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loputyn

  • Conte de coton

    Il y a quelques jours, Bla Bla Blog consacrait une chronique à l’art book de Jessica Cioffi, aka Loputyn. Après cette première approche, pourquoi ne pas parler du premier tome de sa bande dessinée Cotton Tales (éd. Shockdom) ?

    On y retrouve l’univers de la dessinatrice italienne, sans compter sa patte inimitable. Loputyn s’inspire de la littérature gothique du XIXe siècle et de l’imagerie traditionnelle de cette période : chemises à jabot, robes à crinoline, redingotes et coiffures à l’avenant.

    Cotton Tales se déroule dans un décor victorien, au cœur d’un domaine aristocrate. Nicholas, se réveille après un accident de cheval qui lui a fait perdre une partie de sa mémoire. Sa perception en a été tout autant altéré. Le jeune homme est le seul à voir autour de lui d’étranges lapins blancs, parfois agressifs. Une nuit, il surprend une apparition en la personne d’une certaine Letitia. Et si ce fantôme était réel ? 

    Des planches à l’aquarelle d’un raffinement exceptionnel

    Loputyn affiche sa singularité grâce à son style réellement unique. Ses planches faites à l’aquarelle sont d’un raffinement exceptionnel. Elles servent un récit gothique et onirique trouvant autant son influence chez Henry James que chez Oscar Wilde et Lewis Caroll.

    Ses histoires de fantômes, de personnages hantés et de dangereux manipulateurs – la BD n’en est pas exempt avec le (très) jeune père de Nicholas ou les inquiétants Baron Emil et Marquise Gabriela Ward – sont servies par une dessinatrice subtile. Les traits de Nicholas ou de Christopher sont si fins que ces personnages pourraient être tout aussi bien masculins que féminins.

    La vraie-fausse fantôme Letitia, semblant elle aussi tout droit sortie d’un roman des sœurs Brontë, garde tout son mystère, et le premier volume de ce "conte de coton" promet quelques confrontations, avec du fantastique en arrière-plan.    

    Loputyn, Cotton Tales, tome 1, éd. Shockdom, 2022, 128 p.
    https://fr.shockdom.com/boutique/fusion/cotton-tales-vol-1
    https://stay-hop.com/collections/loputyn
    https://www.facebook.com/jessica.cioffi.14
    https://www.instagram.com/loputyn

    Voir aussi : "L'art de Loputyn"

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  • L'art de Loputyn

    C’est à une découverte que je vous invite, celle d’une artiste italienne, à travers un passionnant et très bel artbook proposé par les éditions Shockdom.

    Derrière Loputyn se cache la dessinatrice italienne, Jessica Cioffi, aux aquarelles délicates dans la facture et aux représentations souvent cruelles. Après avoir publié en France ses albums Cotton Tales (le dernier chapitre de l’artbook y est consacré) et Francis, les éditions Shockdom proposent un somptueux artbook divisé en sept chapitres, idéal pour découvrir un aperçu de l’œuvre de Loputyn.

    Son univers est celui de princesses perdues dans des mondes où rôle le mal et la mort.  Ces jeunes filles rêveuses (le chapitre "Rêverie"), parfois perdues dans des paysages végétaux – ce pourrait être le parc d’un domaine anglais comme une nature sauvage, à l’instar de ces trois lilliputiennes en pleine promenade – semblent tout droit sortie d’un livre pour enfant de l’époque victorienne (le chapitre "Promenade dans la nature").

    Sauf que Loputyn, aka Jessica Cioffi, vit à Brescia dans la péninsule italienne et fait partie de ces jeunes artistes européennes prometteuses.

    L’artiste s’inspire de l’imagerie du XIXe siècle pour mieux détourner les codes des contes pour enfants

    L’artiste s’inspire de l’imagerie du XIXe siècle, visible jusque dans les costumes, pour mieux détourner les codes des contes pour enfants. Dans cet artbook, les monstres côtoient d’innocentes damoiselles d’une autre époque. Loputyn ose aussi l’érotisme. Que l’on pense au chapitre "Queue de coton", à cette interprétation sensuelle de Peau d’Âne ou encore à cette jeune fille à demie-nue pourfendue par une épée en même temps qu’un loup qu’elle étreignait – et/ou qu’il attaquait.

    L’amour fait, du reste, l’objet d’un chapitre. La peintre et graphiste italienne représente à l’aquarelle ces magnifiques jeunes filles dans des tableaux où la cruauté de l’amour est implacable : adolescente accrochée à un tableau de collectionneur telle une insecte, maîtresse empalée avec son loup d’amant (nous l’avons dit), un autre loup mangeant le corps-pelote de laine d’une jeune fille. Mais ces héroïnes peuvent aussi être les manipulatrices, à l’exemple de cette ensorceleuse sexy ou de cette autre jeune fille brossant avec amour le pelage d’un loup des plus dociles.  

    À l’instar des livres pour enfants, les animaux sont omniprésents : des loups, des lapins blancs, souvent victimes naïves et innocentes, un chien enragé ("Possession"), un escargot nonchalant, sans compter ces crânes de cervidés ponctuant les illustrations de l’artbook, comme autant de vanités.

    Loputyn fait partie de ces artistes italiennes à découvrir absolument. Son univers fait de rêveries entend aussi bousculer le lecteur. La technique de l’aquarelle, la finesse des traits et l’inspiration des vieux livres pour enfants viennent servir des messages sérieux et plus sombres et cruels qu’il n’y paraît.   

    Loputyn, Artbook, éd. Shockdom, 2022, 80 p.
    https://fr.shockdom.com
    https://stay-hop.com/collections/loputyn
    https://www.facebook.com/jessica.cioffi.14
    https://www.instagram.com/loputyn/?hl=fr

    Voir aussi : "Oh, les beaux jours"
    "Terribles filles rêveuses"

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