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predator

  • Indiens et envahisseurs

    Sacré Disney ! Avec son incroyable Prey, la firme aux grandes oreilles n’a pas seulement proposé un inédit et une plongée dans l’Amérique des peuples indiens. Elle proposait la résurrection d’un des personnages emblématiques du cinéma de SF ! Mais lequel ? 

    Nous sommes en 1719. L’Amérique est encore un vaste territoire indien, pas encore colonisé totalement par les immigrés européens. Un peuple de Comanches vit paisiblement sur ses terres. Parmi cette tribu, Naru, intrépide et farouche, tente de faire valoir ses dispositions à la guerre, au même titre que son frère Taabe.

    Les deux vont devoir unir leurs forces lorsqu’ils découvrent qu’un monstre venu du ciel s’en prend aux hommes qu’il croise. 

    Où est le monstre ?

    On ne sait pas ce qui a prit Disney de vouloir ressusciter Predator, personnage de la SF horrifique des années 80 qui n’a jamais vraiment inspiré les créateurs qui se sont penchés sur lui (le piteux Alien vs. Predator pour ne citer que lui). Or, voilà que Disney choisit de relancer la franchise grâce… à une Indienne du XVIIIe siècle. Et pourquoi pas ?

    Dans la lignée de Cowboys & Envahisseurs (2011), Dan Trachtenberg fait marier SF et western. Il donne à une adolescente indienne, courageuse et obstinée, le rôle-titre, avec évidemment un message très inclusif. Les scènes d’action sont d’une belle efficacité et réservées à un public averti. De ce point de vue, le cahier des charges de la franchise Predator est respecté.  

    Prey, pur divertissement, se fait en plus métaphorique, en ce qu’il fait se rencontrer tribus autochtones, alien venu de l’espace et pionniers à peine moins brutaux venus d’un autre monde. Où est le véritable monstre, semble nous glisser Disney à l’oreille ? Bien vu, terrifiant et annonciateur de futurs massacres, barbaries cruautés, bien réels, héls, ceux-là. 

    Prey, horreur et science-fiction américain de Dan Trachtenberg, avec Amber Midthunder,
    Dakota Beavers, Dane DiLiegro, Stormee Kipp et Michelle Thrush, 2022, 99 mn, Disney+

    https://www.disneyplus.com/fr-fr/movies/prey/5Y0VIrKjUDWm

    Voir aussi : "La cavalière du désert"

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  • Ma sorcière mal aimée

    Les sorcières sont à la mode en ce moment, semble-t-il. Elles sont en tout cas  au cœur du cycle de bandes dessinées Webwitch, même s’il est vrai que ces être extraordinaires appartiennent au domaine de la dark fantasy et de la science-fiction. Son créateur, Tim Virgil, et Matt Martin (l'auteur entre autres de Snowman) sont au scénario et au dessin pour ces deux histoires traduites en français : un comics américain plein de fureur, de sexe et de sang.

    Nona Hoffman, agent fédéral particulièrement doué, s’avère être en réalité une webwitch (littéralement une "sorcière de la toile"), une créature extraterrestre appartenant à la nation Arachnéïde, bien décidée à soumettre la terre pour s’y installer et tisser sa toile maléfique.

    Nina se découvre en jouet transgénétique, capable de passer d’une nature humaine, à celle d’une sorcière aussi sexy que redoutable. Mais c’est sans compter la présence de l’amant de Nina, l’agent Dale Armstrong.

    Des super héroïnes ayant finalement le meilleur rôle

    On aime on on déteste cette bande dessinée à la fois âpre, sensuelle et ne transigeant pas sur l’hémoglobine et autres fluides. Les deux histoires formant cette édition soignée de Webwitch font des femmes et en particulier de ces sorcières d’un autre genre des super héroïnes ayant finalement le meilleur rôle : guerrières, manipulatrices, dominatrices mais aussi et surtout séductrices en diable, comme le prouve l’histoire d’amour entre Nina et Dale dans le récit apocalyptique de Matt Martin.

    Avec Tim Vigil, le créateur du cycle Webwitch, nous sommes dans une aventure lorgnant plus du côté de Predator, non sans quelques poncifs propres aux films d’action du genre.

    L’édition française du comics est opportunément complété par 75 pages de couvertures et d’illustrations d’un cycle étonnant d’audaces visuelles, sans tabou.

    Matt Martin et Tim Vigil, Webwitch, éd. Tabou, 2019, 240 p.
    http://www.tabou-editions.com/bandes-dessinees/643-webwitch-9782359541373.html
    https://www.kickstarter.com/projects/boundless/matt-martins-webwitch

    https://www.facebook.com/tim.vigil.71

    Voir aussi : "Du sex-appeal à réveiller les morts"

      

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