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charlotte gainsbourg

  • Poe en invité surprise

    C’est une Amérique que l’on n’a pas l’habitude de voir sur l’écran : celle des premières années du XIXe siècle, entre sa naissance sous Washington et le début de la guerre de Sécession. Pale Blue Eye, le film proposé en cé début d'année par Netflix plante son décor dans ces Etats-Unis là.

    Nous sommes précisément en 1830, en plein hiver.  Augustus Landor est un inspecteur civil que l’académie militaire de West Point – appelée à un destin prestigieux – contacte pour résoudre une affaire ennuyeuse qu’elle voudrait résoudre au plus vite et ne pas laisser fuiter. Landor est l’homme de la situation : taciturne et secret, accessoirement tourné vers la boisson, il vit seul après le décès de sa femme et la disparition de sa fille.

    L’affaire qu’il doit résoudre est celle du suicide d’un jeune cadet à qui l’on a, par la suite, arraché le coeur. Au sein de l’Académie, iul trouve un soutien inattendu chez un autre cadet. Son nom ? Edgar Allan Poe qui se targue d’être poète et se révèle un détective très doué. 

     Un bon thriller doublé d’un film d’époque

    Outre le cadre de The Pale Blue Eye – la jeune République étasunienne – la vraie bonne idée du film proposé par Netflix est de mettre en scène le célèbre auteur des Nouvelles extraordinaires que beaucoup d’écoliers ont lu dans leur jeunesse. Voilà ici un Edgar Allan Poe étonnant et attachant, joué par le formidable Harry Melling, l’ex Dudley d’Harry Potter, et que l’on a vu plus tard dans Le Jeu de la Dame.  

    Ce n’est d’ailleurs pas la seule star du film : outre Christian Pale dans le rôle de Landor, on trouve également Gillian Anderson, Robert Duvall, Lucy Boynton et notre Charlotte Gainsbourg nationale dans un rôle finalement très secondaire.

    Cette histoire de meurtres rituels transposée dans un univers gothique – pouvait-il en être autrement avec la présence de Poe ? – prend un tour inattendu à partir de la dernière demie-heure. Inutile bien sûr d’en dire plus. Un bon thriller doublé d’un film d’époque, cela ne se refuse pas. Et cela donne envie de relire le génial Edgar Allan Poe. 

    The Pale Blue Eye, thriller historique de Scott Cooper, avec Christian Bale, Harry Melling,
    Gillian Anderson, Robert Duvall, Lucy Boynton et Charlotte Gainsbourg,
    2022, 128 mn, Netflix

    https://www.netflix.com/fr/title/81444818

    Voir aussi : "Crimes, flegme et glamour"
    "D’échecs en échecs"

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  • Pas mon fils

    Les Choses humaines est une adaptation du roman de Karine Tuil sorti en 2019 et récompensé la même année d’un prix Interallié et d’un Goncourt des lycéens. Voilà qui donne une idée de l’importance de ce récit, mis en image par Yvan Attal, avec sa compagne Charlotte Gainsbourg et leur fils Ben Attal, dans le rôle du jeune Alexandre Farel.

    Ce dernier est de retour des États-Unis où il entend bien poursuivre ses brillantes études supérieures. Il rejoint sa famille, en réalité sa mère, Claire, chercheuse et séparée de son mari, Jean Farel, un célèbre présentateur télé. Claire Farel vit avec Adam Wizman (Mathieu Kassovitz), un homme divorcé qui a eu une fille, Mila (la très convaincante Suzanne Jouannet), d’un premier mariage. Le soir de son arrivée en France, Alexandre accompagne Mila à une fête d’anciens élèves du lycée Henri IV. Le lendemain, la jeune femme l’accuse de viol. La machine judiciaire se met en marche et le jeune étudiant se trouve en garde à vue.

    Les familles des deux protagonistes se déchirent autour de cette accusation touchant un garçon au dessus de tout soupçon, jusqu’au tribunal où se déchirent les deux parties, afin que la vérité surgisse. 

    Une lutte des classes feutrée

    Un agression sexuelle, un homme mis en accusation, un scandale médiatique : Les Choses humaines fait partie de ces désormais nombreuses œuvres – littéraires et cinématographiques – suivant le mouvement #Metoo. Yvan Attal se sort plutôt bien de cette adaptation en trois parties distinctes, dont deux suivent les deux protagonistes principaux. Cette adaptation Que nous dirions "familiale », avec mari (Yvan Attal), femme (Charlotte Gainsbourg) et enfant (Ben Attal), n’est toutefois pas sans défauts.

    Les Choses humaines, plus que le récit d’une affaire criminelle, entend aussi être une lutte des classes feutrée, jusque dans la salle du tribunal. C’est d’ailleurs dans ce lieu que se conclue le récit. Force reste à la justice, semblent dire l’auteure et les scénaristes de manière subliminale.

    Sans dévoiler le résultat du procès, il faut parler du message social des Choses humaines. Le récit met en scène une jeune femme vivant dans un milieu modeste et pieux (sa mère est une juive croyante) face à une famille bourgeoise et bobo, avec un père célèbre, une femme intello et un fils surdoué, appelé à une carrière brillante. Le spectateur sera sans doute troublé de voir ces nantis joués par des personnalités aussi installés que Charlotte Gainsbourg, Ben Attal ou Pierre Arditi, et mis en scène par Yvan Attal. Certains y verront sans doute une forme d’ironie.

    Parlons enfin du gros point faible de ce film qui est la relation pour le moins malsaine entre Jean Farel et la stagiaire Quitterie (jouée par Camille Razat). Le trouble est réel, et plus encore les questions sur cette histoire semblant venir d’une autre époque. Des zones d’ombres existent sur ces deux personnages secondaires et que le film ne parvient pas à éclairer totalement, comme si les créateurs les avaient oubliés en cours de route. Dommage. 

    Les Choses humaines, drame français d’Yvan Attal, avec Ben Attal,
    Suzanne Jouannet, Charlotte Gainsbourg, Mathieu Kassovitz, Pierre Arditi, Audrey Dana,
    Benjamin Lavernhe et Judith Chemla, 2021, 138 mn, Canal+

    Karine Tuil, Les Choses humaines, éd. Gallimard, 2019
    https://www.unifrance.org/film/50911/les-choses-humaines
    https://www.canalplus.com/cinema/les-choses-humaines/h/17534962_40099

    Voir aussi : "Corpus dlicti"

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  • Un dernier 10%

    Quatrième et, a priori, dernière saison pour la série désormais culte Dix pour cent. Qui a dit que les grandes chaînes généralistes, dont France Télévision, étaient incapables de produire des créations originales et de qualité ?

    Avec cette quatrième saison de Fanny Herrero, nous voilà de retour dans l’agence ASK avec ses quatre agents vedettes : Andréa Martel (Camille Cottin), Mathias Barneville (Thibault de Montalembert), Gabriel Sarda (Grégory Montel) et leur aînée Arlette Azémar (Liliane Rovère), toujours accompagnée de son chien Jean Gabin.

    Vous l’aurez compris, l’agence ASK et leurs employés naviguent dans le milieu passionnant mais – ô combien ! – impitoyable du cinéma. Leur mission ? Prospecter des artistes, gérer l’ego de stars comme Jean Dujardin, Isabelle Huppert ou Nathalie Baye, et faire en sorte que les tournages arrivent à leur terme à peu près sans encombre. Tout cela, sans oublier les humeurs des uns et des autres, les petites et grandes jalousies et les ambitions personnelles et professionnelles. Pour seconder Andréa, Mathias, Gabriel et Arlette, il faut compter sur leurs irrésistibles assistant·e·s : Camille Valentini, la fille cachée de Mathias (Fanny Sidney), la formidable Noémie Leclerc (Laure Calamy) et le non-moins attachant Hervé André-Jezack (Nicolas Maury).

    Des guest stars jouant leur propre rôle, quitte à appuyer leurs traits

    La fin de la saison 3 marquait un retour en grâce de Sofia Leprince (Stéfi Celma), en dépit d’un choix artistique hasardeux avec Julien Doré, alors même que Mathias Barneville se lançait dans un projet périlleux pour l’agence. Pendant ce temps, l’insupportable et ambitieuse Andrea voyait sa vie personnelle bouleversée.

    Impossible de parler de Dix pour cent sans parler de ses guest stars jouant leur propre rôle, quitte à appuyer leurs traits. Il est visible que les acteurs ayant participé à la série y ont pris un grand plaisir, que ce soit François Berléand, Line Renaud, Jean Dujardin ou Isabelle Huppert qui se surpasse dans son rôle de star hyperactive, ultra sollicitée et complètement inconsciente.

    Les deux premiers épisodes de la saison 4 voient débarquer Charlotte Gainsbourg, en actrice prise au piège par un ami s’improvisant scénariste et réalisateur, mais aussi Mimie Mathy, Xavier Beauvois, Franck Dubosc ou Nathalie Baye, de retour auprès des agents d’ASK.

    Cette série française, qui est aussi un hommage au cinéma (avec une bande-son choisie avec soin), est à ne surtout manquer. Quatrième et dernière saison donc. Normalement.

    Dix pour cent, série française de Fanny Herrero, avec Camille Cottin, Thibault de Montalembert,
    Grégory Montel, Liliane Rovère,
    Fanny Sidney, Laure Calamy, Nicolas Maury, Stéfi Celma et Assaâd Bouab,
    produit par Mon Voisin Productions, Mother Production, Ce qui me meut
    et France Télévisions, 4 saisons de 6 épisodes

    https://www.france.tv/france-2/dix-pour-cent
    @dixpourcent_F2

    Voir aussi : "Triple zéro"

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  • Charlotte for ever

    charlotte gainsbourg,days off,rest,philharmonie,serge gainsbourg,gainsbourg,miles kane,sebastianCharlotte Gainsbourg était à la Philharmonie le mardi 9 juillet à l’occasion des Days Off. Un moment rare pour une artiste à la réserve légendaire.

    On oublie aussi trop souvent que Charlotte Gainsbourg est une figure à part dans la musique, choisissant un chemin entre la pop-rock, la chanson et l’électro. Une synthèse souvent très audacieuse – mais il est vrai que la fille de Serge Gainsbourg sait de qui tenir en la matière.

    Après un set rock énergique de Miles Kane, gâché cependant par une sono peu avare en basses, Charlotte Gainsbourg arrivait sur scène, plus attendue que jamais. En tee-shirt blanc et jeans comme ses musiciens, la chanteuse est restée dans l’ombre – ou plutôt sous la lumière de dix quadrilatères futuristes – pendant plusieurs titres, avant d’apparaître sur le devant de la scène, habillée à chaque fois de jeux de lumières d’une belle sophistication.

    Ce concert de Charlotte Gainsbourg, dans l'écrin tout en courbe et en douceur de la grande salle Pierrre Boulez, reprenait très largement les titres de son dernier album Rest produit en grande partie par SebastiAn : Lying With You, Ring‐a‐Ring o' Roses, I'm a Lie, Deadly Valentine, Les crocodiles, Les oxalis et le très émouvant Kate. Deux grands classiques, écrits par son père, ont marqué la soirée : un Charlotte for ever hypnotique et une version tout aussi mémorable de Lemon Incest qui clôturait le set. Malgré sa timidité légendaire, Charlotte Gainsbourg montrait à travers ce dernier rappel qu’elle n’a rien perdu de son audace, avec ce nouvel hommage à son père.

    Charlotte Gainsbourg, Rest, Because Music, 2017
    Charlotte Gainsbourg, Festival Days Off, Philharmonie
    mardi 9 juillet 2019

    http://www.charlottegainsbourg.com
    https://daysoff.fr/fr
    https://www.mileskane.com

    Voir aussi : "Il n'y a pas que la beat dans la vie"

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