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live

  • Magic Jazz

    Des reprises de jazz par Magic Malik à la flûte dans un album public passionnant enregistré au Baiser Salé parisien fin janvier 2024.

    C’est d’abord l’"Oriental Song" de Wayne Shorter dans une lecture bien entendu orientale, avec, soulignons-le, un Maxime Sanchez impérial au piano et la trompette éclatante d’Olivier Lasney. Damien Varaillon à la basse et Stefano Lucchini aux percussions viennent compléter le quintette de Magic Malik.

    Après cette entrée en matière planante et dépaysante, place à un jazz plus classique, toujours de Wayne Shorter. Cette fois, il s’agit du luxuriant "The Big Push". La recherche rythmique est au cœur de cette nouvelle version de Magic Malik. On sent la joie dans cette manière de se réapproprier ces standards du jazz. Parlons de l’osmose de ce quintette comme venu de nulle part.

    Ajoutons que Magic Malik signe "Joyeux printemps", une de ses créations en forme d’hommage et de preuve que le jazz est décidément vivante et bien vivant.

    Il y a du plaisir dans cet autre morceau, "Bu Delight" de Curtis Fuller. La virtuosité, le rythme endiablé et la densité sonore caractérisent un morceau que la flûte de Magic Malik vient transfigurer, comme si nous ne parlions pas de jazz, pas même de sons traditionnels mais de musique universelle, tout simplement. 

    Jazz transfiguré et dépaysant

    "Goodbye" de Gordon Jenkins entraîne l’auditeur vers un le plus beau des ailleurs, entre Occident et Orient, avec le jazz en compagnon de voyage. Mais c’est un jazz transfiguré et dépaysant grâce à Magic Malik et ses amis dont les recherches sonores font merveille.  

    Place ensuite à John Coltrane et à deux de ses standards, avec pour commencer un "Moment’s Notice" culotté et franchement ébouriffant. On reconnaîtra au bout d’une demie trente la trame mélodique de Coltrane. C’est également l’autre classique "Giant Steps" dans une version moins surprenante mais tout aussi magnétique.  

    Pour conclure cette programmation, le quintette de Magic Malik a inclus une reprise de "Gazzeloni" du jazzman Eric Dolphy. Voilà un jazz dont la modernité frappe aux oreilles, tout comme les sensations que proposent les cinq musiciens, partis ce soir de janvier 2024 au Baiser Salé dans un concert mémorable.

    Magic Malik, Jazz Association, b•records, 2024
    https://magicmalik.fr
    https://www.facebook.com/magicmalikmagic

    Voir aussi : "Marie Ythier, sans l’ombre d’un doute"

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  • Étrange piano

    Attention, choc sonore pour ce Live in Lecce joué (on a même envie d’écrire "performé") par l’Iranien Peyman Yazdanian. Auditeur qui entre dans cet univers musical, apprête-toi à te laisser surprendre par ces improvisations – ou plutôt cette improvisation en cinq parties – par un compositeur qui a notamment œuvré pour les bandes originales de films d’Abbas Kiarostami, Asghar Farhadi ou Mohammad Rasoulof !

    Ce Live in Lecce a été enregistré en 2021 dans les Pouilles en Italie, dans le cadre du Festival Conversazione. Cet événement se tient depuis 2013. Les rencontres s’y déroulent en plein air dans les espaces du Convitto Palmieri, anciens couvents des Augustins et des Théatins, de la librairie Liberrima et du parc archéologique des Rudiae. Il a pour but de sensibiliser son public à des sujets de société actuels importants tels que l’éducation, la science, les droits de l’Homme, l’environnement, l’économie, etc. Un événement humaniste et universel, ce qui fait du bien en cette période troublée. 

    Le concert de Peyman a été réalisé en hommage à Patrick Zaki, un chercheur égyptien arrêté puis condamné à trois ans de prison pour avoir dénoncé les violations de droits des Coptes, des habitants chrétiens d’Égypte. Voilà pour le contexte de cet album passionnant.

    Du jamais vu ou, du moins, du jamais entendu

    Peyman Yazdanian laisse courir ses doigts pour proposer un projet musical à mi-chemin entre musique contemporaine, jazz, pop mais aussi folklore iranien dans certains passages ("Part 1"). Véritable orfèvre du piano, l’artiste invente des sonorités, au point que le clavier devient par moment un véritable instrument à percussion. Peymlan Yazdanian parle à ce sujet de "piano manipulé". Du jamais vu ou, du moins, du jamais entendu.

    La deuxième partie de ces improvisations nous entraîne dans des paysages lumineux, colorés et sensuels. Les mélodies ne sont pas absentes non plus, ce qui donne à ce passage une formidable densité et texture sonore.

    La troisième partie se singularise par le travail sur le rythme et les sonorités. Autant le mouvement précédent renvoie à des influences occidentales, autant celui-ci nous plonge dans des régions plus lointaines, orientales, voire extrême-orientales. Le piano se fait, plus que jamais, instrument à percussions. Par moment, il semble que l’on se trouve en présence du gamelan indonésien.

    Nous parlions plus haut de musique contemporaine. Peyman Yazdanian semble s’être frotté au minimalisme et au courant répétitif américain pour improviser cette fascinante et mélancolique déambulation.  

    La cinquième partie suit s’enchaîne directement et vient conclure avec une belle audace cet opus où l’improvisation est reine et surtout inspirée. Voilà qui fait de ce Live in Peece un modèle de musique sans frontières, un message d’universalité, grâce à une impressionnante technique. Du grand art pour ce live italien et iranien.

    Peyman Yazdanian, Live In Lecce, Melmax Music, 2024
    https://www.facebook.com/peymanyazdanian/?locale=fr_FR
    https://pyazdanian.bandcamp.com/album/live-in-lecce-2
    https://ffm.to/lecce

    Voir aussi : "Et si par hasard Jehan"

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  • Le rock dans tous ses états

    Salah Khaïli est de retour dans une nouvelle aventure, avec cette fois Christophe "Tito" Taddei à la guitare. Le nom de leur projet ? Electric Blue Cats : un live placé sous les auspices du rock, de la rythmique et de la guitare – électrique, bien sûr.

    "High Fly" en est un avant-goût, avec ce smooth et ces couleurs chaudes qui invite à planer. Créé en 2020, le duo composé de Salah Khaïli et Christophe "Tito" Taddei a été vite rejoint par un bassiste, Emmanuel. La formule trio est la bonne pour multiplier les interactions musicales.

    La joie de vivre est au rendez-vous dans cet opus plein d’enthousiasme, et de groove, comme l’annonce le bien nommé "Groov’on The Eggs" qui entend bien marcher sur des œufs, avec gourmandise et pour le bonheur de tous. La guitare de Christophe Taddei y fait carrément merveille pour sa virtuosité, avant de proposer dans "Coconut Desert" un périple pop tout en luxuriance, sur des rythmes et des accents antillais.

    "Fresh Spring", avec cette facture groove que les Kool & The Gang (clin d’œil "Fresh", évidemment) n’auraient pas renié, abandonne un instant le rock pour un titre eighties parfait pour les pistes de danse.

    Beaucoup plus dingue, le titre relativement court (un peu plus de deux minutes), "Crazy House", propose une incursion électro ne se prenant pas au sérieux. Pour ce morceau, Electric Blue Cats aménage dans une maison hantée peuplée de robots disjonctées, de mouflets capricieux et de musiciens en roue libre.  

    La joie de vivre est au rendez-vous dans cet opus plein d’enthousiasme, et de groove

    L’auditeur sera sans doute plus touché par "A Wind Of Freedom" : normal pour un morceau engagé, en ce qu’il porte l’étendard de tous les opprimés de la terre, avec de nouveau la guitare de Christophe Taddei alliant nuances et puissance, sans oublier ces paroles pleines d'humanité : "Nous allons jouer pour la musique de demain / La musique nous sauvera car elle ne sert à rien…"

    Outre "Jungle Pursuit", un titre rock se piquant d’électro et de sons metaleux, inquiétant et dangereux, le rock se met dans tous ses états. Il ne pouvait pas ne pas faire une incursion du côté de l’urbain : chose faite avec "Change Your Partner". Voilà qui tranche de la facture résolument funk et groove que propose le trio, à l’instar de "The Joke" ou du de "Funky Mad Man" ou le très dansant "Dark Floor".

    Le formidable Electric Blue Cats se termine avec un dernier voyage : cette fois du côté du continent africain. Le rock se pare de ses plus belles couleurs, habité par la guitare sans faille de Christophe Taddei et les baguettes inspirées de Salah Khaïli.

    Electric Blue Cats, Electric Blue Cats, 2022
    https://salahkhailimusic.com/electric-blue-cats
    https://www.facebook.com/salah.khaili
    https://www.instagram.com/electricbluecats

    Voir aussi : "Experience rock of the Salator"

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  • Melody Gardot, jazzwoman symphonique

    Après Birkin/Gainsbourg le Symphonique en 2017 ou encore Ed Banger Symphonie l’an dernier, France Inter et les formations musicales de Radio France lancent les Symphoniques Pop, des rencontres artistiques qui entendent faire tomber les frontières entre des genres qui se longtemps toisés.

    Pour inaugurer cette nouvelle collection, France Inter diffuse en direct le concert inédit de Melody Gardot et l’Orchestre Philharmonique de Radio France sous la direction de Dylan Corley, et présenté par André Manoukian. Cela tombe bien, puisque la chanteuse de jazz sort en ce moment un nouvel album, Sunset In The Blue.

    Melody Gardot s’exprimera aussi au micro de Léa Salamé, à 7h50, le 2 décembre, avant de se produire sur la scène du 104 le soir-même avec l'Orchestre Philharmonique de Radio France.

    Ce sera en direct sur artelive.fr et franceinter.fr.

    Concert unique de Melody Gardot
    et l'Orchestre Philharmonique de Radio France
    Mercredi 2 décembre, 20h à 21h
    En direct du Studio 104, Radio France
    Melody Gardot, Sunset In The Blue, Decca / Universal, 2020
    https://www.franceinter.fr
    https://www.arte.tv/fr
    https://melodygardot.co.uk

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