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netflix

  • Sanglante location

    Que veux dire "petit film d’horreur" ? Voilà une expression mal venue et pour le moins dédaigneuse. Parlons donc simplement de film d’horreur pour évoquer Barbare, arrivé il y a peu sur Netflix et que beaucoup vont certainement découvrir.

    Tess débarque à Détroit pour un rendez-vous d’embauche. Elle a choisi une location AirnB dans un quartier défavorisé de la ville. Las, elle découvre un occupant, Keith, a priori de bonne foi. En attendant de régler la situation, les deux locataires décident de se partager la maison. Mais Tess, méfiante, découvre durant la nuit, que des choses anormales se passent.

    Quelques temps plus tard, à l’autre bout des États-Unis, un acteur bien côté, AJ Gilbride, se trouve aux prises avec une accusation d’agressions sexuelles. Pour payer ses avocats, il décide de vendre la maison de Détroit. Il s’y rend pour régler les dernières affaires. Et lui aussi tombe dans le piège dans cette demeure qu’il connaissait visiblement très mal. 

    Une héroïne damant le pion aux deux acteurs du film

    Une maison inquiétante (hantée?), une jeune femme terrorisée, un inconnu inquiétant (Bill Skarsgård, le clown du dernier Ça) et des monstres que l’on découvre au bout d’une heure après une lente et classique montée en tension. A priori, rien de remarquable dans ce Barbare, au titre aussi choc que la première mort brutale dans les tréfonds de la location AirnB – de quoi vous faire réfléchir avant d’organiser vos prochaines vacances.

    La grande particularité de ce film est de surfer sur la vague #MeToo. Oui, Tess obéit aux canons de l’héroïne en danger – et ses cordes vocales sont mises à contribution. Mais, justement, il s’agit d’une héroïne damant le pion aux deux acteurs du film. Le second volet du film, avec l’insupportable AJ Gilbride, appuie le message féministe, d’autant plus lorsque le spectateur découvre les secrets de la maison. Au passage, on aura fait un flash-back dans le Détroit des années Reagan à travers sans doute la meilleure séquence du film.

    Film d’horreur certes, diablement efficace et ne dédaignant pas les scènes gores et franchement peu ragoûtantes, Barbare parvient en plus à instiller quelques messages sur l’Amérique d’aujourd’hui.   
    À découvrir.

    Barbare, film d’horreur de Zach Cregger,
    avec Georgina Campbell, Bill Skarsgård et Justin Long, 2022, 102 mn, Netflix

    https://www.netflix.com/search?q=barbare&jbv=81622499

    Voir aussi : "No escape from Reality"

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  • Révolutions

    Le problème à trois Corps est d’abord un roman de Liu Cixin. Ou plutôt le nom du premier tome de sa saga de science-fiction qui a fait forte impression il y a huit ans à sa sortie et a été catapultée au rang d’œuvre culte de la hard SF. Autant dire que l’adaptation en série télévisée par Netflix était attendue de pied ferme. D’autant plus que ce sont les créateurs de Game of Thrones qui se sont attelés au scénario. Une sacrée gageure étant donné l’ambitieux récit raconté.

    L’histoire, donc, prend ses origines pendant la Révolution Culturelle en Chine. En 1967, la jeune et douée chercheuse en astrophysique, Ye Wenjie, voit son père, lui aussi scientifique réputé, mourir sous ses yeux, martyrisé par des communistes enragés. Persécutée elle aussi, la jeune femme est récupérée par l’armée qui a besoin de ses connaissances en astrophysique. Elle se retrouve dans un centre secret, la Côte Rouge, et doit, contre sa volonté, collaborer et travailler avec les autorités communistes.

    Mais un jour elle décrypte un message venu d’une planète lointaine. Elle découvre que des extra-terrestres s’apprêtent à fondre sur notre planète. Écœurée par ce qu’elle a vécu et désabusée par la condition humaine, elle répond au signal radio et encourage ces aliens à venir. Cinquante ans plus tard, à Londres, des scientifiques de renom se suicident de manière inexplicable. Un groupe d’amis est particulièrement touché par cet événement inexplicable. 

    Le cinquième épisode est en particulier un vrai tour de force

    Une adaptation est toujours une trahison, pour reprendre une expression bien connue. Celle-ci ne déroge pas à la règle. Pour autant, on peut avoir lu et aimé les romans de Liu Cixin et goûter avec plaisir à cette série tout aussi ambitieuse.

    La première séquence est fidèle au premier tome. Les créateurs nous propulsent en 1967 dans la Chine communiste de Mao, au milieu du chaos de la sanglante révolution culturelle. Le grand coup de maître est d'avoir fait d’un événement traumatique et historique les origines d’un drame spatial à venir, puisque les "Santi", ces aliens vivant dans une planète invivable, ne doivent débarquer que d’ici quatre siècles. Voilà qui rend le projet lointain, mais qui devient problématique si tous les scientifiques de renom disparaissent.

    Série de hard-SF, réflexion sur l’amitié et les liens familiaux, Le Problème à trois Corps se base aussi sur la théorie newtonienne du même nom (en très grand résumé, cela parle de l’imprévisibilité de trois objets célestes gravitant les uns autour des autres), avec un message environnemental par dessus le marché.

    Après un démarrage relativement lent sous forme de mise en situation, la première saison finit par prendre sa vitesse de croisière au milieu de la série. Le cinquième épisode est en particulier un vrai tour de force à la fois visuel et scénaristique (attention aux âmes sensibles toutefois !), avant une fin à la fois ahurissante et qui s’ouvre sur une saison 2 que l’on va attendre avec impatience.  

    Le Problème à trois Corps, série de science-fiction américaine de David Benioff, D. B. Weiss et Alexander Woo, avec Eiza González, Jess Hong, Benedict Wong et Liam Cunningham, Netflix, première saison, 8 épisodes, 2024
    Liu Cixin, Le problème à trois Corps, éd. Actes Sud, 2016, 432 p.
    Liu Cixin, La Forêt sombre, éd. Actes Sud, 2024, 656 p.
    Liu Cixin, La Mort immortelle, éd. Actes Sud, 2024, 816 p.
    https://www.actes-sud.fr/le-probleme-trois-corps
    https://www.netflix.com/fr/title/81024821

    Voir aussi : "Quand la science-fiction chinoise s’éveillera"

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  • La guerre en couleurs

    Pourquoi regarder 39-45, L’humanité en guerre, cette série documentaire anglaise sur Netflix ? Voilà un sujet qui a été abondamment traité, que ce soit en essais, en romans, en films, en séries ou en documentaires. 39-45, L’humanité en guerre est précisément une série documentaire en six épisodes de 45 minutes. Trop peu, sans doute, pour balayer un conflit s’étalant sur six années et se déroulant sur tous les continents du monde, au contraire de la Grande Guerre, concentrée principalement en Europe, mais au format "série" qui rend ce documentaire passionnant et que les collégiens et lycéens sont invités à regarder de toute urgence. 

    Le principal argument de la série Netflix est de proposer des archives colorisées, pour beaucoup rares et inédites. Rob Coldstream a pris le parti de parler du conflit au plus près des hommes, des femmes et des enfants qui ont vécu la guerre dans leur chair, soit en tant que soldats, soit en tant que civils victimes innocentes. Cela fait depuis longtemps que la colorisation de films à l’origine en noir et blanc n’est plus un réel sujet polémique. Pourquoi ne pas se priver de cette technique moderne afin de rendre les images plus actuelles, plus marquantes et susciter la compassion ? 

    Immersif

    Le créateur anglais entend faire de sa série quelque chose d’"immersif", prenant le parti pris de de montages rythmés dans lesquels témoignages oraux et images d’archives sont montés de manière habile, même si le plus souvent sons et extraits vidéos ne correspondent pas strico-sensu. Un véritable choix artistique qui fait le pari du rythme et de l’immersion, donc.

    Spectaculaire, la série l’est, assurément grâce sa voix off efficace (Diouc Koma, le doubleur de l'acteur John Boyega, alias Finn de la saga Star Wars). La série est également importante en ce qu’elle balaye toutes les zones géographiques touchées par le conflit entre Alliés et Axe : le Japon, la Chine, l’Océanie ou l’Afrique, en plus de l’Europe. Faute d’images d’actualité, la Shoah est surtout abordée dans le contexte de la libération des camps, avec des images peu colorisés, afin de ne pas faire de cette horreur quelque chose de spectaculaire.

    Bientôt je vous parlerai de nouveau de la seconde guerre mondiale, mais cette fois dans l’angle d’un essai aussi volumineux que capital.

    39-45, L’humanité en guerre, série documentaire anglais de Rob Coldstream, 2023
    https://www.netflix.com/fr/title/81303911
     
    Voir aussi : "Anne et Hannah"

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  • Wonder boy

    À la découverte de Tapie, la dernière grande création de Netflix, on a envie de dire que cette série méritait une bonne dizaine d’épisodes supplémentaires, pour ne pas dire une deuxième saison, tant la vie du businessman français, homme politique, animateur, patron sportif de l’OM, chanteur (sic) et incarnation des eighties a été des plus riches.

    La série de Tristan Séguéla et Olivier Demangel suit l’ascension irrésistible puis la chute de l’ancien fils de chauffagiste, qui se rêvait chanteur à succès, avant de se lancer dans le commerce. Le jeune homme est bourré de ressources et frappe à toutes les portes. Après l’aventure d’une enseigne d’électro-ménager, Bernard Tapie trouve un filon : la reprise d’entreprises.

    Laurent Lafitte incarne le "wonderboy" avec un mélange d’élégance, de roublardise, de sensibilité… et d’ambition

    En sept épisodes, la production de Bruno Nahon retrace une période phare de la fin du XXe siècle : le début de la crise des seventies et les luxuriantes et tape-à-l’œil années 80. Et de ce point de vue, qui d’autre pouvait le mieux incarner cette période que Bernard Tapie ?

    Laurent Lafitte incarne le "wonderboy" avec un mélange d’élégance, de roublardise, de sensibilité… et d’ambition bien sûr. La ressemblance avec son modèle est frappante, jusque dans la voix. Il n’y a qu’à s’en rendre compte avec le générique de fin.

    Pour incarner Dominique Tapie, sa compagne et seconde épouse, Joséphine Japy endosse les habits d’une femme élégante, forte et d’un solide caractère. La véritable alter ego de Tapie. Que l’on se souvienne que l’actrice avait il y a peu pris les traits de la douce et discrète Eugénie Grandet dans l’adaptation balzacienne de Marc Dugain.

    Seul bémol à sa série : pour des raisons de production, les créateurs ont laissé de côté des périodes phares : la privatisation de TF1, l’affaire du Crédit Lyonnais, l’expérience théâtrale de Tapie et des derniers rebondissements financiers, quelques années avant sa mort. Mises à part ces manques, ce Tapie est d’une excellente facture. 

    Tapie, série française de Tristan Séguéla et Olivier Demangel,
    avec Laurent Lafitte et Joséphine Japy, 2023, saison unique, 7 épisodes

    https://www.netflix.com/fr/title/81087883

    Voir aussi : "Eugénie Grandet, classique et moderne"

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  • Menés en bateau

    Fiction historique, drame psychologique ou récit fantastique ? Le moins que l’on puisse dire c’est que la série 1899 proposé par Netflix embrouille à souhait les spectateur tout au long de ses huit épisodes. Le suspense, les chausse-trappes et les pièges ne manquent pas. C’est d’ailleurs à l’image de ces passages secrets dissimulés dans les différentes parties du Kerberos.

    Ce bateau doit relier l’Europe et New-York, emportant avec lui plusieurs centaines de passagers, de toutes origines et de toute culture. Nous sommes à l’orée du XXe siècle. Dans le bâtiment, aussi gigantesque qu’inquiétant, il y a ce couple français mal assorti, mal heureux, avec un mari cocaïnomane, une jeune Japonaise et son inquiétante servante ou encore deux frères espagnols dont l’un est prêtre. Il y a aussi une jeune femme, Maura Franklin, à la recherche de son frère qui était sur le navire jumeau du Kerberos, le Prometheus, mystérieusement disparu. C’est sans compter non plus sur les nombreux passagers de la troisième classe et sur les membres de l’équipage, dont le Capitaine Eyk Larsen.

    Pendant le long voyage, un message de détresse du Prometheus est reçu. Le cauchemar peut commencer. 

    Un univers steampunk

    Jantje Friese et Baran bo Odar, les créateurs de la série Dark, ont su ménager leurs effets pour cette série, prenant un malin plaisir à multiplier les personnages, les intrigues, les indices et les détails parfois les plus insolites : des trappes indiquées par des logos kabbalistiques, une petite pyramide, deux passagers clandestins dont un enfant, des machineries étranges nous renvoyant dans un univers à la Jules Verne. Après tout, nous sommes en 1899 et l’auteur des Voyages fantastiques est encore bien frais dans les mémoires.

    Cet univers steam-punk est servi par d’incroyables décors et un casting cosmopolite où les acteurs jouent dans leur propre langue. Les effets visuels désarçonnent et servent un récit sans cesse entre le drame intime, la folie, le rêve et le fantastique.

    Le spectateur doit attendre les dernières minutes du dernier épisode pour avoir le fin mot de cette étrange histoire. Rien que pour cela, cela aura valu le coup de s’accrocher.

    1899, série dramatique germano-allemande de Jantje Friese et Baran bo Odar,
    avec Emily Beecham, Aneurin Barnard, Andreas Pietschmann, Miguel Bernardeau,
    Maciej Musiał, Anton Lesser, Yann Gael, Mathilde Ollivier,
    José Pimentão, Isabella Wei, Gabby Wong et Jonas Bloquet, Netflix, 2022, 8 épisodes

    https://www.netflix.com/fr/title/80214497

    Voir aussi : "Guillermo del Toro, entre Hitchcock et Twilight Zone"

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  • Les zinzins de l’Espagne

    L’Espagne propose en ce moment sur Netflix un étonnant thriller, Les Lignes courbes de Dieu, nommé, de l’autre côté des Pyrénées, pour les Goyas – l’équivalent des Césars – notamment dans les catégories "meilleur scénario adapté" et "meilleure actrice".

    Alice Gould rejoint un impressionnant hôpital psychiatrique pour y être internée. Il s’agit en réalité d’une mystification, car Alice est une détective privée chargée d’enquêter sur le meurtre d’un patient de cet asile. Bientôt, voilà Alice au milieu de fous et de folles (ces fameuses "lignes courbes de Dieu", comme le dit poétiquement le titre), à la recherche d’explications sur la mort de Damian, un étrange détenu.

    Elle ne peut compter sur personne, pas même sur le personnel médical et son inquiétant directeur.

    Il faut aussi souligner l’arrière-plan historique, qui a évidemment tout son sens

    Une détective enquêtant dans un asile psychiatrique. Voilà qui fait inévitablement penser au chef-d'œuvre de Martin Scorcese, Shutter Island. La comparaison s’arrête (presque) là. Bárbara Lennie enfile le costume de détective privée, en prenant toute une palette de jeux : enquêtrice pugnace, victime innocente, femme fatale, (fausse) folle parmi les fous. D’ailleurs, la question se pose : et si Alice était réellement malade ?

    Outre l’intrigue, parmi les intérêts du film il faut souligner la réalisation soignée, les cadrages impeccables, les moments fluides de la caméra, les reconstitutions (costumes, coiffures, voitures, accessoires), mais aussi les effets visuels – que l’on pense à la série de flash-back, avec une Alice dédoublée, voire détriplée.

    Il faut aussi souligner l’arrière-plan historique, qui a évidemment tout son sens. Nous sommes en 1979, quelques années après la mort du dictateur Franco. L’Espagne fait sa mue pour devenir une démocratie et une monarchie républicaine. Comme si la folie des quarante ans du Franquisme se reflétait sur ces zinzins de l’hôpital psychiatrique.  

    Au terme du visionnage du film, on ne peut qu’inviter le spectateur à se rendre sur Internet (par exemple, ici) afin de découvrir les multiples interprétations et commentaires sur ce film diablement malin. Ici comme ailleurs, rien n’est simple.

    Les Lignes courbes de Dieu, thriller espagnol d’Oriao Paulo, avec Bárbara Lennie,
    Eduard Fernández, Loreto Mauleón, 2022, 155 mn
    https://www.netflix.com/fr/title/81453541
    https://www.youtube.com/watch?v=D5XURVPbTH8
    https://www.youtube.com/watch?v=g3fBol5qku0

    Voir aussi : "Héroïne du quotidien"

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  • Sumotora

    Bla Bla Blog assume le terme de "sumotora", néologisme pour désigner la Japonaise Hiyori Kon ayant choisi depuis sa plus tendre enfance de pratiquer le sumo.

    Voilà une passion qui n’a pas été simple, tant le sumo est un sport, une culture et une tradition millénaire. Le sumotori est qualifié de demi-dieu, rappelle la jeun femme. Alors, une Japonaise peut-elle défier une pratique masculine – pour ne pas dire machiste – et imposer son choix de faire du sumo ?

    Des mouvements techniques, faisant des prises de sumo de véritables pas de danse

    La réponse est dans Little Miss Sumo, le film de Matt Kay. La réalisatrice anglaise suit Hiyori Kon de sa maison familiale jusqu’à un championnat du monde de sumo où la sportive japonaise fait un parcours remarquable et que nous ne dévoilerons pas ici.

    Dans ce court et passionnant documentaire de moins de vingt minutes, le spectateur est témoin de séances d’entraînement qui ne sont pas les moins intéressantes. Les ralentis et les gros plans sur les pieds mettent en valeur les mouvements techniques, faisant des prises de sumo de véritables pas de danse.

    Le message de Hiyori Kon, en dehors de son amour pour le sumo, est une revendication féministe : et si le terme de sumotora entrait un jour dans le dictionnaire ?

    Little Miss Sumo, documentaire anglais de Matt Kay, avec Hiyori Kon, 2018, 19 mn, Netflix
    https://www.netflix.com/fr/title/81110394
    https://www.facebook.com/kon.hiyori.7

    Voir aussi : "Poe en invité surprise"

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  • Poe en invité surprise

    C’est une Amérique que l’on n’a pas l’habitude de voir sur l’écran : celle des premières années du XIXe siècle, entre sa naissance sous Washington et le début de la guerre de Sécession. Pale Blue Eye, le film proposé en cé début d'année par Netflix plante son décor dans ces Etats-Unis là.

    Nous sommes précisément en 1830, en plein hiver.  Augustus Landor est un inspecteur civil que l’académie militaire de West Point – appelée à un destin prestigieux – contacte pour résoudre une affaire ennuyeuse qu’elle voudrait résoudre au plus vite et ne pas laisser fuiter. Landor est l’homme de la situation : taciturne et secret, accessoirement tourné vers la boisson, il vit seul après le décès de sa femme et la disparition de sa fille.

    L’affaire qu’il doit résoudre est celle du suicide d’un jeune cadet à qui l’on a, par la suite, arraché le coeur. Au sein de l’Académie, iul trouve un soutien inattendu chez un autre cadet. Son nom ? Edgar Allan Poe qui se targue d’être poète et se révèle un détective très doué. 

     Un bon thriller doublé d’un film d’époque

    Outre le cadre de The Pale Blue Eye – la jeune République étasunienne – la vraie bonne idée du film proposé par Netflix est de mettre en scène le célèbre auteur des Nouvelles extraordinaires que beaucoup d’écoliers ont lu dans leur jeunesse. Voilà ici un Edgar Allan Poe étonnant et attachant, joué par le formidable Harry Melling, l’ex Dudley d’Harry Potter, et que l’on a vu plus tard dans Le Jeu de la Dame.  

    Ce n’est d’ailleurs pas la seule star du film : outre Christian Pale dans le rôle de Landor, on trouve également Gillian Anderson, Robert Duvall, Lucy Boynton et notre Charlotte Gainsbourg nationale dans un rôle finalement très secondaire.

    Cette histoire de meurtres rituels transposée dans un univers gothique – pouvait-il en être autrement avec la présence de Poe ? – prend un tour inattendu à partir de la dernière demie-heure. Inutile bien sûr d’en dire plus. Un bon thriller doublé d’un film d’époque, cela ne se refuse pas. Et cela donne envie de relire le génial Edgar Allan Poe. 

    The Pale Blue Eye, thriller historique de Scott Cooper, avec Christian Bale, Harry Melling,
    Gillian Anderson, Robert Duvall, Lucy Boynton et Charlotte Gainsbourg,
    2022, 128 mn, Netflix

    https://www.netflix.com/fr/title/81444818

    Voir aussi : "Crimes, flegme et glamour"
    "D’échecs en échecs"

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