Musique ••• Classique ••• J.S. Bach, The English Suites, Zhu Xiao-Mei
Hila, entre France et Arménie
21 d’Hila renvoie immédiatement à un autre album : celui d’Adele. Mais alors que ce chiffre renvoyait à l’âge de la chanteuse britannique au moment de sa sortie, celui du duo franco-arménien formé par Artyom Manukyan et le producteur Dawatile fait référence aux 21 jours d’enregistrement de l’opus.
C'est un voyage musical dont il est question avec ce premier album. Perfect Fith, nous entraîne dans un trip hop diablement passionnant, avec en featuring Areni Agbabian et surtout john Goode, aux accents de Tricky. Hila puise aussi bien dans ce revival nineties que dans une écriture plus récente, celle d’une french touch à la Petit Biscuit (Mirope).
Mais 21 c'est aussi l'apport singulier de musiques que l'on ne penserait pas voir dans un album aussi underground: une world music héritière de l’Arménie soviétique des années 80 (Khouanlepins, Something on the ground), de très belles envolées lyriques avec flûte, chœurs et cordes (Something On The Ground), et une rythmique ethnique aux accents chamans.
Un vrai voyage musical coloré et hétéroclite puisant largement dans le jazz (Glendale Soul Train), mais aussi le classique (22, Take A Sip) voire le hip hop (Xash Song). En concluant l'album avec Take A Sip, Hila fait le pari, à l'instar du groupe Rachel's, du minimalisme et d'une forme d'introspection.
Un vrai syncrétisme musical pousse 21 dans des directions différentes pouvant décontenancer ou séduire - comme on voudra. Avec l'album de Hila, on est dans plusieurs univers et plusieurs époques, entre des âges ancestraux et un futur incertain (22).
BC
Hila, 21, Underdog Records, 2020
https://www.facebook.com/officialartyommanukyan
https://www.facebook.com/david.kiledjian
Voir aussi : "Le temps d’une chanson"
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