Musique ••• Chanson ••• Eva Marchal, 88
Rendez-vous jeudi prochain, même lieu, même heure
Jim a touché en plein cœur. Une fois de plus, lui et Louis Chabane au dessin, ont réalisé avec Héléna (éd. Grand Angle) une bande dessinée exceptionnelle, se rangeant dans la catégorie des œuvres bouleversantes, et bien différente de leur vaudeville de mœurs, L’Érection.
Héléna c’est bien entendu le personnage féminin autour duquel tourne l’album au romanesque fou. Pour autant, le héros ce n’est pas elle mais le narrateur Simon, qui a toujours été amoureux de cette blonde incendiaire et irrésistible. Or, le jour de son mariage, Simon la croise par hasard, à Nice, face à l’église où il va dire oui à sa future épouse. Héléna promène un enfant et vit une période que l’on dirait "compliquée." Cette rencontre inopinée est une révélation pour Simon qui décide le jour de ses noces de ne plus se marier : Héléna sera la femme de sa vie.
Héléna c’est l’histoire d’un amour. Mais pas que.
Non sans opportunisme, et grâce à un héritage généreux, il approche la jeune femme quelques temps plus tard, il lui propose alors un drôle de marché : contre une rémunération de 1000 euros mensuel, il lui propose trois heures de son temps chaque jeudi après-midi, pour passer un peu de temps avec elle, mais sans faire l’amour. Son but est de renouer avec elle et la convaincre qu’il est l’homme de sa vie. Réticente et méfiante, Héléna finit par accepter.
Héléna c’est l’histoire d’un amour. Mais pas que. C’est aussi une BD d’une sensualité folle. Mais pas que. C’est également le récit d’une rencontre entre deux êtres qui se cherchent. Mais pas que. Cela pourrait être aussi le récit d’une audace incroyable qui se transforme en une relation dont il est impossible de raconter les dernières pages. Car il faut absolument aller jusqu’au bout de cette histoire bouleversante de rendez-vous, dont le souffle tragique cloue sur place.
Graphiquement magnifique, intense et indispensable.
Jim et Louis Chabane, Héléna, 2 volumes, éd. Grand Angle, 2014 et 2015,
78 p. chacun
"La débandade"