familières. Familières et lumineuses, comme le souligne précisément le dernier titre fort justement intitulé Chaleur. 

    Après la parenthèse dorée et hype de Make The Girl Dance, Greg Kozo s’affirme comme un artiste épris de liberté : "J’ai voulu recommencer à écrire seul dans une pièce sans le ping-pong d’écriture avec un(e) chanteur(se). En enlevant les voix, je voulais me rapprocher d’une musique plus intime et spontanée."

    Greg Kozo, 9 minutes, Roy Music / Believe, 2018
    https://www.facebook.com/gregkozo

    Voir aussi : "L'été sera électro dans les maillots"

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  • Les grands espaces de June Milo

    Dans Avril, son dernier EP, June Milo, de sa voix sucrée, aborde des thèmes classiques : l’aliénation amoureuse, l’attente et la séparation. Ce qui l’est moins est la facture pop folk, voire country, à l’instar de Sous l’eau ("Sous l’eau / Arrête l’orage / Il pleut des cordes / À flot / des larmes / Sur ma peau").

    Pour tout dire, ses récits intimes sont autant de déambulations dans les grands espaces américains. Je t’attends brille grâce à l’éclat d’une trompette, donnant à ce joyau sur le thème de l’attente l’allure singulière d’une BO de western. L’aventure sentimentale fait ici figure de terre sauvage et impitoyable à conquérir : "Je t’attends / tu es lent / Tout ce temps que tu prends / Pour me prendre / Vraiment." Sauf qu’il n’y a pas d’issue à cette attente, ou, si issue il y a, elle est au fond de soi et au fond d’un verre. Au sombre et alcoolisé Question d’équilibre de Francis Cabrel, vient répondre l’attente et le "délicieux néant" de June Milo, résignée mais tout autant désespérée : "Quand je bois aux déboires / Je m’accroche au comptoir / Et me noie lentement."

    Si issue il y a, elle est au fond de soi et au fond d’un verre

    La pop enveloppante du titre Avril, qui donne son nom à l’album - et auquel a collaboré Frédéric Lo - parle également de solitude, d’attente mais aussi d’espoir : "S’envolent les saisons / Défilent les idylles /Le soleil j’attends / De juillet en avril."

    Dans la ballade mélancolique L’absent, June Milo chante les séparations ordinaires et déchirantes, mais cette fois à la troisième personne : "Danse avec l’absence / sans son souffle haletant / Dans ton cou brûlant / Ce n’est que le vent."

    Sous L’eau se clôt en douceur sur une dernière ballade plus épurée, De loin. Encore une histoire de d’aventure sentimentale, de voyage sans retour et de grands espaces : "Pour un seul baiser de nous / Je te donnerai ma vie / mais je ne sens que le vent."

    June Milo, Avril, Sixième Étage, 2019
    www.junemilo.com

    Voir aussi : "Chine Laroche, l’outsideuse"

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  • La Norvège, l’autre pays du blues

    La Norvège tient là une réputation assez inédite : celle de nourrir un des plus dignes représentants du blues. Qui ça ? Bjørn Berge, qui vient de sortir son dernier album, Who Else?

    Mine de rien, le musicien venu des fjords a la bouteille de ces hommes à qui rien ne fait peur : une guitare sauvage, une voix sortie d’outre-tombe, un physique de géant tout droit sorti de Game of Thrones. Hourra, l’Europe tient là un bluesman capable de faire la nique aux Américains, pourtant certains d’être l’alpha et l’oméga de cette musique essentielle dans l’histoire du rock !

    Avec Lost Pearl, on vagabonde sur les routes terreuses du Tennessee ou de l’Alabama, sans oublier une bonne rasade de bourbon (Ginger Brandy Wine), idéal pour se délecter de ce voyage proposé par Bjørn Berge.

    Sa guitare sous amphétamines (The sun’s going down) atteint des sommets dans un album porté par ce Norvégien qui a été capable de mettre les États-Unis à ses pieds, grâce à son jeu à la fois virtuose et profond.

    Un physique de géant tout droit sorti de Game of Thrones

    L’histoire retiendra que le projet Who else? a commencé en 2014, interrompu par une parenthèse musicale avec le groupe Vamp, un pilier et une référence en Norvège.

    Outre des reprises de standard (Ace of spades de Motörhead ou Give it away des Red Hot Chilli Peppers, mais qui ne figurent pas dans l’album), Bjørn Berge endosse à merveille le costume de bluesman rockeur américain (The Calling), et ne jurerait pas en face de légendes américaines telles que ZZ Top (Mr Bones).

    Avec cet Européen venu du froid, le blues sort de ses retranchements en se teintant de pop et de country (It just ain’t so) ou rock (Speed of light, The sun’s going down).

    Mais Bjørn Berge sait aussi se faire guimauve avec la ballade Bitter sweet. Un peu de douceur portée par une voix musclée, ronde et rassurante. Du très grand art, mes petits amours.

    Bjørn Berge, Who Else?, Blue Mood Records /[PIAS], 2019
    Page Facebook de Bjørn Berge

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