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lena gora

  • Ewa, lève-toi

    La série The Eastern Gate sonne bizarrement et froidement en cette période marquée par les tensions entre Russie, Europe, OTAN et États-Unis.

    C’est de Pologne que nous vient cette création proposée par la plateforme Max. Nous sommes dans les six premiers mois de l’année 2021. La Russie n’a pas encore envahi l’Ukraine. Une équipe d’espions polonais est envoyée en Biélorussie suite au suicide d’une consule. On soupçonne une taupe d’y sévir à l’ambassade polonaise.

    Ewa Oginiec et son compagnon Skiner y sont dépêchés, en dépit d’une précédente mission qui a laissé l’agente blessée et traumatisée. Or, Skinner qui l'a précédée est enlevé par les services secrets biélorusses.

    La main de la Russie est derrière cette opération. Ewa rejoint la Biélorussie sous couverture officielle. La fausse consule enquête pour découvrir la taupe alors que les menaces grondent en Europe : tensions autour de Kaliningrad, menaces de déstabilisation sur la Pologne sous prétexte d’attentats et OTAN sur les dents. 

    Les menaces grondent en Europe

    La mini-série polonaise d’espionnage fait la part belle aux dissimulations, fausses identités et autres coups tordus. On sera agréablement dépaysé et surpris par le parti-pris de faire descendre ces agents de l’ombre de leur piédestal. Ewa est une femme meurtrie par les conséquences d’une mission ayant mal tourné  – ou plutôt ayant à moitié réussi. Impénétrable, froide et déterminée, elle embrasse ses couvertures avec talent – jeune étudiante transie d’amour, diplomate hautaine, fille de bar – mais non sans se mettre en danger.

    Derrière ces opérations à haut risques, ces "légendes" ou ces manipulations – et il y en a jusqu’au tout dernier épisode – se profilent des tensions politiques, bien réelles celles-là. Une Biélorussie en État sous-fifre de Moscou, une Russie inquiétante et menaçante et une Pologne se voyant en cible potentielle d’un pays dominé par un dictateur que personne ne nomme mais que tout le monde connaît...

    La fameuse "Porte de l’Est", illustrée par le titre éloquent du générique, fait référence au Couloir de Suwałki, une bande frontalière hautement stratégique et dangereuse. Elle sépare la Pologne et la Lituanie mais, surtout, elle est bordée par la Biélorussie, d’une part, et l'enclave russe de Kaliningrad. Autant dire qu'il s'agit d'un territoire de 85 kilomètres de long absolument explosif.   

    Voilà donc une série fictive passionnante, avec une actrice formidable (Lena Góra, déjà vue en France dans la série polonaise The King), sur fond de géopolitique, hélas d'actualité. Frissons garantis. 

    The Eastern Gate, série d’espionnage polonaise de Jan P. Matuszyński,
    avec Lena Góra, Karol Pochec, Bartlomiej Topa, 2025, saison 1, 6 épisodes, Max

    https://play.max.com/show/b307efb7-32fc-40be-97d7-da7f32e70e69

    Voir aussi : "Les maîtres du ghetto"
    "Mes parents étaient des espions communistes"

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  • Les maîtres du ghetto

    Émotions fortes pour The King, cette série polonaise mêlant allègrement histoire de mafia, tableaux de la Pologne d’avant-guerre et immersion dans la société juive de l’époque, quelques années avant qu’elle ne soit annihilée par la barbarie nazie. 

    Le "roi" de cette série est Kaplica, un militant communiste à la tête d’une pègre prospérant à Varsovie. Nous sommes en 1937. La Pologne est en effervescence et en crise. Les mouvements d’extrême-droite sont de plus en plus remuants et n’hésitent pas à troubler l’ordre public. Communistes et fascistes s’affrontent au cours de batailles de rue, et la mafia tenue par Kaplica n’est pas en reste.

    Mais ce fameux Kaplica pense aussi à sa succession, à qui sera roi à la place du roi. Jakub Szapiro, boxeur juif, marié et père de deux enfants, fait figure d’héritier naturel, lui qui a été pour ainsi dire adopté par le chef de la pègre. Mais un autre homme est bien décidé à succéder à Kaplica : Janusz Radziwilek, homme de main sans foi ni loi et trafiquant notoire. Une lutte de pouvoir commence, troublée par la pression de groupuscules fascistes comme par les remords de Jakub suite à l’assassinat d’un débiteur juif ruiné. 

    Lutte de pouvoir

    Le spectateur de The King est invité à bien s’accrocher dans cette plongée infernale. Crimes, tortures et exécutions sauvages côtoient trafics en tout genre, prostitution et règlements de comptes. Ce récit en huit épisodes réserve son lot de surprises, de tensions et de renversements de point de vue. Dès l’épisode 2, la série dessine une autre manière de comprendre l’histoire, car s’il est bien question de mafia, l’enjeu principal est le destin de ces hommes et de ces femmes, à l’aube de la tragédie qui s’apprête à fondre sur la Pologne et en particulier sur les Juifs.

    Michal Zurawski, dans le rôle de Jakub Szapiro, tient la série à bout de bras, à telle enseigne qu’il apparaît comme le vrai souverain. Tour à tour impitoyable, généreux, capable d’humanité mais aussi de traîtrise, il évolue tout au long de l’histoire jusqu’à une fin elliptique. Soulignons aussi le soin donné aux reconstitutions historiques.

    The King prouve aussi que la télé européenne cache de bonnes pépites, puisant largement leur inspiration dans l’histoire tourmentée du XXe siècle, comme l’a prouvé la grande série Babylon Berlin.  

    The King, série polonaise de Lukasz M. Maciejewski,
    avec Michal Zurawski, Arkadiusz Jakubik, Aleksandra Pisula,
    Lena Gora, Mikolaj Kubacki, Piotr Pacek, Borys Szyc et Pawel Wolak,
    saison 1, 2020, Canal+

    https://www.canalplus.com/series/the-king/h/16671751_50001

    Voir aussi : "Crimes et chaos à Berlin"

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