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Bla Bla Blog - Page 128

  • Clou en plein cœur 

    Elle s’appelle Clou. Comme un clou : un  clou de charpentier, un clou de girofle ou le clou d’une magnifique soirée. Comme on voudra.

    Son album Orages, sorti il y a tout juste un an en 2020, frappe par sa fausse indolence. Pour son premier opus, Clou fait le choix de la simplicité tout autant que de l’efficacité : une chanson française mâtinée de pop avec des textes poétiques et percutants. "Et on fait le tour du cadran / Des heures et de jours que la vie nous tend… / Et on tient debout, mais ne nous demandez pas comment", chante-t-elle par exemple dans le titre "Comment", en parlant de ce "rêve", cette bombe à retardement, notre propre existence en somme. Il est encore question de vie et, dirions-nous, d’existentialisme dans le mélodieux "On avance" : "On aura beau nouer / Des alliances et des colliers à nos poignets / Et puis se marier / Et nos corps mélanger / Été après été / Si, si on avance, on avance / Malgré des nuances / On avance, on avance / C'est tout seul, tout seul".

    Comment vivre et comment être vrai, se demande la chanteuse de sa voix fragile ("Le faux comme une flèche qu’on décoche / Blesse ceux qui tenteraient une approche", "Jusqu’ici tout va bien") ? C’est avec la même douceur, que Clou fait le constat de la perversité du bien nommé Narcisse : "Tu es très malheureux je sais / Et bien des femmes t’ont brisé c’est vrai / Pourtant il est fier ton reflet / Et tu me donnes ma chance / Oh la jolie potence… / Narcisse, Narcisse tu es / Pervers, pervers tu me tues" ("Narcisse"). Il faut bien écouter les paroles de cette chanson pour comprendre la cruauté de cet amour manipulateur : "Fort tu sers les liens du désir / Et tu m’éloignes des miens, du plaisir / Quand tu tends ta main, une emprise / Et moi je ne voie rien".

    Fausse candeur désarmante

    Clou vise en plein cœur dans cet opus plus sombre qu’il n’y paraît, dans lequel la méchanceté et le jugement sont cloués au pilori avec une fausse candeur désarmante : "Facile de lâcher les mots / Essaye de regarder l’heure / Et de moquer mes nombreuses erreurs / Essaye de rabaisser mes valeurs / Essaye de casser mon cœur" (l’irrésistible "Si t’étais moi"). Elle rehausse également de rouge la colère qu’elle refuse de taire ("J'ai la rage pour être exact / Les dents comme des crocs de chiens / Je suis à deux doigts du diktat / Je fais le mal pour mon bien", "Rouge") mais sait aussi parler avec pudeur de la jalousie d’une adolescence en pleine construction : "À seize ans j’ai l’air de quoi / Vouloir ce que je n’ai pas… / L’audace et l’insouciance / Hélas ne s’apprennent pas / J’ai l’habitude, question d’habitude / Et non, je ne suis pas jalouse". L’auditeur sera touché par ce délicat portrait d’une jeune fille qui se cherche : "Mille fois remaquillée / Ado, je veux imiter / Des idoles, des poupées / Dont les silhouettes blanches / Noircissent mes idées" ("Jalouse").

    Comment assumer ses rêves et vivre pleinement ? C’est ce que Clou interroge à l’aide d’un refrain entêtant : "Et je voudrais que ma tête là / Cesse, cesse de tourner comme un manège de bois" ("Cesse cesse"). Faut-il pour cela "vivre comme au cinéma / D'un scénario de rien" ("Comme au cinéma") ? Cette déclaration d’amour pour le cinéma est aussi une invitation à imaginer son futur et jouer pleinement le rôle qu’on s’est écrit. "Et si c'est un mauvais, mauvais, je couperai la fin", décrète la chanteuse dans ce magnifique titre.

    Disons aussi que Clou fait de son album un éloge de la liberté, aussi brute, insaisissable et dangereuse qu’un orage, qu’elle chante dans "La tempête", un titre que l’on pourrait qualifier de naturaliste : " La tempête fait rage, et de l’eau glisse sur mon visage / Il y a mille nuages, que nul ne peut mettre en cage".

    L’opus se termine avec "Tomorrow", un étonnant et séduisant titre pop-folk en anglais, preuve que la chanteuse a plus d’une corde à son arc. De beaux lendemains, chante en substance Clou. Nous serions tentés de dire que les siens promettent d’être radieux, comme après un soir d’orage.

    Clou, Orages, Tôt ou tard, 2020
    https://www.facebook.com/cloumusic
    https://www.totoutard.com/artiste/clou
    En tournée en France, à partir du 7 octobre à Vaux-Le-Pénil,
    le 8 au Festival Deci-Delà à Santes, le 9 au Douze de Cergy
    et à La Cigale le 18 novembre

    Voir aussi : "Le retour de Zeitoun"
    "On ne meurt pas d’amour"

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  • Deux morts, deux divorces et autant d’histoires d’amour

    Je dois bien vous confesser que j’étais passé à côté de l’adaptation ciné des Souvenirs de David Foenkinos, avec Jean-Paul Rouve à la réalisation et Michel Blanc, Mathieu Spinosi et la regrettée Annie Cordy dans les rôles principaux. Mais avant le long-métrage, il y a eu le livre. Pour la suite de notre hors-série sur l’œuvre de David Foenkinos, intéressons-nous donc au roman qui a inspiré le film, un livre sorti en 2011 entre La Délicatesse (2009) et Je vais mieux (2013).

    Le titre Les Souvenirs risque d’égarer le lecteur qui, en ouvrant le livre, peut s’attendre à une série de confessions de l’écrivain. Écrit à la première personne, Les Souvenirs est cependant bel et bien un roman, comme l’annonce l’éditeur en couverture.

    Les Souvenirs en question sont ceux d’un jeune homme se rêvant écrivain mais devant se contenter en attendant de travailler dans un modeste hôtel parisien. Il a des parents dont l’entente laisse à désirer et surtout deux grands-parents encore vivants. Au moment où le récit commence, son grand-père vient de décéder, laissant une épouse inconsolable.

    N’est-ce pas ce que l’on appelle l’altruisme ? 

    C’est à partir de cette grand-mère que commence véritablement l’histoire. Son petit-fils a pour elle un attachement particulier. Lorsqu’elle est envoyée par ses enfants en maison de retraite, le choc est rude pour elle et le narrateur assiste, impuissant, à une inexorable dépression, jusqu’à ce que la vieille dame décide de disparaître. Le jeune homme part à sa recherche.

    David Foenkinos laisse défiler les souvenirs telle une pelote de laine. La mort de son grand-père est le point de départ d’un récit de souvenirs donc, qui concerne le narrateur lui-même. Les événements se succèdent avec une logique imparable. Loin d’être décousus, ces souvenirs s’enchaînent en dépit de fausses pistes : le décès d’une ancienne danseuse, une femme croisée dans un cimetière et ces clients et clientes inconnus et romanesques qu’il croise à l’accueil de l’hôtel où il travaille, tout cela écrit avec un mélange d’innocence, de légèreté et de gravité.

    Dans ce roman, écrit à la manière d’une longue confession parlant de soi, de la famille, d’espoirs et d’amours, l’auteur multiplie les parenthèses et les digressions qui sont autant de souvenirs. Comme si le narrateur tenait à montrer que son passé compte autant que celui de ces inconnus croisés sur une aire d’autoroute ou dans un hôtel anonyme . N’est-ce pas ce que l’on appelle l’altruisme ?  

    David Foenkinos, Les Souvenirs, éd. Gallimard, 2011, 266 p.
    https://www.facebook.com/david.foenkinos
    @DavidFoenkinos

    Voir aussi : "David Foenkinos, son œuvre"
    "Cœurs perdus au mitan des nineties"

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  • Douces nuits

    C’est à Paris que vit Ryan Egan depuis deux ans. Après une vie passée dans le New Jersey et à New York, l’un des plus français des musiciens américains a choisi notre pays pour son nouveau projet musical. En attendant son futur album, Soft Power, qui promet d’être passionnant, il sort un premier single.

    "Weeknights" c’est de la pop assumée jusqu’au bout, dense, intelligente et derrière laquelle se lit l’expérience et l’assurance de Ryan Egan, après plusieurs EP sortis de l’autre côté de l’Atlantique (Postures, Fever & Bloom). De jolis essais donc, que le musicien entend bien transformer.

    "Weeknights" assume ses influences rock, pop et funk, grâce à une orchestration soignée. Cette chanson a été coproduite avec Kevin Basko (Foxygen, Rubber Band Gun) et enregistrée à Philadelphie, New York et dans le New Jersey en hiver 2021.

    Weeknights raconte l'histoire d'un jeune homme qui tombe amoureux d'une femme plus âgée que lui pendant les vacances d'été dans le sud de l'Italie. Le clip a été entièrement réalisé par Hugo Cohen, un cinéaste et photographe français qui vit entre Paris et Rome. Il a voulu mettre en image, sur la musique de Ryen Egan, un récit mettant en scène sa compagne Isabella Jahns qui devient le centre de l'engouement du jeune garçon joué par Ernesto Lione. La vidéo a été tournée durant l'été 2021 à Palinuro, dans le sud de l'Italie 

    La voix veloutée de  Ryan Egan n’est pas le moindre atout de ce single sensuel et au rythme imparable. Parfait pour de douces et chaudes soirées avec la personne de vos jours et de vos nuits.

    Ryan Egan, Weeknights, single, 24 septembre 2021
    Video Credits: Director: Hugo Cohen, The boy: Ernesto Lione,
    The girl: Isabella Jahns, Colorist: Jules Gonnard
    Ryen Egan, Soft Power, avril 2022
    https://www.thisryanegan.com
    https://www.instagram.com/thisryanegan

    Voir aussi : "Desmond Myers joue avec le feu"

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  • Le Clos Lucé parmi les 100 premières destinations mondiales

    Le Clos Lucé est entré cette année dans le classement des 100 premières destinations mondiales 2021 établi par Time magazine. La revue américaine met ainsi à l’honneur les nouvelles galeries du peintre et architecte Léonard de Vinci qui ont été inaugurées en juin dernier. Pourquoi ne pas profiter de cette période relativement calme pour découvrir ce nouvel espace de 500 m² permet de découvrir en un seul lieu les 17 chefs-d’œuvre de la peinture de Léonard de Vinci ? À l’étage, un parcours pédagogique avec des maquettes, des animations 3D et même des jeux vidéo est dédié à Léonard de Vinci, l’architecte et urbaniste.

    Des ateliers scientifiques et techniques, conçus en collaboration avec la Cité des Sciences et le Palais de la Découverte, sont proposés aux groupes scolaires. Les élèves sont invités à manipuler les inventions de Léonard de Vinci. Six machines inspirées de celles de Léonard de Vinci sont mises à disposition des jeunes de 9 à 18 ans.

    Sous la direction artistique du Clos Lucé, la scénographie, signée Arc-en-Scène, s’appuie sur les technologies numériques, les scénarios immersifs et les dispositifs de réalité virtuelle et augmentée pour apporter un regard neuf sur les créations de Léonard de Vinci et les mettre en scène dans un univers virtuel.

    Atteindre le niveau de fréquentation record de 2019

    François Saint Bris, directeur du Clos Lucé témoigne ainsi : "En utilisant les nouvelles technologies innovantes, nous répondons à la demande de nos visiteurs, tout en accomplissant notre mission de transmission de l’héritage universel, de la mémoire et de la connaissance de Léonard de Vinci dans sa dernière demeure ici au Clos Lucé… Nous voulons proposer une plongée inédite dans l’œuvre fascinante de la peinture de Léonard de Vinci. Notre objectif est d’apporter un regard neuf sur les créations de Léonard et de les mettre en scène dans un univers virtuel sensible."

    François Saint Bris espère grâce à ce projet atteindre en 2022 le niveau de fréquentation record de 2019, année au cours de laquelle le Clos Lucé avait accueilli 520 000 visiteurs. L’autre objectif est de faire du musée un lieu de médiation culturelle et scientifique.

    Nul doute que le créateur visionnaire qu’était Vinci aurait applaudi des deux mains cette initiative. 

    Le Clos Lucé
    https://www.vinci-closluce.com/fr
    https://time.com

    Voir aussi : "Prêt·e·s à creuser des citrouilles ?"

    Spectacle immersif © Château du Clos Lucé - Parc Leonardo da Vinci, Amboise. Photo Eric Sander

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  • Adrineh Simonian comme à la maison

    Cette information est sortie de manière relativement confidentielle il y a une dizaine de jours.

    Nous apprenions que la mezzo-soprano autrichienne Adrineh Simonian a choisi une reconversion inattendue, passant de l’univers feutré et bienséant de l’opéra pour celui, plus sulfureux du porno... féministe.

    Après ans de carrière dans l’art lyrique, de Vienne à Nice en passant par Munich, la chanteuse lyrique a sauté le pas et s’est engagée dans une voie inattendue. C'est via son site Arthouse Vienna qu'elle  propose un catalogue de films X.

    L’objectif de la nouvelle venue dans ce milieu suscitant bien des fantasmes (dans tous les sens du terme) est d’apporter un message féministe : le respect, le consentement mais aussi l’esthétisme, l'approche "non-conventionnelle et hautement symbolique" et l'art. Une évidence pour cet artiste qui vient tout droit de l’opéra.

    Le site Arthouse Vienna est évidemment pour adultes et public averti.

    Arthouse Vienna
    https://arthousevienna.at
    https://www.facebook.com/arthousevienna
    https://www.radioclassique.fr

    Voir aussi : "Au-delà de cette limite, votre bracelet n’est plus valable"

    Photo : Arthouse Vienna

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  • En amour, qui, aujourd’hui, doit faire le premier pas ?

    Cette question n’est pas si légère et anodine que cela, un peu plus de trois ans après la vague #MeeToo. Le site de rencontre Love Advisor a lancé une enquête avec Ifop sur le rapport des Français et des Françaises avec la séduction : sommes-nous face à un grand big bang dans les comportements amoureux, et en particulier dans la drague ?

    Les mentalités évoluent certes : 77% des femmes trouvent normal qu’une femme prenne l’initiative d’un rendez-vous amoureux (+ 7 points par rapport à 1994), 63% des Françaises déclarent avoir déjà fait le premier pas (dont 36% rarement et 4% souvent) et 45% des femmes interrogées ont déjà invité une personne à un premier rendez-vous amoureux. Ceci dit, les Françaises restent toutefois attachées à certains principes de galanterie et préfèrent toujours dans leur écrasante majorité (90%) que l’homme fasse le premier pas, dont 84% chez les moins de 30 ans et 93% chez les plus de 50 ans.

    L’étude de Love Advisor s’intéresse aux freins du premier pas (la timidité, le manque de confiance en soi ou la peur du rejet et du jugement). Sans doute les sites de rencontre profitent de ces freins, en proposant une drague en ligne jugée plus simple et moins intimidante. On apprend que 24% des femmes interrogées ont déjà dragué via un site ou une application de rencontre, 20% l’ont déjà fait en surfant sur Internet hors site spécialisé.

    Majoritairement, les femmes interrogées confient leur attachement à un certain art de vivre, que ce soit la galanterie, les petits gestes d’attention (tenir la porte à une femme par exemple) ou encore laisser l’homme payer l’addition, bien que ce comportement ne semble plus dominant chez les moins de 30 ans : 56% des moins de 30 ans trouvent normal que le femme règle l’addition lors d’un premier rendez-vous contre 47% des femmes de plus de 50 ans et 56% des moins de 30 ans disent partager l’addition en pareil cas contre 25% de leurs aînées âgées de 30 à 49 ans. 

    Les moins de 30 ans s’affranchissent de plus en plus des règles tacites auxquelles souscrivent encore leurs aînées

    Une différence générationnelle existe bien. Avec la montée d’une vague d’empowerment féminin, les moins de 30 ans s’affranchissant de plus en plus des règles tacites auxquelles souscrivent encore leurs aînées.

    Louise Jussian, de l’Ifop, analyse cette étude : "Loin d’être un sujet frivole, les comportements de séduction des femmes revêtent un véritable enjeu pour l’égalité des genres, et font apparaître le constat d’une société encore largement émaillée par un « sexisme bienveillant ». Cette étude nous révèle en effet que les normes de séduction sexistes sont encore ancrées dans l’imaginaire, y compris féminin. La « séduction à la française » incarnée dans les règles de galanterie semble encore occuper une grande place dans les représentations associées à la séduction, notamment dans les rapports hétérosexuels. Toutefois, à l’ère post #Me Too, une friction émerge entre une adhésion persistante aux règles désuètes de galanterie et les signes encourageants d’une prise en main féminine. Il est en effet davantage accepté qu’une femme fasse le premier pas, et elles sont près de deux tiers à l’avoir déjà expérimenté. A la pointe de cette vague d’empowerment féminin, les trentenaires, les femmes ayant le plus confiance en elles ou les plus féministes semblent porter un nouvel idéal de séduction plus égalitaire."

    "Séduction : 9 Françaises sur 10 préfèrent que l’homme fasse le premier pas !"
    Étude menée par l’Ifop pour Love Advisor auprès d’un échantillon de 1 001 femmes,
    représentatif de la population féminine française âgée de 18 ans et plus,
    par questionnaire auto-administré du 28 au 30 Juillet 2021

    https://love-advisor.fr/blog

    Voir aussi : "Comment pécho un mec"

    Photo : Vjapratama – Pexels

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  • Trop vieille pour toi

    Les romans épistolaires sont suffisamment rares pour ne pas mentionner celui-ci : Les Assiettes cassées d’Émilie Riger. 61 lettres composent cette étonnante histoire qui commence à la manière d’une enquête : celle entreprise par Nathan Miller, 35 ans, marié et parti à la recherche des coordonnées de Rose Tassier dont il a acquis une ancienne photo en noir et blanc encadrée. Elle a son âge sur ce portrait ancien mais en a le double au moment où elle lui répond.

    Ce qui n’était au départ qu’une "contemplation purement esthétique et bien inoffensive" devient une obsession pour Nathan qui parvient à retrouve la femme qui a posé : "J’aimerais tant pouvoir vous connaître dans la vie réelle, au lieu de m’écorcher sur mes chimères" lui écrit Nathan qui a fait du cliché encadré un objet sacré qu’il ne cesse de contempler, fasciné par la beauté de la jeune femme immortalisée.

    Sauf que depuis que Rose a posé, les années se sont écoulées. Malgré tout, commence une correspondance entre deux personnes qui n’étaient pas sensées se rencontrer et que la différence d’âge sépare a priori irrémédiablement.

    D’abord distantes, les lettres deviennent de plus en plus personnelles et intimes, au point qu’entre le jeune homme et la femme de trente ans son aînée une histoire d’amour commence, avec son lot de désapprobations, pour ne pas dire son parfum de scandale. 

    Avec tact et délicatesse, comme si l’auteure elle-même hésitait avant de se jeter à l’eau

    Émilie Riger construit une relation atypique, commençant par le vouvoiement – et qui ne passe au "tu" qu’à la page 87 ("Ce « tu » n’est pas une bonne idée. Il va nous embrouiller, fausser les limites et créer une intimité qui n’a pas lieu d’exister", se plaint l'ancienne modèle) – avant que les deux protagonistes ne finissent par se livrer complètement. L’auteure dévoile ces lettres avec tact et délicatesse, comme si l’auteure elle-même hésitait à se jeter à l’eau dans cette entreprise pleine d’interdits.

    Nathan et Rose sont deux êtres solitaires (l’une en raison d’un veuvage et  l’autre d’un couple qui bat de l’aile) qui avancent l’un vers l’autre, dans une relation à la "Harold et Maude". Pourtant, le lecteur parvient à oublier cette différence d’âge lorsqu’il lit ces mots de Nathan : "Moi qui croyais qu’un homme se construit tout seul, que l’amour n’est qu’une partie de sa vie… Tu as fait entrer l’amour dans ma vie comme le premier souffle d’un enfant qui vient au monde".

    On l’aura compris : le roman Les Assiettes cassées entend revisiter le roman épistolaire autant que la love story. N’oublions pas que les récits autour de la différence d’âge sont très rarement traitées lorsque le poids des années est du côté de la femme. Une preuve que le poids des traditions est encore bien présent. 

    Émilie Riger casse les codes tout comme Rose brise ses assiettes – par colère pour cette dernière. Ou plutôt par révolte. Une révolte qui n’empêche pas la vieille femme d’assumer sa condition de mère tout autant que de femme amoureuse : "Le concept d’âme sœur, l’idée d’avoir besoin de l’autre pour être entier, je n’y ai jamais cru. Et pourtant, toute ma vie se résume à ça". 

    Émilie Riger, Les Assiettes cassées, 2019, 202 p.
    https://www.facebook.com/emilie.riger.collins

    Voir aussi : "Cœurs perdus au mitan des nineties"

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  • Turfu, c’est déjà demain

    Le Festival TURFU est de retour cet automne à Caen pour sa sixième édition. Cela se passera du 11 au 16 octobre 2021. Ce festival est organisé dans le cadre de la Fête de la Science, et est devenu l’un des événements de référence en matière de recherche et d'innovation participatives.

    L’ambition du festival ? Que les visiteurs (grand public, chercheurs, entrepreneurs ou artistes) puissent imaginer un futur plus désirable. Le TURFU a pour ambition de réfléchir à l’avenir, d’anticiper, de concevoir mais aussi de mettre en place des prototypes.

    "Enjeux climatiques, sanitaires, économiques ou politiques… Les difficultés auxquelles nous devons faire face sont nombreuses. Mais elles constituent également autant d’opportunités de réflexions sur le monde et le futur que nous voulons !", expliquent François Millet et Jérôme Caudrelier, co-créateurs du festival.

    Prototypage d’intelligence artificielle (IA), mise à l’épreuve de l’intelligence des foules mais aussi transparence des dépenses publiques, place des insectes dans l’alimentation de demain, élevage et bien-être animal... Le TURFU Festival mêle sérieux et humour pour interroger nos  modes de vie et traiter des problématiques qui sont au cœur de notre société.

    Un invité particulièrement attendu, Métal Hurlant

    Pour cette édition 2021, un invité tout particulièrement attendu se joindra à l’aventure pour  partager sa vision du futur proche lors d’une soirée exceptionnelle : le magazine culte Métal Hurlant. La revue est de retour en cette rentrée avec un numéro exceptionnel, "Le futur, c’est déjà demain". Voilà qui ne pouvait que parler aux organisateur du TURFU Festival. Il fixe rendez-vous au public le vendredi 15 octobre 2021 pour une soirée débat en présence de certains des auteurs de la nouvelle formule du magazine.

    Une trentaine d’ateliers, de rencontres, de soirées, d’événements jeune public permettront  de questionner les thématiques suivantes : "Biodiversité, Nature et Environnement" (un sujet particulièrement d’actualité avec la crise sanitaire), "Urbanisme, Art et Culture participative", "Inclusion, Santé et Alimentation" et "Données, Intelligence artificielle et identité numérique".

    Quelques ateliers, organisé pendant la durée du festival, ont marqué notre attention : "Le selfie dans les représentations théâtrales", "Marion et Marion : nourrir une intelligence artificielle low tech", "Santé sexuelle et handicap" (le 13 octobre seulement), un atelier intitulé "Bloc béton littoral " (le 14 octobre) ou un rendez-vous sur l’IA et les data le 16 octobre ("Data, IA et moi").

    Chercheurs, spécialistes , entrepreneurs ou influenceurs seront présents pendant la durée de ce festival pas tout à fait comme les autres. Cela se passera en Normandie à Caen, du 11 au 16 octobre 2021, au Dôme.

    TURFU Festival
    Le Dôme à Caen, du 11 au 16 octobre
    3 esplanade Stéphane Hessel, 14 000 Caen
    https://turfu-festival.fr
    https://www.facebook.com/TurfuFest

     

    Voir aussi : "Turfu tout fou"

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