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Les Cramés de la Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis le film Une part manquante. Il sera visible du 4 au 10 décembre. Soirée débat à l’Alticiné le mardi 10 décembre 2024 à 20H30.
Tous les jours, Jay parcourt Tokyo au volant de son taxi à la recherche de sa fille, Lily. Séparé depuis 9 ans, il n’a jamais pu obtenir sa garde. Alors qu’il a cessé d’espérer la revoir et qu’il s’apprête à rentrer en France, Lily entre dans son taxi…
L'amour de Michel Hazanavicius pour le cinéma est proverbial. Que l'on se rappelle de l'événement qu'a été The Artist (2011), avec Jean Dujardin et Bérénice Bejo. Il s'agissait d'un hommage au cinéma muet qui a été salué par la critique, avec une pléthore de récompenses, dont plusieurs oscars – un exploit pour un film français.
Bérénice Bejo est encore une fois de la partie avec Coupez !, le dernier long-métrage de Michel Hazanavicius. Elle partage l'affiche avec Romain Duris, dans le rôle d'un metteur en scène en plein tournage d'un film sur les zombies.
Coupez ! Commence par un demi-heure de plan-séquence dans une zoné désaffectée avec un réalisateur halluciné tentant de pousser ses comédiens et comédiennes à donner le meilleur. Or, le bâtiment semblerait maudit. Bientôt, des zombies font leur apparition. Le carnage peut commencer.
"Je vais vous ouvrir en deux par le cul !"
Inutile d'en dire plus sur ce récit mêlant astucieusement récit horrifique et création cinématographique. La première demi-heure de Coupez ! est un sacré morceau de bravoure. Mieux, ce plan séquence n'est pas qu'une prouesse technique. Il devient aussi le cœur de la dernière partie du film, et en devient plus réjouissant encore.
À la fois plus pertinent et plus drôle que ne laisserait penser le long-métrage de Michel Hazanavicius, Coupez ! est un joli hommage aux artistes, comédiens, techniciens et metteurs en scène, dans des projets cinés parfois déroutants, sinon infaisables.
Romain Duris est parfait et Bérénice Bejo lui donne la réplique avec une joie communicative. Sans nul doute, on gardera longtemps en mémoire sa réplique savoureuse, alors qu'elle se bat contre des zombies : "Je vais vous ouvrir en deux par le cul !"
Coupez !, comédie de Michel Hazanavicius, avec Romain Duris, Bérénice Bejo, Grégory Gadebois, Finnegan Oldfield et Matilda Lutz, 2022, 11 mn, Canal+ https://www.lesfilmsopale.com/coupez https://www.canalplus.com/cinema/coupez/h/19384338_40099
Je m’aperçois que je ne vous ai pas parlé d’une des séries françaises attendues du premier semestre 2019. Une série qui est aussi l’adaptation du cycle de romans de Virginie Despentes, Vernon Subutex.
Vernon Subutex est le nom très psychédélique du personnage interprété par Romain Duris tombant dès les premières minutes dans une spirale infernale. Expulsé de son appartement, cette figure de l’underground des années 80-90 ne peut emporter avec lui que quelques biens personnels, mais aussi quelques disques cultes, modestes souvenirs de ses glorieuses années dans le milieu pop-rock.
Très vite, c’est sur le terrain de la musique que nous entraîne Vernon Subutex qui trouve refuge auprès d’un de ses amis, Alex Bleach, musicien rock parvenu à une petite notoriété, mais qui finit par décéder d’une overdose le soir-même, non sans toutefois avoir laissé un enregistrement de confessions explosives, que Vernon Subutex emporte avec lui avant de fuir. Bientôt, une chasse à l’homme pour retrouver le fuyard sans domicile fixe : amis bien intentionnés et professionnels qui voudraient bien récupérer les cassettes et le témoignage sulfureux de Alex Bleach se croisent et s'affrontent.
Un hommage à l’underground
Cette adaptation de la trilogie de Virginie Despentes était très attendue, a fortiori avec Romain Duris dans le rôle de Vernon, dont il endosse le costume avec un naturel déconcertant : tour à tour humain, déconcertant, émouvant, agaçant, séduisant ou bouleversant, Romain Duris incarne un homme à terre mais qui se bat pour survivre, sans savoir qu’il détient des cassettes – un hommage au film Diva de Jean-Jacques Beineix ?– qui peuvent permettre son salut autant que sa perte.
Dans cette longue course à travers un Paris décrit comme une jungle impitoyable, d’autres personnages font plus que tirer leur épingle du jeu. Il y a d’abord Céline Sallette, en Hyène roublarde mais non dénuée de scrupules, Laurent Lucas, impitoyable et d’un cynisme sans appel, ou encore Flora Fischbach, dont Bla Bla Blog avait parlé pour ses débuts prometteurs sur la scène pop-rock, et qui fait ici des premiers pas convaincants dans le rôle d’Anaïs, en jeune assistante candide dans un vrai panier de crabes.
Que Fishbach, figure montante de la musique, figure dans cette série qui est aussi un hommage à l’underground, n’est pas un hasard et même plutôt un clin d’œil réjouissant. Vernon Subutex surfe sur une forme de nostalgie d’une période révolue, accentuée par une bande-son d’une belle richesse : The Stooges, Ramones, Daniel Darc, Kim Wilde, Les Thugs ou Janis Joplin. Plein les yeux, plein les oreilles. L'aspect social des romans de Virginie Despentes est largement gommé, mais c'est au profit d'une chasse à l'homme atypique, avec un Romain Duris portant à bout de bras cette série s’accélérant dans les derniers épisodes.
Vernon Subutex, comédie dramatique de Cathy Verney, avec Romain Duris, Céline Sallette, Flora Fischbach, Philippe Rebbot, Florence Thomassin, Laurent Lucas et Emilie Gavois-Kahn, saison 1, 9 épisodes, France, 2019, Canal+ https://www.mycanal.fr/series/vernon-subutex
Cette semaine, L’Œil du Frigo voyage et se rend de l'autre côté de la Méditerranée pour s'intéresser au film de Cédric Klapish, L'Auberge espagnole.
Nous sommes enfin dans l'international, dans le "frigo espagnol" dans cette folie qu'ont eut les hommes de se dire " Tiens et si on se mélangeait un peu." Quelle bonne idée, et voilà une brochette d'acteurs partie faire l'auberge espagnole ! On peut disserter longtemps sur ce concept mais il est vrai que le seul moyen de résumer la situation c'est de montrer ce frigo.
Quelle bonne idée de la part du réalisateur, une image vaut mieux qu'un long discours et tout est dit. On voit alors un frigo à plusieurs étages, achalandé avec les origines de chaque pays et les régimes de chacun. Evidemment on y trouve aussi une paire de lunettes... Je ne vous ai pas déjà dit qu'on trouvait de tout dans un frigo ?
Alors je me pose quand même des questions. A qui appartiennent les œufs dans la porte du frigo ? Et voilà, j'ai mis le bazar (une seule question et tout s'effondre) ! Et oui parce que, là, il n'y a pas d'étiquette... Ou alors nous avons affaire à un rebelle frigoristique !
Pour ma part, et en grand spécialiste du frigo, cela ne remet pas du tout en cause cet excellent film. J'aurais opté pour un frigo sans frontière ou tout est à partager dans l'espace frigorifique. Comment peut on faire progresser l'humanité si l'on fixe des frontières dans un frigo ? Aberrant, le concept de l'auberge espagnole n'est-il pas justement ce partage ? Il ne faudrait pas grand chose pour imaginer un espace gestationnel des victuailles de diverses nationalités aboutissant à la naissance d'un mélange des mets dans des recettes nouvelles et gustatives.
Pas difficile en somme : il faudrait juste un rebelle du frigo qui durant la nuit enlèverait les étiquettes des prénoms et mélangerait le tout. Bref faire une grosse omelette de frigo. C'est peut être l'idée de celui qui a mis les œufs sur la porte, il est sans doute en embuscade d'un état libre du frigo.
Un bon film à voir avec ses petites histoires de cœurs, et de frigo...
ODF
L'Auberge espagnole, comédie dramatique de Cédric Klapisch, avec Romain Duris, Cécile de France, Judith Godrèche et Audrey Tautou, France, 2002, 122 mn
Fishbach a été l'artiste la plus en vue sur Bla Bla Blog en 2017. L'auteure de Mortel poursuit sa carrière, cette fois à l'écran, en frejoignant rejoint Romain Duris et Céline Salette au casting de Vernon Subutex. Dans l'adaptation du Best Seller de Virginie Despentes, eFishbach interprétera le personnage d'Anaïs.
La série de 9 épisodes sera diffusée courant 2018 sur Canal +