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  • Tintin, retour aux sources

    Depuis la mort d’Hergé en 1983, aucune nouvelle aventure de Tintin n’est sortie. Frustrés, les tintinophiles se rabattent sur l’œuvre passée du dessinateur belge, comme sur des essais dont Bla Bla Blog s’est largement fait l’écho et sur des publications d’inédits. Les éditions Moulinsart ont fait aussi le pari de nourrir les fans d’Hergé avec une collection l’exégèse et l’histoire de l’œuvre d’Hergé, album par album.

    Voici donc les premiers livres consacrés à Tintin au Pays des Soviets et Tintin au Congo, publiés respectivement en 1929 et 1931. Philippe Goddin s’est attelé à la tâche en s’intéressant à ces deux livres mythiques quoique mal-aimés, pour ne pas dire sous-évalués avec le temps.

    Le premier, Tintin au Pays des Soviets est l’œuvre d’un jeune dessinateur de 22 ans, déjà archidoué. Contre toute attente, le feuilleton en bande dessinée qu’il imagine pour Le Petit Vingtième, le journal qu’il l’emploie, obtient un succès inattendu en Belgique. Hergé imagine un reporter de son journal partir dans la Russie soviétique – l’URSS – pour y relater les méfaits du communisme car Le Petit Vingtième revendique son appartenance au conservatisme et au catholicisme.

    Voilà donc le jeune Tintin, pas plus âgé que son créateur, parti en direction de Moscou. Il y découvre la propagande soviétique, les élections truquées, les procès arbitraires et la violence d’un pays lancé dans la folie du bolchévisme. De cette aventure, Tintin et son fidèle compagnon Milou en ressortent sains et saufs, avec, par dessus le marché, une houppette qui ne quittera plus la tête du jeune héros. Un an plus tard, fort de ce succès, c’est dans le Congo belge qu’Hergé amène son héros. C’est une Afrique colonialiste aux forts relents racistes que le petit journaliste découvre avec une naïveté dont il lui sera beaucoup reproché. 

    Hergé invente deux jeunes héros farfelus, Quick et Flupke, comme si l’hypothèse Tintin pouvait être levée à tout moment

    Philippe Goddin retrace l’histoire de chacun de ces albums, le premier volume étant le plus intéressant en ce qu’il revient sur la genèse de l’œuvre d’Hergé. Crayonnés, reproduction de planches en noir et blanc ou en couleur, couvertures inédites et photos rares enrichissent ce Tintin au Pays des Soviets. On découvre un dessinateur génial à la plume incroyablement sûre – ah, ce couple de danseurs de tango ! Créateur de la fameuse ligne claire, Hergé démontre qu’il a été fortement influencé par les comics américains. À ce sujet, l’ouvrage reproduit de superbes illustrations tirées du Triomphe de l’Aigle rouge.      

    Tintin au Congo n’était certes pas l’ouvrage le plus simple à mettre en exégèse. Très daté, colonialiste, raciste, aussi peu écolo que possible (le nombre d’animaux tués inutilement est légion), l’album reste mal-aimé. Philippe Goddin ne cache pas ses défauts. Mais il souligne aussi ses qualités. Le dessin est plus travaillé et le scénario moins confus que la première aventure russe. L’humour omniprésent est typique des années 30, alors même qu’Hergé invente deux jeunes héros farfelus, Quick et Flupke, comme si l’hypothèse Tintin pouvait être levée à tout moment.

    On sait qu’il n’en saura rien et qu’après la Russie puis le Congo c’est en Amérique que le détective belge se rendra. 

    Philippe Goddin, Tintin au pays des Soviets, Les coulisses d’une œuvre, éd. Moulinsart, 2024, 112 p.
    Philippe Goddin avec la participation de Dominique Maricq, Tintin au Congo,
    Les coulisses d’une œuvre
    , éd. Moulinsart, 2024, 104 p.

    https://boutique.tintin.com/fr/33973-accueil-les-coulisses-dune-oeuvre-tintin-au-pays-des-soviets-24601
    https://boutique.tintin.com/fr/32499-accueil-les-tribulations-de-tintin-au-congo-24406

    Voir aussi : "Adieu, Tintin ?"
    "Tintin, son œuvre"
    "Exégèse tintinesque"

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  • Tintin, back in the USSR

    Tintin au Pays des Soviets a toujours fait partie de ces albums mythiques qu’un tintinophile se devait de posséder, au même titre que L’Alph-Art : un titre historique mais dont l’attrait de la lecture était peu évident. Les éditions Moulinsart et Casterman proposent de redécouvrir cette BD sous un nouveau format. 

    En 1929, Hergé, jeune dessinateur pour la revue belge du Petit Vingtième, créé le journaliste impétueux Tintin. Accompagné de son fidèle chien Milou, le jeune reporter part enquêter en URSS pour démystifier la Russie tombée dans le communisme depuis une douzaine d’années. Le voyage débute sous les plus mauvaises augures par un attentat provoquant la mort de 218 (sic) passagers d’un train. Pourchassés par la police politique de la Guépéou, Tintin et Milou traversent le pays à toute allure, bien décidés à dévoiler aux lecteurs du Petit Vingtième la réalité du communisme.

    Les familiers de l’album originel en noir et blanc redécouvriront Tintin au Pays des Soviets avec un œil nouveau. Les studios Hergé ont en effet colorisé cette première histoire de Tintin. Livre historique, cette BD devient une authentique aventure, certes datée et naïve, mais d’une nouvelle fraîcheur et à la lecture bien plus agréable que l'ancienne version en noir et blanc.

    Les fans de Tintin s’arrêteront avec délice sur la page 7 de ce premier album : le jeune reporter démarre en trombe au volant d’une décapotable, soulevant une mèche de ses cheveux. La fameuse houppe de Tintin se redresse. Elle ne retombera plus.

    Hergé, Tintin au Pays des Soviets, éd. Casterman, Moulinsart, 1929, 2017, 137 p.