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fantaisie

  • Du côté de chez Mozart

    Allez, un petit crochet du côté de Mozart avec ce cinquième et dernier volume d’une intégrale de ses sonates pour piano par Jean Muller. On retient son souffle et on se laisse porter par les sonates n° 14, 5 et 18 du compositeur autrichien. 

    Le pianiste luxembourgeois a choisi de commencer son enregistrement par la Fantaisie K475 Sonate n°14, assez tardive (elle date de 1785) et fortement influencée par Bach et Haendel. Sans ostentation, Jean Muller déploie les lignes mélodiques de Mozart. Il s’en empare avec douceur et élégance jouant des silences, tant il est vrai, comme le dit une célèbre expression, que "le silence qui succède à Mozart est encore du Mozart". 

    La véritable entrée en matière de l'opus commence avec la Sonate pour piano en ut mineur K. 457. De la même période que la Fantaisie (1784), elle a une facture mozartienne bien reconnaissable. Jean Muller s’empare du Molto allegro avec ce qu’il faut de (fausse) légèreté et d’élégance. On se laissera porter par un Adagio comme suspendu. Ici encore, les silences et les pauses font loi.  

    On parlait de fausse légèreté. Le troisième et dernier mouvement de la Sonate K 457 ne fait pas exception à la règle. Derrière une certaine joie de vivre, pour ne pas dire de l’allégresse, la mélancolie n’est pas absente de l’Allegro assai dont les mouvements virevoltants sont comme laissés en suspens, contrariés.  

    Les silences et les pauses font loi

    La Sonate K283 en sol majeur fait partie des œuvres de jeunesse de Mozart. Il s’agit d’une des six sonates, dites "de Munich", composées lors d’un de ses voyages en Allemagne. Il a à l’époque 18 ans mais déjà une solide expérience et une renommée européenne. Le prodige et prodigieux jeune compositeur étincelle dès les premières mesures d’un Allegro virevoltant. Jean Muller s’en empare avec une gourmandise certaine, y compris dans le charmant mouvement lent Andante, plus subtil que la première écoute ne le laisse a priori penser. La ligne mélodique pure et la simplicité en font un moment intime, au point sans nul doute d'impressionner les contemporains de Mozart dans les salons aristocrates de l’époque. Respectant la forme classique de la sonate, Mozart termine par un mouvement rapide, Presto. Il faut de la technique et de la virtuosité pour mener à bien cette partie à la fois compliquée et passionnante.  

    Ce dernier volume de l’intégrale des sonates de Mozart par Jean Muller se termine par la La Sonate pour piano n° 18 en ré majeur K. 576. Composée en 1789 Il s’agit de la dernière sonate de Mozart. Il s’agissait à l’origine d’une commande de six sonates pour la princesse Frédérique-Charlotte de Prusse. C’est la seule qui ait été écrite par le compositeur autrichien. Cette sonate dite "de la chasse" apparaissait à un Mozart, sans doute un peu blasé, comme une œuvre "facile". En réalité, dès la première écoute elle apparaît comme d’une complexité redoutable et demandant une grande virtuosité. Jean Muller cavalcade dans le mouvement Allegro, tendu, rapide et semblant nous entraîner dans une partie de chasse endiablée. Pour l’Adagio, Mozart fait le choix de l’émotion - avec un grand "é". De la retenue, de longues respirations mais aussi une profonde mélancolie dans ce mouvement, à une époque où la situation de Mozart s’aggrave. Il est endetté, produit moins et doit déménager pour raisons financières. Le compositeur n’a plus que trois ans à vivre. Dans cet Adagio, Mozart noie sa profonde mélancolie dans une écriture harmonique toujours étincelante. L’enregistrement se termine par un Allegretto d’une belle densité, menée par un Jean Muller impérial. 

    Mozart, Piano Sonatas vol. 5, Jean Muller (piano), Hänssler Classic, 2025
    https://www.facebook.com/pianistjm
    https://www.pianistjm.com
    https://haensslerprofil.de

    Voir aussi : "Haydnissimo !"
    "Franck par Lazar"

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  • Butineuse !

    On goûtera avec un plaisir certain le deuxième volume des aventures de la fée Ailina dans Le Peuple des Brumes de Katia Even (éd. Tabou). Une fée plus mutine que jamais que l’on surprend dès l’entrée en matière à butiner avec son amant, le lutin Amandil. Le repos de la guerrière en quelque sorte, dans cette histoire de fantasy mâtinée d'érotisme.

    Il est question ici de destins, de mission périlleuse mais aussi d’un environnement devenu fou et qui menace de conduire tout le monde à sa perte. Une thématique hélas très d’actualité, mais que les auteures revisitent sous forme d’un récit emprunté à la littérature de l’imaginaire.

    La fée Ailina – que l’on retrouve dans ce tome plus humaine que jamais – voit ses ailes pousser : de simples armatures en réalité, puisqu’il manque la membrane translucide, donnée par la pierre de vie en coraline qu’elle doit chercher.

    Une nature qui se détraque

    Face à une nature qui se détraque, voilà dont Ailina contrainte à assumer son rôle de fée et à rejoindre la montagne des Brumes : "Une fée qui refuse de faire partie des pollinisatrices des cimes, c’est la porte ouverte qu’attend le Père Nature pour imposer sa loi", gronde ainsi le dragon, gardien des lieux.

    Peut-on échapper à son destin ? L’amour doit-il être laissé au profit pour d’autres causes ? Il est question de sacrifice, de dérèglement climatique mais aussi de la fin de mondes. Mais ce nouveau volume du Peuple des Brumes est aussi une BD créée avec un plaisir évident et une bonne dose de fantaisie et de sensualité. Le tout dans une mise en page chatoyante et délicate, au service d’un cycle débordant de tendresse, d'amour, d’humanité et de générosité.

    Katia Even, Styloïde et Marina Duclos, Le Peuple des Brumes, tome 2, À Tire-d’aile,
    éd. Tabou, 2020, 46 p.

    http://www.tabou-editions.com
    https://katiaeven.net

    Voir aussi : "L’art de la débauche"

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