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méditerranée

  • Lumineux Agustín Galiana

    Omniprésent, à la télévision, au cinéma et dans les médias en général, Agustín Galiana, le plus français des Espagnols, fait aussi une entrée rafraîchissante sur la scène avec un joli album de reprises, Plein Soleil. Un opus qui est aussi un hommage à la France qui l'a accueilli à bras ouverts.

    Pour celles et ceux que le terme de "reprise" fait tiquer, il faut préciser que le comédien – et désormais chanteur – propose à côté de standards hispaniques (Por que te vas, Piensa en mí), des revisites chaleureuses thématiques – le soleil, la plage, la Méditerranée – et fleurant bon les années eighties et nineties (Duel au soleil, L’amour à la plage, Le soleil donne, Le sud, La corrida).

    L’auditeur ne boudera pas son plaisir à découvrir des versions lumineuses d’Étienne Daho (Duel au soleil), Niagara ou Laurent Voulzy. Pas plus qu’il dédaignera un Por que te vas dédaignant la mélancolie au profit d’un bonheur nonchalant.

    Et parmi ces reprises, il ne faut pas passer à côté de Tuyo, la chanson générique de Rodrigo Amarante pour le générique de la série Narcos.

    Agustín Galiana, Plein Soleil, Fontana, 2020
    https://www.facebook.com/agustingaliana

    Voir aussi : "Gainsbourg par..."

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  • En tongs avec Platon

    Pour ne pas bronzer idiot, Hélène Soumet propose cet été une biographie passionnante autant qu’intelligente sur Platon (Platon à la Plage, éd. Dunod).

    Une biographie sur Platon : le concept est à la fois pertinent et d’une sacrée audace, tant la vie du philosophe athénien est aussi obscure que ses concepts restent encore aujourd’hui lumineux.

    Hélène Soumet allait-elle nous laisser une biographie parsemée de trous et faire de cet essai une nouvelle synthèse sur ses concepts ? Il n’en est rien. Car, tout en assumant les lacunes de l’historiographie, à commencer par ses dates de naissance et de mort, l’auteure nous fait entrer dans la vie de cet Athénien exceptionnel, né entre -428 et -422 et mort en 347 avant J.C. Ses premières années servent à Hélène Soumet à faire un tableau social de la démocratie grecque, affaiblie depuis la mort de Périclés, peu de temps avant la naissance du "divin Platon."

    Le futur philosophe, prénommé Aristoclès, reçoit une éducation "presque parfaite" pour un jeune aristocrate, comme l’écrit Hélène Soumet. La cité athénienne est traversée de soubresauts, en conflit avec Sparte, mais c’est la rencontre avec Socrate qui scelle définitivement le destin du jeune Platon, qui s’imagine à l'époque athlète et poète. Il est bien loin en tout cas, nous rappelle l’auteure, de cette image d’intellectuel rêveur et hors du monde. La rencontre avec "le marginal de génie" qu’est Socrate est décisive pour Platon. Son œuvre sera toute entière consacrée à cet homme ("la raie torpille") : si la maïeutique, l’art d’accoucher les esprits, l’ironie socratique et sa condamnation à mort pour "perversion de la jeunesse" sont connus c’est grâce aux dialogues, ouvrages fondamentaux dans l’histoire de la philosophie. À ce sujet, un chapitre entier est à consacré au Banquet de Platon.

    Grand voyageur devant l’éternel

    Platon à la Plage devient tout simplement captivant lorsque précisément à la mort de son maître il choisit de voyager dans le bassin méditerranéen, afin de confronter la philosophie et sa vision de la politique (le "philosophe roi") avec le monde dit "réel" : l’Égypte, Cyrènes (dans l’actuelle Libye), Crotone, Syracuse (par trois fois) : Platon est bien un philosophe universel, grand voyageur devant l’éternel, ayant eu à corps d’éduquer les hommes d’État, y compris des tyrans.

    Les dernières années de sa vie sont consacrées à son école, l’Académie, et c’est pendant cette période qu’il rencontre un autre penseur capital : Aristote, jeune homme exubérant, zozotant (sic), mais surtout douée d’une exceptionnelle qualité de raisonnement.

    Hélène Soumet ponctue sa biographie vivante et illustrée de passages sur les concepts platoniciens qui ont contribuer à modeler l’histoire universelle de la pensée : les Idées, le Bien, les concepts sur la République, la démocratie ou la justice, les critiques du sophisme ou la recherche de la vérité. On est cependant moins dans un ouvrage didactique que dans une biographie pouvant se lire les doigts de pied en éventail, sur la plage, avec Platon donc.

    Hélène Soumet, Platon à la Plage : L'Invention de la Philosophie dans un Transat,
    éd. Dunod, 2020, 240 p.

    https://helene-soumet.fr

    Voir aussi : "Gros big up pour Clémence Pouletty"

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  • L’Été avec Albert Camus

    camus.jpgC'est à une série de voyages que nous entraîne l'auteur de L'Étranger et de La Peste. Les huit récits de ce recueil sont des voyages autour de la Méditerranée. Albert Camus nous parle de son pays, l'Algérie, de sa ville Oran, de ses racines, de ses souvenirs - parfois sans concession - mais aussi du déracinement. Les racines sont en effet au cœur de ce petit livre, largement façonné autour des légendes mythologiques : Prométhée, Hélène ou le Minotaure. En parlant de voyages maritimes et ensoleillées, c'est aussi et surtout de Camus dont il est question. Dans de très belles pages, il nous parle de lui-même et de sa vision de l'absurdité du monde. Le recueil s'achève sur un long voyage de la Méditerranée jusqu'au Pacifique, au terme de laquelle l'auteur nous avoue ceci : "J'ai toujours eu l'impression de vivre, menacé, au cœur d'un bonheur royal." Un livre très apaisant nous offrant une image lumineuse d'Albert Camus.

    Albert Camus, L’Été, Éd. Folio, Paris, 130 p.