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homme invisible

  • Invisibilisés

    On est bien d’accord : Milo Manara ne fera jamais des têtes de gondole des rayons BD. Disons aussi que cette histoire sulfureuse mettant en scène une jeune femme aux mœurs légère, surprise par un homme invisible aussi timide que complexé, peut être considérée comme très datée. Il faut dire que MeeToo est passé par là.

    On s’est penchés avec curiosité sur Le Parfum de l'invisible, une œuvre publiée pour la première fois en 1986, il y a presque 40 ans, par un des maîtres de la bande dessinée érotique. Les éditions Glénat publiaient en 2010 l’intégrale de cette histoire mêlant SF, thriller (pour la 2e partie) et aventure érotique.

    Miel, sémillante jeune femme aux longs cheveux clairs bouclés, tombe nez à nez, dans une chambre d’hôtel d’une belle cité balnéaire, avec un homme. Ou plutôt un "demi-homme". Scientifique de son état, inventeur d’une technologie d’invisibilité (il a testé sa création et est invisible à partir de la taille). L’intrus s’est immiscé dans la chambre de Miel pour s’approcher de l’amie de cette dernière, Béatrice, dont il est secrètement amoureux. Il lui fait promettre de garder le secret. Miel accepte. La voilà bientôt suivie partout par cet amoureux transi, sinon désespéré. 

    Scènes gênantes

    Cette histoire improbable d’invisibilité est bien entendu un prétexte pour Milo Manara de déshabiller ses héroïnes, à savoir la blonde Miel pour la première partie et la brune anonyme pour la seconde partie. Anonyme car, finalement, le dessinateur italien fait de ses personnages féminins des archétypes fantasmés. En cela, Le Parfum de l’invisible ne pourrait sans doute pas être réécrit et encore moins dessiné de nos jours. Mais le principal reproche que l’on fera à cette bande dessinée est de proposer des scènes gênantes où l’agression sexuelle et le viol sont traités avec légèreté, sinon désinvolture.

    Parlons des hommes. Falots, idiots ou, pire, violents ils sont ridiculisés. Le Professeur fait figure de pauvre type, aveuglé et au romantisme piétiné du pied. Disons aussi que les héroïnes de Milo Manara font figure de femmes fortes, menant les hommes à la baguette...

    Reste le dessin de Milo Manara qui a fait la célébrité de l’artiste. "Ses" femmes sont représentés avec amour. Les traits sont fin et l’influence de la ligne claire est évidente. Cela donne une étrange BD, à la fois datée, charmante, bourrée d’humour et dont on pardonnera – car l’époque était différente ! – l’audace, choquante pour beaucoup. Une histoire où le sexe a le beau rôle. 

    Milo Manara, Le Parfum de l'invisible, Intégrale, éd. Glénat, coll. Drugstore, 2010, 112 p. 
    https://www.glenat.com/bd/series/le-parfum-de-linvisible
    https://www.milomanara.it

    Voir aussi : "Le Caravage ressuscité en BD"
    "”Tu dessines vachement bien les femmes”"

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  • La menace fantôme

    L’homme invisible, imaginé par HG Wells à la fin du XIXe siècle, vient d’avoir un nouvel avatar grâce au film de Leigh Whannell, sobrement intitulé : Invisible Man. L’excellente Elisabeth Moss (La Servante écarlate) est au cœur de cette aventure mêlant sciences et fantastique, dans lequel ce fameux homme invisible s’avère moins important que le parcours de sa compagne.

    Compagne ou plutôt ex compagne, car lorsque le film démarre, Cecilia Kass fuit le domicile conjugal et son mari Adrien Griffin. Grâce à la complicité de sa sœur Emily, elle se met à l’abri, chez un ami commun, James Lanier, où elle loge. L’avenir s’éclaircit pour cette femme harcelée par son mari lorsqu’elle apprend qu’Adrien s’est suicidé. Mieux, son testament l’informe que le mari violent, mais aussi scientifique renommé en optique, lui a laissé plusieurs millions de dollars.

    Or, quelques jours plus tard, elle se dit victime d’actes malveillants dont le coupable ne serait qu’Adrien, non seulement bien vivant, mais aussi invisible.

    Le film s’aventure moins vers l’horreur que vers le film de SF, voire vers le film de super-héros

    Leigh Whannell a choisi pour cette histoire d’invisibilité de s’intéresser à une victime, car ce scientifique apprenti-sorcier s’avère d’une perversité et d’une violence bien peu recommandables. Le film commence comme un thriller psychologique, distillant les effets grâce à des jeux de cadrages et de regards – ceux précisément d’Elisabeth Moss. Peu à peu, le film s’aventure moins vers l’horreur que vers le film de SF, voire vers le film de super-héros (ou plutôt anti-super-héros).

    À cet égard, Invisible Man est une rencontre inattendue entre le film hitchcockien, La Mouche ou Venom. En outre, dans cette période post-#Meetoo, le message adressé aux femmes battues et harcelées est évident. Cependant, les créateurs ont refusé le manichéisme en proposant une fin déstabilisante.  

    Les effets spéciaux se font discrets, ce qui les rend d’autant plus efficaces. On retiendra surtout le visage d’effroi de Cecilia Kass/Elisabeth Moss lorsqu’elle piège l’agresseur invisible grâce à un seau de peinture blanche.

    Une revisite inattendue du chef d’œuvre de H.G. Wells.

    Invisible Man, film fantastique américain de Leigh Whannell, avec Elisabeth Moss, Oliver Jackson-Cohen et Harriet Dyer, 2020, 125 mn, Canal+
    https://www.canalplus.com/sport/invisible/h/10309375_50001
    https://www.universalpictures.fr/micro/invisible-man

    Voir aussi : "Abominables additions"
    "Maîtres et servantes"

     

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