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Ce sera l'un des grands événements artistiques de ce Grand Confinement : un concert caritatif d'envergure - mais à la maison. Le show "One World: Together at Home" sera diffusé partout dans le monde cette nuit à partir de 2 heures du matin. Lady Gaga a levé 35 millions de dollars avec le mouvement Global Citizen grâce à des mécènes.
En un temps record, la star américaine a réussi à fédérer sponsors, spécialistes et surtout une centaine d'artistes prestigieux : outre Lady Gaga, il y aura Taylor Swift, Stevie Wonder, Jennifer Lopez, Paul McCartney, Elton John, Lizzo, Andreo Bocelli, Billie Eilish, Les Rolling Stones, Alicia Keys,Céline Dion, Elton John, Pharrell Williams, Angèle ou Christine and the Queens.
Les personnels de santé de tout pays seront à l'honneur à l'occasion de cet événement exceptionnel unique visible gratuitement sur les chaînes de télé et sur les sur les pages Facebook, Instagram, Twitter et Youtube de Global Citizen.
C’est un très bon livre, je dirais même plus très bel objet qui m’est tombé entre les mains cet hiver : la magnifique anthologie consacrée à David Lachapelle (Lachapelle Lost+Found, éd. Taschen).
Dans un coffret luxueux, le photographe américain, l’une des idoles de la pop culture, propose quelques-uns de ses meilleurs clichés, dans un format de livre finalement peu adapté à une bibliothèque lambda.
C’est bien là le seul point faible de cet ouvrage impressionnant d’un artiste qui continue de portraitiser notre époque, de la sublimer dans ses mises en scènes travaillées mais aussi d’habiller et de déshabiller quelques-unes des personnalités les plus emblématiques de la culture pop : Miley Cyrus, Nicki Minaj, Pharell Williams, Katy Perry ou Kanye West.
La patte de David Lachapelle est aisément identifiable : décors luxuriants, couleurs acidulées, poses surjouées et un sens de l’humour second degré mâtiné d’une bonne dose d’érotisme. La vie, la mort, le sacré, le profane, le sexe, le moderne, la Renaissance, les expressions de pâmoison et de douleur, le surréalisme ou l’exhibition se télescopent dans une anthologie luxueuse, provocatrice et joyeuse.
Doit-on cependant étiqueter David Lachapelle comme un photographe simplement hype, cool et pop ? Le catalogue Lost+Found promet que non.
Les personnages sexy, nus, huilés, maquillés à outrance et aux poses aussi improbables que celles des statues grecques maniéristes sont transportés dans des décors et des situations baroques.
Une anthologie luxueuse, provocatrice et joyeuse
Baroque : le mot est lâché. Car Lachapelle ne craint ni la démesure, ni le clinquant, ni le sens du symbolisme pour parachuter ses modèles, connus ou moins connus, dans des scènes volontairement surchargées : Pamela Anderson alanguie dans une chambre d’adolescente miteuse (21 Forever, 2000), Lady Gaga dans une position inconfortable entre mer et ciel, à la fois allongée et debout, entourée de bouquets de magnolias et d’un fauteuil roulant (Life Alert, 2009), Lana del Rey en mariée déversant du vin rouge derrière un invité christique, sale et ivre (Newlyweeds, 2017), Chris Rock posant tout sourire avec une une kalachnikov dans une photo de famille irréelle (Gun Control And Casserole, 2008), Britney Spears inconsciente dans une baignoire (A Wirld-Famous Singer Drowns In Hotel Bath. Party Goes On As Planned For Floors Below, 2003) ou Julian Assange en gourou (Wikileaks, 2017).
David Lachapelle est aussi connu pour ses compositions géantes et largement influencées par l’iconographie religieuse : une Pietà (1986), des représentations de Vierges enfermées dans des boules de verre (Mother Mary Comes To Me, 2016), Carmen Carrera en Eve dans le paradis de la Genèse (There Once Was A Garden, 2014), une chapelle (sic) rococo (A Prayer For My Friends, 2016), une représentation du déluge (Deluge, 2006) ou l’apocalypse revisité (Decadence, 2007).
Photographe ami des stars et à l’esthétique exubérante, David Lachapelle s’avère singulièrement tout autant un témoin ironique de notre époque qu'un artiste engagé. Plusieurs œuvres s’attaquent ainsi à notre société de consommation (Boulevard Of Broken Dreams, 2015), à la folie du star-system (Britney Spears posant pour Toxic Fame en 2003), la politique (le saisissant portrait d’Hillary Clinton en 2010), l’environnement avec ces paysages d’usines (la série des Lanscapes en 2013) ou, plus étonnant chez lui, l’exploitation de l’Afrique (The Rape Of Africa, 2009).
Photographe exaltant, surdoué et attachant, David Lachapelle a fait du détournement d’iconographies classiques et de son irrévérence vis-à-vis du sacré une œuvre inestimable et unique. Rien, que pour cela, il lui sera beaucoup pardonné.
Je parlais il y a un an de l'album Cheek to Cheek réunissant deux stars que tout séparait a priori : la popstar internationale Lady Gaga et le crooner légendaire Tony Bennett. Sorti en 2014, ce disque de reprises de standards de jazz a connu un succès retentissant. Il a en plus su montrer que Lady Gaga était capable de se montrer sous un visage glamour et romantique.
Arte diffusait ce samedi, en VOD pour une semaine encore, un concert que les deux artistes ont produit ensemble au Jazz Lincoln Center’s P. Rose Hall de New York en juillet 2014. Les spectateurs reconnaîtront de grands classiques du jazz : "It Don' Mean A Thing (If It Ain't Got That Swing)", "Sophisticated Lady", "Cheek to Cheek", qui donne le nom à ce disque et à ce concert, "Lush Life", "Bang Bang" ou "Anything Goes".
Pour ce spectacle, Lady Gaga et Tony Bennett ont mis les petits plats dans les grands : grand orchestre de 39 musiciens avec des solistes renommés (Chris Botti et David Mann, respectivement à la trompette et au saxophone), décor grandiose, danseurs, tournage avec treize caméras HD, sans oublier les costumes chics et l'extravagance glamour de Lady Gaga. Les Français, eux, découvriront certainement Tony Bennett, une des plus grandes voix américaine. C'est tout à son honneur que de s'être lancé dans l'aventure de ce duo avec une star souvent controversée, et de chanter avec elle, joue contre joue.
Au final, le pari de Cheek to Cheek est d'ores et déjà gagné.
Un pur régal ! A voir et revoir, écouter et réécouter.
Son précédent album, Glad Rag Doll, piochait du côté du blues et de la comédie musicale. Cette fois, dans Wallflower, Diana Krall s'attaque au répertoire pop, rock et folk des années 60 et 70, avec deux exceptions cependant : "Don’t Dream It’s Over", une reprise des Crowded House (datant de 1986), "Feels Like Home", en duo avec Bryan Adams (de Chantal Kreviazuk, 1999) et le titre "If I take you home tonight", une nouveauté écrite par Paul Mc Cartney, dont il sera question un peu plus loin.
Dans Wallflower, la jazzwoman se fait crooneuse. Sa voix caresse chaque mot et chaque note, avec tact, élégance et sensualité. La chanteuse est accompagnée par une orchestration très classique : piano, cordes et quelques guitares et nous offre des versions soyeuses de "Desperado" (Eagles, 1973), "Sorry Seems To Be The Hardest Word" (Elton John, 1976) ou "I'm Not In Love" (10CC, 1975). Trois titres qui restent relativement fidèles aux originaux.
Reprise sans surprise ? Voire. Car l'auditeur est d'emblée cueilli à froid avec une interprétation langoureuse de "California Dreamin'" (1965). Mais là où les The Mammas & Papas se faisaient virevoltants, Diana Krall choisit la mélancolie. Mélancolie qui est le dénominateur commun de l'ensemble de l'album. Un album sans grande surprise diront les médisants, mais diablement efficace !
Hormis "Desperado", Diana Krall reprend un autre titre des Eagles, "I Can’t Tell You Why" (1980). Les fans du groupe californien auront sans doute un peu de mal à retrouver le titre pop psychédélique original. La chanteuse en fait une relecture latinos et plus légère.
L'artiste nous propose des relectures, et parfois des découvertes aussi voire plus convaincantes que les versions originales : "Alone Again (Naturally)", en duo avec Michael Bublé (Gilbert O'Sullivan, 1972), "Superstar" (avec la version des Carpenters, 1971), "Operator (That's Not the Way It Feels)" (Jim Croce, 1972) ou "Wallflower" (Bob Dylan, 1971), qui donne le titre à l'album.
Au milieu de ces titres, qui fleurent bon la nostalgie, figure un titre original, "If I take you home tonight" de Paul Mc Cartney. Mélodie imparable, orchestration soignée et interprétation inspirée : tout concours à faire de ce titre un futur standard de la pop. Il confirme également que Paul Mc Cartney est sans doute le meilleur compositeur vivant et Diana Krall une superstar et l'une des plus belles voix actuelles.
On connaissait la Lady Gaga de Bad Romance, Poker Face ou de Telephone. Elle a pris tout le monde à contre-pied avec son l'album Cheek to Cheek, sorti il y a quelques mois et enregistré parallèlement à Artpop.
C'est accompagné du crooner américain Tony Bennett, une légende de l'autre côté de l'Atlantique, que la star "sexcentrique" (la "Picasso de la Musique" selon son acolyte) revisiste quelques unes des plus grands standards de jazz et de comédies musicales.
Cette parenthèse est le fruit d'une rencontre a priori improbable entre deux artistes que tout éloigne. C'est cependant vite oublier que Stefani Germanotta – de son vrai nom – est une new-yorkaise pur jus, comme Tony Bennett, en plus d'avoir une culture musicale solide.
L'auditeur se pincera à l'écoute de cet album soigné, romantique à souhait et mettant en valeur la voix toujours assurée du crooner et la sensibilité d'une Lady Gaga que l'on ne connaissait pas. Et force est de constater que les deux stars, certes d'une génération différente (Tony Bennett en est à son 57e album!), sont en parfaite osmose. Le plaisir de chanter de ces deux-là est bien visible.
C'est à un retour musical dans le Broadway de Tony Bennett que nous invite le dernier disque de Lady Gaga : "It Don' Mean A Thing (If It Ain't Got That Swing)", reprise d'un titre de Duke Ellington des années 30, "Sophisticated Lady", le grand classique de Billie Holiday interprété par Tony Bennett en solo, ou encore le standard "Cheek to Cheek", au swing irrésistible.
Cette création brillante à deux voix a été présentée comme une parenthèse dans la carrière de la popstar (si l'on excepte une tournée probable en Europe avec Tony Bennett en 2015) et comme une réussite artistique incontestable.
On aurait tort de faire la fine bouche à l'écoute de Cheek to Cheek, un album sensuel qui invite à danser, joue contre joue.
Lady Gaga et Tony Bennett, Cheek to Cheek, Polydor, 2014