Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

bowie

  • 500

    Bla Bla Blog vient de publier sa 500ème chronique en moins de trois ans.

    C'est l'occasion de revenir sur  cette aventure éditoriale autant qu'humaine qui a entraîné le bloggeur vers des horizons passionnants. Bla Bla Blog s'est fixé dès le départ un seul principe : la curiosité. Sortir des sentiers battus n'empêche pas de parler de sujets plus classiques. Ni élitiste, ni mainstream, Bla Bla Blog peut aussi bien parler du formidable mais méconnu groupe Carré-Court  que revenir sur David Bowie. Et faire découvrir le travail d'artistes comme Fanny de la Roncière ou la "pétillante" Laura Lambrusco n'empêche pas de parler de Tintin ou de Star Wars.

    Dans les prochaines chroniques, il sera ainsi question de l'étonnante et sulfureuse Stella Tanagra mais aussi du groupe Edgär, d'Oren Lavie que le public français commence à découvrir, ou encore de la série Versailles (à paraître samedi prochain).

    Et Bla Bla Blog sera également partenaire du deuxième épisode de l'événement parisien In The Mood For Art, Panic room/Art, en septembre prochain.

  • Bowie is Outside

    51qj+d2Th9L.jpgÉvidemment le décès récent de David Bowie invite à se replonger dans quelques-uns de ses disques. J'ai moi aussi succombé à ce rituel et choisi de m'arrêter, non pas sur un des albums de la Trilogie berlinoise (Low, Heroes, Lodger), mais sur un autre de ses concepts musicaux, Outside.

    Les spécialistes rectifieront : 1.Outside. Ce disque, sorti en 1995, devait être en effet le premier volet d'une série d'albums pop rock extrêmement noirs (pour ne pas dire gothiques) suivant les traces d'un tueur en série, sur fond de crimes à vocation artistique. Ce cycle ne sera pourtant jamais poursuivi par David Bowie et Brian Eno, le co-créateur d'Outside qui retrouvait dix ans plus tard son complice de la Trilogie berlinoise.

    Outside est le disque de Bowie le plus long de sa carrière (75 minutes pour 19 titres). En 1995, le chanteur était sous pression car cette nouvelle production était sans doute la plus attendue par ses fans après plusieurs années de vaches maigres. Le revers de cette sortie médiatisée est qu'Outside a suscité en retour les critiques les plus diverses : tour à tour chef-d’œuvre, disque inégal et prétentieux, création éblouissante d'un maître de la pop ou concept musical ambitieux mais trop long.

    De mon côté, je prends le pari que le temps saura rendre justice à Outside pour son inventivité folle. Il mérite en tout cas de figurer parmi les disques les plus intéressants de l'artiste anglais.

    L'album conceptuel raconte d'abord une histoire : celle du détective Nathan Adler enquêtant sur le meurtre d'une jeune adolescente, Baby Grace. Le journal intime de Nathan Adler et les confidences des personnages de ce polar musical forment un véritable opéra rock. Les interludes (Segue), qui ponctuent Outside forment autant de récitatifs et de respirations (inquiétantes) dans un album infiniment riche.

    Musicalement, nous sommes dans un ouvrage travaillé avec soin. Après un court prologue ("Leon Takes Us Outside"), mystérieux et inquiétant, le morceau "Outside" s'avère d'une efficacité remarquable pour sa mélodie rock entêtante : "I'll show you what it feels like / Now i'm on the outside / We did everything right / Now i'm on the outside". Suivent The Hearts Filthy Lesson et A Small Plot of Land, qui déploient, sur fond de guitares et de batteries nerveuses, d'amples lignes de piano, interprété par Mike Garson. Les fans de Bowie retrouveront le chanteur dans un style plus rock dans Hallo Spaceboy. Le pianiste Mike Garson revient brillamment dans le titre suivant, The Motel. Dans ce morceau pop et virtuose, on tendra l'oreille tout le long de ses six minutes pour dénicher les trouvailles musicales de Bowie et Eno : "There is no hell / There is no shame / There is no hell / Like an old hell". Suit I Have Not Been to Oxford Town, un pur joyau qui mérite de faire l'unanimité : "Baby Grace is the victim / She was 14 years of age / And the wheels are turning, turning / For the finger points at me / All's well / But I have not been to Oxford Town". Ce n'est pas forcément le cas pour les titres suivants, en majorité d'ailleurs des interludes. Je passerai sur The Voyeur of Utter Destruction (as Beauty), Wishful Beginnings et We Prick You que je trouve assez peu convaincants. Par contre, I'm Deranged ne peut que séduire par son mélange de pop typiquement année 90 et d'électro, avec toujours le piano de Mike Garson : "Cruise me babe / I 'm deranged". L'album se termine par deux titres en or : Thru' These Architect's Eyes et Strangers When We Meet. Le premier déploie une architecture musicale complexe, sur une mélodie impeccable et une interprétation de Bowie tendue. Strangers When We Meet a beau n'être par une chanson révolutionnaire, elle séduira les aficionados de Bowie qui retrouveront le style pop années 80 de l'artiste, élégant et maître d'un bel ouvrage, définitivement.

    David Bowie, 1.Outside, Virgin Records, 1995
    "Bowie a rejoint Ziggy"

     

  • Bowie a rejoint Ziggy

    bowie.gifLa disparition de David Bowie, que nous avons appris aujourd'hui, méritait au moins un billet, qui entend moins balayer une carrière qu'inviter à se plonger dans une œuvre exceptionnelle.

    L'artiste aux mille visages, aux yeux vairons et aux talents multiples (compositeur, musicien, acteur, collectionneur d'art et j'en passe) avait séduit le grand public comme ses pairs : que l'on pense à l'album Heroes, que le compositeur Philip Glass, avait choisi de réorchestrer en 1996.

    Cette carrière protéiforme commence durant les sixties, avant que le jeune Bowie ne fasse exploser les canons de la pop et révolutionne son art au début des années 70. Son personnage de Ziggy Stardust (The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars), que Bowie fera d'ailleurs mourir symboliquement comme pour commencer une nouvelle mue, n'est qu'un des nombreux visages d'un musicien évoluant sans cesse. La Trilogie Berlinoise (Low, Heroes, et Lodger), composée avec Brian Eno, est une étape majeure dans sa carrière. Des morceaux brillants, voire savants, quelques titres pop incandescents, beaucoup de recherches musicales : cette trilogie sans cesse montrée en exemple ne sera jamais égalée.

    Les années 80 marqueront l'apothéose populaire d'un David Bowie au sommet des charts. Le disque Let's Dance, considéré non sans dédain par les inconditionnels de l'artiste britannique, est celui qui le fait pourtant devenir incontournable. Cet album pop irrésistible et chromé comme une belle Jaguar permet à la star de remplir des stades. Il y a fort à parier que le grand public ait plus retenu la mélodie de Let's Dance ou de China Girl que celle de Sound and Vision ou Starman. China Girl, justement, a été un autre exemple de l'esprit d'innovation de Bowie : sur un tube imparable, Bowie réalise l'un des premiers véritables vidéoclips de l'histoire musicale.

    Un peu plus de dix ans après ce succès international sort un OVNI musical : 1.Outside. Ce qui devait être le premier opus d'un ensemble de disques restera un album concept exceptionnel (The Hearts Filthy Lesson, I Have Not Been to Oxford Town, I'm Deranged, The Hearts Filthy Lesson, Thru' These Architect's Eyes).

    Encore prolifique, David Bowie venait de sortir il y a quelques jours Blackstar, un ultime cadeau à ses fans. Bowie a été terrassé par un cancer et rejoint son alter ego Ziggy.

    http://www.davidbowie.com

    "China Girl" 1983 from David Bowie on Vimeo.