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Les Cramés de la Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis leur film de la semaine, Les Âmes Sœurs. Il sera visible du 8 au 13 juin 2023. La séance du mardi 13 juin à 20h30 sera suivie d'un débat.
David, lieutenant des forces françaises engagées au Mali, est grièvement blessé dans une explosion.
Rapatrié en France, il souffre d’amnésie et commence une longue convalescence sous le regard dévoué de sa sœur Jeanne. Dans la maison familiale des Pyrénées, entre montagnes et lacs, Jeanne tente de raviver sa mémoire, mais David ne parait pas soucieux de se réconcilier avec celui qu’il était.
Les Âmes Sœurs, drame français d’André Téchiné avec Benjamin Voisin, Noémie Merlant, Audrey Dana, André Marcon et Alexis Loret, 2023, 100 mn Coscénatiste : Cédric Anger Séances le jeudi à 18H, le dimanche à 18H, le lundi à 14H et le mardi à 20H30 avec débat https://www.cramesdelabobine.org/spip.php?rubrique1323
Vite, il est plus que temps de faire une séance de rattrapage avec l’adaptation des Illusions perdues de Balzac, disponible en ce moment sur Canal+ ! Un classique qui a sans doute traumatisé beaucoup de scolaires, impressionnés par ce roman ambitieux, mais qui devient grâce au génie de Xavier Giannoli une fresque passionnante. Oui, vous avez bien lu : "génie"… Car il en fallait pour réussir à condenser dans un long-métrage d’environ deux heures 20 les affres d’un jeune homme ambitieux et surtout très naïf et qui croyait pouvoir devenir un loup au milieu des loups.
Disons-le aussi : sept Césars reçus en 2022, dont celui du meilleur film, est une preuve de l’excellence d’un long-métrage qui refuse l’académisme, tout en respectant les canons de la reconstitution historique et l’adaptation littéraire. Xavier Giannoli fait preuve d’une modernité étonnante, même pour un récit se déroulant durant la Restauration française.
Dans les années 1820, le jeune Lucien de Rumbempré, orphelin désargenté travaillant dans une imprimerie en Charentes, rêve de carrière littéraire. Il a sorti un modeste recueil de poésie, remarqué par Louise de Bargeton, une aristocrate de la noblesse provinciale. Elle voue à ce garçon sensible une belle admiration, avant de tomber dans ses bras. Pour éviter le scandale d’un adultère, Julien et Louise partent à Paris, ce qui serait aussi l’occasion pour l’écrivain en herbe de rencontrer des éditeurs. C’est le monde de la presse écrite qui lui ouvre les bras grâce à un rédacteur aussi cynique qu’ambitieux, Étienne Lousteau. Les deux deviennent amis et Lucien de Rubempré commence à se faire un nom. Mais le jeune poète oublie que dans le monde huppé de la bonne société parisienne, tout n’est qu’illusions, hypocrisie, calculs et coups bas.
Un superproduction prenant par moment des accents scorcesiens
Nous avions parlé d’Eugénie Grandet et de l'honorable adaptation qu’en avait fait Marc Dugain en 2021, la même année bizarrement que Les Illusions perdues de Xavier Giannoli. Alors que le premier misait sur le quasi-huis-clos, sur l’austérité et sur des tons grisâtres, le second fait de son film une fresque luxuriante, grinçante, colorée et menée tambour-battant. Il faut dire que l’histoire de Julien de Rubempré, jeune provincial à peine dégrossi mais désireux de se faire un nom à Paris, se prêtait à cette superproduction prenant par moment des accents scorcesiens.
Le scénario modernise le roman, avec des clins d’œil à l’actualité contemporaines que le spectateur pourra facilement deviner, alors que le texte de Balzac, certes retravaillé, est mis à l’honneur grâce à la voix off de Xavier Dolan. Benjamin Voisin, avec son visage lumineux, "est" Julien de Rubempré, dans toute sa candeur et son enthousiasme. Ambitieux, oui. Mais un ambitieux devenant vite une proie en raison de choix pour le moins hasardeux.
Illusions perdues se paie le luxe de seconds rôles prestigieux qui prennent un réel plaisir à être dans cette œuvre balzacienne : Cécile de France en Louise de Bargeton, femme amoureuse blessée et ne sachant plus comment gérer son insaisissable amant ; Jeanne Balibar en marquise et mante religieuse redoutable ; Xavier Dolan en écrivain émergeant et dont l’évolution n’est pas la moins inintéressante ; Gérard Depardieu en éditeur… et "épicier". Le spectateur français découvrira sûrement Salomé Dewaels, parfaite dans le rôle de Coralie, cette comédienne de boulevard, paradoxalement l’une des seules personnes romantiques de ce drame cruel. N’oublions pas enfin le formidable Vincent Lacoste qui a été récompensé par un César pour son interprétation d’un éditeur tour à tour cynique, ambitieux, drôle et impitoyable.
Grâce au film de Giannoli, les allergiques à Balzac vont trouver dans cet écrivain majeur de la littérature mondiale de nouvelles raisons de se replonger dans sa Comédie humaine.
Les cinémas sont sur les starting-blocks après cette difficile période de confinement. C’est l’ocasion ou jamais de parler de ces films qui vont faire parler d’eux, et le celui de François Ozon, Été 85, fera certainement partie de ceux-là.
L’été de ses 16 ans, Alexis, lors d’une sortie en mer sur la côte normande, est sauvé héroïquement du naufrage par David, 18 ans. Alexis vient de rencontrer l’ami de ses rêves. Mais le rêve durera-t-il plus qu'un été ? L'été 85… Cette histoire sera à découvrir en salle, cet été, bien sûr. Date de sortie prévue : le 14 juillet 2020.
Été 85, drame de François Ozon, avec Félix Lefebvre, Benjamin Voisin, Philippine Velge, Valeria Bruni-Tedeschi, Melvil Poupaud et Isabelle Nanty, 1H40,Diaphana, en salle le 14 juillet 2020 http://diaphana.fr/film/ete-85