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peintre

  • Partages d’Andreea Gherghinesco

    Andreea Gherghinesco sera de retour du 13 au 27 octobre 2024 à la Galerie Partage de Gien pour une exposition libre.

    L’artiste loiretaine, installée à Ouzouer-sur-Trézée, avait marqué les esprits avec ses singuliers chats qu’elle a su rendre plus humains qu’humains. Elle tourne aujourd’hui cette page féline pour d’autres séries, moins oniriques et surréalistes mais tout aussi touchantes. 

    Pour sa nouvelle exposition, que la peintre a nommée "Where", ce sont vers d’autres univers qu’Andreea Gherghinesco propose d’emmener les spectateurs.

    Place à une facture plus réaliste donc, mais avec toujours ce soin donné aux couleurs fauves. Les personnages – humains cette fois – se perdent dans des paysages qui peuvent être aussi inquiétants qu’apaisants. Les scènes de baignades sont un classique dans l’histoire de la peinture. Andreea Gherghinesco a la bonne idée de reprendre le thème de la baignade, avec une singulière mélancolie.

    À la Galerie Partage, le spectateur pourra également y trouver des portraits où le réalisme des poses ne dispense pas l’artiste de jouer avec les lumières, les clair-obscurs, les textures ou des ondulations de cheveux. Cela donne des visages – souvent jeunes – saisis avec un mélange de naturel et de naïveté.  

    L’exposition "Where" d’Andreea Gherghinesco est à voir du 13 au 27 octobre 2024 à la Galerie Partage de Gien. Horaires : le mardi de 14H à 19H, les mercredi, jeudi de 10H à 19H, le vendredi et le week-end de 14H à 19H. Entrée libre et gratuite.

    Avec le soutien de la Ville de Gien.

    Exposition "Where" d'Andreea Gherghinesco, Galerie Partage de Gien
    Du 13 au 27 octobre 2024
    21, rue Gambetta, 45500 Gien
    Tél. 06 79 05 07 41
    https://www.facebook.com/andreea.gherghinescu.1 
    https://www.instagram.com/le_chat_triangulaire 

    Voir aussi : "Baigneuses, chats et nuits fauves"
    "Vite, les chats"
    "Des émaux, des choses et des chats"

    © Andreea Gherghinesco

    andreea gherghinesco,gien,loiret,exposition,peinture,peintre 

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  • Art à boire

    Puisque la saison estivale va doucement vers sa fin, il est sans doute temps de garder la tête au soleil et à la fête avec une bonne idée de sortie le Festival Art & Vin 2024 qui poursuit son périple festif, artistique et vinicole jusqu’au 31 octobre 2024.

    Pour sa 26e édition,  Art & Vin propose un menu des plus alléchants, dans plusieurs domaines et châteaux de la Provence-Alpes-Côte d’Azur et Corse  : Soirées concert, théâtre, photographie, arts visuels, expositions, streetart, peinture, danse, sculpture, conférences, balades vigneronnes, sans oublier une série de focus passionnants sur l’art d’accorder les mets et les vins.

    Art. Nous y voilà. "Les vignerons ne sont-ils pas des artistes qui façonnent un produit ancestral et toujours nouveau ?" questionnent avec justesse les organisatrices et organisateurs. "En accueillant les œuvres d’art dans leur domaine, les vigneronn.e.s ouvrent des espaces de liberté, créent des connexions, contribuent à la diffusion d’une pensée libre", disent-ils encore.

    Artistes et vignerons partagent ainsi leur savoir-faire et, ensemble, ils contribuent au rayonnement des talents de leur région. Véritable rassemblement de cœurs, l’événement permet aux visiteurs de venir aiguiser leur sensibilité esthétique et gustative dans une quarantaine de domaines et châteaux de la Région Sud, et ce jusqu’au mois d’octobre.

    "Les vignerons ne sont-ils pas des artistes qui façonnent un produit ancestral et toujours nouveau ?"

    Pendant encore deux mois, plusieurs domaines vinicoles ouvriront leurs portes à des artistes aussi différents que la céramiste VOS au Château de Majoulière à Villecroze (jusqu’au 30 octobre), la peintre Bernadette Van Baarsen au Domaine des Feraud à Vidauban (jusqu’au 30 septembre), la peintre Chouette Nia au Domaine du Dragon à Draguignan (jusqu’au 31 octobre), l’artiste textile Claire Wyldbore au Château Les Crostes à Lorgues (jusqu’au 15 septembre) au peintre Vincent Savatier au Château du Roüet au Muy (jusqu’au 30 septembre), au peintre Virgile Virgilien aux  Terres de Saint Hilaire à Ollières (jusqu’au 30 septembre), au photographe Pixeliums au Château Nestuby à Cotignac (jusqu’au 31 octobre), à la sculptrice Josso et au sculpteur Miguel Martin au Château de Mauvane à Hyères (jusqu’au 8 septembre, pour ne pas dire très bientôt).

    À ne pas manquer non plus, des œuvres de la peintre ukrainienne Natalia Kuruch au Font des Pères au Beausset (jusqu’au 30 septembre). D’autres artistes sont à noter. Au Domaine de L’anglade au Lavandou exposent les peintres Thomas Reiheisser et Natalija Vincic (jusqu’au 30 septembre). Au Domaine de La Suffrène à La Cadière d’Azur, c’est le photographe Frédéric Laban qui est de la fête (jusqu’au 15 septembre). Au Clos des Roses à Fréjus, l’architecte Ludovic Regnault a installé ses créations jusqu’au 6 septembre. À Terre de Mistral à Rousset, la peintre Maryse Silenziano expose  ses toiles. Au Domaine Isle Saint Pierre en Camargue, ce sont la peintre allemande Valery Muller et le photographe Louis Rivière qui sont mis à l’honneur (jusqu’au 30 septembre). Citons enfin l’artiste protéiforme Catherine Arniac au Mas de Valériole en Camargue, jusqu’au 31 octobre.

    Que des artistes aux univers aussi variés et passionnants investissent des lieux vinicoles, voilà qui est remarquable.

    "Art & vin en liberté"
    Du 1er mai au 31 octobre 2024
    https://artetvinvar.fr

    Voir aussi : Du vin, des arts et de la fête"
    "Vins et vignobles, des Gaulois à la Ve République"

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  • L’inquiétant familier d’Anne van der Linden

    La passionnante monographie consacrée à la peintre et dessinatrice Anne van der Linden permet de plonger et de découvrir – ou redécouvrir – le parcours d’une artiste importante de l’underground français.

    Frederika Abbate est aux commandes de cet essai richement illustré et commenté, Anne van der Linden, Cavalière de la tempête (éd. White Rabbit Prod), une artiste pas tout à fait inconnue à vrai dire de Bla Bla Blog, puisqu’elle apparaît régulièrement dans les publications de White Rabbit Dream. Le lecteur trouvera dans cette monographie une étude à la fois complète, sérieuse et documentée sur l’œuvre d’une artiste dont le parcours a été à la fois sinueux et cohérent.

    Née à Paris de parents expatriés et biberonnée par l’art, Anne van der Linden a été marqué dès le début de sa carrière par l’influence des mouvances contestataires de mai 68 et par une série de voyages à l’étranger, dans des régions reculées, en compagnie de son ami Jean-Louis Costes. De là, vient sans doute son influence : des tableaux bigarrées ("Navigation à vue"), un style brut ("Cortège"), des personnages naïfs ("Le spleen de Tarzan"), des couleurs omniprésentes ("Rollerderby"),  l’importance accordée à la nature ("Terreur dans les bois", "Scolopendre"), voire aux cultures primaires ("Les indigènes").

    La violence et le sexe sont des thématiques avec lesquels l’artiste joue et s’amuse, telle une enfant naïve

    L’œuvre d’Anne van der Linden, loin de lorgner du coté du dépaysement exotique ou d’un attrait superficiel pour l’ailleurs, puise dans ces voyages pour mieux revenir vers elle-même, offrant une singulière réflexion sur ce qui fait notre vie quotidienne, notre modernité, nos rites et, finalement notre intimité et notre sexualité.

    Le sexe est sans doute le centre et même le point d’achoppement de ses tableaux. C’est aussi ce qui choquera sans doute le spectateur et le lecteur : des accouplements étranges, pour ne pas dire  surréalistes ("Gang bang à La Courneuve"), des viols ("Grand-Père", le terrifiant viol incestueux dessiné pour , pour l’édition illustré d’un roman de Jean-Louis Costes), des êtres monstrueux ("Le trapéziste"), des hermaphrodites ("Pan ! Dans l’œil", "Androgyne"), des scènes de torture (le troublant "Les aiguilles"), de meurtre, voire de cannibalisme ("Le festin"). On y voit des êtres à deux têtes, masculine et féminine ("Les choses doubles"), des créatures surnaturelles, des diables et aussi des dieux ("Dieu", 1998).  

    Cette immersion du sacré, l’essai de Frederika Abbate en parle longuement dans le chapitre au titre intrigant, "L’entrée au couvent". Ce sont les rites et rituels chrétiens qui sont détournés, pour ne pas dire désacralisés ("Ecce homo", "Un p’tit air de Mona Lisa", "Christ aux os").

    Faut-il y voir une dénonciation de la religion ? Pas vraiment, dit en substance l’auteure. Car, ce qui intéresse Anne van der Linden, c’est bien l’intime et les rapports humains. Il ne faut pas prendre au pied de la lettre les scènes spectaculaires de l’artiste : "Comme tous les personnages de ses tableaux, celle qui mange est impassible et l’action se fait calmement, sans signe d’hystérie ni de sauvagerie". La violence et le sexe sont, quelque part, des thématiques avec lesquels l’artiste joue et s’amuse, telle une enfant naïve.

    Alors oui, il y a de l’inquiétant dans cette artiste underground, mais c'est un "familier inquiétant" freudien. Le quotidien, l’amour, l’attachement, le détachement sont traitées sous l’angle de la mythologie, des références religieuses mais aussi des artefacts de notre monde moderne. Sans oublier ces retours aux cultures primaires, omniprésentes et fascinantes. 

    Frederika Abbate, Anne van der Linden, Cavalière de la tempête
    éd. White Rabbit Prod, 2023, 240 p.
    https://www.whiterabbitprod.com
    https://www.annevanderlinden.net

    Voir aussi : "Bataille contre la mafia"
    "Visages de la peur"

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  • Trente ans de réflexion

    La Fondation Taylor propose jusqu’au 23 avril des œuvres du peintre et sculpteur Lionel Guibout. Il s’agit d’une vraie découverte, tant l’artiste revendique son goût pour la discrétion, l’introspection et la lenteur.

    L’artiste le dit ainsi : "Après plus de trente ans de réflexion..., ivre de nature, de peinture et de sculpture, j'exposerai à la Fondation Taylor un ensemble d'œuvres retraçant mon voyage dans le temps, l'espace, la matière, les formes et les couleurs".

    La matière : voilà ce qui frappe d’abord dans les peintures de Lionel Guibout. Non sans une facture naïve, le plasticien traduit la nature sauvage, sans compromis. Les éléments déchaînés de la grande toile "Endless Landscape" (2013) frisent l’abstraction : le gris, le brun et le bleu-violet se répondent  dans une œuvre qui n’a pas pour but de reproduire fidèlement un paysage de mer fouetté par la tempête.

    La matière : voilà ce qui frappe d’abord dans les peintures de Lionel Guibout

    Sa série "Trente ans de réflexion" nous ramène aux paysages de nature de Cézanne, dans sa manière de jouer avec les formes et les couleurs. C’est la vie qui domine dans ces huiles au format relativement petit.

    L’artiste s’empare aussi d’une technique peu courante, le lavis, pour sa série "Endless Landcape". Lionel Guibout se fait plus apaisé, nous transportant même du côté de l’Extrême-Orient ; à l’abstraction, préférons le zen, avec ces subtiles variations de noirs et de gris, où l’homme est toujours absent.

    Outre ses peintures, la Fondation Taylor expose aussi quelques sculptures, toujours guidée par la nature. Ce sont écorces d’arbres ("Parole d'écorces", 2019) ou les "Xylométries" de 2009. "Les caresser, les écouter, les peindre, ils nous répondent, les arbres…", commente l’artiste. 
    Cette œuvre rare et passionnante est à découvrir à la  Fondation Taylor, à Paris 9e, du jeudi 31 mars au samedi 23 avril 2022 

    Exposition Lionel Guibout, Fondation Taylor, Paris, 
    Du jeudi 31 mars au samedi 23 avril 2022
    1 rue La Bruyère 75009 Paris
    https://www.taylor.fr
    https://www.facebook.com/lionel.guibout

    Voir aussi : "Énergiquement fluide, intensément paisible"
    "Galerie virtuelle chez Cyril Guernieri"

    Lionel Guibout, Endless Landscape, 80x160 cm, 2013

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  • De l’art de composer

    Il y a du Zao Wou-Ki dans l’œuvre de Feng Xiao-Min, l’artiste mis à l’honneur par la galerie parisienne Opera Gallery. Et ce n’est pas en raison de la nationalité de l’artiste né en Chine, ni parce que le peintre a posé ses bagages en France depuis 1988.

    Comme son aîné, figure majeure de l’abstraction lyrique, Feng Xiao-Min compose des paysages mystérieux aux teintes savantes. "Même si mon sang est empli de l’esprit et du rythme des peintures et des lignes chinoises, j’ai été particulièrement frappé par les couleurs de la peinture occidentale", reconnaît l’artiste. Il est vrai que la maîtrise du geste est capitale pour la création de ces tableaux présentés dans l’exposition future proposée par la galerie parisienne Opera Gallery au titre révélateur de "Compositions". "Tout le monde peut faire de la peinture mais personne ne maîtrise la règle du seul trait de pinceau" disait le calligraphe et peintre du XVIIe siècle Shi Tao. 

    "Tout le monde peut faire de la peinture mais personne ne maîtrise la règle du seul trait de pinceau"

    Loin d’être un carcan, cette formation traditionnelle ancre la légèreté du geste de Feng Xiao-Min assure son envolée et surtout aiguise son sens de la composition. Si les couleurs, toujours choisies avec soin, s’étirent et se déclinent en douces nuances, en délicats jeux de transparence ou en mystérieuses silhouettes, une constante de toutes les œuvres de Feng Xiao-Min est une compréhension de l’art d’agencer les éléments. Toutes ses œuvres se nomment des "Compositions".

    Riche de sa formation classique, le peintre a su s’en libérer pour proposer des tableaux aux couleurs soyeuses et harmonieuses. Pour cette exposition, visible au 62 rue du faubourg Saint-Honoré du 30 septembre au 16 octobre, Feng Xiao-Min poursuit son exploration des grands formats en réalisant un triptyque de près de 4 mètre de large, plongeant ainsi le spectateur au cœur de son univers.

    L’exposition "Compositions" sera accompagnée d’un catalogue édité par Opera Gallery.

    Exposition "Feng Xiao-Min Compositions"
    Opera Gallery, du 30 septembre au 16 octobre 2021
    62 rue du faubourg Saint-Honoré, Paris
    https://fengxiaomin.com/fr
    https://www.operagallery.com
    https://www.facebook.com/OperaGalleryOfficial

    Voir aussi : "En première ligne"
    "Énergiquement fluide, intensément paisible"

    Feng Xiao-Min, Composition N° 8.9.20, acrylique sur toile, 210x260 cm, 2020

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  • Épitaphe pour Charlotte Salomon

    Ce qui frappe d’emblée dès les premières lignes de Charlotte, que David Foenikinos a publié en 2014, c’est la composition du texte.

    L’auteur a opté pour un texte écrit sous forme de versets. Vrai récit, faux roman, pas tout à fait un poème, on serait tenté de dire que c’est une épitaphe qu’écrit David Foenkinos. Une épitaphe sur 250 pages autour d'une artiste terrassée pendant ses jeunes années, en pleine seconde guerre mondiale.

    Charlotte fait partie de ces œuvres personnelles que l’écrivain français présente ainsi : "Pendant des années, j'ai pris des notes. / J'ai parcouru son œuvre sans cesse. / J'ai cité ou évoqué Charlotte dans plusieurs de mes romans. /  J'ai tenté d'écrire ce livre tant de fois. / Mais, comment ? / Devais-je être présent ? / Devais-je romancer son histoire ? / Quelle forme mon obsession devait-elle prendre ?"

    Mais qui est cette Charlotte en question ? 

    Charlotte est, pour commencer, l’histoire de la peintre Charlotte Salomon et de famille juive allemande, marqués par des tragédies et des suicides – celui d’une tante en 2013 puis de sa mère alors qu’elle est une jeune enfant. La jeune fille, à l’intelligence et la sensibilité développés, est élevée par son père Albert, remarié avec une chanteuse lyrique, Paula Lindberg qui l’élève comme sa propre fille. C’est indirectement grâce à cette dernière que Charlotte rencontre l’homme qui va la marquer durablement, Alfred Wolfsohn, musicologue, professeur de chant et pédagogue exceptionnel.

    Une épitaphe sur 250 pages

    Lorsque les nazis arrivent au pouvoir, la vie devient de plus en plus dure, dangereuse et cruelle pour cette famille juive allemande. Mais c’est aussi au cours de cette période que Charlotte s’ouvre à l’art, et en particulier à l’art pictural.

    La seconde guerre mondiale éclate et Charlotte est envoyée en France, en sécurité croit-on. Elle rejoint sur la Côte d’Azur ses grands-parents maternels, loin d’Albert, Paula et Alfred. Mais ce qui devait être des retrouvailles familiales et un soutien se transforme en cauchemar pour la jeune femme. 

    La vie de Charlotte Salomon est de celle qui a été, à ma connaissance, oubliée. Elle a laissé une œuvre unique et autobiographique, Leben? oder Theater? (Vie ? Ou théâtre ?). On sait que les artistes féminines ont été largement oubliées dans l’histoire de l’art et dans les galeries des grands musées. Le récit biographique et romancé de Charlotte Salomon est un moyen de découvrir cette œuvre totale et personnelle mêlant des centaines de gouaches et d’aquarelles, des textes et de la musique.

    Après avoir lu Charlotte de David Foenkinos, un roman bouleversant jusque dans ses dernières pages, il est certain que la curiosité vous mènera sur les pas de Charlotte. L’écrivain lui a fait la plus belle des épitaphes et le plus beau des hommages.

    David Foenkinos, Charlotte, éd. Gallimard, 2014, 256 p.
    @DavidFoenkinos

    Voir aussi : "David Foenkinos, son œuvre"
    "À la place du mort"

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  • Dora Maar timbrée

    Après Charlie Chaplin, Bla Bla Blog a choisi de parler de Dora Maar, que La Poste met à l’honneur avec un timbre, qui sortira le 31 mai prochain.

    Dora Maar a été une des figures importantes de l’art du XXe siècle. Indissociable de Picasso, dont il s’est inspiré, elle est aussi une artiste à part, photographe et peintre.

    Associée au photographe et décorateur de cinéma Pierre Kéfer, elle ouvre son studio. Travaillant pour la publicité et la mode, réalisant portraits et nus oniriques.

    Dès 1933, elle se rapproche des surréalistes. Son terrifiant Portrait d’Ubu, la photographie d’un fœtus de tatou ou ses photomontages d’une grande perfection formelle tirent du réel leur dérangeante étrangeté.

    Peintre, elle se dégage de l’emprise de Picasso et réalise après la guerre des natures mortes, puis des paysages qui la mèneront aux confins de l’abstraction. Dans les années 1970-80, ses négatifs grattés et ses "dessins de lumière" réconcilient peinture et photographie dans une même gestuelle.

    Conservée avec quelque 1 000 clichés de l’artiste au Centre Pompidou, cette œuvre a sans doute été réalisée pour un magazine de beauté. Au "glamour" imposé par la commande s’ajoute l’audace du fond, quadrillé par un jeu d’ombre.

    L’éclairage contrasté du mannequin rappelle la proximité de Dora Maar avec le milieu du cinéma. En 1935, Jean Renoir l’engagera comme photographe de plateau sur son film Le Crime de monsieur Lange.

    Le timbre sera vendu en avant-première les vendredi 28 et samedi 29 mai à au Carré d’Encre, 13 bis rue des Mathurins, 75009 Paris.

    Timbre "Dora Maar Kid", La Poste
    https://www.laposte.fr/boutique
    https://www.lecarredencre.fr
    https://awarewomenartists.com/artiste/dora-maar

    Voir aussi : "« The Kid » mis à l’honneur par La Poste"

    Photo : Dora MAAR
    Mise en page Marion Favreau, d'après photo © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Jacques Faujour, © Adagp, Paris, 2021
    Contour de la feuille : mise en page Marion Favreau d'après photos © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais /image Centre Pompidou, MNAM-CCI, Photo © RMN-Grand Palais (Musée national Picasso-Paris) / Mathieu Rabeau, © Adagp, Paris, 2021

    © - La Poste - Tous droits réservés

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  • Sortis de l'oubli

    Parler d’une galerie d’art des oubliés fait tout de suite penser au Salon des Refusés de 1863 qui allait marquer l’acte de naissance des impressionnistes. La future Galerie des Oubliés, qui ouvrira ses portes à Nantes le 28 janvier 2021, ne revendique certes pas cette affiliation ; cependant, elle a le même objectif de se consacrer à des artistes qui n’ont pas eu la reconnaissance de leur époque malgré la valeur artistique de leur travail.

    Pierre Jourda (1931-2007), Menachem Gueffen (1930 – 2016), Hervé Delatouche (1943-2016), Yann Detrez (1927 – 2005) ou Alexandre Moulis (1889-1973) : ces artistes contemporains, morts il y a seulement quelques années, font partie des artistes que mettra en valeur la Galerie des Oubliés, fondée par Léopold Cottineau et Izabeau Jousse.

    Talents méconnus ou à la visibilité trop passagère, ces artistes en décalage avec leur temps n'ont fait aucune concession à leur art. Créateurs secrets, brillants introvertis ou esprits tumultueux, ils n'ont jamais ou très peu exposé. Ils sont restés dans l'ombre parfois toute leur vie, dans un acharnement productif et silencieux. Les créateurs de la Galerie des Oubliés entendent "découvrir ces artistes de l’ombre, les réhabiliter dans le milieu de l'art, leur offrir la reconnaissance qu’ils méritent. Ce sont des hommes en décalage avec leur temps, des femmes occultées par les inégalités d’une époque…", comme le dit le couple de fondateurs. 

    Dissimulées dans l’ombre depuis des décennies, les œuvres sortent à présent de leur cachette

    Pour sa première exposition, la Galerie des Oubliés a choisi de mettre en lumière le peintre Menachem Gueffen grâce à une série de 21 tableaux réalisée à Londres, son port d’attache, dans les années 1960-1970. Grand coloriste, il interprète les leçons du cubisme grâce aux femmes, les grandes inspiratrices de sa vie. La série de tableaux présentés a été exposée pour la dernière fois à Londres en 1974. Dissimulées dans l’ombre depuis des décennies, les œuvres sortent à présent de leur cachette. Menachem Gueffen (qui a été marié, pour la petite histoire, à l'actrice Diana Rigg) aura exposé à Londres, Tel Aviv, Venise, Hambourg ou New York, avant de revenir définitivement en France en 1988. Sa production est encore importante mais il se sent peu soutenu par ce pays qui ne soupçonne pas son talent. Il y vivra pourtant durant 30 ans, en Mayenne, et n'aura de cesse de peindre la femme, toujours la femme. Mais cette fois elle sera peu exposée. Il la gardera pour lui.

    Rendez-vous donc à Nantes à partir de janvier pour mettre ou remettre à l’honneur des artistes qui n’auraient jamais dû quitter les cimaises des musées ou des galeries.

    La Galerie des Oubliés
    Exposition inaugurale de Menachem Gueffen, inauguration, 28 Janvier - 30 mars 2021
    2 rue de Bréa – 44000 Nantes
    Tél. 07 56 99 65 12
    www.galeriedesoublies.com
    https://www.facebook.com/galeriedesoublies

    https://www.instagram.com/galeriedesoublies

    Voir aussi : "Femmes extraordinaires des Andelys"

    Menachem Gueffen, Tableau sans titre, 128cm x 103cm, Huile sur toile, 1968

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