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sarah mikovski

  • Sarah Mikovski pour le réchauffement romantique

    C’est une retrouvaille que propose Bla Bla Blog. Celle avec Sarah Mikovski. Et on a bien fait d’attendre.

    La chanteuse est de retour avec "Le pôle nord", un single arrangé par David Donatien (l'arrangeur de Yael Naim). La qualité de ce nouveau titre saute aux oreilles de l’auditeur qui y écoutera avec émotion le récit d’un amour disparu.

    Dans le clip, Sarah Mikovski plonge "dans les périlleuses glaces du remords". Cette fin du monde sentimentale, chantée sans pathos et avec une voix veloutée et délicate, vient singulièrement en résonance avec des considérations planétaires et universelles.

    On gardera longtemps en mémoire les mots interprétés par Sarah Mikovski sur cet immense regret amoureux : "À quoi bon vivre en ce monde / Sans personne à mes côtés / Je n’ai pas eu la sagesse de te garder / Je n’ai pas eu la faiblesse de t’oublier". 

    Sarah Mikovski, Le pôle nord, 2023
    https://www.facebook.com/SarahMikovski
    https://www.instagram.com/sarah_mikovski

    Voir aussi : "Sarah Mikovski, douce et acide comme une Tête Brûlée"

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  • Ex fan des eighties

    En ex fan des eighties, Nicolas Vidal peut sans conteste revendiquer sa filiation avec Serge Gainsbourg, Jean-Louis Murat, Depeche Mode (The Executionner) ou Alain Chamfort, période Manureva. Son dernier album, Les Nuits sereines n’existent pas, place le chanteur dans la lignée des artistes lorgnant déjà du côté de la pop des années 80 et de la new wave. Dans la même veine figurent aussi Sarah Mitkovski et Mell que le bloggeur avait chroniquées il y a peu.

    Nicolas Vidal se fait plus modeste mais aussi plus éclectique lorsqu’il se présente ainsi, non sans humour :"Je suis un auteur nourri de références variées que j’essaie d’utiliser avec légèreté et parcimonie en mélangeant allègrement Robyn et Martin Gore, Françoise Hardy et Au revoir Simone, Elli et Jacno, Carine Roitfeld et Rocky Balboa."

    Un bon coup de régression, donc, attend l’auditeur qui va découvrir dans Les Nuits sereines n’existent – un joli titre plein de spleen – une musique minimaliste et aérienne. 

    Loin d’une nostalgie vaine, Nicolas Vidal se fait dandy baudelairien dans le premier titre, Pour Compléter La Parure : "Se parfumer de luxure / S’abreuver d’écume fatale / Un léger sourire obscur / Une partition végétale." L’auditeur pourrait y retrouver les traces d’Oscar Wilde voyageant dans le temps grâce à la fameuse machine de HG Wells, pour retrouver Serge Gainsbourg dans une fumerie d’opium.

    C’est la même invite à la décadence et au snobisme qui nous est proposée dans Teenager : "Quelques psychotropes / Pour conjurer le sort / Un baiser sucré sur un canapé / un garçon qui dort." N’y aurait-il pas la trace de Baudelaire dans ce premier couplet ("Son coude dans les coussins, / Écoute pleurer les bassins ; / C'est la chambre de Dorothée", Bien loin d’ici, in Les Fleurs du Mal) Nicolas Vidal se drape dans un peu de lo-fi et beaucoup de maîtrise mélodique pour trousser un joli titre sur le thème de l’adolescence.

    Ce thème également traité dans Comme Une Fille, semblant tout droit sorti du Top 50 pour jeunes filles en fleur : "Tu noies les causes / Les litanies / De tous ces hommes qui te renient… / Comme une fille avec le cœur qui scintille." Un joli brin d’hommage aux adolescentes qui rêvent "qu’un réciproque amour / se présentera" avant de foncer tête baissée, "les deux pieds au plancher."

    Comédie Extravagante s’aventure sur les terrains vagues, suffocants et équivoques de l’amour, encore : "Je voudrais te voir nue / Entourée de malaises / Tel un pervers repus / Déblatérant des fadaises..." Nicolas Vidal, musicien bercé par la new wave, se fait une nouvelle fois poète décadent autant que désabusé : "Hélas / Je ne suis pas un as / Et l’amour ne m’a / Jamais aimée."

    Après la balade Amore, moins convaincante (et qui n’est pas sans rappeler les tubes italiens des bandes FM), le single Les Nuits Sereines – qui donne le titre à l’album – s’impose par son onirisme : "Les nuits sereines n’existent pas / Et dans les songes que l’on voit / Des interstices de vie déjà / Prennent de temps en temps la poussière" proclame le chanteur dans un titre qu’Alain Chamfort n’aurait pas renié.

    L’interlude Choix, instrumental électronique, pioche de son côté dans le répertoire jarrien, avant un nouveau grand saut dans le temps avec Mademoiselle R, digne de la new wave française, sur des paroles qu’un dandy en veste Members Only aurait pu chanter sur une scène du Palace: "Mademoiselle R / Autoritaire / D’un monde feutré / Chamarré / Dévoile ses envies / Et ses personnelles lubies."

    L’album se termine par Dimanche, moins eighties mais tout aussi pop. Cet instrumental clôture non sans nostalgie une plongée dans une époque que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître.

    Nicolas Vidal, Les nuits sereines n'existent pas, N(ouvelle)V(ersion), 2016
    Nicolas Vidal
    Page Facebook de Nicolas Vidal


  • Sarah Mikovski, douce et acide comme une Tête Brûlée

    Quelques chansons douces que nous chantent Sarah Mikovski dévoilent un univers aussi délicieux et acide qu’une Tête Brûlée, vous savez, ces friandises adorées par nos chères têtes blondes. La chanteuse sort en ce moment son troisième EP, Ma Vie en Rose. Sarah Mikovski, qui avait été remarqué en 2014 pour son premier EP et multi récompensée dans la foulée (Grand Prix VLR 2015 Centre de la Chanson, Prix de la Ville du Mans 2016 au Pop Festival du Mans, vainqueur de "Et En Plus Elles Chantent" 2014 et du Kiwi Festival 2014 de Lyon), s’affirme dans une veine faussement romantique mais vraiment pop, pour ne pas dire "poptimiste".

    Les sept titres de l’album narrent avec sensibilité, audace et humour des histoires d’amour contrariées, des considérations sur les hommes ou des rêves d’ailleurs (BoraBora et Là d’où je viens). Comment parler d’amour aujourd’hui ? se demande la musicienne dans Comment : "Comment te dire que je t’aime… Comment te dire que je te veux". Dès ce premier titre minimaliste, Sarah Mikovski lance un appel au bonheur et à la vie à deux. Est-ce possible ? Dans Les années folles, elle voit les années qui "s’envolent" : "Le temps qui passe... La faute à pas de bol.

    Les hommes tiennent une place privilégiée dans cet album, pour le meilleur et pour le le pire. Dans Les Hommes, la chanteuse se fait "femme à hommes" dans ce titre enlevé et mélodique : "Les hommes, ils me mangent tous à la main", constat-t-elle, d’où le dilemme  : "Comment faire en somme pour en choisir un" ? Ce n’est pas vraiment le problème dans François, où il est au contraire question d’obsession : "Je pense à François… Et toi, est-ce que tu penses à moi ?" Une jolie chanson bien troussée, et non sans humour noir, sur l’obsession amoureuse pour un homme... marié.

    Le romantisme aura-t-il le dernier mot en face de tels déboires ? Sarah Mikovski passe de l’aplomb à la désillusion dans Crois moi mon amour. L’amour éternel se prend un coup dans l’aile : "Tes mots sont des vautours qui ont mangé mes yeux et brûlé mon destin." L’apaisement pourrait bien venir de la fuite : porter sa croix, avancer et tracer sa route contre vents et marées, à la recherche du bonheur perdu ("Par où qu’c’est qu’on y revient ?" chante l’artiste "poptimiste dans Là d’où je viens).

    Ça c’est Sarah : des chansons qui balancent entre espoir et désabusement, mais avec cette fraîcheur et cette insouciance à revendre.

    Sarah Mikovski, Ma Vie en Rose, Neomme, 2016
    http://www.sarahmikovski.com