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Deauville est mis à l’honneur en timbres. Ce mois de juillet, La Poste émet en effet un timbre sur les célèbres planches de Deauville à l’occasion de leur centenaire.
Le 6 juillet 1924, les Planches de Deauville et les bains pompéiens furent inaugurés, marquant le début d’une ère d’élégance et de charme balnéaire pour la ville de Deauville. À l’occasion du centenaire de ce lieu emblématique, devenu légendaire, cet évènement historique est commémoré avec fierté. Cet anniversaire, placé sous le signe de l’émotion et du charme intemporel, retrace l’histoire de cette promenade de bord de mer élégante, romantique, populaire et unique au monde.
Depuis leur création, les Planches de Deauville ont attiré des millions de visiteurs, anonymes, personnalités et artistes internationaux, devenant ainsi une promenade mythique. Inspirées par les ponts-promenades des paquebots, elles ont été conçues par l’architecte Charles Adda (1873-1938) et sont inscrites au titre des monuments historiques. Cette réalisation imprégnée d’orientalisme et d’Art déco, est une promenade en bois bordée de 250 cabines, chacune séparée par des lices ajourées portant les noms d’acteurs et de réalisateurs honorés depuis 1987 lors du Festival du Cinéma Américain de Deauville.
Un voyage à travers le temps
Cet anniversaire, riche en événements culturels, sportifs et récréatifs, offre à tous les publics un voyage à travers le temps. De mai à août 2024, la ville de Deauville invite tous les amateurs d’histoire, de culture et d’art à se joindre aux festivités et à découvrir les trésors cachés et les moments marquants qui ont façonné l’identité des Planches. Les visiteurs seront également conviés à explorer ce lieu emblématique à travers une expérience immersive de réalité virtuelle.
Le timbre sera vendu en avant-première les vendredi 19 et samedi 20 juillet à Deauville (14), Place Claude Lelouch, le vendredi 19 juillet de 9H30 à 18H et le samedi 20 juillet de 10H à 17H et à Paris, Le Carré d’Encre, de 10H à 19H, 13bis rue des Mathurins, 75009 Paris (Oblitération jusqu’à 17h), puis dans de nombreux bureaux de poste à partir du 22 juillet.
Timbre "100 ans des planches de Deauville" Photographie : Amélie Lefebvre Impression : offset – Format du timbre : 30 x 40,85 mm Présentation : 15 timbres à la feuille – Tirage : 540 000 exemplaires Valeur faciale : 1,96 € Lettre Internationale Mise en page timbre à date : BDSA L’Agence https://www.laposte.fr/boutique https://www.lecarredencre.fr
C’est un programme ambitieux et passionnant que propose le double album sobrement intitulé Collection Schumann, avec des œuvres pour violon de Robert Schumann et Clara Schumann. L’opus a été enregistrés en public à la salle Elie de Brignac-Arqana de Deauville entre avril et août 2022. La formation de chambre au cœur de cet opus est formée du violoniste Pierre Fouchenneret, du pianiste Théo Fouchenneret et de l’Orchestre Régional de Normandie placé sous la direction de Jean Deroyer pour la dernière œuvre, le Concerto pour violon et orchestre en ré mineur.
Cette Schumann Collection est pour l’essentiel consacrée à de la musique de chambre. Commençons par parler de Robert Schumann et des ses trois Fantaisies pour violon et piano, classiques, élégantes et surtout des parfaits exemples de ce qu’il y a de mieux dans le romantisme. Légèreté n’est pas forcément mièvrerie, aurait-on envie d’écrire à l’écoute du "Lebhaf, leicht". Ces fantaisies ouvrent avec aplomb et enthousiasme le double album.
L’auditeur retrouvera ensuite avec plaisir la Sonate pour violon et piano n°3 en la mineur. Quel tempérament pour cette œuvre aux multiples arabesques sonores (le premier mouvement, "Ziemlich langsam – Lebhaft"), et au romantisme irrésistible ! Pas de doute, nous sommes dans la grande période romantique de ce XIXe siècle (le délicieux "Scherzo""Intermezzo"), avec un compositeur usant de multiples couleurs pour rendre cette sonate d’une richesse et d’une expressivité incroyable.
L’auditeur fondera sans doute sur les délicates et bouleversantes Romances pour violon et piano op. 94, servies par un ensemble au diapason servant à merveille ces pièces finement travaillées. Que l’on pense à la deuxième fantaisie, "Einfach, innig".
La Sonate pour violon et piano n°1 en la mineur op. 105 présente la particularité d’avoir été peu aimée du compositeur allemand qui déclarait en 1853 : "La première sonate ne me plaisait pas, c'est pourquoi j'en ai fait une seconde, dont j'espère qu'elle sera meilleure". Une deuxième sonate qui figure bien entendu dans l’album. Mais revenons à cette première sonate. Sans doute moins lumineuse que ce qu’il aurait souhaité, le compositeur s’inscrit dans un registre très automnal, avec une œuvre moins passionnée que tourmentée (le premier mouvement "Mit leidenschaftlichem ausdruck"). On goûtera avec plus de plaisir le deuxième mouvement allegretto, à la belle légèreté. On trouvera dans cette sonate mal-aimée du compositeur un étonnant et moderne "Lebhaft", singulier mouvement aussi harmonieux que luxuriant, presque festif.
Toujours chez Robert Schumann, saluons la bonne idée d’avoir inclus dans cette collection la Rêverie, Träumerei, tirée des Scènes d’enfants op. 15, par un Robert Schumann proposant une pièce géniale, mettant à l’honneur l’enfance – ce qui est assez nouveau pour l’époque. Simplicité, délicatesse, fragilité : cette Rêverie va à l’essentiel, sans artifice ni sensiblerie. Vous l’avez deviné : cela en fait une œuvre majeure pour cet enregistrement.
L’histoire du Concerto pour violon retiré du catalogue officiel de Schumann mériterait à elle seule une chronique entière
Pour ouvrir la seconde partie de cette Collection Schumann, c’est Clara Schumann qui est mise à l’honneur avec ses Trois Romances pour violon op. 22 dans lequel l’auditeur découvrira ou redécouvrira le génie d’une femme – elle et Robert Schumann étaient amoureux et mariés – s’inscrivant à plein dans le mouvement romantique. La texture de ces Romances – évidemment, le terme n’est pas anodin – laisse deviner, en dépit de leur brièveté, l’univers d’une compositrice subtile, exceptionnelle et capable d’émouvoir, même un siècle plus tard. Que l’on pense au premier mouvement tout en champagne, "Andante molto" mais aussi au formidable "Allegretto".
Nous en parlions : la Sonate pour violon et piano n°2 op. 121, vantée par un Robert Schumann très crique envers la sonate précédente, est incluse dans cette collection schumanienne. On remarquera que le compositeur se déploie avec bonheur, tout en prenant son temps, à l’instar du premier mouvement "Ziemlich langsam Lebhaft" – plus de 14 minutes quand même –, véritable univers dans l’univers. On peut tout aussi bien parler de paysage musical dans le deuxième mouvement, "Sehr lebhaft", enlevé et vivant. L’auditeur sera sans doute surpris par le mouvement suivant, "Leise, einfach", commençant par des pizzicati d’une belle expressivité – modernes, aurions-nous envie d’ajouter – avant de se déployer vers une jolie berceuse. Voilà qui donne une des plus beaux mouvements de ce double album. Le quatrième mouvement, "Bewegt", retrouve une vigueur nouvelle, grâce aux jeux enthousiastes des frères Fouchenneret.
L’opus se termine avec un grand orchestre, celui de Normandie dirigé par Jean Deroyer, pour le Concerto pour violon et orchestre en ré mineur. Après la sobriété et l’intimité des sonates, fantaisies et autres romances, place à une œuvre majestueuse, dense et aux mille teintes, mais que le compositeur n’a jamais vu jouer de son vivant (il est mort en 1856, trois ans après l’écriture du concerto) et qui n’a été redécouverte qu’au milieu des années 30. L’histoire du Concerto pour violon, retiré du catalogue officiel de Schumann pendant des dizaines d'années, mériterait à elle seule une chronique entière, voire un film. L’œuvre se déploie avec majestuosité mais aussi noirceur (le premier mouvement, "In kräftigem, nicht zu schnellem Tempo"), avant un deuxième mouvement, le "Langsam", introspectif, méditatif, voire métaphysique. Le programme se termine avec le troisième mouvement du concerto ("Lebhaft, doch nicht schnell"), brillant et virevoltant.
Les frères Fouchenneret prouvent par cette Collection Schumann leur très grande complicité au service d’œuvres essentielles du répertoire romantique.