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L’amoureux du jazz qu’était Claude Nougaro n’aurait pas craché sur ces revisites d’Yvan Cuijous et Louis Winsberg. Leur projet musical, 1 Voix, 6 Cordes, maintenant sur disque, c’est 10 chefs d’œuvre de Nougaro, du "Cinéma" à "Toulouse", en passant par "Armstrong", " À bout de souffle" ou "Cécile ma fille".
Pour cet album hommage, Yvan Cujious et Louis Winsberg se sont entourés de featurings prestigieux – et parfois locaux. Francis Cabrel vient chanter "Cécile ma fille", gardant la douceur et la tendresse de la version initiale. Thomas Dutronc rejoint Yvan Cujious et Louis Winsberg pour une jolie version colorée et jazzy d’"Armstrong". Anne Silla s’empare, quant à elle, de "Rimes", un titre moins connu du poète et chanteur toulousain. L’auditeur y découvrira une superbe œuvre que magnifie la voix veloutée de l'une de nos meilleures chanteuses du moment.
Les Toulousains Big Flo & Oli ne pouvaient pas être en reste
L’auditeur découvrira ou redécouvrira "La pluie fait des claquettes", visitée avec un joli naturalisme et avec presque rien : des cordes pincées et une rythmique jazzy, donnant du lustre et une nouvelle lecture de la version originale. "Dom Juan" fait, de son côté, le pari de l’humour et de la légèreté. "Pour "Le jazz et la java", c’est le nom de Django Reinhardt qui vient en tête. Yvan Cujious & Louis Winsberg reprennent avec émotion "Une petite fille", sans toutefois la même noirceur et le désespoir originels de Claude Nougaro. La virtuosité demandée pour ces revisites est évidente, à l’instar de la belle énergie de "À bout de souffle".
Les Toulousains Big Flo & Oli ne pouvaient pas être en reste et c’est bien évidemment le tube "Toulouse" que les deux rappeurs interprètent pour clore l’opus. Le duo n’abandonne pas leur style urbain et rap. Ils offrent à Nougaro une déclaration d’amour slammée résolument moderne et s'écartant beaucoup de la version connue. La mélodie de "Toulouse" est gardée mais le texte original est abandonné. Une autre manière de rendre hommage au Grand Claude.
Si le terme de surdouée en musique peut s’appliquer à quelqu’un, c’est bien à Zoé Morin. Artiste prolifique, elle compte déjà sept EP, écrits, composés et chantés depuis qu’elle a neuf ans. Elle en a quinze aujourd’hui. C’est une musicienne autant qu’une lycéenne qui a bien voulu répondre à nos questions, à l'occasion de la sortie de son dernier EP, Le premier jour. Elle sort d'ailleurs aujourd'hui son dernier clip, "Tulipe".
Bla Bla Blog – Bonjour Zoé. Au risque d’aborder un sujet qui pourrait t’agacer, c’est ton jeune âge qui frappe. Tu as 15 ans et déjà trois mini-albums, le premier étant sorti lorsque tu avais neuf ans, je crois. Peux-tu nous parler de ce qui t’a poussé à écrire, composer, chanter et produire tes premières chansons ? Te souviens-tu d’un déclic en particulier ? Zoé Morin – Le sujet ne m’agace pas du tout ! Si je pouvais te rectifier, j’ai enregistré sept EP depuis mes neuf ans, à peu près un par an ! Je ne peux pas vraiment dire si il y a quelque chose en particulier qui m’a poussé à écrire depuis toute petite. Mais j’ai toujours eu beaucoup d’énergie et je pense que l’écriture et la musique m’ont servi à concentrer cette énergie dans quelque chose d’artistique. Je pense qu’on a tous besoin d’une passion, d’une chose en plus qui peut nous différencier des autres et qui nous permet de s’exprimer, de se calmer. Mes parents n’ont jamais fait d’instrument mais on eu la bonne idée, quand j’avais six ans, de m’inscrire à l’école de musique à côté de chez moi pour apprendre la guitare. J’ai tout de suite accroché. J’ai commencé à huit ans à écrire et à chanter même si j’ai toujours écrit tout et n’importe quoi. Et les enregistrements, puis l’apprentissage du piano ont suivie. Il n’y a pas eu de déclic en particulier mais plutôt une continuité.
BBB – Peux-tu nous parler de ton parcours artistique mais aussi de tes influences ? ZM – Je n’écoutais pas beaucoup de musiques seules avant mes treize ans mais j’ai toujours été bercées par les musiques préférés de mon père. J’ai toujours chanté tout et n’importe quoi, donc la musique était aussi dans ma tête en quelque sorte. J’écoute en ce moment sinon beaucoup Orelsan ou Nekfeu. Je les considère comme des génies. Leur écriture est incroyable, ils savent décrire à merveille la société et les fonctionnements humains. J’essaie de m’inspirer le plus possible de cette écriture pour mes futurs chansons. J’écoute aussi beaucoup Billie Eilish et Mélanie Martinez, je trouve qu’elle se sont construit un univers très intéressant. Leurs prods, leurs musiques sont très bien faites et sont incroyables. Tout est extrêmement travaillé. J’aime beaucoup les musiques tristes et poignantes !
BBB – Tu attaches une grande importance aux textes. On t’imagine avec un cahier toujours à portée de main. Comment travailles-tu tes morceaux ? La musique vient-elle avant, pendant ou après tes textes ? ZM – Effectivement les textes sont pour moi, dans une chanson, aussi importants que la musique. Depuis toujours, ma manière d’écrire n’est pas totalement la manière dont je pense. Souvent, j’ai soit un thème en tête, soit une musique que j’ai trouvé. J’essaie de trouver les deux, et si ça ne vient pas, je marque les accords ou les thèmes sur mon téléphone pour continuer un autre jour. Quand les idées viennent, je prends un petit enregistreur (la qualité est meilleure que sur le téléphone) et j’enregistre la première version de la chanson en improvisation totale. Les enregistrements font entre quatre et dix minutes ! J’aime beaucoup laisser place à toutes mes idées. Beaucoup de choses sont répétés, ne veulent rien dire ou ne servent pas, mais une grande partie est super aussi. Mais il ne faut pas laisser la chanson à ce stade. Je range le dossier sur mon ordinateur portable et je m’attaque à la nouvelle version de la chanson. J’écoute la chanson et je tape toutes les paroles en même temps. J’efface en même temps tout ce qui n’est pas intéressant. Me retrouvant avec les textes que j’aime, la chanson fait entre deux et quatre minutes. Je la joue et la restructure si besoin en rajoutant un refrain ou en ralliant mieux la musique avec le texte par exemple. Plus je la joue plus elle devient concrète. Depuis quelques temps, j’écris mes textes et mes idées sur mon téléphone. L’application "Note" est très utilisée ! Je compose une musique et je pense à la manière de chanter par dessus les textes ensuite.
BBB – Le titre de l’album, Le premier jour est aussi celui du morceau, plus engagé, qui clôt l’album. Quel est ce fameux premier jour dont tu parles ? ZM – J’aime beaucoup le rap et dans ma chanson "Le premier jour", j’ai pu créer un mélange de chant et de rap. Cette chanson est donc le début d’un nouveau style,plus urbain, pour mes futurs chansons, ce que je voulais faire depuis longtemps. Le fait de donner le nom de cette chanson à mon EP m’a beaucoup plu. J’ai aussi toujours aimé la découverte et le renouveau, surtout à mon âge, où j’ai encore beaucoup de chose à découvrir et à accomplir. Beaucoup de premier jour a vivre ! Aussi, cet EP est sortie le 31 août. La veille de ma rentrée au lycée, j’ai fais il y a un peu plus d’un mois mon "premier jour" de lycée, le premier jour d’un nouveau monde en fait. Ce titre m’a semblé donc logique pour ce nouvel EP.
"Cet EP est sortie le 31 août, la veille de ma rentrée au lycée"
BBB – Tes chansons parlent de ton quotidien mais c’est aussi ton engagement qui saute aux yeux. Il y a bien entendu le féminisme qui était présent dès ton premier EP – tu avais treize ans ! C’est un combat qui te tient visiblement à cœur. ZM – J’essaie tous les jours d’être engagée dans mes convictions et mes pensées. La musique est un très bon moyen de partager des idées. Depuis que je suis petite, depuis mon premier EP a neuf ans, j’essaie de partager mes états d’esprit, mes pensées. Je parle donc également des causes que je soutiens, car je pense que manifester, même en ne faisant qu’écrire et chanter, fait partager et apprendre ensemble. La cause du féminisme est une cause qui me semble logique et même obligatoire en 2022. Je peux en parler de manière très directe dans des chansons comme "liberté" ou en racontant des histoires de femmes, pour souligner leur "importance", leur vie. Pour ne pas en oublier certaines, comme dans "Le papier magique" qui parle du mariage qu’on oblige à une jeune fille ou dans "Le premier jour" qui parle du viol et du harcèlement que subissent tant de femmes à leur travail, par exemple.
BBB – Peux-tu nous parler des prochains projets ? Un album ? Des concerts ? ZM – J’ai beaucoup de chansons sous la main et je veux continuer à en produire pour m’exprimer et pouvoir émouvoir ou ambiancer les gens qui m’écouteront. Je vais donc sûrement continuer à enregistrer des EP. Je n’ai pas une date précise d’enregistrement et de sortie car je n’ai pas encore un EP bien constitué. Mais je pense que dans un an, ça sera bon ! Sinon aucun concert n’est programmé pour l’instant mais j’espère en faire le plus vite possible ! Je pourrais faire peut être des concerts dans la rue à Toulouse, des week-ends ou des vacances. Sinon, je suis en ce moment à San Fransisco et en Californie pour tourner les clips de "Tulipe" et de "On rigolait pendant des heures", deux chansons du dernier EP. Ces clips sortiront dans quelques mois. Le tournage est super grâce au paysages magnifiques !
Zoé Morin fait partie de ces nouvelles voix de la scène française que Bla Bla Blog a décidé de suivre. 15 ans et déjà trois EP (le premier était sorti lorsqu’elle avait seulement 9 ans (sic). Le dernier en date,Le premier jour, permet à la chanteuse toulousaine d’imposer un peu plus encore son univers.
Le titre "Tulipe" démontre une vraie maturité et un désir de s’affranchir de l’enfance, à travers le portrait d’une artiste broyée par le succès, artiste inspirée par le destin incroyable de Britney Spears : "Ses fans pensaient être / Sa meilleure amie / Les hommes rêvaient / De l’avoir dans leur lit / Elle offrait sa vie / Sa mythologie / Elle savait qu’elle était". Avec cette chanson pop bricolée avec amour, Zoé Morin lâche la bride et se fait le porte-parole d’une femme fatale et fragile, avec l’audace d’une jeune artiste qui est aussi jeune qu’elle est douée.
Auteure, compositrice et interprète, Zoé Morin domine son sujet
Dans "Le papier magique", c’est de nouveau le portrait d’une femme là encore exploitée : mariage arrangé, soumission et rêve enterré.
Auteure, compositrice et interprète, Zoé Morin domine son sujet, grâce à des textes personnels, riches et denses ("On rigolait pendant des heures") servis par une voix tendue jusqu’à la limite.
L’EP se termine par ce qui est sans doute le plus beau (et aussi le plus long) morceau de son EP. "Le premier jour" se mêle d’influences urbains dans ce message féministe : "Toi justement tu veux changer cette mage / Tu veux remonter le cap / Tourner la page / Que la violence soit un mirage / Bref, t’as mis deux heures à te préparer / Tu t’entends dire « les filles habillez vous comme vous voulez »". Zoé Morin se fait ainsi le porte-parole de celles qui ne veulent passer ni pour des "salopes" ni pour des "coincées".
Celle qui n’est encore qu’une lycéenne prouve par l’audace et la pertinence de son EP qu’elle a tout pour devenir une chanteuse sur laquelle il faudra compter.
La chanteuse nordiste réchauffe cet automne avec une chanson électro-pop acidulée et mâtinée de couleurs nippones. Le clip a été réalisé dans le Jardin japonais Pierre Baudis de Toulouse.
Le titre pop de Lita Kira chante l’attente de l’amour, aussi vain et "impossible" qu’indispensable.
Originaire du Nord, la chanteuse a d'abord foulé la scène lilloise, puis tourné sur Paris et Tours, ainsi qu'en Belgique et en Suisse. Après deux EP, Dans ma toile (2012) Marionnette (2014), son premier album long, Épineuse, sort début 2018.
A l’automne 2021, Lita prend un virage pop rafraîchissant avec ce nouveau single, "Dis-moi que tu m’aimes", "des mots doux" qui nous caressent gentiment les oreilles. À suivre donc.
Il y a des artistes qui marquent et que l’on a du plaisir pour retrouver (voir ici).
C‘est le cas de VortexVortex et leur électro-pop déjanté. Le trio toulousain revient avec un nouveau titre, Shalalala. Joyeux, dansant et d’une belle audace : l’univers de VirtexVortex est peuplé de joyeux hors-la-loi, dans un clip hommage à Harley Quinn.
Franchement réjouissant, en attendant leur best of dans quelques jours. Si, si.
Jain : enjoy it! Voilà qui illustrerait au mieux cette chronique sur le deuxième album de la jeune Toulousaine, en passe de devenir une superstar de l’électro-pop, au même titre que Christine and the Queens. Soudier et Chris : en cette rentrée 2018, l’actualité musicale est marquée par deux albums phares de la musique française. Deux albums, mais aussi deux chanteuses d’une vingtaine d’années, deux personnalités attachantes et deux phénomènes hyper douées : Jain et Chris cumulent les points communs et les singularités.
Singulière, la native de Toulouse l’est sans aucun doute. Souldier était aussi attendu que craint : après le succès de Zanaka en 2015, la pression était sur elle. Son deuxième opus a fait pousser des oufs de soulagement autant que de ravissement à ses fans de plus en plus nombreux.
En dépit d’un matraquage médiatique tous azimut, Jain ne choisit ni la facilité ni les sentiers battus. Souldier est même du jamais entendu. L’expression "electro world" n’a jamais aussi bien porté son nom dans un album où le son vient piocher dans des sonorités internationales : pop des années 80 (Feel it), arabe (On my way), soul américaine (Flash (Pointe noire)), funk (Oh man), folk (le magnifique Dream), reggae (Souldier, un hommage reggae au Buffalo Soldier de Bob Marley) ou le hip hop avec le fameux Inspecta, remixant le générique du dessin animé Inspecteur Gadget – un vrai hymne à la pop culture !
Remixant le générique du dessin animé Inspecteur Gadget
Soudier, sous tes airs d’opus mainstream, sait aussi se singulariser par des titres plus personnels qu’ils paraissent a priori. C’est par exemple le titre qui donne son nom à l’album, et qui est un hommage à la tuerie d’Orlando en juin 2016 (50 morts dans une boîte de nuit de la communauté LGBT) : "He's a soldier / I saw him with my eyes / Bearing roses in his arms / Yeah I saw him with my eyes / Spreading his love all around." La chanteuse offre également un vrai chant d’amour à la ville d’Abu Dhabi : "Pushing the limits of music from the inside / Your arabic sound is driving my mind / The first time I walked down into your town / A new kind of music had blessed my soul" (Souldier).
Jain s’amuse dans un album à la fois rythmé, généreux, dansant, coloré, avec ce je ne sais quoi d’irrévérencieux. Les boîtes à rythme sont survitaminées, les mélodies pleines de subtilités (On my Way, Dream ou le archi diffusé Alright) et la voix incandescente de la chanteuse fait tomber toutes les réticences. Sans oublier, dans un opus entièrement en anglais, cet accent français qui devrait faire chavirer le public international.
Jain est entrée dans la cour des très grands artistes dont les futurs opus – soyons-en sûrs – seront attendus avec enthousiasme : "En-Jain it !"
Attention les yeux et les oreilles : le groupe toulousain VortexVortex s'apprête à prendre ses aises et s'installer sur la scène électro et hip hop. Leur dernière production, Ninjah Death Party, est déjà visible sur Youtube. Suivront à partir d'octobre 2018 leur premier EP ainsi que leur prochain clip, Kawaii.
En attendant cette future actualité musicale, penchons-nous sur ce Ninja Death Party, un boxon endiablé, à la fois joyeux et vénéneux, sur fond de musique électro et hip hop.
On peut accrocher ou pas à cette musique rythmée, à la sauvagerie sophistiquée et au parti-pris scénique de ces drôles de phénomènes. Par contre, il est impossible de ne pas saluer le travail de mise en scène, dans un clip où les membres de VortexVortex ainsi que les figurants mettent du leur pour construire un vrai show musical.
Une anomalie spatio-temporelle
Une "anomalie spatio-temporelle," expliquent les trois membres du groupe, Milu Milpop, la chanteuse, musicienne et DJ venue de Pologne, Citizen JiF, photographe et membre de l'ex trio Le Catcheur, la Pute et le Dealer (ça ne s'invente pas...) et Simon Boissard, le chanteur, musicien, compositeur et membre du groupe Mobkiss.
C’est une invitation à la fête que nous offre VortexVortex dans une débauche de rythmiques sauvages, de flows débridés, de folies visuelles, de provocations, d’humour, de looks improbables et de fulgurances poétiques et post-punks. Cet univers est absolument à découvrir sur scène pour des spectacles calibrés comme des shows d’envergure et où se mêlent musiques, danses, vidéos, machines et de l’énergie à revendre. VortexVortex est à surveiller de très près, sans aucun doute.
Les 3, 4, 8 et 9 mai 2016 le Zénith de Toulouse devait accueillir pour la première fois Carmen par La Fabrique Opéra Toulouse. Malheureusement, les organisateurs toulousains sont dans l’obligation d’annuler pour des rasions économiques le spectacle à la suite de la décision de La Fabrique Opéra nationale de rompre unilatéralement la convention qui les unissait depuis 2015.
Les organisateurs toulousains communiquent et remercient l’ensemble des élèves et des établissements qui étaient impliqués depuis plusieurs mois à leurs côtés pour créer un spectacle hors du commun ainsi que tous les partenaires et mécènes qui les soutenaient.