Musique ••• Chanson ••• Eva Marchal, 88
Ne m’oubliez pas
Ces hommes et ces femmes sont devenus immortels : en proposant une exposition de 100 portraits de la Renaissance, le Rijksmuseum d’Amsterdam entend redonner vie à ces empereurs puissants, ces aristocrates flamboyants ou ces citoyens fortunés.
Ces peintures sont l’œuvre d’artistes renommés et entrés dans la postérité : Holbein, Dürer, Memling et Véronèse pour ne citer qu’eux. Ils seront les héros de l’exposition intitulée "Ne m’oubliez pas", présentée cet automne au prestigieux musée néerlandais, du 1er octobre 2021 au 16 janvier 2022.
L'une des pièces maîtresses de cet événement est le Portrait d'une jeune fille (vers 1470) de Petrus Christus, tableau prêté par la Gemäldegalerie à Berlin. L’exposition réunit du reste des œuvres issues de musées aussi prestigieux que le Kunstmuseum de Bâle, la National Gallery de Londres, le Musée du Prado à Madrid et la National Gallery of Art de Washington.
Depuis l'Antiquité, le portrait a principalement pour fonction de rendre présents ceux qui sont absents ou de conserver leur mémoire à travers les années. La preuve : aujourd’hui ces hommes et ces femmes disparus depuis des siècles sont bien présents et semblent nous faire signe. Lorsque le portrait a commencé à prendre son essor en Europe vers 1500, artistes et mécènes ont saisi l'opportunité qui se présentait à eux pour s’immortaliser.
Les portraiturés étaient désireux de se montrer sous le meilleur jour
Comme aujourd'hui, les portraiturés étaient désireux de se montrer sous le meilleur jour. Chaque partie de la composition était mis en scène : expression du visage, symbolisme, posture, arrière-plan et vêtements. Certains mettaient l'accent sur la beauté, d'autres sur le crédit et l'autorité. C'est ainsi que Charles Quint a voulu souligner sa puissance en se faisant immortaliser vers 1553 sous les traits d'un empereur romain. Quant à Maarten van Heemskerck, il s’est donné l'image d'un peintre à succès, sûr de lui, dans un autoportrait en 1555. L'exposition "Ne m'oubliez pas" met en lumière l'image que les individus projettent d'eux-mêmes, autour de thèmes tels que la beauté, l'autorité, l'ambition, l'amour, famille, l'érudition et la foi.
Alors que notre époque est plus que jamais celle de l’image et de la l'apparence, le Rijksmuseum rappelle que l’utilisation de l’iconographie a des fins de représentation est ancienne. C’est aussi l’occasion d’admirer des œuvres exceptionnelles dans un magnifique écrin.
Le design de l'exposition est conçu par Jean-Michel Wilmotte et Irma Boom est responsable de la conception graphique.
L’exposition se terminera le 16 janvier 2022.
"Ne m'oubliez pas. Portraits de Dürer à Sofonisba", Rijksmuseum, Amsterdam
1er octobre 2021 - 16 janvier 2022
https://www.rijksmuseum.nl
Voir aussi : "La Bretagne déconfinée de François Avril"
Photo : Petrus Christus, Portrait of a Young Woman, ca. 1470
Gemäldegalerie der Staatlichen Museen zu Berlin
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