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Bla Bla Blog - Page 89

  • Blaubird, en noir et blanc

    Tour d’abord, c’est sa voix qui frappe. Rien d’étonnant : BlauBird – Laure Slabiak – est une chanteuse, auteure, compositrice et interprète issue du classique et du lyrique.

    Cela donne une voix lumineuse servant un très beau titre, "L’ombre de mon amant".En attendant son album, voici donc ce premier single et un clip au noir et blanc envoûtant réalisé par Patrick Swirc.

    "L’ombre de mon amant" est un chant d’amour et d’adieu onirique et symboliste, servi par le violon d’Oliver Slabiak OS69, fondateur du groupe Les Yeux Noirs) et l’Orchestre Fame’s Project (Skopje, Macédoine). 

    BlauBird, L'ombre de mon amant, 2022
    https://www.facebook.com/blaubirdmusic

    Voir aussi : "Adé, l’ex de Therapie TAXI, bien partie pour rester"

    Photo : © Patrick Swirc

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  • Être ou ne pas être

    Une ombre plane sur All is true, ce film historique de Kenneth Branagh consacré à William Shakespeare : celle d’Hamnet. Hamnet Shakespeare. Les similitudes avec Hamlet sont plus que frappantes : elles éclairent le plus célèbre drame du poète anglais si l’on pense à son jeune fils, mort de la peste en 1596 à l’âge de 11 ans.

    Le plus shakespeariens des cinéastes actuels fait débuter son biopic en 1613. Shakespeare retourne dans sa ville de Stratford-upon-Avon après l’incendie de son théâtre du Globe Theatre où se jouait son drame Henri VIII. L’auteur anglais décide d’arrêter l’écriture de pièces. Il rejoint sa femme Anne et ses deux filles, Susanna et Judith. Il ne lui reste plus que trois années à vivre. L’ombre de la mort, de son jeune fils mais aussi de la vanité de son génie, pèsent sur lui. Il doit aussi vivre, entouré des siens.

    "Tout est vrai", proclame le titre de ce biopic sur les dernières années d’un homme cherchant l’apaisement et la réconciliation au milieu des siens plutôt que la postérité. C’est un homme face à la mort qui se donne à voir, comme Shakespeare l’a écrit lui-même dans une de ses pièces : "Ne crains plus la chaleur du soleil, / Ni les rages du vent furieux. / Tu as fini ta tâche en ce monde, / Et tu es rentré chez toi, ayant touché tes gages. / Garçons et filles chamarrés doivent tous / Devenir poussière, comme les ramoneurs."

    Shakespeare parlant avec son fils mort, ce fameux Hamnet

    Il existe très peu de peintures et de dessins du "barde d’Avon" et sa biographie, à commencer par sa date de naissance exacte, est parsemée de lacunes. Voir Shakespeare prendre chair est donc tout sauf anodin, et qui mieux que Kenneth Branagh pouvait s’en charger ? On y découvre le génie anglais dans une simplicité déconcertante : au jardin, en famille avec son épouse plus âgée et ses deux filles, en ville devant se battre contre les ragots, en bisbille avec son gendre puritain, négociant avec son avocat son testament ou parlant avec son fils mort, ce fameux Hamnet.

    Shakespeare est-il revenu "victorieux au sein de sa famille" après son triomphe comme auteur et poète, comme l’affirment ses amis ? En réalité, c’est le crépuscule d’un immense artiste qui donne à se voir dans un film construit comme une suite de tableaux à la Rembrandt. Le spectateur pourra se délecter des compositions, des scènes éclairées à la bougie mais aussi des références à l’œuvre du "barde immortel" (celle par exemple avec Ian McKellen, alias le comte de Southampton).

    C’est une bonne idée que Netflix propose ce film sorti en 2018, avec un Kenneth Branagh jouant mezza-voce, entouré de "ses" femmes et en premier lieu la toujours exceptionnelle Judi Dench. 

    All is true, drame historique anglais de Kenneth Branagh,
    avec Kenneth Branagh, Judi Dench et Ian McKellen, 2018, 101 mn, Netflix

    https://www.sonyclassics.com/allistrue
    https://www.netflix.com/fr/title/81034560

    Voir aussi : "S’il vous plaît, rembobinez"

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  • Ça biche

    Dans une pop bricolée avec bonheur, La Biche fait de son dernier single "Mister" une vraie jolie curiosité. Artiste complète, danseuse, chorégraphe, mannequin et ici musicienne, compositrice et chanteuse, Laetitia Dremeau (c’est son vrai nom) s’est entourée pour ce premier opus électro-pop de Julien Chirol pour l’arrangement et Pierre Luzy pour le mixage-mastering.

    "Mister" est une vraie et belle déclaration. Sur les lèvres de La Biche, l’attraction amoureuse se fait jeu sensuel, plaisir et lâcher prise, mais où l’aliénation n’est pas loin. La chanteuse choisit une langue travaillée, avec une large place aux allitérations : "Il est l’homme comme un tic qui tacle mon cœur / L’enfant homme, le chic, le choc, aïe, mon cœur / Il est comme la rythmique qui racle mon cœur / Comme une pomme, il le brique, il le croque, il pleure". L’influence de Serge Gainsbourg n’est pas loin. En parlant de "l’homme à la tête de chou", impossible de ne pas parler du timbre voilé de La Biche, souvent dans le murmure sensuel et susurrant les mots comme le ferait Charlotte Gainsbourg. 

    L’influence des vidéo-clips des années 80 est évidente

    Sur un clip de Gianluca Bugel, Mister se veut hypnotique, onirique, sensuel et dont l’influence des vidéo-clips des années 80 est évidente, y compris dans l’optimisme de ce message amoureux : "Mon sieur je panique ma pratique avoir peur / C’est le bonheur qui me pique et c’est pratique la peur / La mécanique à toute heure, le gimmick, la bonne sœur / Identique en pudeur, tu répliques, tu t’appliques en sueur / En couleurs".

    La Biche déploie dans le clip tous ses talents de chorégraphe et de danseuse, comme elle l’assume : "La physicalité c’est comme ça que je perçois le monde, tout ce que je ressens est physique et texturé, comme une musique. Plus mon corps est libre, plus ma tête l’est, et inversement !"

    Du bel ouvrage visuel et sonore par une artiste qui a déjà installé tout son univers.

    La Biche, Mister, 2022
    https://www.facebook.com/thisislabiche
    https://www.instagram.com/labicheofficiel

    Voir aussi : "Entre 007 et Le Jeu de la Dame"

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  • Album univers

    Avec l’album Metamorphosis, Célia Oneto Bensaid se surpasse au clavier grâce à ses touches délicates dans un premier mouvement aux leitmotiv mystérieux. C'est l'image d'un album introspectif, confirmant une figure montante du piano classique et contemporain.

    Pour cet album, la musicienne a choisi un répertoire rare et passionnant, avec deux compositeurs et une compositrice des XIXe, XXe et XXIe siècle : Maurice Ravel, Philip Glass et Camille Pépin.  Le titre Metamorphosis font référence au roman de Kafka, La Métamorphose. Philip Glass a composé une œuvre importante et est une figure majeure de la musique contemporaine, en particulier du courant répétitif américain.

    Célia Oneto Bensaid a fait le choix d’agencer les pièces de Glass, Rabel et Pépin dans un ordre peu orthodoxe mais faisant sens. La pianiste fait alterner les cinq mouvements de "Metamorphosis" de Glass et les cinq mouvements de "Miroirs" de Maurice Ravel. Évidemment, mettre en correspondance le thème de la métamorphose monstrueuse et celui du reflet a tout son sens. Le morceau "Number 1" de Camille Pépin vient compléter le programme de la pianiste.

    La pianiste explique ainsi son choix : "En cherchant à provoquer une sensation de lâcher-prise chez l’auditeur, j’ai fait le choix de rompre les cycles et d’alterner les pièces, afin de mener à une écoute différente de ces répertoires : un fondu enchaîné au disque en somme !"

    Il y a une évidence dans les proximités musicales, les sensibilités et les correspondances de ces trois compositeurs dont les carrières se sont étalées sur trois siècles – entre le XIXe et le XXIe siècle –, trois styles – le classicisme, le courant répétitif et le contemporain – et deux pays – la France et les États-Unis.

    Évidemment, mettre en correspondance le thème de la métamorphose monstrueuse et celui du reflet a tout son sens

    Le programme hétéroclite de Célia Oneto Bensaid fait de cet opus un "album-univers" à la fois cohérent et se jouant des époques et des styles. Le classicisme de l'auteur du Boléro se marie à merveille avec les œuvres oniriques et éthérée de Glass, comme à la modernité de Camille Pépin.

    Même le très Méditerranéen "Miroirs – IV. Alborade del gracioso" de Ravel ne dénote pas avec l’œuvre de Glass. De même, les morceaux "Miroirs – V. La vallée des cloches" et "Miroirs - III. Une barque sur l’océan" ont le même parfum de mystère que le "Metamorphosis One".

    L’auditeur sera électrisé par les tensions, les circonvolutions et l’architecture musicale audacieuse de "Metamorphosis IV". "Metamorphosis V" reprend de son côté le leitmotiv du premier mouvement, auquel vient répondre le mélancolique "Metamorphosis III".

    Maurice Ravel a toute sa place dans le programme de Célia Oneto Bensaid. Sa musique délicate, onirique et teintée d’impressionnisme répond à ces métamorphoses, comme un miroir tendu, ce que l’interprète commente ainsi, grâce à une citation du compositeur :  "La vue ne se connaît pas elle-même avant d'avoir voyagé et rencontré un miroir où elle peut se reconnaître".

    La présence de Camille Pépin n’est pas une surprise si l’on pense à la participation de Célia Oneto Bensaid à l’album Chamber Music qui avait été chroniqué sur Bla Bla Blog. Dans "Number 1 l'œuvre la plus récente de l’album, le néoclassicisme se réconcilie avec le contemporain dans un morceau alliant vagues sombres, éclats de lumière et moments introspectif. Un mot pourrait qualifier ce morceau : "souffle". Un souffle qu’accompagne une cavalcade joyeuse. Célia Oneto Bensaid réussit à abattre beaucoup de frontières dans cet opus d’une rare intelligence.

    Célia Oneto Bensaid, Metamorphosis, NoMadMusic, 2021
    https://www.celiaonetobensaid.com
    https://www.facebook.com/profile.php?id=100039928732584

    https://nomadmusic.fr/fr/label/metamorphosis-glass-ravel-pepin

    Voir aussi : "Camille Pépin, sans coup férir"

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  • Bataille contre la mafia

    "Bataille" est traduit en italien par "Battaglia". "Battaglia" comme Letizia Battaglia, une photographe sicilienne qui s’est battue toute sa vie contre ce fléau qu’est la mafia. Elle est au cœur de l’ouvrage de Frederika Abbate, Letizia Battaglia, Une Femme contre la Mafia (éd. de la Reine Rouge).

    L’essai n’a pas vocation d’être exhaustif mais plutôt de faire découvrir une figure héroïque qui a fait de son art un combat contre la pieuvre mafieuse. Letizia Battaglia, décédée en avril dernier, s’est souvent expliquée sur sa démarche et sur ce choix qui a mis sa vie en danger : "On a voulu faire croire à l’opinion publique, à l’intérieur ou à l’extérieur de l’Italie, que la mafia prospérait en Sicile à cause de la société civile, d’une certaine mentalité. Mais c’est une affirmation injuste qui nous humilie et nous dénigre".

    L’appareil-photo de Letizia Battaglia est sa meilleure arme pour montrer que tout n’est pas perdu et que, face au crime, les mafiosos ne sont pas ces gentlemen dignes de figurer dans Le Parrain, mais des personnages vulgaires, violents et cruels. Disons aussi que sur l’œuvre de la photographe plane en premier lieu l’ombre de la mort.

    Cette mort, écrit Frederika Abbate, "elle la photographie avec respect". Ces clichés "sont aussi des actes de dénonciation et de combat qui produisent leur effet". Dans ses noirs et blancs, derrière la grâce, la beauté et l’innocence se cache le deuil, la violence et le désespoir. 

    Guerre civile en Sicile

    Le livre de Frederika Abbate pose quelques jalons chronologiques sur cette femme née une Sicile conservatrice, meurtrie par une agression sexuelle, enfermée par ses parents puis mariée jeune, avant que la photo ne la sauve littéralement. Elle vouera toujours un amour inconditionnel à la Sicile et à Palerme où elle est née, un amour auquel vient faire écho la propre histoire de l’auteure, transformant par moment l’essai biographique en hommage personnel.

    Le livre revient en quelques pages sur les décennies de crimes impunies suivies de l’opération "Mains propres" menée par quelques juges et personnalités incorruptibles qui ont souvent payé de leur vie leur bataille contre la mafia, qu’elle s’appelle Cosa Nostra, Camorra ou 'Ndrangheta. Un des chapitres du livre se nomme "Guerre civile en Sicile", comme pour mieux marquer l’extrême violence de ces États dans l’État. On peine à croire que Letizia Battaglia a pu survivre aux attentats, règlements de compte et exactions sur une île qu’elle a très peu quittée et qu’elle a photographiée, le plus souvent pour le journal communiste L’Ora. Elle est décédée le 13 avril dernier à l'âge de 87 ans. 

    S’écartant de l’essai biographe pur, Frederika Abbate consacre plusieurs chapitres sur les séries et les clichés de Letizia Battaglia pour mieux y faire ressortir ses influences classiques autant que sa modernité (sa passion pour Pasolini, ses photos montrant la vie quotidienne à Palerme et son engagement féministe par exemple). La mort y est toujours présente, d’une manière ou d’une autre, cette mort qu’elle savait photographier à hauteur de femme et d’homme pour mieux lutter contre la mafia, devenue son ennemi intime – et sans doute aussi le nôtre : "Avant de lutter contre la mafia, tu dois faire ton propre examen de conscience et ensuite, après avoir détruit la mafia à l’intérieur de toi, tu peux combattre la mafia qui se trouve dans ton cercle amical. La mafia, c’est nous-même et notre mauvaise façon de nous comporter". 

    Frederika Abbate, Letizia Battaglia, Une Femme contre la Mafia, éd. de la Reine Rouge), 2022, 182 p. 
    https://frederika-abbate.com
    https://www.facebook.com/letiziabattagliaofficial

    Voir aussi : "Rêves violents"

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  • Andréa Ponti : "Aujourd’hui, nos retrouvailles sont une évidence"

    Andréa Ponti, il en avait été question dernièrement. La chanteuse sort un nouveau single en ce moment, "La musique et moi". Un morceau en forme de confession en même temps qu'il est une déclaration d'amour. Le parcours d'Andréa Ponti a suivi des chemins détournés, raison pour laquelle nous voulions en savoir plus. Elle a bien voulu répondre à nos questions.

    Bla Bla Blog – Bonjour Andréa. Vous proposez votre nouveau single, « La musique et moi ». Et justement, la musique et vous est une histoire assez mouvementée, comme si vous aviez joué au jeu du chat et de la souris pendant longtemps avant de vous retrouver. Est-ce que je résume bien  la situation ? 
    Andréa Ponti – J’ai deux types de rapport à la musique, celle que j’écoute et celle que je chante. La première est et à été présente sans discontinuer. Et pour la deuxième, vous avez raison, j’ai chanté à différentes périodes de ma vie et  c’est justement à cela, ce retour incessant à elle, que j’ai reconnu finalement que c’était ce pourquoi j’étais faite, mon Ikigai comme le nomme les japonais. Aujourd’hui, nos retrouvailles sont une évidence, comme une belle histoire d’amour qui finit bien. D’où ma célébration dans ce dernier titre "La musique et moi".

    BBB – Quels sont vos premières influences ? Les eighties, semble-t-il, mais aussi la pop et la chanson française ?
    AP – Oui j’ai eu la chance de baigner dans cet âge d’or de la musique des eighties vers laquelle on revient abondamment aujourd’hui. J’adorais écouter d’abord Michael Jackson, Sting, Queen, Toto. Plus tard James Ingram, Brian McKnight, Boyz II Men. Chez les chanteuses américaines Toni Braxton, Jessica Simpson, Brandy, Aaliyah, Tina Arena … Mais c’est surtout Céline Dion et Mariah Carey qui me faisaient vraiment rêver adolescente ! Dans la chanson française en plus de Celine, il y avait Starmania, Goldman… Aujourd’hui mes influences sont Julia Michaels, Adèle, Faouzia, Aguilera, Pink, Sia, Ariana Grande…

    BBB – Pouvez-vous nous parler de ceux qui vous accompagnent ? Le nom de François Welgryn est souvent revenu. 
    AP – J’ai eu la chance effectivement de rencontrer François Welgryn (parolier d’Amir, Kenji, Amel Bent, Johnny Hallyday) qui a trouvé mon histoire intéressante. Il a écrit mes chansons originales en retranscrivant très fidèlement mon propos et mes émotions. Il m’a présenté William Rousseau (Anggun Florent Pagny, Tina Arena). lequel a composé la musique de mes trois titres. L’entente artistique entre nous est parfaite. Ils sont à mes côtés depuis le début de l’aventure, me guident, conseillent soutiennent et c’est vraiment très précieux pour moi.

    "Ta deuxième vie commence quand tu réalises que tu n’en as qu’une"… C’est vraiment ça !

    BBB – Votre dernier single, "La musique et moi" est une vraie déclaration d’amour à la musique. Est-ce plus l’artiste compositrice qui s’exprime ou bien la passionnée de musique qui a, un temps, choisi une autre voie que celle la chanson ? 
    AP – C’est majoritairement l’amoureuse de musique de toujours qui s’exprime mais aussi la nouvelle autrice que je deviens puisque pour la première fois avec cette chanson j’ai participé à l’écriture.

    BBB – Vous racontez que le confinement pendant la crise sanitaire vous a autant désemparé qu’elle a pu être une chance d’ouverture vers la musique grâce aux réseaux sociaux. Pouvez-vous nous raconter plus précisément quel a été le déclic ? 
    AP – Nous avons vraiment vécu une grande épreuve collective à ce moment. Tous cloîtrés chez nous, coupés de la société. Pour pallier au manque de liens humains, j’ai ressenti le besoin de chanter, et j’ai partagé mes reprises sur les réseaux sociaux. Les retours ont été si chaleureux… l’une d’entre elle est devenu virale, j’ai même été  contactée par un producteur ainsi qu’un manager. Entendre parler de mort sans cesse m’a fait réaliser que la vie était courte et que ces confinements pouvaient être une pause féconde, une occasion précieuse d’investir notre énergie dans notre intériorité, de faire un bilan introspectif. Il était devenu urgent et précieux d’aller à l’essentiel. Ce cheminement intérieur a abouti sur la conclusion que j’avais mis en sourdine trop longtemps mon désir de chanter, j’ai analysé et réglé mes freins intérieurs pour décider de me jeter à l’eau , sortir de ma zone de confort et agir ! "Ta deuxième vie commence quand tu réalises que tu n’en as qu’une"… C’est vraiment ça !

    BBB – Quelles sont les prochaines étapes ? Un album ? Des concerts ? 
    AP – Maintenant que j’ai sorti trois singles, de nombreuses reprises, crée ma chaîne YouTube, développé mes réseaux, ainsi que  ma communauté, mon projet prend de la consistance ; la question d’approcher une maison de disque est peut-être la prochaine étape afin de pouvoir aborder le projet sous un nouvel angle, celui en l’occurrence de la scène, ce que je souhaite et de prochains albums.

    BBB – Merci, Andréa.
    AP – Merci à vous ! 

    Andréa Ponti, La musique et moi, 2022
    https://www.facebook.com/andreaponti.off
    https://youtu.be/JAmvhNrZvqw

    Voir aussi : "Andréa Ponti et sa musique"
    "La vie commence à 40 ans"

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  • Lorsque les arbres pensent

    Alors que les forêts brûlent et souffrent, il est plus que jamais nécessaire de se procurer le hors-série que Philosophie Magazine consacré aux arbres. Le sujet de ce numéro ne peut qu’interpeler par son sujet : "Vivre et penser comme un arbre, philosophie du monde végétal".

    Le thème est ambitieux et mérite vraiment que l’on s’y arrête. Évidemment, la question de l’éthique et de la responsabilité humaine est au cœur de ce dossier, comme le dit Sven Ortoli, dans l’éditorial : "Il est désormais impératif de savoir que les fleurs des champs et les herbes folles, les arbres majestueux et les modestes fourrés ne sont ni des œuvres d’art, ni les éléments d’un décor de théâtre bâti à la mesure des humains… mais du vivant qui pose de nouvelles questions éthiques, politiques, métaphysiques".

    Après un détour par la forêt biélorusse de Bialowieza, la dernière forêt primaire d’Europe, que la photographe Andrea Olga Mantovani a arpenté inlassablement, le magazine de philosophie propose de parler des grandes dates qui ont jalonné l’histoire de la pensée sur les végétaux, entre indifférence, fascination, incompréhension et même mépris. Le magazine n’oublie pas de rappeler qu’aujourd’hui "la moitié des forêts tropicales ont été détruites. Plus de 72 millions d’hectares de couverture végétale ont disparu en Amazonie entre 1985 et 2018… et 10 % des forêts restantes sont dégradées par l’exploitation du bois". Cette exploitation fait d’ailleurs l’objet de plusieurs articles sur le "dilemme du forestier", un étonnant "éloge de la hache" mais aussi un focus sur la colonisation et sur l’utilisation de la forêt à des buts politiques et civilisationnels.

    "Les arbres ont-ils des droits ?"

    Le lecteur de Philosophie Magazine sera certainement intéressé tout autant que troublé par un éclairage synthétique autour des découvertes sur les intelligences, les émotions et les comportements dont sont capables plantes et arbres : les plantes sont-elles intelligentes ? Peut-on parler de capacités de cognition et de reconnaissance ? Peuvent-elles anticiper, prévoir, mémoriser, choisir et être douées d’altruisme ? Vous pensez que non ? Si la souffrance végétale semble admise par les scientifiques, le scientifique peut aussi s’interroger sur la question de la communication, de la conscience et de la sensibilité qui doivent être discutées.

    Dans un entretien, la philosophe Florence Burgat pose cette question volontairement provocatrice : "Les plantes sont-elles des êtres vivants ?" Elle s’oppose à un réflexe d’indistinctions entre les règnes végétaux, animaux et humains. "Il y a une vie des plantes mais non un vivre des plantes", explique la philosophe. Ce qui n’empêche pas de se poser cette autre question : "Les arbres ont-ils des droits ?"

    Le hors-série met finalement l’homme au cœur de sa réflexion sur le végétal, non sans engagement pour l’environnement. C’est ainsi qu’est abordé la question de la "démocratie végétale", l’arbre pouvant inspirer les organisations humaines, ce que des penseurs avaient su deviner dans le passé, que ce soit Julien Grack, Gilles Deleuze ou Félix Guattari.

    La forêt, largement fantasmée dans les arts, est aussi abordée sous un angle moins philosophique que littéraire. Que se passe-t-il lorsque nous traversons un bois la nuit ? Pourquoi parle-t-on d’horreur végétal ? Que représente symboliquement la lisière d’une forêt ? Entre fascination et mystère, l’arbre garde toute sa puissance d’évocation et son pouvoir d’affectivité comme l’analyse Alain Corbin. "Dans de nombreuses régions, on plantait un arbre à la naissance de l’enfant", nous apprend-il. Que l’on pense aussi aux jeux des enfants, aux pouvoirs divinatoires prêtés aux arbres, mais aussi à la sylvopathie, indissociable du zen japonais.  

    Après avoir lu cet étonnant hors-série – tellement d’actualité en cette période de mégafeux, traités par ailleurs – vous ne regarderez plus les arbres, nos voisins, compagnons et amis, de la même manière. 

    "Vivre et penser comme un arbre", Hors-série, Philosophie Magazine, printemps-été 2022
    https://www.philomag.com/archives/hors-serie-ndeg-53-printemps-ete-2022

    Voir aussi : "”Ce ne sont pas des lys mais des alstromères” : le mea culpa des Cahiers du Cinéma"

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  • La fête, les amis et la musique, Sans Prétention

    C’est sans prétention que le groupe sarthois, forts de plus de trois millions de vue pour leur premier clip éponyme, dévoile Le vent des jours heureux, un album tout entier consacré à la fête, aux amis et aux plaisirs simples. Surfant sur la vague des Trois Cafés Gourmands, les six amis, amateurs, passionnés et déterminés, se proclament, non sans humour, "rois de la chanson", tout garagiste, VRP, ingénieur ou carreleur qu’ils sont.

    Leur truc à eux, c’est une musique sans chichis mais avec flonflons, avec accordéon, ("Un violon, un  jambon"), banjo, guitares et même fanfare ("On est fous, on s’en fout, en fanfare").

    On ne taxera pas le groupe Sans Prétention d’être révolutionnaire. Par contre, ils savent être efficaces et généreux, à l’image de "Ma blonde", un morceau enlevé qui est une déclaration enflammée pour la blonde préférée des comptoirs : "Mon eau de vie / Ma demoiselle".

    "Le vent" se veut, quant à lui, un appel à l’optimisme et au "vent des jours heureux" qui donne le titre à l’opus, avec un son rock et world music qui n’est pas sans penser aux sonorités du classique de Paul Simon, Graceland.  

    Avouons à ce moment de la chronique que le portrait d’"Adeline" donne vraiment envie de rencontrer celle qui fait les honneurs de ce charmant titre : " Quand Adeline fait son entrée même la trotteuse peut s’arrêter / L’assemblée reste bouche bée mais Adeline n’est pas troublée /  Toujours droite dans ses bottines imperturbable Adeline / Elle a les yeux d’opaline à faire pâlir... les magazines".

    La nostalgie – mais une nostalgie joyeuse – est au cœur de cet opus qui ne se prend pas au sérieux

    La nostalgie – mais une nostalgie joyeuse – est au cœur de cet opus qui ne se prend pas au sérieux, à l’instar de "Festivalier", souvenirs de concerts estivaux. Gageons que cette chanson, sur un rythme de ska, pourrait être un hymne aux Hellfest, Eurockéennes et autres Vieilles Charrues.  

    Pour le morceau "Et si", les Sans Prétention se font plus mélancoliques. Ils parlent de désaccords, de mains tendues et du désir de vivre ensemble :  "Et si, on se rassemble, on ira tout en haut là-bas / Et si on se rassemble on touchera le ciel du bout des doigts". Le groupe ajoute : "Les divergences et les colères sont éphémères. Nos vies n’ont pas besoin de ça". Une autre ballade retient notre attention : "Nos rêves endormis", avec ces promesses pour l’avenir et l’envie de "croire à nos rêves endormis".

    Croqueurs des petites joies ordinaires, à l’instar des "Sportifs du dimanche", des apéros entre amis et des retrouvailles même éphémères ("Alors valsons"), Sans Prétention, avec Le vent des jours heureux, sait nous emporter avec un solide sens d’humour, à l’instar du titre qui clôt l’album : "Un violon, un jambon".

    Sans Prétention Le vent des jours heureux, Bio Label 2021 & TMS Productions
    https://www.facebook.com/Sans-Pretention
    https://www.instagram.com/sanspretention_officiel
    https://lnk.to/SansPretention_LeVentDesJoursHeureux

    Voir aussi : "Sans prétention, le vrai sens du spectacle"

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