En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Artcurial a eu la bonne idée de partager cet événement en plusieurs sections distinctes. La première est dédié à l’Art Moderne. La vente dans la soirée du 5 décembre sera centrée autour de deux peintures majeures de Kees Van Dongen, la magnifique Mlle A.D. la baigneuse, Deauville (1920) et La Tempête de René Magritte (1931). Pour les acquérir, pas question de s’en sortir à moins de 1,4 à 2,4 millions d’euros. Les collectionneurs et collectionneuses pourront tout aussi bien jetés leur dévolu sur des œuvres moins onéreuses : un Claude Monet, Bords de Seine dans la brume de 1894, vendu au profit de Médecins du Monde France, une des emblématiques nanas (très) voluptueuses de Fernando Botero (Eva, réalisée en 2017), un bronze chef modèle d’Edgar Degas, Cheval à l’abreuvoir, ou encore une rare nature morte cubiste de Jean Metzinger de 1913-1914. A cela, s’ajoutent des créations de Salvador Dalí, Joan Miró, Juan Gris, Albert Gleizes, Raoul Dufy ainsi que Max Ernst.
Artcurial a eu la bonne idée de partager cet événement en plusieurs sections distinctes
La vente Post-War & Contemporain proposera des œuvres exceptionnelles d’après 1945. Citons une huile sur toile perforée de Lucio Fontana (Concetto spaziale, Piazza San Marco al sole). Jean-Michel Basquiat sera également mis à l’honneur à travers The Elephant, réalisée deux ans avant son décès en 1988 à l’âge de 27 ans. Il s’agit d’une peinture monumentale de presque 3 mètres de long, sur un fond brun travaillé avec des motifs de crânes, de squelettes mais également africains sont le reflet exact de son style. La vente mettre également en exergue une huile et feuille de métal sur toile d’Anna-Eva Bergmann, peintre franco-norvégienne de la nouvelle École de Paris. Suivront deux œuvres d’Alexander Calder, de Nicolas de Staël (Composition, 1943/1944), d’Antoni Tàpies (Matière Fauteuil, 1966) ou encore, plus récent, une création d’Antony Gormley (Precipitate IX, 2007).
La semaine XXe et XXIe se clôturera le 6 décembre à 20 heures avec la vente Twenty One Contemporary qui proposera une sélection d’œuvres des scènes contemporaines actuelles. Il faut bien sûr citer Claire Tabouret avec un tableau se référant à son enfance. Le public découvrira sans doute DRAN, Amélie Bertrand ou Marcela Barcelo. JR fera également partie des artistes présents. Les célèbres cabanes en bois de Tadashi Kawamata côtoieront les iconiques Relic de l’artiste américain Daniel Arsham. Zanele Muholi, sous les projecteurs de l’actualité cette année à la MEP à Paris, nous offre un des ses autoportraits les plus célèbres de la série Somnyama Ngonyama. Enfin, l’artiste plasticien Xavier Veilhan a réuni le duo le plus célèbre de la scène musicale, les Daft Punk.
Pressons-nous vite à cette exposition et, pour celles et ceux qui en ont les moyens, aux ventes aux enchères.
Artcurial, "Les grandes ventes d’ Art Moderne & Contemporain" 7 Rond-Point des Champs-Elysées Marcel-Dassault, 75008 Paris Expositions publiques du vendredi 1er au 4 décembre de 11 heures à 18 heures Ventes aux enchères : "Art Impressionniste & Moderne" le 5 décembre à 19H et le 6 décembre à 14H "Post-War & Contemporain" le 5 décembre à 20H et le 6 décembre à 16H "Twenty One Contemporary", le 6 décembre à 19H https://www.artcurial.com
L'un des événements phares de Normandie Impressionniste, "Scènes de la vie impressionniste", au Musée des Beaux-Arts de Rouen (16 avril-26 septembre 2016), donne le la d'un festival placé cette année sous le signe du portrait. Cette exposition temporaire propose un parcours passionnant au cœur de la planète impressionniste, découpé en 12 sections thématiques. Il est question tour à tour de la caricature, de la vie quotidienne et familiale, des artistes et de leurs modèles, de l'intérêt pour l'enfance et l'adolescence, des représentations sociales et des portraits de groupes ou d'artistes s'admirant, s'influençant et se rendant hommage mutuellement.
D'emblée, l'impressionnisme est identifié au travail de plein-air et à la peinture de paysages, champs d'expérimentation infinis pour des artistes passionnés par la représentation des jeux d'ombre et de lumière comme par les le travail sur l'eau et le ciel. Mais les impressionnistes vont aussi consacrer une partie de leur énergie à des sujets neufs pour l'époque, des thèmes considérés au XIXe siècle comme triviaux : intérieurs d'appartements modernes, scènes de la vie quotidienne (bains, déjeuners, lectures), types sociaux ignorés par l'académisme pictural (ouvriers, prostituées, comédiens ou saltimbanques), villes et nouveaux lieux de sociabilité (troquets, théâtres, usines). Des individus ou groupes d'individus sont représentés d'une manière inédite : enfants, adolescents ou artistes eux-mêmes. Les portraits étaient jusque-là réservées aux personnalités importantes de la société ou aux représentations mythologiques. Avec le courant impressionniste, les modernes plongent dans la vie quotidienne et s'intéressent à leurs contemporains, souvent avec acuité et sensibilité.
Au cours de son voyage au pays des portraits,le visiteur sera sas doute surpris de découvrir que les premières créations de Claude Monet, immédiatement associé aux paysages, ont été des caricatures (section "Monet et la caricature"). À l'âge de 15 ans, celui-ci suit les traces de brillants prédécesseurs, Nadar ou Honoré Daumier. Le jeune Monet excelle dans le dessin mordant de ses contemporains comme celui du notaire haverais Léon Manchon (Léon Manchon, ca. 1858). Il excelle également dans des caricatures pittoresques de types sociaux (le touriste anglais, la jeune Normande, le marin), qui sont les plus anciennes œuvres de l'auteur des Nymphéas.
La section "Identités artistiques : portraits croisés, autoportraits, cercles" propose des portraits ou des autoportraits d'artistes, se mettant en scène mutuellement. Marcelin Desboutin représente Degas concentré sur une lecture. Pierre-Auguste Renoir immortalise son ami Claude Monet (1872). Gauguin, de son côté, est autoportraitisé en 1885 dans une pose terrible. On sent le peintre déprimé et en plein doute, alors que l'homme s'apprête à abandonner femme et foyer pour se lancer dans son aventure picturale. La pièce maîtresse de cette salle, mais aussi de l'exposition, est le célèbre portrait de Berthe Morisot par Edouard Manet (Berthe Morisot au bouquet de violettes, 1872). Cette "Joconde du XIXe siècle", chef d'œuvre pictural et icône du Musée d'Orsay depuis son acquisition en 1998, immortalise Berthe Morisot, figure majeure de l'impressionnisme dont la rencontre a marqué Édouard Manet (Le Balcon, 1869).
Le musée consacre un espace à un type de personnage à l'importance inédite : celui du modèle (section "Muses et modèles"). Avec la révolution impressionniste, les modèles sont très clairement identifiés, contrairement à des artistes académiques comme Jean-Baptiste Corot. Ces portraits prennent une résonance particulière en raison des liens intimes entre les artistes et leur modèle. Quelques grandes figures se détachent. Outre Berthe Morisot, muse, artiste et amie de Manet, citons Lise Tréhot, la maîtresse de Renoir, sa femme Aline Renoir ou Camille Doncieux la jeune épouse de Monet. Dans une salle qui est à ne surtout pas manquer, le musée de Rouen propose de découvrir ou redécouvrir le magnifique portrait en pied de Prospérie Bartholomé, peint quelques mois avant son décès. Ce tableau d'Albert Bartholomé, Dans la serre (1881), est présenté dans une mise en scène poignante avec le vêtement du modèle. Après la disparition de sa femme et muse, désespéré et déboussolé, Albert Bartholomé troquera ses pinceaux contre des ciseaux, se faisant "le sculpteur de la mort."
En plongeant dans l'intimité des peintres impressionnistes, le spectateur entre au cœur de la vie des artistes : familles, épouses, enfants et amis (section "Portraits de famille"). Les scènes familiales sont bien présentes dans l'exposition du Musée des Beaux-Arts : Le Déjeuner dans la Serre de Louise Abbéma (Musée de Pau, 1877) représentant entre autres l'actrice Sarah Bernhardt ou La Famille Dubourg de Henri Fantin-Latour (1878), un portrait familial à la facture terne et sombre.
Parmi ces portraits, figurent en bonne place ces délicates figures d'adolescentes, ces "jeunes filles en fleur" aux visages retenus (section "Jeunes et Julie"). Les impressionnistes n'en font plus des archétypes peu identifiables – lorsqu'il ne s'agit pas de représentations de déesses mythologiques – mais des personnes proches. Lorsque Renoir peint Julie Manet dans le portrait de 1894 (Mademoiselle Julie Manet), il immortalise la nièce de son amie Édouard Manet, fille de Jules Manet et de Berthe Morisot.
Les enfants ne sont pas oubliés (section "L'enfance : de Renoir à Cassatt, un thème impressionniste"). Qu'ils soient représentés en portraits ou en groupes, ils prennent une place particulière dans le mouvement impressionniste. Au XIXe siècle, l'enfant acquiert un statut nouveau. L'émancipation, l'affection parentale, les premiers droits sociaux qui leur sont accordés (travail, enseignement), en font des personnes à part entière. Les enfants sont largement représentés : dans leur berceau chez Berthe Morisot (Le berceau, 1872), endormis chez Gauguin (La Petite rêve, 1881), à vélo chez Monet (Jean Monet on his Hobby Horse, 1872), en plein travail scolaire chez Renoir (Coco écrivant, 1906) ou posant simplement comme chez Pissarro (La Fille de l'Artiste, 1872). Ces portraits baignent dans une sérénité artificielle. Les enfants ne jouent pas, ne bougent pas et sont mis en scène jusque dans leur apparence : joues rouges, rubans dans les cheveux, pose appuyée (Auguste Renoir, Portrait de Jean, 1899). Jean Monet avait avoué que les longues poses que lui imposaient son père étaient exténuantes.
Où s'arrête la sphère privée ? Où commence la sphère publique ? Lorsqu'il est question de représenter les cafés (que ce soit au Guerbois ou à la Nouvelle Athènes), ce sont autant des espaces intimes qui sont immortalisés que des représentations de lieux de sociabilité (section "En société : extérieurs et émancipation"). Les peintres impressionnistes raffolent de ces lieux de vie : troquets (Gustave Caillebotte, Au Café, 1880), théâtres (Mary Cassatt, Woman in a Peal Neckplace in a Lodge, 1879), parcs ou scènes de lectures publiques (Pierre-Auguste Renoir, La Lecture du Rôle, 1874-1876). Ces scènes permettent aux impressionnistes d'expérimenter de nouvelles techniques, que ce soit le cadrage chez Mary Cassatt ou les effets de miroirs chez Caillebotte.
Le Musée des Beaux-Arts de Rouen permet aussi au spectateur de se plonger dans le quotidien des Impressionnistes à travers la restitution d'un intérieur (section "Intimités"). Il est évoqué, grâce à la reproduction par les Ateliers d'Offard (Tours), d'un papier peint issu du Musée des Arts Décoratifs. Là encore ce sont des scènes quotidiennes qui s'offrent au spectateur : une femme s'éveillant (Federico Zandomeneghi, In Bed, 1878) , un petit déjeuner (Édouard Vuillard, Le déjeuner du Matin, 1903), une scène de thé (Mary Cassatt, The Cup of Tea, 1880-1881), une autre de couture (Édouard Vuillard, Madame Vuillard cousant, vers 1902) et des femmes à la toilette (Edgar Degas, Femme se lavant la jambe gauche ou Femme se coiffant, posth. 1919-1921). Cette salle permet de prolonger l'exposition impressionniste vers le mouvement des Nabis.
Dans la section "Portraits de groupes : portraits et hommages", le spectateur est saisi par l'aménagement symbolique d'une salle. D'une part, est installé un monumental tableau de Jules Alexandre Grün, Un vendredi au Salon des artistes français (1911). Ce tableau conforme à l'académisme, met en scène une pléthore d'artistes et de mondains au milieu de sculptures classiques diaphanes, dont une de Raoul Larche à la gloire de Jean-Baptiste Corot. D'autre part, est accrochée une peinture de Maurice Denis, Hommage à Cézanne (1900), à la facture plus sombre, qui voit se réunir un groupe d'artistes autour d'une nature morte. Le groupe d'artistes immortalise les liens intimes plutôt que l'agitation mondaine présente chez Grün. Et au centre de cet espace, tels des dieux admirés, sont rassemblés des bustes d'Edgar Degas, de Claude Monet, d'Auguste Rodin, de Maurice Denis et de Federico Zandomeneghi.
Les liens solides entre les artistes impressionnistes, où transparaissent les influences mutuelles, l'admiration voire l'affection, sont également présents dans les échanges épistolaires ("Correspondances, lettres et liseuses") et dans les photographies inédites (section "Les photos d'artistes"). Bien plus qu'une exposition picturale (les sculptures sont peu présentes), "Scènes de la vie impressionniste" remplit le contrat auprès du visiteur en lui proposant d'entrer de plain-pied dans l'univers intime des géants de l'Impressionnisme les rendant d'autant plus proches.
La 3e édition de Normandie impressionniste revient à partir de ce week-end, et jusqu’à la fin 2016. Comme en 2011 et 2013, la Normandie rend hommage et célèbre l’impressionnisme à travers 800 manifestations réparties sur autant de sites. Signalons que pour la première fois, l’essaimage territorial de Normandie Impressionniste se calque sur la nouvelle grande région Normandie.
Le thème choisi par le festival est celui du portrait qui est décliné autour d’expositions, de spectacles vivants, de créations contemporaines, de danses, de concerts, de pièces de théâtre, d’opéras, de colloques ou de guinguettes. L’impressionnisme a été un mouvement pictural révolutionnaire, admiré autant que décrié au XIXe siècle, et dont les apports dans le monde de l’art ont été incommensurables. Erick Orsenna, président du Conseil Scientifique du festival Normandie Impressionniste, rappelle que les peintres impressionnistes ont eu à cœur le goût de l’innovation (le travail sur les couleurs, sur lumière, sur le travail en plein-air plutôt qu’en atelier…), au cours d’une période foisonnante et tournée vers les révolutions (politiques, sociales, culturelles, artistiques ou industrielles. "Ils ont révolutionné la peinture et ouvert la voie à toutes les audaces. Quel encouragement pour les artistes d’aujourd’hui, pour tous les artistes !" dit Erik Orsenna.
Le portrait est le thème choisi par Normandie Impressionniste. Jérôme Clément, Commissaire Général du festival, souligne que l'impressionnisme ne se limite pas à la peinture de la nature ou de la flore. Des artistes comme Gustave Caillebotte (avec une rétrospective exceptionnelle, "Caillebotte, peintre et jardinier", au Musée des Impressionnismes de Giverny du 25 mars au 3 juillet 2016), Edgar Degas, Auguste Renoir ou Edouard Manet ont été des portraitistes exceptionnels.
L’impressionnisme est aussi une affaire d’hommes, de rencontres, d’influences, d’admirations et d’émulations. Par ailleurs, ces artistes ont voulu s’intéresser à des sujets neufs, à leur environnement, dans un monde en plein bouleversement. Ce sont leurs contemporains en tant qu’individus, qui les intéressaient. Le Musée des Beaux-arts de Rouen présente dans son exposition "Scènes de la vie impressionniste" (du 16 avril au 26 septembre 2016) cet aspect d’un mouvement pictural profondément humaniste. "Qu’est-ce qu’un portrait ? Une leçon d’attention à une personne, la quête de son secret, le respect et la célébration de sa différence. Un portrait, c’est de l’humain concentré", dit Jérôme Clément.
Le bloggeur reviendra sur plusieurs des événements organisés dans le cadre de Normandie Impressionniste. Outre l’exposition "Scènes de la vie impressionniste" au Musée des Beaux-arts de Rouen, il sera question de deux rétrospectives majeures : celle d’Eugène Boudin au Muma ("Eugène Boudin, L'Atelier de la lumière" Musée d’Art Moderne André Malraux) au Havre du 16 avril au 26 septembre 2016 et celle sur Fritz Thaulow (1847-1906), "Paysagiste par nature". Ce peintre norvégien, peu connu en France mais pourtant fondamental, sera mis à l’honneur au Musée des Beaux-arts de Caen, du 16 avril au 26 septembre 2016. Il sera également question sur ce blog d’art contemporain et de musique.
La cuvée 2013 de Normandie Impressionniste avait attiré 1,8 millions de spectateurs. Pour 2016, les organisateurs parient sur le même succès, "en plaçant l’humain au cœur du festival" grâce au thème du portrait (avec notamment une de ses variantes contemporaines, le selfie).
"Tous Impressionnistes" : tel est le slogan de cette troisième édition de Normandie Impressionniste.