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  • Cocktail Ginkgoa

    Le duo franco – américain Ginkgoa est le cocktail idéal pour ces derniers jours d’été. Nicole Rochelle, qui est new-yorkaise malgré ce que laisserait supposer son nom, propose avec le Français Antoine Chatenet leur nouvel EP One Time, une pop fusion aux pulsations endiablées.

    Le groupe ne s’embarrasse pas de suivre des sentiers battus, et le moins que l’on puisse dire c’est que leur choix artistique a fait mouche tant auprès des festivaliers de techno (le Fusion Fest de Lärz), de chanson (Francofolies de La Rochelle) qu’auprès des amateurs de jazz (Festival International de Jazz de Montréal ou le Montreux Jazz Festival).

    Ginkgoa a choisi son credo : faire danser, et surtout faire danser sur des rythmes inattendues et remixés comme si Nicole Rochelle s’invitait aux soirées de Gatsby Le Magnifique. La chanteuse américaine déploie une énergie monstrueuse au service d’un EP à l’enthousiasme communicatif. Grâce à Antoine Chatenet, le charleston et le swing semblent être passés dans la moulinette d’un sorcier fantasque.

    Coloré, rythmé, saturé de percussions et d’une joie de vivre incroyable, One Time pourrait bien faire la joie de quelques nightclubbers, en attendant de les découvrir prochainement en concert.

    Ginkgoa, One Time, EP, 2018
    https://www.ginkgoa.com

    Voir aussi : "Quelques pas d’électro-swing avec Scratchophone Orchestra"

  • Lucy, Racquel et moi

    Dans l’avalanche de musiques électro et de rap, voilà un album qui tranche par son parti pris qui sent bon la fin de cette belle saison et l’été indien. Le trio Lucy, Racquel And Me propose ni plus ni moins qu’un retour aux seventies avec leur premier album, Where The Moon Never Sets.

    Le moins que l’on puisse dire c’est que ces trois-là ne renient absolument pas cette Amérique que l’on adore : celle du power flower, des road-movies en combi orange, du surf, des The Mamas and the Papas, des Eagles ou des Beach Boys. Les Lucy, Racquel And Me ne cachent pas leurs influences : The Wings, Fleetwood Mac, Elton John, Supertramp, America, Electric Light Orchestra ou Cat Stevens.

    Les guitares résonnent et s’appuient sur des chœurs légers comme des brises californiennes. Les cordes s’élèvent comme aux plus belles heures du pop rock des années 60 et 70 (Unravel). Les mélodies ont le mérite de l’efficacité et sont portées par la voix caressante de Racquel (Millions out There). Les riffs de guitare à la Santana (Inside My Vault) et le rock psychédélique ne sont pas en reste non plus (Pool down the moon).

    Un piège à filles

    Parmi les titres proposés par le groupe, certains mériteraient de figurer parmi les standards que l’on prendrait plaisir à jouer sur une plage à la tombée du soir : de vrais pièges à filles, à l’exemple du délicieux Grey, acoustique, mélodique et délicat à souhait.

    Mais qui est au juste ce trio que l’on a vu débarquer cette année ? Là réside sans aucun doute la particularité d’un groupe séparé par quelques milliers de kilomètres. Les membres de Lucy, Racquel And Me travaillent à distance, depuis l’Australie pour Lucy, la Californie pour Racquel et la région parisienne pour Philippe, le compositeur. Une démarche artistique inédite et qui fonctionne, dans un album que certaines mauvaises langues qualifieraient de régressif.

    Autre prise de risque de ce trio : proposer ce premier album gratuitement sur Internet (sur Spotify, Soundcloud, Youtube , Deezer, Bandcamp et sur leur site). Le public sera ravi. Il le sera moins en apprenant que ce groupe, que l’on peut qualifier de virtuel, ne prévoit ni formation physique, ni concerts. Dommage.

    Lucy, Racquel And Me, Where The Moon Never Sets, Records DK, 2018
    https://lucy-racquel-and-me.com

  • Le joyeux boxon de VortexVortex

    Attention les yeux et les oreilles : le groupe toulousain VortexVortex s'apprête à prendre ses aises et s'installer sur la scène électro et hip hop. Leur dernière production, Ninjah Death Party, est déjà visible sur Youtube. Suivront à partir d'octobre 2018 leur premier EP ainsi que leur prochain clip, Kawaii.

    En attendant cette future actualité musicale, penchons-nous sur ce Ninja Death Party, un boxon endiablé, à la fois joyeux et vénéneux, sur fond de musique électro et hip hop.

    On peut accrocher ou pas à cette musique rythmée, à la sauvagerie sophistiquée et au parti-pris scénique de ces drôles de phénomènes. Par contre, il est impossible de ne pas saluer le travail de mise en scène, dans un clip où les membres de VortexVortex ainsi que les figurants mettent du leur pour construire un vrai show musical.

    Une anomalie spatio-temporelle

    Une "anomalie spatio-temporelle," expliquent les trois membres du groupe, Milu Milpop, la chanteuse, musicienne et DJ venue de Pologne, Citizen JiF, photographe et membre de l'ex trio Le Catcheur, la Pute et le Dealer (ça ne s'invente pas...) et Simon Boissard, le chanteur, musicien, compositeur et membre du groupe Mobkiss.

    C’est une invitation à la fête que nous offre VortexVortex dans une débauche de rythmiques sauvages, de flows débridés, de folies visuelles, de provocations, d’humour, de looks improbables et de fulgurances poétiques et post-punks. Cet univers est absolument à découvrir sur scène pour des spectacles calibrés comme des shows d’envergure et où se mêlent musiques, danses, vidéos, machines et de l’énergie à revendre. VortexVortex est à surveiller de très près, sans aucun doute.

    Vortex Vortex, Ninja Death Party, sur Spotify et Deezer, 2018
    VortexVortex sur Facebook
    VortexVortex sur Youtube

  • Glass Museum, une certaine vision du jazz

    Glass Museum : "musée de verre" ou hommage appuyé au minimalisme de Philip Glass et du courant répétitif américain ? Une chose est sûre, Glass Museum est un duo belge composé du pianiste Antoine Flipo et du batteur Martin Grégoire. En juin 2016, les deux acolytes ont remporté la finale du Festival de Dour. Deux ans plus tard, Glass Museum sort son premier EP, Deux, et propose leur propre univers jazz.

    Les artistes citent volontiers quelques références : GoGo Penguin, BadBadNotGood, Jon Hopkins ou Floating Points. À écouter Deux, l’électro-jazz de Glass Museum va puiser loin ses influences, du côté de la pop, du rock, de l’électro mais aussi du classique et du contemporain.

    Avec une ouverture sobre à la fois jazz, classique et pop (Opening), l'auditeur peut se laisser happer par Shadow's Faces. La structure harmonique, charpentée et enjouée insuffle un beau rythme endiablé.

    Le titre Tribal Coffee donne au jazz des Glass Museum un air de tango sombre et mystérieux où se mêlent électronique, claviers et instruments acoustiques.

    Wu s'aventure dans un autre univers éthérée et zen. Cette fois c'est sans doute du côté de Steve Reich et de Philip Glass que l'on peut voir l'influence d'un titre semblant puiser ses influences dans le courant répétitif américain. Tout aussi zen est Electric Silence : dans ce jazz mélodique, les sons électroniques sont injectés à grands coups de vagues intenses.

    Glass Museum choisit de repousser les frontières du jazz : Waves lorgne du côté de la pop et du rock progressif à la Mike Oldfield.

    Cette musique naturaliste, rythmée et aux mélodies soignées est une vraie belle découverte, que vous soyez amateur de jazz ou non. Et si j'étais metteur en scène, j'engagerais tout de suite les Glass Museum pour faire la BO de mon prochain film.

    Glass Museum, Deux, EP, JauneOrange / [PIAS], 2018
    http://jauneorange.be/bandfr/57

    Voir aussi : "Cinquante nuances de spleen"

  • L’ennui avec les princesses

    Stella Tanagra, la petite princesse de l’érotisme, est de retour, cette fois dans un roman, Les Dessous de l’Innocence (éd. Tabou). On l’avait laissée avec Sexe primé, des nouvelles à la fois efficaces et aventurières, parvenant à décliner l’érotisme sous toutes ses variantes, le déflorant, le libérant et le faisant exploser et gicler de manière la plus inattendue qui soit : un vrai exercice de style par une auteure qui s’annonce comme une des plumes prometteuses de la littérature érotique.

    Dans son premier roman, Les Dessous de l’Innocence, Stella Tanagra nous parle d’une autre princesse des temps modernes, Tilda Lornat. Cette jeune professeure spécialisée, à qui rien ne manque apparemment, ne respire que pour son Thomas, un militaire souvent en mission et la laissant (trop) souvent seule dans une belle mais froide demeure bourgeoise. L’ennui avec les princesses c’est que le bovarysme n’est jamais très loin : "Les jours sont longs lorsque l’on est institutrice dans un établissement pour enfants handicapés… Cette vie aurait pu être une romance idyllique. Tous les ingrédients y sont.

    Tilda rêve sa vie plus qu'elle ne vit son rêve, qui semble n’être qu’un triste conte de fée au cours de journées rythmées par l’attente du soldat parti à la guerre et quelques travaux ménagers : "La première impression donne le ton de la suite des événements. Elle n’omet donc aucune infime dorure à reluire. Cendrillon danse avec son balai pour qu’incessamment son hall parqueté puisse accueillir son corps étendu et trémulant sous les coups de reins du prince charmant aux allures de bad boy." Le conte de fée n’en est finalement pas un : "La table est tapissée d’une nappe rouge. Le service disposé brille sous l’éclat du feu de cheminée se reflétant des verres aux couverts. Même les chandelles trônent aux abords de la table. Tilda a toujours voulu être cette princesse. Cela dit, les contes de fées n’ont jamais sous-entendu que la princesse peut avoir une libido débordante, ni indiqué la manière de l’assouvir."

    Tilda rêve sa vie plus qu'elle ne vit son rêve

    Ses fantasmes viennent égayer des journées mornes, fantasmes de plus en sophistiquées et qui, bientôt, vont prendre corps en la personne d’un séduisant kiné, Edgar. Il arrive ce qui devait arriver dans la vie de cette "petite fille modèle..."

    Stella Tanagra use de sa langue tonique, un mélange de verdeur, de lyrisme et de descriptions triviales, pour entrer dans l’intimité de Tilda et de ses étreintes de succube : "À l’image d’une pucelle, elle arpente avec exaltation, les plaisirs de la chair. Son corps ressuscité répond aux provocations de son amant de quelques coups de reins réflectifs." Les dialogues secs et empruntés entre les personnages sont ceux de simulacres sociaux auxquels répondent la seule vérité qui soit : celle des corps qui se cherchent, qui se plaquent les uns les autres et qui se livrent sans artifice, loin des conventions sociales. "Sous le joug de diktats ancestraux réduisant les rôles sociaux des hommes et des femmes, Tilda se meurt étouffée sous ses désirs qui ne devraient rien avoir d’interdit."

    Stella Tanagra ouvre la dernière partie du livre avec le retour du soldat que Tilda n’attendait plus. Après La Belle au Bois Dormant – quoique bien réveillée après les baisers d’Edgar – c’est Lady Chatterley accueillant son héros de soldat, un "colosse au pied d’argile" brisé et peinant à assouvir les fantasmes de sa femme. Reste à savoir qui jouera le rôle du garde-forestier... À moins que la jeune femme ne doive se résoudre à fermer la parenthèse de ses intercades...

    Les Dessous de l’Innocence se déflore d’abord doucement, dans une torpeur érotique et tropicale. Le lecteur se coule dans la vie paresseuse et languide d’une jeune professeur assaillie par ses pulsions et ses fantasmes. Puis, par paliers successifs, Stella Tanagra parvient à électriser son premier roman et à faire monter la pression, jusqu’à un dernier chapitre épicé comme seule elle sait le faire.

    Stella Tanagra, Les Dessous de l’Innocence, éd. Tabou, 2018, 160 p.
    http://stellatanagra.com

    Voir aussi : "Ma chair et tendre"

  • "Étélectro" et Beauté sauvage

    C’est une électro estivale que je vous invite à découvrir avec le premier EP de Beauté Sauvage, The Sound of the Waves.

    Impossible de ne pas se laisser enrouler dans les vagues synthétiques de ce single langoureux. Les flux et les reflux de la mer accompagnent un album pop, chill et minéral (The Sound of the Waves).

    Zen attitude requise pour le duo parisien mené par Jay-b Bricklear, aux manettes d’un mini-album au son french touch, électro-pop et funky (Sunset). Les voix chaleureuses accompagnent un EP parfait pour accompagner ces chaudes et paresseuses journées d’été. 

    Leur premier EP est disponible sur Soundcloud.

    Beauté Sauvage, The Sound of the Waves, Beauté Sauvage, juillet 2018
    Disponible sur Soundcloud

    Page Facebook de Beauté Sauvage

    Voir aussi : "Nouvelle vague"

  • Antoine Galey tape sur le système

    Il y a indéniablement du Raphaël chez Antoine Galey. À l'écoute de son EP, On ne sauvera pas le monde ce soir, de deux choses l'une : soit l'auditeur s'agacera de ce joli timbre de voix, copie presque conforme à celui de l'auteur de Caravane, soit il se laissera séduire par les quatre chansons plus une reprise du premier titre qui donne le nom à ce premier mini-album.

    Soyons honnête. Antoine Galley à déjà tout pour atterrir que les étagères ou dans les playlist des adolescentes et adolescents qui verront dans ce jeune artiste un beau gosse capable de faire chavirer les cordes de sa voix tendue et fragile. Le sens de la mélodie, une facture pop efficace à défaut d'être révolutionnaire et des thèmes qui toucheront les adolescents : la révolte l'amour et l'aventure. "Moi je vais faire du bruit / taper sur le système /... pour voir si quelqu'un m'aime" (Du bruit).

    Le voyage est le fil rouge d'un EP dans lequel on pourra voir l'influence du duo Raphaël et Jean-Louis Aubert et de leur tube Sur la Route : "Allez Viens on se casse / j'ai dans mes pochée des bières on descend vers le sud vers la mer" (On arrête de se faire la guerre).

    Les influences d’Antoine Galey sont à chercher du côté du meilleur de la pop-folk : Chris Isaak, Eric Clapton, Francis Cabrel ou Louise Attaque. Que du bon, et du même très bon. Après un passage à The Voice, le jeune artiste s’est offert les services de Frédéric Château avec lequel il a composé et écrit plusieurs titres de son EP. Et comme un fait exprès, le jeune musicien s’est récemment produit dans la première partie d’un concert de... Raphaël.

    Une filiation assumée et dont peut s’enorgueillir le jeune chanteur. Disons-le autrement : Antoine Galey est déjà incontournable et inoubliable du haut de ses dix-neuf ans. Inoubliable donc à suivre. CQFD.

    Antoine Galey, On ne sauvera pas le monde ce soir, EP, Un Plan Simple/Sony
    Page Facebook d’Antoine Galey

    Voir aussi : "Melissa Bon, de The Voice au silence de la mer"

  • Pourquoi Ghern mérite (lui aussi) ses deux étoiles

    Ghern vient de sortir son nouvel EP, Fortune, et comme il ne fait jamais comme les autres c'est un six titres que nous offre le chanteur : un six coups, en quelque sorte, qui frappe droit au but. Fortune, mini album ou maxi EP – comme on veut – a l'apparence des œuvres atypiques, comme l'illustre la pochette : le visage en noir et blanc du musicien, auteur, compositeur et interprète, est mangé par deux ballons de baudruche, bleu et jaune, éclatés et abandonnés là. L' illustration décalée annonce la couleur d'un premier opus moins grinçant que poétique. Le titre, d’ailleurs, Fortune, n’est ni plus ni moins que le rappel des vers du romantique oublié Casimir Delavigne : "Ô toi que l'univers adore, Ô toi que maudit l'univers, Fortune" (Les Messéniennes, 1824).

    Musicalement, Ghern prend des chemins de traverse : une bossanova mélancolique (Sauve qui sauve), une chanson pop que n'aurait pas reniée Benjamin Biolay (En finir avec toi), un titre électro pop (Les rochers), un autre plus rock (Hôtel), une ballade sombre et folk (Calavera) et surtout un slam ambitieux qui porte l'empreinte d'un grand artiste (Je pensais venir de l'espace).

    En vérité, Il y a deux étoiles flamboyantes dans cet EP à découvrir : Je pensais venir de l'espace et En finir avec toi. Deux titres étincelants et inoubliables, bien différents mais tout aussi d'airain.

    Il y a deux étoiles flamboyantes dans cet EP

    Dans le premier, soutenu par de sombres nappes électro et d’un chœur extraterrestre, Ghern voyage dans un espace musical planant et poétique : "Je pensais venir de l’espace / Comme la mer / Comme le sable qui recouvre cette ville en forme d’étoile / J’avais jusqu’à ce jour / Écouté mon cœur d’opale / Mon cœur précieux et dur / Et froid / Comme la lune exaltée / Je suis sorti dès les premiers rayons / J’ai marché le long de cette avenue qu’on a voulu parfaite / Avec ces toutes petites maisons serrées les unes contre les autres / Tout était vide. / Au bout tu m’attendais devant l’ancien casino / Je pensais venir de l’espace." Ghern parle de rencontres magnétiques, de la fortune d’un lien indéfectible et de ce qui peut finalement nous perdre : "Quand je t’ai retrouvé à bout de souffle j’allais me jeter sur toi comme de l’huile sur un feu."

    Puisque les plus belles chansons sont celles qui finissent mal on reçoit comme un uppercut le road-movie musical qu'est le formidable titre pop En finir avec toi. De sa voix triste et usée, Ghern déroule un voyage intérieur plein de souvenirs autour d'une femme qu'il a aimé et qui l'a quitté :"C’est vrai qu’on roule vite / Vite sur la longue route à fond / J’avais baissé les vitres tu t’étais collée à moi / Dépassé les camions / C’était comme battre nos démons / Je m’en suis fait sept à la suite / Alors que tu dormais déjà / On avait pris la fuite / Fuite au beau milieu de l’été / Hors du monde qui s’agite / Et devient fou parfois / T’as mis fort cette chanson / C’était pour fixer l’horizon / Ce vieux tube d'autrefois / Jamais je ne pourrai je crois / en finir avec toi." Il y est question de promesses non-tenues, de la nostalgie pour un amour disparu et, toujours, de ce passé qui ne passe pas.

    Fortune brille de ces deux étoiles, deux joyaux qui méritent que l’on s’arrête sur Ghern – et qu’on le suive.

    Ghern, Fortune, EP, Phonomagic, sorti le 8 juin 2018
    http://www.ghern.com