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quintette

  • 1842, année romantique

    "1842" aurait pu être le titre du dernier coffret de b.records, Collection Schumann. Cet enregistrement consacré à la musique de chambre de Robert Schumann s’intéresse à quatre œuvres de jeunesse du compositeur allemand. Nous sommes en 1842 et Schumann ne s’est pas encore essayé aux quatuors, se limitant surtout à des opus pour piano et voix. Cette année 1842 entre dans l’histoire de la musique romantique.

    L’enregistrement proposé est la captation d’un concert donné par le Quatuor Strada à l’Auditorium de la Cité de la Musique et de  la Danse à Soissons, les 3 et 19 avril 2024. Le Quatuor réunit Pierre Fouchenneret et Ayako Tanaka au violon, Lise Berthaud (alto) et François Salque (violoncelle).

    Ce coffret Robert Schumann débute avec le 1er Quatuor à cordes op. 41 dont l’introduction soyeuse et vibrante annonce un mouvement harmonique et harmonieux, mais non sans l’expressivité romantique de Robert Schumann (Andante expressivo) ni une allégresse certaine (Allegro). Écrit en 1842 (Robert Schumann a 32 ans), ce Quatuor op.41 illustre l’état d’esprit de son auteur. Il vit une période heureuse, ce qu’illustre encore le deuxième mouvement Scherzo – Presto – Intermezzo vivifiant auquel s’attaque le Quatuor Strada avec enthousiasme. Même l’Adagio n’est ni triste ni funèbre. Mélancolique et beethovénien, il ressemble à une douce déclaration d’amour. Le Presto, vif comme un torrent sauvage, vient conclure un premier Quatuor typique de cette année 1842 placée sous le signe de la musique de chambre schumanienne.

    Toujours en 1842, le compositeur allemand écrit son deuxième Quatuor à cordes op. 41. L’Allegro vivace a la légèreté de ces œuvres insouciantes. Le Quatuor Strada s’y promène avec une bonheur. Le charme de l’Andante quasi variazioni réside dans sa manière d’avancer pas à pas, avec un sorte de nonchalance joueuse. Le mouvement suivant, Scherzo – Presto, le plus court de ce coffret, garde cette insouciance et cette joie de vivre, si caractéristique de la musique de chambre schumanienne de cette période. Tour aussi alerte, l’Allegro molto vivace vient clore le Quatuor à cordes n°2 ainsi que le premier CD du coffret.

    "Ils me ravissent jusque dans le moindre détail"

    Le 3e Quatuor à cordes commence par une somptueuse déclaration d’amour tout en romantisme. N’est-ce pas à Robert Schumann amoureux – de Clara Wieck, future Madame Schumann – dont nous avons à faire dans le premier mouvement Andante ? Les frères Fouchenneret précisent d’ailleurs dans le livret que le trio de quatuors ont été offerts à la musicienne et compositrice pour ses 23 ans qui a su apprécier la valeur de cette création : "Ils me ravissent jusque dans le moindre détail", lui dit-elle. Pour l’Assai agitato, Robert Schumann semble se démultiplier dans une partie virtuose, enlevée et à la construction savante. On se pose sur l’Adagio, plus sobre avant un Finale Allegro molto vivace, enlevé, capricieux et joueur, mais non sans élan amoureux et romantique, avec une ligne mélodique irrésistible.

    Le Quintette pour piano et cordes op. 44 vient compléter ce programme. Théo Fouchenneret au piano rejoint son frère Pierre, toujours avec le Quatuor Strada. Composé lui aussi en 1842, le Quintette en mi bémol majeur est devenu un des exemples les plus éclatants de la musique romantique, suscitant d’ailleurs l’admiration, entre autres, de Wagner himself. L’Allegro est "brillante", mené tambour battant grâce notamment au piano de Théo Fouchenneret. Arrêtons-nous un instant sur le second mouvement In modo d’una marcia, un poco largamente. C’est tout le génie de Schumann qui s’exprime dans cette partie plus sombre – sinon funèbre – et dans lequel le compositeur sort des sentiers battus. Le romantisme se pare de modernité dans ce séduisant et frappant mouvement nimbé de mystères, comme annonciateur de sombres dangers. Avec le Scherzo Molto vivace, c’est un Schumann jeune et alerte qui s’exprime dans un mouvement relativement court, et en tout cas efficace. Le Quintette et le coffret se termine avec un Finale allegro ma non troppo au solide tempérament. Il vient clore une œuvre essentielle chez Schumann et, par là, une année 1842 à marquer d’une pierre blanche.  

    Robert Schumann, Quatuors et quintette pour piano et cordes,
    Quatuor Strada et Théo Fouchenneret, b•records, 2025

    https://www.b-records.fr
    https://www.theofouchenneret.com
    https://pierrefouchenneret.com/quatuor-strada

    Voir aussi : "Romantique et métaphysique Schumann"

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  • Ozma, hyperjazz

    C'est un jazz étonnant qui nous est proposé par le quintette Ozma - French Explosive Jazz. Un jazz XXIe siècle et, dirions nous, très urbain. C'est en effet la ville qui sert de fil conducteur à un album dans lequel cuivres, batterie et machines sont au service d'un projet musical ambitieux.

    Il souffle sur Hyperlapse, le septième album d’Ozma, un vent à la fois magnétique (le trombonne de Dust City, nous entraînant à Pékin) et déroutant dans son approche electro-pop (le son industriel du titre qui donne son nom à l'album et placé sous le signe de Hambourg).

    Ozma conduit son véhicule jazz aux quatre coins du monde. A côté de villes bien connues (Beijing, Marrakech, Hambourg ou Djakarta), il est question de coins plus confidentiels : Ahmedabad en Inde, Purwokerto en Indonésie ou Bulwayo au Zimbabwe.

    Il s'agit bien d'un voyage musical sans répit, dépaysant et d'une grande densité, à l'instar du morceau Clay Army (Xi'An). L'exotisme est très présent, notamment lorsque le jazz se teinte de couleurs méditerranéennes et orientales, avec par exemple le titre À Leila (Marrakech). Hyperlapse ne se refuse rien : ni l'hypermodernisme de Hambourg, ni le zen et l'ivresse du bien nommé Spleen Party (Ahmedabad), ni non plus la mélancolie du voyageur perdu en Indonésie, loin de ses terres (Infinite Sadness, Entre chien et loup).

    Puissant et même naturaliste – Tuk-Tuk Madness (Mumbai) – le jazz de Ozma – French Explosive Jazz revendique un son world mais qui ne renie jamais son souffle occidental (One Night In Bulawayo), cette cool attitude ou ce goût de l'improvisation présent dans Die Gielde (Lübeck).

    Du vrai jazz globe-trotteur.

    BC

    Ozma, Hyperlapse, Cristal Records, 2020
    https://www.facebook.com/ozmajazz
    https://www.instagram.com/ozmajazz

    Voir aussi : "Glass Museum, une certaine vision du jazz"

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