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C’est à un bon bol d’air que vous invite Bla Bla Blog, plus précisément un voyage dans une contrée à la fois brute, mystérieuse et attachante : la Mongolie. Evelin Weiss a arpenté ce pays fascinant et relate sur le site Overland les 12 raisons qui expliquent pourquoi la Mongolie est parfaite pour un périple au bout du monde.
Pas de long journal de voyage pour Evelin Weiss mais un bilan clair, net et sans bavure sur les qualités de ce pays hors-norme, l’un des plus étendus au monde mais à la population peu nombreuse (trois millions d’habitants) : cela en fait l’un des moins densément peuplé au monde, en sachant que 45 % de ses résidents vivent en plus dans la capitale Oulan-Bator. Voilà qui laisse donc tout loisir d’arpenter un territoire essentiellement désertique.
Désertique mais pas déserté : Evelin parle de sa rencontre avec des nomades mongoles réputés pour leur hospitalité. La visite de la Mongolie nécessite, dit la voyageuse, un véhicule capable de manger des kilomètres et d’affronter des routes généralement pas goudronnées, au milieu d’un paysage plus varié qu’on ne l’imagine : déserts de sables, montagnes enneigées, prairies vallonnées ou vallées fluviales.
La Mongolie permet, dit la globe-trotteuse, des voyages agréables durant la période estivale, certes courte, mais idéale pour découvrir un pays propre et paisible. Dernier avantage, dit Evelin Weiss : La Mongolie se trouve à proximité de nombreuses autres grandes destinations terrestres : le lac Baïkal, la région de l'Altaï en Russie et la Chine à deux pas.
Une destination vraiment cool que Bla Bla Blog va épingler sur une carte des pays à visiter absolument. Merci, Evelin.
Seper Hero commence comme un drame. Marine Barnérias, étudiante en école de commerce de 21 ans, apprend en 2015 qu’elle est atteinte d’une sclérose en plaques (ou SEP). La stupeur, l’effroi et l’incompréhension anéantissent dans un premier temps cette jeune femme cash, dynamique et entière. Tout un monde s’effondre à l’annonce de cette maladie dégénérative : "Ce n’est pas comme un requin qui vous engloutirait d’un coup, mais on vous croque petit à petit tout en vous laissant avec la conscience de ce qui est en train de se passer."
Les premiers temps se passent dans les salles d’attente des hôpitaux, dans les urgences ou dans les cabinets des médecins. Marine n’est pas tendre envers certains professionnels, comme le prouve cet échange avec un neurologue dénoué d’empathie et qui lui dit ceci : "Je ne m’attache pas aux patients, sinon je ne pourrais pas exercer ce métier." No comment.
Le cataclysme de la SEP bouleverse l’étudiante qui décide cependant, dans une audace inconsciente, de se lancer dans un projet solitaire et ambitieux : effectuer un voyage d’environ un an et demi en Nouvelle-Zélande, en Birmanie et en Mongolie. Derrière ce défi humain, il y a d’abord le besoin, dit l’auteure, de remettre debout trois piliers qui ont été mis à mal par sa maladie : le corps, l’esprit et l’âme.
Mue par cette "seper envie de partir", Marine rejoint l’autre bout du monde avant de commencer un périple hors du commun en avion, en bateau, en car, à pied ou en auto-stop. La jeune femme entend faire de cette aventure un voyage initiatique : "Être face à mon stress ! C’était bien le but de mon départ ! Le stress est la première chose que je souhaite essayer de mettre de côté."
L’étudiante française, citadine, insouciante mais aussi tête en l’air, fait de sa maladie un camarade de route qu’elle personnifie et nomme Rosie : "Je commence par parler à ma sclérose. Je lui parle tout le temps, comme à un compagnon de voyage. Et elle l’est. Je lui demande beaucoup de choses pour notre colocation. À sa place, j’aurais rendu les clefs depuis longtemps ! On se connaît à peine et elle a déjà une liste de critères à remplir. Je me force à ne pas penser ni réfléchir, mais uniquement à marcher et écouter."
La rencontre avec les autres, ces inconnus parlant une autre langue, ces Européens parfois simples touristes ou ces expatriés français devient finalement l’autre but de Marine. Munie de sa pancarte "DONT WORRY, I AM COOL !" et surtout d’un sens du contact étonnant, l’increvable "seper hero" fait tomber les différence de langues, de cultures et de comportements pour partir à la rencontre de ces inconnu(e)s : un pianiste à Queenstown, le Maori Ray, Helionor, une jeune avocate française atteinte elle aussi de SEP, le guide birman Ko Saw, l’expatrié vosgien Côme, l’éleveur mongol Ikbath, ou le couple tsaatan Mooji et Dolgor. Voilà ce que l’auteure dit au sujet des Birmans qu’elle croise : "Durant ce passage au lac Inle, j’ai rencontré une multitude de personnes. J’ai l’impression que ça devient une drogue de découvrir les autres et leur histoire. La rencontre m’apaise et me stimule."
Le voyage au long cours de Marine est bien entendu semé d’embûches. La SEPer globe-trotteuse rappelle que faire du stop en 2017 reste toujours aussi risqué. La solitude, le manque de la famille et des amis, le stress, la peur et l’angoisse font partie du quotidien de la jeune voyageuse. La citadine occidentale découvre aussi la puissance de la nature : "C’est une impression assez étrange de communion et de proximité avec la nature qui nous laisse exister pour qui nous sommes, car la nature nous a fait comme ça !" Marine se trouve propulsé dans des pays d’un autre temps. En Mongolie, chez les Tsaatan ("les rois de la nature domestiqués"), c’est comme en cow-boy d’un Eastern préservé qu’elle côtoie les chevaux des steppes mongoles : "Les chevaux sont magnifiques, un gabarit beaucoup plus petit par rapport aux chevaux européens. Mais ils sont mille fois plus robustes. Ici la manucure équestre n’existe pas, ni la crème hydratante ou le démêlant. C’est remplacé par l’eau des rivières, la boue pour se protéger des moustiques et le vent pour se brosser le crin."
Finalement, les découvertes les plus fondamentales sont aussi les plus simples : le partage, les sourires, l’hospitalité, l’entraide, l’amitié, le rire, la fraternité mais aussi la méditation lorsque Marine choisit de s’isoler dix jours dans un monastère bouddhiste. "Oui, l’Homme existe, je l’ai rencontré. Le bon, le bienveillant, le généreux, le vrai, il existe ! Et il est Birman !" affirme avec force la petite Française.
Ce qui devait être un voyage pour oublier une maladie terrible et entreprendre un challenge personnel se révèle être un modèle d’abnégation, d’ouverture et de reconstruction. La femme et l’homme occidental y trouvent matière à réflexion : "Quel est cet esprit vagabond si instable, si faible, si agité, sans paix, sans tranquillité ? Il ressemble à un singe qui bondirait de branche en branche. D’un sujet à l’autre. Comme un taureau en liberté."
Voyage physique et voyage intérieur : telles sont les deux facettes de cette aventure à l’autre bout du monde. Marine Barnérias sort transfiguré, à la faveur de cette passagère à la fois discrète et sournoise qu’est Rosie : "Je me rends compte que j’ai de plus en plus envie de construire ma vie." La SEP, terrible et impitoyable, est comme domptée contre toute attente par une petite bonne femme increvable : "J’étais dans le déni de ma maladie et que je savais qu’un traitement n’aurait pas fonctionné."
Marine Barnérias adresse de saisissantes suppliques à ses lecteurs : "En fait, nous sommes tous malades. Il est LÀ le message que j’aimerais faire passer. La plus grosse maladie pour moi est de ne pas s’écouter… La solution n’est pas forcément le voyage, loin de là, mais le voyage à l’intérieur de soi." Un double voyage "interdit" que la Sepeuse a accomplie : elle ne savait pas que c’était impossible, alors elle l’a fait.