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aline chevalier

  • Pour une dame brune

    Normande de naissance mais nantaise d’adoption, Aline Chevalier ne pouvait pas ne pas avoir une pensée pour Barbara qui a si bien chanté la Cité des Ducs de Bretagne dans le classique Nantes. La Grande Dame Brune fait l’objet d’un joli dommage dans le titre Cet aigle-là qui ouvre son nouvel album SatoriAline Chevalier y parle d’un piano abandonné dans une salle de ventes qu’elle a "enfin trouvé". Le souvenir de Barbara surgit grâce à l’instrument de musique, "grand piano noir de jais / La belle Rossinante / Dans ma ville de Nantes".  

    Pas de pop électro ni d’urbain chez Aline Chevalier mais de la chanson française puisant ses références dans le répertoire des années 60 à 90, avec Barbara, donc, pour commencer. Mieux, Aline Chevalier a su trouver son alter ego musical en la personne de Gilles Belouin, vibraphoniste-percussionniste qui donne à l’opus une facture jazzy et sixties des plus étonnantes et envoûtantes (Pastiche, La pluie).

    On est touchés par le poétique morceau Satori, en forme de confession et de réconciliation avec elle-même. La chanteuse exprime sa sérénité et sa foi en elle : "J’ai enfin pactisé avec mon nom... Jamais le nom d’un autre je ne prendrai". C’est avec le piano-voix qu’Aline Chevalier semble être la plus à l’aise. On pense au délicat Cœur léger dans lequel la plongée sous-marine devient la métaphore des souvenirs remontés à la surface.

    Une facture jazzy et sixties des plus étonnantes et envoûtantes

    La chanteuse ose également des orchestrations "pétillantes", à l’instar de Ta capitale, un titre à la facture latina mais singulièrement rude sur une société dure et à la savante écriture : "Ton capital peine / Sera capital / La peine capitale / Ta capitale." Poétique, Cerbère l’est tout autant. Le chien des enfers est évoqué avec un mélange de crainte et de tendresse ("Cerbère t’as une drôle de tête"). Aline Chevalier l’évoque comme le compagnon fidèle d’une traversée dont nous aurons tous droit. Ambiance.

    Il n’est pas si courant que cela qu’un philosophe soit l’objet d’une chanson. C’est le cas du Chat de Derrida dans lequel, mutine, Aline Chevalier observe l’animal du célèbre penseur : "Ils ont vénéré le chat / Génie félin des écrivains / Tous ont adulé le chat / Qui l’aimera l’honorera". Le chat est observé et admiré comme le compagnon le plus aimé des artistes et intellectuels – Colette, Malraux, Cocteau, Dumas ou Zola.

    Après la philosophie, c’est le cinéma qui a droit à un hommage en forme de "dernière séance" avec le mélancolique Sous les sièges en skaï. Aline Chevalier parle du confinement et la fermeture des cinémas, "la brutalité masquée et covidée" et les salles désertées. "Et si c’était la dernière fois le dernier film au cinéma ?" s’interroge-t-elle. Heureusement non.

    Il faut absolument aller jusqu’au bout de l’album afin de découvrir un incroyable inédit. Il s’agit d’À demi-mots, une adaptation délicate et pudique de la 3e Romance sans paroles de Gabriel Fauré. Une pure merveille qui justifie à elle-seule ce touchant et généreux deuxième album.

    Aline Chevalier, Satori, Association Sylzelle/ Inouïe Distribution, 2024
    http://alinechevalier.com
    https://www.facebook.com/aline.chevalier.94
    https://www.instagram.com/aline.chevalier.94

    Voir aussi : "Que devient Andréa Ponti ?"

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