Musique ••• Chanson ••• Eva Marchal, 88
Quelques notes de graphisme
Voilà une exposition qui va en mettre plein les yeux aux amateurs de pop music, comme aux amateurs de graphisme. Le Centre du graphisme d’Échirolles avait déjà présenté entre novembre 2017 et mars 2018 Pop Music 1967 – 2017, Graphisme & Musique. Cette exposition est de nouveau visible à la Cité internationale des arts de Paris jusqu’au 13 juillet.
Pourquoi le choix de 1967 alors que le disque vinyle faisait partie du paysage depuis des lustres ? Pour les organisateurs, cette année révolutionnaire avant-l’heure (les pavés de mai 68 n’allaient pas tarder à faire parler d’eux) marque la naissance d’une contre-culture pop-rock et beatnik avec le concert de Jimi Hendrix au festival de Monterey mais aussi la sortie de l’album Sergent Pepper des Beatles. Un album qui a autant marqué les esprits pour ses titres légendaires que pour sa pochette. À partir de cette époque, les maisons de production vont prendre un soin tout particulier dans la conception graphique des disques qu’elles sortent. Les plus grands graphistes conçoivent d’authentiques joyaux pour le plus grand plaisir des amateurs de musique pop-rock.
L’exposition Pop Music 1967 – 2017 propose un voyage inédit et passionnant à travers 1200 albums, 600 biographies de groupes et d’artistes, 100 pochettes de disques commentées et 16 studios graphiques invités.
Des graphistes prestigieux
Trois époques sont traitées séparément : de 1967 à 1982, l’âge d’or du microsillon, de 1983 à 1999, qui marque la naissance et le développent du CD, puis de l’an 2000 à 2017 correspondant à la fin progressive du support physique et l’arrivée de l’iPod (2004-2005). Dans l’exposition, l’accent est mis sur les productions américaines, britanniques et françaises.
Près de 1300 pochettes d’albums sont présentées sur l’ensemble de l’exposition, accompagnées de nombreux repères et commentaires musicaux, historiques et graphiques. Des portraits d’artistes, photographies de concerts et des magazines musicaux complètent le propos, ainsi qu’une bande-son personnalisée.
Les spectateurs seront en terrain connu avec des artistes qui continuent de nous accompagner : David Bowie, Björk, Daft Punk, Aretha Franklin, Michael Jackson, Madonna, Massive Attack, Joni Mitchell, Nirvana, Queen, Patti Smith, Shakira, Telephone, Tina Turner, Stevie Wonder ou Amy Winehouse.
Des graphistes, aux noms souvent prestigieux (Laurent Fétis, M/M (Paris), Jean-Paul Goude, Vaughan Oliver, Form Studio, Julian House, Tom Hingston, Martin Andersen, Laurence Stevens, Big Active Agency, The Designers Republic, Zip Design, Matthew Cooper, Stylorouge, StormStudio et Malcom Garrett), seront les autres vedettes de cette exposition à la fois visuelle et musicale. "Les graphistes, les illustrateurs et les photographes ont des inspirations tous azimuts : ils puisent dans l’histoire de l’art, les innovations technologiques, les productions underground ou les autres cultures (Inde, Afrique, Caraïbes…)" commentent Michel Bouvet et Blanche Alméras, les commissaires de l’exposition.
Les visiteurs pourront s’arrêter sur ces pochettes d’album élevées au rang d’authentiques chefs d’œuvres, que ce soit l’album Foreverland de Divine Comedy (2016) par Matthew Cooper à la facture klimtienne, le visage amoureusement déstructuré de Grace Jones par Jean-Paul Goude (Slave To The Rhythm, 1986), le regard bouleversant d’Annie Lennox capté pour l’album d’Eurythmics, Shame (1987), les créations graphiques magnétiques de Big Active Agency pour MonnBoots (First Landing, 2017) ou Bag Raiders (Checkmate, 2016), le design de Laurent Fétis pour Tahiti 80 (Darlin, 2010) ou encore la célèbre et mythique pochette de Pink Floyd, Division Bell (1993) par Storm Studios.
Tout cela est à voir en ce moment à la Cité internationale des arts de Paris. Et à écouter, bien entendu.
Pop Music 1967 – 2017, Graphisme & Musique,
proposé par le Centre du graphisme d’Échirolles
Cité internationale des arts, Paris 4e, 18 rue de l’Hôtel de Ville
Du 14 juin au 13 juillet 2018, entrée gratuite
Catalogue Pop Music 1967 – 2017, Graphisme & Musique,
éd. du Limonaire / Centre du graphisme d’Échirolles, 400 p. 2018
www.citedesartsparis.fr
www.echirolles-centredugraphisme.com
© Laurence Stevens Studio, Eurythmics, Shame, vinyle, 1987