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Tiens, cela faisait un bail que Bla Bla Blog ne s’était pas piqué de musique électronique. Opening, le dernier opus de LGMX nous en offre l’occasion. C’est de l’électro souriante pour ne pas dire joyeuse qui inaugure leur deuxième album (Time Traveller).
LGMX c’est d’abord un groupe de fanfare électro bien décidé à marier deux styles musicaux opposés. Musique du monde et électros se disputent la vedette dans un joyeux foutraque (Gopnik Mazurka, Hexadecimal Night Fever).
Jamais instruments traditionnels et machines n’ont fait aussi bon ménage
On imagine les raves à la mode LGMX, à la fois dépaysantes et planantes (Trancelation, sic). Jamais instruments traditionnels et machines n’ont fait aussi bon ménage. Cela permet d’avoir des sons et des rythmes singuliers que la puissance des cuivres décuple.
Le collectif rhodanien ne démérite pas dans sa créativité et dans son refus de la facilité (le formidable et sérieux Earthquake), sans jamais abandonner ses rythmes irrésistibles. Cela donne des morceaux d’une grande efficacité (Ratio ou Kyushu).
Cet album franchement emballant se termine avec Spiritual Healing, véritable à hymne à l’intelligence (humaine), à la culture et à la spiritualité. Bref, à la vie.
La Philosophie dans le boudoir se présente comme une suite de sept tableaux théâtraux mettant en scène l'éducation libertine d'une jeune fille, Eugénie. Madame de Saint-Ange, son frère le chevalier et monsieur Dolmancé se font les instructeurs immoraux de l'adolescente dans une graduation sadienne de la perversion, jusqu'au supplice de Madame de Mistival, la propre mère d'Eugénie.
Cette œuvre pornographique de Sade inclut également une réflexion philosophique sur la démocratie, la nature et le crime, à travers le texte Français, encore un effort, inséré à la fin du cinquième dialogue - de manière assez artificielle. Un texte dérangeant et scabreux à ne pas mettre entre toutes les mains.
Patricia Bonner est de retour avec Chronicles of Time, un nouvel album qui lui tient à cœur. La chanteuse a en effet choisi un projet musical qui allie jazz et tango. Pas la peine de dire que cet opus s’avère irrésistible. Saluons aussi le choix de Patricia Bonner de ne pas se contenter de reprises de standards. Elle a en effet choisi de retravailler avec Jean-Michel Proust pour des titre inédits.
Dis te souviens-tu ? chante la jazzwoman dans un morceau au parfum doux-amer de nostalgie. On est dans l’esprit du tango, sans doute la plus belle danse qui soit, alliant sensualité, amour et tristesse, le tout enveloppé dans la grâce et je ne sais quoi d’effronterie. On aime cette manière dont Patricia Bonner, avec le soutien de Jean-Michel Proust, se fond avec bonheur dans une ce répertoire renouvelé. Il y a cette déclaration d’un amour presque insolent ("No sientes que soy infeliz ?", Palabras). Elle se fait poétique et romantique, toujours en espagnol, dans Soy et Verano.
Retour à la chanson française avec Je m’aime. Cette fois, c’est Gilberto Gil qui semble s’être penché au-dessus de l’épaule de Bonner et Proust. Certains parlerons de jazz easy-listening. Préférons plutôt parler d’un titre à la facture sixty, souriant et invitant à l’amour dans la plus romantique des villes. Au jeu des références, on s’amusera à retrouver Michel Legrand dans le virevoltant et romantique La chanson des troubadours ("Dans l’tourbillon de la vie, de l’amour / Y’a celui qui aimera pour toujours / Qui fera de ses nuits, de ses jours / Son soleil à lui, ses plus beaux jours") et même dans le titre anglais, sixties et sexy, Foolish Dream.
Sixties et sexy
Patricia Bonner sait tout faire : crooneuse en anglais (Memories, le formidable et jazzy Anita), jazzwoman semblant évoluer avec légèreté dans un caveau de Saint-Germain-des-Prés (Da Capo) ou avec le même plaisir dans un club new-yorkais (It’s A Good Day, No Rush), sachant être plus grave et engagée (Stay On Line, sur un rythme militaire).
Le tango n’est jamais très loin. Dans It’s A Spring, la chanteuse le marie avec l’anglais, ce qui lui donne une légèreté singulière et un air de comédie musicale.
Smooth à souhait, Cette larme à l’instant entend bien laisser une place au choix à la chanson jazz. La tristesse se fait paradoxalement séduisante car elle invite à vivre et à retenir ses larmes ("Est-ce la rosée du matin / Sur ma joue qui fait que d’un coup / Je me sens bien"). La liberté, "les yeux d’un enfant", les voyages, les rêves et un "baisé volé sur la joue" : Patricia Bonner préfère chanter la vie, l’amour et "le retour du printemps".
Album jazz coloré et souriant, ces "chroniques d’un temps" entendent faire du jazz la meilleure musique feel-good qui soit.
Le Café philosophique de Montargis donne rendez-vous à la Médiathèque de Montargis le vendredi 28 février 2025 à 19 heures pour sa nouvelle séance qui aura pour thème cette question : "Peut-on être maître de ses désirs ?"
Nous vivons dans une société appelant à la consommation, à la jouissance et à l’écoute à tout prix de nos désirs. Mais que signifie désirer ? Il semble que lorsque nous désirons, nous ne l’avons pas volontairement choisi. Le désir s’impose à nous comme quelque chose qui nous dépasse. La philosophie parle souvent d’être "esclave de nos passions". En cela, le désir s’opposerait à la raison.
Maîtriser ou non ses désirs impliquerait que le désir est un obstacle à une vie heureuse, voire qu’il est à rejeter (Schopenhauer). Descartes parle même de "changer nos désirs plutôt que l’ordre du monde". Que fait-il en penser ? Nos désirs peuvent-ils justement être modifiés ? Puis-je avoir un contrôle sur eux ? Le faut-il ? Quel danger y a-t-il à contrôler nos désirs et à nous auto-censurer ? Au contraire, que puis-je en tirer ?
Ce seront autant de points et de questions qui pourront être débattus lors de cette séance. Rendez-vous donc à l’Atrium de la Médiathèque de Montargis le vendredi 28 février à 19 heures. La participation sera libre et gratuite.
À noter également que le Café philosophique de Montargis proposera une séance exceptionnelle au Hangar de Châlette/Loing le dimanche 9 mars à 15 heures. Ce sera une séance exceptionnelle à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Le sujet du débat aura pour question : "La liberté des unes s'arrête-t-elle là où commence le regard des autres ?"
Soyons précis. Des trois Dumas, c’est le deuxième qui est le plus connu. Alexandre Dumas, dit Père, est devenu pour toujours l’auteur des Trois Mousquetaires, du Comte de Monte-Cristo ou de La Reine Margot. Les qualificatifs le concernant sont bien entendu d’autant plus élogieux qu’il reste moderne.
Qu’en est-il des deux autres Dumas. Thérèse Charles-Vallin, autrice du Troisième Dumas (éd. de la Bisquine) passe rapidement sur l’ancêtre, lui aussi nommé Alexandre, plus précisément Thomas Alexandre Davy de La Pailleterie. Général métissé, il a eu pour père un noble normand qui épousa une femme noire de Saint-Domingue. Le militaire, le "premier Dumas", donc, donne naissance au plus célèbre d’entre eux, le fameux Alexandre Dumas Père.
Arrêtons-nous tout de suite sur cette naissance car c’est là qu’il faut chercher un des points communs des trois Dumas : une paternité mal assumée qui est au cœur de l’essai de Thérèse Charles-Vallin. Pour autant, les liens pères-fils restent très forts. Le créateur de Monte-Cristo a une fascination pour le brillant Général increvable et qui eut pour seul "tort" d’être métis. "À l’âge de quatre ans, [Il] voulait aller au ciel pour y trouver Dieu et le tuer afin de venger la mort de son général de Pierre".
Singulièrement, Alexandre Dumas Fils ne fut reconnut lui aussi que tardivement, après une enfance difficile, trois femmes se disputant sa garde jusqu’à ce qu’il soit définitivement reconnu à l’âge de sept ans. La suite c’est un long chemin personnel et artistique jusqu’au triomphe d’Alexandre Dumas Fils.
Féminisme
Thérèse Charles-Vallin suit chronologiquement la carrière exceptionnelle d’un écrivain qui aurait pu se faire écraser par une paternité exceptionnelle, d’autant plus que son enfance augurait mal de la suite – un père absent, des femmes ne s’entendant pas, le rejet et les humiliations à l’école en raison de sa naissance et de ses racines antillaises. Lorsque le père se rapproche du fils, ce dernier ne pourrait que se sentir écrasé par un écrivain adulé et à la force de travail exceptionnelle : "Un véritable bourreau de travail qui peut rédiger 200 pages d’un excellent texte en une nuit". Finalement, les relations entre le père et le fils vont devenir excellentes, comme le prouvent les multiples extraits de leur correspondance, le père soutenant et appuyant le fils et le fils marquant son amour pour un père jusqu’à ses derniers jours.
L’essai de Thérèse Charles-Vallin est passionnant en ce qu’il donne à voir un artiste s’émancipant d’un père autant admiré et reconnu que "frivole et jouisseur" mais qui finira ruiné. C’est son fils qui l’accueillera chez lui dans ses derniers jours et le veillera jusqu’à sa mort. L’auteure propose sans doute là les plus belles et émouvantes pages de son essai.
D’Alexandre Dumas Fils, le grand public a avant tout retenu son chef d’œuvre, La Dame aux camélias. Le roman a été écrit en 1847, dans une rage que son père n’aurait pas renié. Le troisième Dumas n’a jamais caché que cette histoire d’amour et de mort lui a été inspiré par sa propre relation avec une jeune femme dont il était épris, Alphonsine Plessis et qui mourut à l’âge de 23 ans, après une vie des plus agitée.
Dumas Fils est surtout un homme de théâtre et c’est bien naturellement qu’il se lance dans l’adaptation sur scène de sa Dame aux camélias, avant qu’elle ne devienne ensuite une œuvre lyrique, La Traviata.
Le Troisième Dumas est aussi passionnant par son tableau du XIXe siècle, ses fièvres politiques, le retour de l’Empire, la guerre de 1870 puis la jeune IIIe République. Dans cet essai, traversent des personnages historiques, que ce soit Victor Hugo, Émile Zola ou Sarah Bernhardt. Thérèse Charles-Vallin souligne la clairvoyance de Dumas Fils qui s’est lancé dans le féminisme et le soutien de l’égalité de droits entre hommes et femmes, une attitude à la fois rare et remarquable pour un homme du XIXe siècle, très souvent cantonné, à tort, dans celui d’artiste bourgeois.
Finalement, Alexandre Dumas Fils est resté dans les manuels d’histoire autant que de littérature en dépit de l’ascendance de Dumas Père. Mieux, au contraire de ce dernier, il réussit à se faire élire à l’Académie Française.
Les Cramés de la Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis le film April. Il sera visible du 19 au 25 février 2025. Soirée débat à l’Alticiné le mardi 25 février 2025 à 20H30.
Nina est gynécologue-obstétricienne dans un petit hôpital en Géorgie. Après la mort d’un nouveau-né lors d’un accouchement, sa réputation professionnelle et morale est mise en cause. Des rumeurs l’accusent de pratiquer des avortements illégaux...
Il est absolument impossible d’être insensible au formidable dernier album d’Alexander Boldachev. Il s’agit du second volume de son projet musical Pop Meets Classical. Comme son nom l’indique, il s’agit d’une rencontre entre deux genres souvent considérés comme irréconciliables. D’un côté une musique populaire et souvent commerciale et de l’autre le classique, trop boudé et à tort considéré comme élitiste.
Alexander Boldachev propose de les faire se rejoindre grâce à la harpe, son instrument fétiche. Son premier volume avait permis de mettre dans un même album Scorpions et Debussy, Red Hot Chili Peppers et Bach ou Nirvana et Rossini. Culotté. Voilà que le harpiste helvético-russe récidive avec un second volume pas moins audacieux et séduisant ! Simplement séduisant ? Non, enthousiasmant ! Au menu de ce programme, les Beatles, Sting, David Bowie, Queen et Michael Jackson mais aussi Scarlatti, Paganini, Brahms et Piazzolla.
C’est peu de dire que ces revisites sont des redécouvertes habillées d’un classicisme qui semble sans âge. Yesterday des Beatles a ainsi une facture Renaissance. Pour Shape of My Heart de Sting, Alexander Boldachev insuffle à ce titre mélancolique des percussions. L’auditeur reconnaîtra le fameux Space Oddity, moins interstellaire que mystérieux et onirique – au passage, le harpiste n’oublie pas le fameux compte à rebours.
Simplement séduisant ? Non, enthousiasmant !
Plus que pour cette adaptation de David Bowie, on sera en droit de préférer la version originale du fameux Bohemian Rhapsody, moins rock-baroque que romantique.
Parlons maintenant de la version harpe d’Earth Song de Michael Jackson. C’est là que l’on constate le génie de composition du "Roi de la Pop". Alexander Boldachev respecte les lignes mélodiques de ce morceau vieux déjà de 30 ans mais toujours actuel dans son message.
Les compositeurs plus anciens ne sont pas en reste dans ce très joli album, prouvant que le harpiste connaît ses classiques. À côté de la délicate Sonate K466 de Dominico Scarlatti, véritable appel à l’amour, il y a ce véritable tube de Paganini, le Caprice n°24. Mais la vraie bonne idée de cet enregistrement c’est d’avoir ressorti le Recuerdos de la Alhambra de Francisco Tárrega que Mike Oldfield avait adapté au synthétiseur dans les années 80 pour la BO du film La déchirure (Étude).
Outre le très bel Intermezzo n°2 de Brahms, on trouvera Astor Piazzolla et son Libertango. Alexander Boldachev respecte à la lettre le rythme et l’esprit de ce tango entré dans l’histoire de la musique et de cette danse.
En juin 1835, Pierre Rivière, fils d’un paysan normand, assassine à coups de serpe sa propre mère, enceinte, sa sœur ainsi qu’un de ses jeunes frères. Condamné à mort, le meurtrier âgé de 18 ans est condamné à mort. Par grâce royale, sa peine est commuée en réclusion criminelle à perpétuité. Moins de cinq ans plus tard, Pierre Rivière se suicide en prison.
Ce parricide – considéré à l’époque comme le crime le plus terrible qui soit – intéresse les gazettes locales mais n’a pas de retentissement particulier (les parricides sont nombreux et les Français sont plus intéressés par une autre affaire : une tentative d’attentat contre le roi Louis-Philippe par Fieschi). Si Michel Foucault et une équipe de scientifiques s’intéressent dans les années 1970 à cette affaire c’est qu’elle est exceptionnelle par la documentation disponible. Mais surtout parce que le meurtrier lui-même, Pierre Rivière a laissé un mémoire de grande qualité pour expliquer son geste.
Le titre de l’étude collective dirigée par Foucault porte d’ailleurs pour titre l’incipit de ce mémoire : Moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma sœur et mon frère. Ce livre passionnant, et qui vaut bien des polars, est divisé en deux parties principales : un dossier brut présentant des documents bruts (procès-verbaux, études médicales de l’époque, rapports, lettres officiels, fac-similés, un plan, etc.) et un recueil de sept articles (ou notes), dont une écrite par Michel Foucault lui-même (il signe également la préface générale). Au milieu de ces deux parties, une pièce maîtresse est reproduite : le mémoire in extenso de Pierre Rivière.
Le lecteur constate, troublé, que celui que l’on présentait comme fou, fait preuve d’une rare clairvoyance pour expliquer en détail ce qui l’a conduit à un tel crime.Les notes explicatives éclairent à la fois le contexte historique du crime (une époque troublée, marquée par les guerres et la mort – on sort tout juste de la Révolution française et les guerres napoléoniennes), le contexte social aliénant (la paysannerie toujours enchaînée malgré la fin de l’Ancien Régime), la personnalité de Pierre Rivière, plus complexe qu'il n'y paraît, les atermoiements de la Justice (pourquoi les circonstances atténuantes n’ont pas été retenues durant le procès ?), les luttes d’influence – voire de pouvoir – entre justice et médecine ou encore la question de la folie de Pierre Rivière. Cet essai historique est exemplaire en ce que, partant d’un fait divers hélas banal, il décortique ses tenants et ses aboutissants, comme un archéologue le ferait sur un chantier de fouilles.