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matilda lutz

  • Hommage aux cinémas

    L'amour de Michel Hazanavicius pour le cinéma est proverbial. Que l'on se rappelle de l'événement qu'a été The Artist (2011), avec Jean Dujardin et Bérénice Bejo. Il s'agissait d'un hommage au cinéma muet qui a été salué par la critique, avec une pléthore de récompenses, dont plusieurs oscars – un exploit pour un film français.

    Bérénice Bejo est encore une fois de la partie avec Coupez !, le dernier long-métrage de  Michel Hazanavicius. Elle partage l'affiche avec Romain Duris, dans le rôle d'un metteur en scène en plein tournage d'un film sur les zombies.

    Coupez ! Commence par un demi-heure de plan-séquence dans une zoné désaffectée  avec un réalisateur halluciné tentant de pousser ses comédiens et comédiennes à donner le meilleur. Or, le bâtiment semblerait maudit. Bientôt, des zombies font leur apparition. Le carnage peut commencer.

    "Je vais vous ouvrir en deux par le cul !"

    Inutile d'en dire plus sur ce récit mêlant astucieusement récit horrifique et création cinématographique. La première demi-heure de Coupez ! est un sacré morceau de bravoure. Mieux, ce plan séquence n'est pas qu'une prouesse technique. Il devient aussi le cœur de la dernière partie du film, et en devient plus réjouissant encore.

    À la fois plus pertinent et plus drôle que ne laisserait penser le long-métrage de Michel Hazanavicius, Coupez ! est un joli hommage aux artistes, comédiens, techniciens et metteurs en scène, dans des projets cinés parfois déroutants, sinon infaisables.

    Romain Duris est parfait et Bérénice Bejo lui donne la réplique avec une joie communicative. Sans nul doute, on gardera longtemps en mémoire sa réplique savoureuse, alors qu'elle se bat contre des zombies : "Je vais vous ouvrir en deux par le cul !"

    Coupez !, comédie de Michel Hazanavicius, avec Romain Duris, Bérénice Bejo,
    Grégory Gadebois, Finnegan Oldfield et Matilda Lutz, 2022, 11 mn, Canal+

    https://www.lesfilmsopale.com/coupez
    https://www.canalplus.com/cinema/coupez/h/19384338_40099

    Voir aussi : "Sumotora"
    "Une louve pour l’homme"
    "The Artist en concert"

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  • Une louve pour l’homme

    Revenge est sorti en 2017. Si je vous parle de cette date c’est qu’elle est capitale pour comprendre le contexte d’un film sorti l’année du déclenchement de l’Affaire Weinstein et le début du mouvement féministe MeToo.

    Revenge se présentait pourtant comme un film d’action de série B, avec son lot d’hémoglobine, de cris, de scènes à réserver à un public averti, et avec pour intrigue une femme décidée à se venger suite à un viol.

    Jennifer, jouée par l’Italienne Matilda Lutz, a accepté un  week-end en amoureux avec son amant Richard, marié, chef d’entreprise, et profitant de sa villégiature en plein désert pour roucouler. Mais il est rejoint par deux amis qui s’invitent chez lui. Après une soirée bien arrosée, Richard part quelques heures laissant Jennifer seule dans la maison. Ou pas tout à fait seule : un des deux impromptus la viole. Les trois amis décident de cacher l’agression et de se débarrasser d’elle en plein désert. Mal leur en prend : ils n’en ont pas fini avec elle, bien décidée à se venger.

    Matilda Lutz, impeccable dans le rôle d’une Némésis moderne

    Revenge, derrière un scénario hyper basique et très efficace, est bien plus malin qu’il n’y paraît. On doit à sa réalisatrice Coralie Fargeat de se servir d’un film d’action  pure pour asséner quelques messages, ce qui a fait que Revenge a marqué les esprits.

    Précisons l’univers de ce film. Il a beau se dérouler de nos jours, il reste universel : pas de lieux défini – un désert et une maison luxueuse – et pas de noms pour les personnages – seulement des prénoms. Que sait-on d’eux ? Pas grand-chose. Ils sont réduits à des corps et de vagues identités : une femme fatale – dans tous les sens du terme  – rêvant de célébrité et trois quadras, chefs d’entreprise, à l’origine indéfinie. La symbolique est d’autant plus forte que le spectateur a des doutes quant aux péripéties de la victime. C’est là sans doute que Revenge revêt un aspect fantastique, pour ne pas dire mythologique : une vengeance impitoyable s’abat sur ces hommes qui ont osé souiller et abuser une innocente.

    Drame antique, récit d’action et sanglant ou film engagé à l’heure du retour du féminisme ? Un peu de tout cela à la fois. Avec une scène finale de tuerie jouant la carte de l’humour noir et du grand-guignol.

    Revenge est à découvrir, si ce n’est pas déjà fait. Citons enfin Matilda Lutz, impeccable dans le rôle de cette Némésis moderne, car si l'homme peut être un loup pour l'homme, la femme peut être une louve. 

    Revenge, action et horreur français de Coralie Fargeat,
    avec Matilda Lutz, Kevin Janssens, Vincent Colombe et Guillaume Bouchède, 2017, 108 mn, Canal+

    https://www.mesproductions.fr/revenge
    https://www.canalplus.com/cinema/revenge/h/9541427_40099

    Voir aussi : "Qu'as-tu vu ?"

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