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patinage artistique

  • Familles de patineuses (et de patineurs)

    Et si l’on donnait une nouvelle chance à la très bonne série Spinning Out dont on apprend que la saison 1 ne sera pas reconduite par Netflix. Dommage pour ce qui s’annonçait comme un début de saga familiale tout à fait intéressante, dans le milieu – et ce n’est pas la moindre de ses qualités – du patinage artistique.

    Ce sport fait figure de véritable drogue pour les principaux protagonistes de cette série mêlant sport, romance, secrets de famille et amitiés.

    Au cœur de Spinning Out il y a d’abord la fille, Kat (ou Katarina), sportive-née mais dont une chute sérieuse au cours d’une compétition a cassé sa carrière : finis pour elle les pirouettes, les sauts et les combinaisons techniques. Chez les Baker, tous les espoirs se portent donc sur la cadette, Serena, à la technique hors-pair et dont les prochains Jeux Olympiques lui sont promis. Leur mère Carol Baker – on verra plus tard réapparaître son mari avec qui elle est divorcée – fait de ses deux filles des rivales. Elle engage un entraîneur pour Serena et semble faire peu de cas de Kat.

    Pour Kat, une nouvelle chance de patiner à haut niveau survient à la faveur d’un sémillant – et insupportable – sportif, Justin. Il recherche une partenaire pour patiner en double. Et devinez à qui il pense ?

    Il faut souligner l’incroyable challenge qu’a été le tournage de ces scènes de patinage

    Bon, je sais ce que vous allez dire : une romance sur patins est quelque chose qui semble plutôt convenu. Sauf que le miracle marche : la série a beau fonctionner comme une belle machine, on est séduits par les personnages en raison de leurs failles étonnantes, de leurs dérapages incontrôlés (à tout point de vue) et par les déchirements familiaux au sein des Baker.

    Parmi les interprètes, un gros coup de cœur pour deux des actrices principales : January Jones en mère bipolaire et sachant haïr et aimer avec la même conviction et Willow Shields, en adolescente tour à impressionnante sur patin, insupportable, jalouse, tête-à-claque, séduisante et ne devenant jamais aussi touchante que lorsqu’elle s’égare. Et n’oublions pas non plus Kaya Scodelario, capable de tenir sur ses frêles épaules un récit de feu et de glace.

    Il faut enfin souligner l’incroyable challenge qu’a été le tournage de ces scènes de patinage, avec des figures d’une haute technicité. Mais comment ont-ils fait ? 

    Spinning Out, série américaine de Samantha Stratton,
    avec  Kaya Scodelario, January Jones, Willow Shields, Evan Roderick,
    Sarah Wright, Svetlana Efremova et Amanda Chou, 2020, une saison, Netflix

    https://www.netflix.com/fr/title/80201590

    Voir aussi : "Des balles aux prisonniers"

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  • Le cancer est un sport de combat

    Voilà un film, commençant comme une romance glacée mais qui finit par surprendre. Glacée comme la facture très américaine tournant autour de Carley Allison, jeune Canadienne promise à un bel avenir. Tel est le sujet de Kiss & Cry, avec Sarah Fisher dans le rôle-titre.

    Au début du film, patineuse douée, Carley vient de passer en catégorie Elite, sous la houlette de son coach, l’austère Shin. Optimiste, souriante, chanteuse à ses heures perdues, entourée d’une famille aimante et soudée qui l’aide et l’admire, rien ne manque à l’irrésistible jeune femme, pas même un petit ami, le fringant John, beau gosse, un rien provocateur. Commence une love story pour la sportive qui passe ses soirées sur la glace.

    C’est précisément sur la glace que tout dérape : Carley est prise d’une forte quinte de toux et d’un problème respiratoire. Elle s’avère en réalité beaucoup plus grave que prévu. Lors de sa première soirée en amoureuse avec John, ce dernier l’amène à l’hôpital, il s’avère que la jeune patineuse ne souffre pas d’asthme mais d’un mélanome malin sur la trachée. Une forme sévère de cancer, très rare. Elle avait une chance sur un milliard d’être touchée. Carley comme un combat contre sa maladie. 

    Un film édifiant sur le match d’une vie pour une vie

    Vous l’avez deviné, le patinage artistique est abandonné au premier tiers du film pour s’intéresser à la lutte de Carley Allison contre son cancer. Il faut d’ailleurs préciser que ce récit est tiré d’une histoire vraie, ce que montre le générique de fin avec des photos de la jeune femme et les témoignages de ses parents et de son petit ami.

    Le long-métrage, disponible sur Netflix, frôle parfois le mélodrame, sans jamais toutefois y tomber complètement. Disons aussi que le parti-pris est de faire un film édifiant sur le match d’une vie pour une vie. Le metteur en scène a choisi de rompre avec une facture classique grâce à la voix off de Carley, des confidences avec le spectateur mais aussi des seconds rôles intéressants : une infirmière mal embouchée mais aussi son coach, Shin.

    C’est du reste à lui que l’on doit l’une des phrases les plus fortes et les plus justes du film : "Il faut traiter les victoires comme des enterrements et les enterrements comme des victoires."

    Kiss & Cry, drame canadien de Sean Cisterna, avec Sarah Fisher,
    Luke Bilyk, Chantal Kreviazuk, 2017, 93 mn, Netflix
    https://carleysangels.ca

    https://www.netflix.com/fr/title/80178720

    Voir aussi : "Patins sur glace"

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  • Patins sur glace

    Vous que les romances et les histoires d’amour horripilent, passez votre chemin.

    Ice, comédie romantique russe d’Oleg Trofim, avec la sémillante Aglaya Tarasova dans le rôle principal, suit les pas – ou plutôt les patins – d’une brillante sportive russe, engagée dans le patinage en couple, l’une des disciplines les plus dures et les plus exigeantes qui soit.

    Disons-le tout de suite : il faut passer les 40 minutes de ce film disponible sur Amazon Prime pour apprécier pleinement l’histoire d’une renaissance et la naissance d’un couple.

    Le film commence par l’ascension de Nadia, dans un début digne d’un conte de fée moderne : une enfant devenue orpheline après le décès de sa mère malade (elle décède sur un lac gelé, détail qui a bien entendu son importance symbolique), l’entrée dans une école de patinage exigeante, la présence d’une entraîneuse exigeante et qui devient sa seconde mère et la rencontre avec le jeune premier Leonov, patineur hors-pair qui choisit Nadia comme partenaire.

    Fin de la romance ? Et non ! Car c’est en réalité là que tout commence, et là aussi que le film prend véritablement son envol. 

    Fin de la romance ? Et non !

    Hospitalisée suite à un accident et immobilisée sur un lit d’hôpital, l’ancienne patineuse ne doit son salut qu’à son entraîneuse ainsi qu’un joueur de hockey. Il s’appelle Sasha et cumule des défauts irrémédiables : impulsif, colérique et à l'humour... froid. C’est pourtant lui qui est chargé de jouer la nounou pour la patineuse désormais en fauteuil roulant. Le retour sur glace de l’ex-sportive est-il possible ? A priori, non.

    Voilà une romance qui glisse toute seule. Le spectateur peut certes craindre au début que l’histoire se porte sur Nadia et son bellâtre de partenaire, après un début sirupeux et un brin convenu. Tout l’intérêt vient bien entendu de la relation entre Nadia et Sash, deux personnes que tout sépare, si l’on excepte la glace. Dans le rôle de Nadia, Aglaya Tarasova épate. Elle trouve son alter-ego en la personne de Sasha (Alexandre Petrov).

    On trouve dans Ice tout ce qui fait le charme de ces romances : deux personnages à la solide personnalité mais qui n’auraient jamais dû se rencontrer, un duo finissant par trouver ses marques et un happy-end. Pour corser le tout, ajoutez le milieu du patinage artistique, un pays – la Russie – pas assez souvent mis à l’honneur dans le cinéma et un défi sportif en forme de message universel.

    Du bel ouvrage, donc. Pas un chef d’œuvre mais du bel ouvrage. 

    Ice, romance russe d’Oleg Trofim, avec Aglaya Tarasova, Alexandre Petrov,
    Milos Bikovic et Maksim Belborodov, 2019, 93 mn, Rimini Éditions, Amazon

    https://www.primevideo.com

    Voir aussi : "Margot Robbie sur glace et en majesté"

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  • Margot Robbie sur glace et en majesté

    Aujourd’hui, j’ai choisi de vous parler d’un film sorti il y a trois ans et qui mérite vraiment d'être découvert ou redécouvert.

    Moi, Tonya, avec Morgot Robbie dans le rôle titre, retrace la carrière de la patineuse Tonya Harding, devenue célèbre – et aussi la personnalité la plus détestée en Amérique au mi-temps des années 90 – en raison de l’agression de sa rivale Nancy Kerrigan. L’affaire se passait en 1994, quelques semaines avant les Jeux olympiques d'hiver de Lillehammer.

    Bien évidemment, le cœur du film est cette histoire à la fois sordide et surréaliste. Le réalisateur a cependant fait le choix de ne pas s’attarder sur l’agression elle-même : elle est filmée caméra sur l’épaule et dans un plan-séquence nerveux. Le spectateur ne voit que de manière furtive la malheureuse sportive attaquée. Cette affaire va évidemment mettre un terme à la carrière de Tonya Harding.

    Le parti-pris est le refus de faire le procès de cette patineuse ultra-douée. Il faut rappeler ici que Tonya Harding a été la première femme à essayer et réussir le triple axel. Sauf que son physique cadrait mal avec les canons de beauté que jugeaient – aussi – les jurys. Loin d’être un film à charge contre la sportive, Moi, Tony est au contraire le portrait d’une femme issue d'un milieu pauvre et victime des hommes, des préjugés mais aussi de proches prêts à tout. 

    Margot Robbie s’est enlaidie pour le rôle – si encore c’est possible !

    Pour jouer la patineuse, Margot Robbie s’est enlaidie pour le rôle – si encore c’est possible ! Elle a fait un remarquable travail de composition pour jouer le rôle de sa compatriote. Mieux, le spectateur ne peut qu’admirer les reconstitutions plus vraies que nature des figures sur glace. Outre les costumes et les les coiffures bluffantes de réalisme, les pas et les sauts sont filmé avec un réalisme confondant : triples axels, loops, vrilles piquées et chasse-neiges sont au programme de ce très grand film sur le patinage.

    Mais Moi, Tonya est plus que cela : c’est aussi un biopic enlevé, mêlant la tragédie familiale, l’ambition sportive et le fait divers, le tout avec un humour décapant et des clins d’œil réguliers au spectateur.

    Tonya Harding se trouve aussi blanchie de sa responsabilité dans une sombre affaire qui était plus de l’ordre du sale coup organisé par des branquignols que d’une rivalité sportive – Nancy Kerrigan et Tonya Harding, nous dit-on, s’entendaient bien et étaient même camarades de chambre.  

    Le passionnant biopic, porté de bout en bout par une Margot Robbie épatante, est à voir enfin sous un angle sociologique : celui d’une femme libre, malmenée par sa mère, LaVona Fay Golden (la formidable et oscarisée Allison Janney) puis par son mari Jeff Gillooly (Sebastian San). Paul Walter Hauser, que l’on a vu ensuite au premier plan dans Le Cas Richard Jewell de Clint Eastwood, impose sa présence dans le rôle de Shawn Eckhardt, l’ami roublard et mythomane qui va être celui qui, avec Jeff Gillooly, contribuera à faire chuter une patineuse qui était pourtant promise à une carrière exceptionnelle.   

    Franchement, ce film est à voir, à déguster et à revoir. Avec une Margot Robbie qui s’impose comme l’une des meilleures actrices actuelles. En un mot : majestueuse.

    Moi, Tonya, biopic américain de Craig Gillespie,
    avec Margot Robbie, Sebastian Stan et Allison Janney, 2017, 121 mn, sur Amazon Prime

    https://www.francetvpro.fr
    https://www.primevideo.com

    Voir aussi : "Le retour sur grand écran des maîtres et de leurs serviteurs"

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