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adolescente

  • Il me manque quelqu’un près de moi

    Il y a ces films qui vous laissent muets d’admiration autant que de sidération. L’Été l’éternité d’Émilie Aussel, sorti l’an dernier et visible en ce moment sur Ciné+, en fait partie. Disons-le : ce long-métrage, dont on a finalement assez peu parlé, est un petit miracle en soi autant qu’un joyau, qu’il faut déguster et re-regarder pour en apprécier toute la subtilité.

    Le récit commence par les vacances au bord de la mer de jeunes gens, tout juste bacheliers, avec ses corollaires : l’insouciance, les amourettes, les fêtes, les conversations entre garçons et filles. Tout cela fait très rohmérien. Rien de nouveau sous le soleil, oserions-nous dire.

    Sauf qu’un événement s’abat sur le groupe d’ami·e·s. Lors d’une dernière baignade, un soir, l’insouciante et fraîche Lola (Marcia Guedj-Feugeas) se noie. La vie se fracasse soudainement et le groupe d'amis est terrassé. La meilleure amie de Lola, Lise (l’exceptionnelle Agathe Talrich) se retrouve, comme ses camarades, désemparée et en proie à une indicible douleur.

    L’été est toujours là, le soleil et la mer aussi, mais la mort cruelle et injuste vient rappeler qu’elle peut frapper n’importe qui, n’importe où et n’importe quand. "Y a que les murs qui restent", constate Marlon (joué par le formidable Idir Azougli), à la fois brut, insaisissable et bouleversant. Lise traîne son désarroi. Comment vivre après ce drame et pourquoi vivre ? Un soir, elle quitte ses amis, effondrés comme elle, et croise un trio d’amis et artistes, en vacances en comme elle. 

    Film miraculeux, bouleversant adresse à une jeune fille morte, ode à la jeunesse et à sa fragilité

    Une grande claque ! L’Été l’éternité est le premier long-métrage d’une réalisatrice dont il va falloir absolument suivre le parcours. On lui devait auparavant Ta Bouche Mon Paradis (2016), Petite Blonde (2013) et Do You Believe in Rapture (2013), des courts-métrages traitant eux aussi de l’adolescence, du sud mais aussi de rencontres sur la plage (Petite Blonde).

    Pour L’Été l’éternité, la réalisatrice laisse vite de côté les amours de vacances, les réflexions légères sur les relations garçons-filles, les flirts, Tinder et les fêtes arrosées à la bière et au rosé pour inscrire son film dans une trame sombre où plaisir et souffrance, vie et mort, désespoir et espoir s’entrecroisent et s'affrontent.

    Après le drame de Lola, le temps se suspend. Le film adolescent prend des allures de fable métaphysique, avec des choix esthétiques forts comme l’absence d’artefacts modernes – téléphones, ordinateurs et même voitures. Si la technologie apparaît à partir de la seconde moitié du film c’est au service de l’art, salvateur, qu’il soit vidéo, poétique, musical ou chorégraphique.

    Mettre la jeunesse insouciante en tête-à-tête avec la mort : voilà ce qui guide la réalisatrice. "Quand on est jeunes, on croit qu’on est invincible, qu’on est immortel et que ça durera toujours… Moi je voulais que ça dure toujours", dit, face caméra, un des protagonistes effondré et démuni. Sans pathos, avec une retenue digne, Émilie Aussel filme le chagrin, la consolation impossible et une morte toujours présente.

    Lise entame un parcours salvateur pour accepter la mort de Lola et vivre avec, après être passée par des phases successives, l’incompréhension, l’inacceptation, la culpabilisation et le désespoir.  Et si l’apaisement passait par les autres mais aussi par l’art ?

    Film miraculeux, adresse à une jeune fille morte, ode à la jeunesse et à sa fragilité, L’Été l’éternité est surtout un joyau bouleversant dont plusieurs scènes et dialogues resteront gravés longtemps dans les mémoires, à l’instar de cette phrase de Rita pour Lise, à la toute fin du film : "Il manque quelqu’un".

    L’Été l’éternité, drame français d’Émilie Aussel, avec Agathe Talrich, Marcia Guedj-Feugeas,
    Matthieu Lucci, Idir Azougli, Nina Villanova, Antonin Totot,
    Rose Timbert et Louis Pluton, 2021 75 mn, Ciné+

    https://www.canalplus.com/cinema/l-ete-l-eternite/h/19150822_40099
    https://cineuropa.org/fr/video/408117
    https://www.unifrance.org/film/49836/l-ete-l-eternite
    https://shellacfilms.com/films/lete-leternite
    http://emilie.aussel.free.fr

    Voir aussi : "Corpus delicti"

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  • Petite pirate

    Les salles de spectacle fermées, il reste le disque ou le support numérique pour découvrir la comédie musicale pour enfants Zélie la pirate.

    Aurélie Cabrel est à la manœuvre dans ce conte musical que n’aurait pas renié son chanteur de père, auteur du Soldat Rose 2 en 2013. 

    Pour Zélie la pirate, Aurélie Cabrel, dont la voix à la Olivia Ruiz fait merveille, s’est entourée d’Esthen Dehut, Bruno Garcia et Olivier Daguerre dans cette histoire de flibusterie teintée de forfaiture ("Prends garde à toi"), de récit initiatique ("Pirate demoiselle") et de aussi de féminisme ("Chanson de pirates").

    Zélie, 15 ans, est la fille du capitaine McPherson, commandant de l’Ara Macao, "le plus grand et le plus célèbre navire de pirates de la  mer des Saphirs". Cette vie de danger, la jeune fille aimerait bien la connaître, loin des Galeries La Playette à laquelle on voudrait la destiner comme vendeuse ("Boutique contre navire"). Le moins que l’on puisse dire c’est que Zélie a du caractère, et même "le sale caractère de sa mère", si bien que son père accepte de l’emmener avec lui sur son bateau. Le pirate Barbemolle est chargé de s’occuper d’elle comme de sa fille. La jeune fille a également pour compagnon un perroquet, Hashtag, son cadeau de naissance, mais aussi "le vrai génie à bord" ("Les consignes marines"). La nounou un peu particulière a isolé la jeune fille dans la cabine du capitaine, par sécurité, et non sans les protestations de Zélie contre la prudence de Barbemolle : "Ils auraient tout donné pour que l’un vive la vie de l’autre" ("On aura tout vu").

    Message féministe

    Sur le navire, il y a un beau gosse, Charles de la Mare de l’Étang sec, le second du navire, noble, prétentieux, ambitieux et sûr d’être un tombeur ("La chanson française de Charles"). Cet ambitieux dont les dents rayent la coque du navire ne laisse pas indifférent Zélie, impatiente de monter sur le pont pour rejoindre le bel officier ("C’est mon Charlie, mon Charlou / Mon Charlot, c’est mon Charles / Mon pirate, mon trésor", "Mon pirate mon trésor").

    Charles a une autre idée en tête : prendre la tête du bateau en s’emparant de Hashtag, le "perroquet magique", aussi efficace qu’un GPS et "beaucoup plus utile qu’il en a l’air". Le "secret" bien gardé de l’animal ("Hé, dis-moi !") parvient aux oreilles de Charles "qui veut devenir capitaine à la place du capitaine" grâce à un subterfuge dont Zélie sera la victime ("Lettre à Zélie").

    Un faux rendez-vous amoureux, une entorse à la sécurité de la jeune pirate, est un moyen de s’emparer du perroquet ("Minuit", "Hashtag n’est plus là").

    On s’en doute : c’est Zélie la vraie héroïne de cette histoire menée tambour battant, qui va mener la lutte, non sans un message féministe à l’attention des garçons et des filles ("Tu t’es fait battre par une fille !").

    Le conte musical Zélie la pirate est présenté dans un très bel objet : disque CD de 45 mn, avec un livret illustré de 48 pages par Guylaine Lafleur et Aurélie Cabrel.  

    La plus belle critique sur ce projet vient de Francis Cabrel lui-même : "Voilà que ma fille à qui j’ai raconté tant d’histoires dans sa chambre d’enfant vient à son tour m’en raconter une. Et une belle. Avec du vent dans les voiles, des personnages batailleurs, des mers lointaines, des pirates, des perroquets, des jambes de bois, une héroïne jolie à croquer et des chansons comme ses amis et elle savent si bien faire. Un navire, une énigme à résoudre, d’un coup c’était moi l’enfant, et je me suis laissé embarquer."

    Il est certain qu’il ne sera pas le seul. 

    Zélie La Pirate, chapitre 1, Baboo Music, 2021
    https://www.zelielapirate.com
    https://www.facebook.com/zelielapirate

    Voir aussi : "Marie Cherrier : Les comédies musicales m'ont toujours beaucoup attirées"

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  • Le talent n’attend pas le nombre des années

    Si je dis que Zoé Morin est une nouvelle voix sur la scène de la chanson francophone, l’expression est à prendre dans les deux sens. Dans son premier EP La flamme, l'artiste frappe par sa voix assurée, singulièrement posée et scandant des textes sombres et engagés sur une musique électro-pop.

    Zoé Morin souffle un vent de fraîcheur, et cette impression se confirme au vu du pedigree de l’artiste : l’adolescente de 13 ans, auteure, compositeur et interprète, seule au clavier et à la guitare, sert des textes engagés, comme elle le dit elle-même : "« Qui prétend faire du rap sans prendre position ? » disait l'autre. La pop 2.0 a la même ambition. C'est pourquoi mes chansons, à la guitare et au piano, parlent de féminisme, d'écologie, de notre société et de comment nous, les jeunes artistes, nous devons réussir à prendre position tout en divertissant. C'est le but de mon projet musical."

    13 ans et quelques

    La mort, la maladie ("La dame en noir"), le féminisme ("Est-ce que tu sais que les flammes / sont souvent du côté des femmes", "Les flammes"), mais aussi l’amour chanté par une jeune fille ("Sous ton aile"). Pas d’enfantillage ni de facilité chez Zoé Morin, capable de lucidité et de noirceur "La pluie et le beau temps", "Casse toi"). Du haut de ses 13 ans et quelques, Zoé Marin parle aussi de l’enfance et de tous les rêves y afférant ("Quand on a sept ans"), avec une rare délicatesse et un sens de la poésie indéniable.

    On sort de cet EP assommé par une telle précocité, dans un EP autoproduit avec une belle audace, une intensité et une assurance remarquable. Une nouvelle voix de la chanson, vous disais-je.

    Zoé Morin, Les flammes, Spinnup, 2020
    https://www.deezer.com/fr/album/182340692

    https://site.spinnup.com/zoemorin
    https://riffx.fr/artiste/zomorin
    https://www.instagram.com/zoemorinchanson

    Voir aussi : "La seule règle qui vaille est qu'il n'y a pas de règle"

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  • Prochain Astérix en octobre 2019

    Saviez-vous que Vercingétorix avait une fille ? Nous non plus. Elle fera en tout cas l’objet du prochain et 38e album d’Astérix, La Fille de Vercingétorix, qui sortir le 24 octobre 2019.

    60 ans après sa première apparition dans les pages du magazine Pilote, le héros créé par les deux génies du 9e art, René Goscinny et Albert Uderzo, est de retour.

    Si Astérix et Obélix pensaient se remettre de leur précédent voyage dans la péninsule italienne (Astérix en Trasatlantique) dans la quiétude de leur belle Armorique, c’est raté !

    Escortée par deux chefs arvernes, une mystérieuse adolescente vient d’arriver au village. César et ses légionnaires la recherchent, et pour cause : au village, on murmure que le père de la visiteuse ne serait autre que le grand Vercingétorix lui-même, jadis vaincu à Alésia.

    Cette nouvelle aventure du petit Gaulois a été imaginée par le tandem Jean-Yves Ferri et Didier Conrad. Les créateurs disent ceci au sujet de cette découverte digne d’un Lutèce-Match de l'époque romaine : "À ce que l’on sait c’est une ado en révolte. Normal, c’est pas facile tous les jours de s’appeler Vercingétorix !… Nous avons pas mal enquêté sur elle pour l’album : son apparence, son nom, son caractère... Comme vous savez, Vercingétorix était très discret sur sa vie privée, et les sources historiques sont rares. Mais, vous verrez, nous avons réussi à collecter de nombreux scoops !"

    Ce nouvel album sera tiré à plus de 5 millions d’exemplaires et traduit dans plus de 20 langues dès la fin 2019.

    Jean-Yves Ferri et Didier Conrad, La Fille de Vercingétorix, éd. Albert René, 2019
    https://www.asterix.com

    Voir aussi : "Maillot rose pour Obélix"

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