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Musiques - Page 4

  • Haydnissimo !

    Figure capitale du XVIIIe siècle, Joseph Haydn (1732-1809) aurait pu être écrasé par ses géniaux contemporains que furent Mozart (qu’il rencontra et avec qui il se lia tant amicalement qu’artistiquement) que Beethoven qui fut son élève. Et ne parlons ni de Jean-Sébastien Bach ni de Haendel. Alors oui, Haydn n’est certes pas le premier compositeur que l’on cite lorsque l’on parle de classicisme musical mais il en fut certainement une figure essentielle. Ce qui explique pourquoi ses œuvres sont encore jouées et admirées.

    Parmi ces œuvres, il faut absolument citer ses Symphonies (on le surnomme d’ailleurs "le père de la symphonie"). Haydn a tant labouré ce genre qu’il en a sorti pas moins de 106 symphonies. Dans le dernier album de la Tafelmusik, c’est la 43e Mercure et la 49e La Passione qui sont proposées, avec la violoniste Rachel Podger – "La gloire britannique inégalée du violon baroque" selon le prestigieux Times – au premier violon et à la direction de l’orchestre canadien Tafelmusik.  

    L’ensemble ontorien joue sur des instruments anciens ces deux symphonies écrites entre 1768 et 1771. À l’époque, le prestigieux compositeur viennois suit la cour impérial en Hongrie au Palais d’Esterházy dans la ville de Fertöd. Le livret précise que cet éloignement de la luxuriante et exaltante capitale austro-hongroise pour un lieu plus calme permit à Haydn de se concentrer sur ses créations sans distraction excessive. Le livret de l’album nous apprend qu’entre 1770 et 1774, dans ce lieu de villégiature hongrois, le compositeur autrichien écrivit pas moins de 17 symphonies, 12 quatuors à cordes, une demi-douzaine de sonates pour piano, 2 messes, un Salve regina et 4 opéras… Un  vrai stakhanoviste !

    Lignes mélodiques architectoniques

    La Symphonie 43 Mercure frappe d’emblée par sa vivacité et son classicisme que Mozart a certainement dû apprécier. Il y a, pour commencer, un Allegro lumineux et dense que les riches instruments d’époque viennent d’autant plus embellir. Avec Rachel Podger au premier violon, inutile de dire que les cordes ont le beau rôle. L’incroyable Adagio, à la fois quiète et mélancolique, est vraiment caractéristique du XVIIIe siècle classique, tout en retenues et en lignes mélodiques élégantes. Haydn n’exprimait-il pas ici sa mélancolie de Vienne ?

    Arrêtons-nous sur le court Menuetto & Trio, un troisième mouvement lui aussi représentatif du style et des rythmes de l’époque. L’orchestre s’en empare sans complexe, avec une solide assurance. Autrichien dans l’âme, il est possible, dit le livret, que ce mouvement ait pu plonger la reine Marie-Antoinette dans une profonde nostalgie de son pays. La dernière partie de la 43e, avec son Final enlevé et dynamique, a donné à l’œuvre le surnom de Mercure, le dieu messager et celui des voyages. L’Allegro termine ce périple dans un bel enthousiasme, avec un orchestre mené tambour battant par Rachel Podger.

    La seconde œuvre présent dans l’album est la Symphonie 49, dite La Passione. Écrite en 1768, elle s’inspire de la Passion chrétienne, d’où son titre. Elle aurait d’ailleurs été composée à l’occasion d’un Vendredi Saint. Il est vrai que cette symphonie est beaucoup plus grave et solennelle que la 43e, avec son long Adagio qui n’est pas sans majesté. À la plainte de ce premier mouvement succède un Allegro di molto vigoureux, à la fois grave et étincelant. Haydn fait preuve d’une audace certaine. Tout le classicisme du XVIIIe siècle est dans cette densité, ces rythmes envolés et ces lignes mélodiques architectoniques.

    Restons dans ce XVIIIe siècle prérévolutionnaire avec le 3e mouvement sous forme de menuet (Menuetto & Trio). Rachel Podger s’y meut avec une belle aisance. Les instruments anciens ne sont pas pour rien dans cette impression d’être face à un Haydn comme ressuscité, sachant se faire délicat dans les cuivres mais aussi plus nostalgique que pieux. Ne serait-ce pas un Haydn qui, depuis la Hongrie, se languit de son Autriche de cœur ? Le Finale Presto termine en beauté une symphonie passionnée – dans tous les sens du terme.

    Violoniste renommée, Rachel Podger a très bien fait de se mettre en danger pour la direction de ces deux symphonies. Elle prouve que le le XVIIIe siècle ne se limite ni à Bach ni à Mozart. Haydnissimo !  

    Joseph Haydn, Symphonies 43 & 49, Mercure & La Passione,
    Tafelmusik, dirigé par Rachel Podger

    https://tafelmusik.org
    https://www.rachelpodger.com

    Voir aussi : "Caroline Leisegang ressort de l’ombre"
    "Compositrices entre classicisme et romantisme"

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  • Synthèses

    Derrière le nom Passepartout Duo, se cachent la pianiste italienne Nicoletta Favari et le percussionniste américano-italien Christopher Salvito. Ensemble ils explorent les possibilités infinies de la musique pour créer un univers à part mais aussi des expériences sonores à mi-chemin entre l’électronique et les instruments acoustiques acoustiques, sinon traditionnels (piano, flûtes traditionnelles japonaises, quatuor à cordes, contrebasse). Leur quatrième album, Argot, a été conçu en grande partie comme un album studio lors d'une résidence à l'Electronic Music Studio de Stockholm. Argot a été enregistré sur le Serge System des années 1970.

    La musique contemporaine ne se trouve aucune barrière pour avancer et nous interroger sur les sons, les rythmes et la composition. Pour autant, pour Argot, l’auditeur n’est ni déstabilisé ni en terrain tout à fait inconnu. Si dépaysement il y a, il est au service d’un vrai beau voyage méditatif (Get Along). Les instruments analogiques n’y sont pas pour rien. Le duo Passepartout fait se mêler recherches musicales, ponctuations électroniques et rythmiques et impressions presque naturalistes (le fascinant Much Of A Sunflower).

    Nous sommes dans une belle réconciliation de l’ancien et du moderne. Voilà qui fait du bien. L’auditeur s’en convaincra avec le zen Colorful Quartz dans lequel flûtes japonaises et synthétiseur s’approchent, se goûtent, dialoguent et s’amusent. 

    Nous sommes dans une belle réconciliation de l’ancien et du moderne. Voilà qui fait du bien

    Cela ne veut pas dire que le groupe abandonne la recherche pure, à l’instar de la pièce Imitates A Penguin, un titre singulier assumant son humour comme son excentricité, y compris dans la composition échevelée et faussement déconstruite.

    Le duo ne s’interdit rien. Au mélancolique et suspendu Back In Time, avec ses nappes synthétiques comme venues d’un autre univers et son long silence final, vient se succéder le faussement foutraque Uncommon dans lequel les artistes s’inspirent du jazz pour bâtir un morceau à la fois étrange et cool.

    Arrêtons-nous également sur la séduisante et passionnante pièce Kissing In The Park. Nous sommes dans un moment suspendu, plein de sérénité et de douceur. Nicoletta Favari et Christopher Salvito donnent aux instruments électroniques une âme humaine. Pour le titre It’s Just A Thought, c’est le jazz qui est revisitée grâce à l’électronique, de nouveau. L’auditeur se trouve en terrain familier grâce au rythme mais aussi au travail sur la mélodie et l’harmonie.  

    Argot se termine avec Viols And Violas. On redescend en douceur, mais aussi avec un gros coup de nostalgie. Un magnétique quatuor à cordes vient habiter le dernier mouvement, comme si la musique de chambre traditionnelle réapparaissait dans de nouveaux habits. Même pas morte. Fascinant.  

    Passepartout Duo, Argot, 2024
    https://passepartoutduo.com
    https://www.facebook.com/passepartoutpianopercussion
    https://www.instagram.com/passepartoutduo
    https://passepartoutduo.bandcamp.com/album/argot
     
    Voir aussi : "Touchés !"
    "Hanni Liang et les voix (féminines) du piano"

    Argot Album Artwork - © Deanna Pizzitelli / Courtesy of Stephen Bulger Gallery

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  • Top 10 de Bla Bla Blog en 2024

    Comme chaque année, Bla Bla Blog propose son top 10 des publications phares de cette année, celles qui ont fait le buzz et celles qui sont les plus populaires. Comme souvent, elles sont représentatives de Bla Bla Blog, le site des découvertes culturelles et artistiques. Qu’y trouve-t-on dans ce florilège ? Rimbaud et son actualité poétique autant que technologique (certes très critiquable !), de la musique avec du jazz (très bien représenté) mais aussi Gabriel Fauré dont nous fêtions en 2024 les 100 ans de sa mort. La chanson et la pop ne sont pas en reste, pas plus qu’une série télé que nous avons trouvé formidable ! Et pour épicer le tout, du sexe, avec un roman à ne pas mettre entre toutes les mains… Bref, il y a de tout pour faire un monde, et c’est très bien comme ça. 

    10/ "Un sacre pour Bobbie"

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    Les influences de Bobby s’appellent Joni Mitchell, Dolly Parton ou Bob Dylan. Un opus en anglais où la pop (Last Ride, Back Home) fait la part belle à la country, à l’instar du morceau Losing You qui ouvre ce délicieux album ou encore le formidable et enlevé The Sacred In The Ordinary qui lui donne son nom…"

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    9/ "Du classique, et que ça jazze !"

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    L’opus commence par un véritable tour de force. En l'occurrence, Gabriel Fauré et son Requiem en mode jazz, avec une "Introduction" et un "Kyrie", moins funèbre que sombre et mélancolique. On peinera à retrouver l’aspect liturgique de ces premières Impressions. L’"Agnus Dei" sonne comme un chant d’amour paisible, avec des improvisations au piano qui ont toute leur place. Le lyrisme du "Libera Me" originel est plus intimiste et personnel dans cette revisite. Plus paisible aussi. Une vraie libération, aurions-nous envie d’écrire. Les connaisseurs de Fauré et de son Requiem peineront sans doute à reconnaître l’œuvre originale, en particulier dans cet extrait, léger et rafraîchissant…"

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    8/ "Fauré, cent ans après toujours jeune"

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    En cette année Fauré (le compositeur est mort en 1924), Laurent Wagschal consacre une intégrale de ses œuvres pour piano. Pauline Bartissol le rejoint dans ses enregistrements consacrés au violoncelle et au piano. Au programme, les deux Sonates op. 109 et 117 pour violoncelle et piano et des pièces de musiques de chambre devenues universelles, à savoir la Sérénade op. 98, la célèbre Élégie op. 24, la Romance op. 69, la naturaliste pièce intitulée Papillon op. 77 et la délicieuse Sicilienne op. 78…"

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    7/ "Rimbaud, le vrAI du faux"

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    C’est sur les années 1870-1875 que se concentre la biographie de Luc Loiseaux, Rimbaud est vivant (éd. Gallimard), c’est-à-dire de son premier séjour à Paris – qui se termine en prison – jusqu’au décès de Vitalie, la jeune sœur de Rimbaud. Ce deuil marque aussi la fin de sa carrière littéraire…"

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    6/ "Regarde Andrea Ponti"

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    Son parcours personnel et artistique singulier lui a permis de créer des projets musicaux passionnants et attachants.

    L’artiste avait accordé une interview exclusive à Bla Bla Blog pour parler de son passé, de ses influences et de son actualité…

    Son actualité en cette fin d’été 2024 c’est un nouveau single, Regarde.

    Pour ce titre, la chanteuse s’est entourée des compositeurs Igit (Voila de Barbara Pravi) et Jonathan Cagne (Summer Body" d’Helena)..."

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    5/ "Haro sur Onfray"

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    Depuis le temps que le philosophe Michel Onfray truste les plateaux télé et propose sa "bonne parole", il fallait bien que quelques voix discordantes vienne susciter la polémique. C’est le cas avec cette Libre réponse à Michel Onfray proposé par les éditions Artège.

    Ce n’est pas un mais plusieurs ouvrages qui intéressent le philosophe et théologien Matthieu Lavagna : Traité d’Athéologie (2005), Décadence, Vie et Mort du Christianisme (2017) et Anima (2023). Le tort de Michel Onfray ? Affirmer que Jésus n’a jamais existé, ni plus ni moins, et que sa vie n’est jamais qu’un mythe. C’est la "thèse mythiste", très ancienne, pour ne pas dire datée. Dès la préface, Matthieu Lavagna cogne, et dur..."

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    4/ "Nuit et lumières chez les Schumann"

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    Le troisième est Albert Dietricht, compositeur du premier mouvement Allegro. Les trois amis écrivent en 1853 cette sonate au nom étrange mais plein de sens : F.A.E. pour Frei Aber Einsam ("libre mais solitaire"). Elle a été offerte cette année-là au violoniste Joseph Joachim. Ce dernier l’a d’ailleurs joué, tout comme Clara Schumann…"

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    3/ "Les quatre fantastiques"

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    Elle se nomme Les Invisibles et se présente comme une passionnante saga policière. Nous suivons un groupe de quatre enquêteurs du Nord, sous la direction du commandant Darius. Il est secondé par l’expérimentée et râleuse Marijo, la jeune lieutenant fraîchement recrutée surnommée Duchesse, sans oublier Ben, un autre lieutenant, père de famille exemplaire capable de jouer des poings en cas de besoin.

    Ces quatre-là ont une semaine pour identifier des morts anonymes, surnommés des "invisibles". Une chasse à l’identité qui devient vite une course à l’assassin..."

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    2/ "Ma préférence à moi"

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    Son autrice, Éva Delambre fait partie de ces noms fameux de la littérature érotique, jamais aussi à l’aise que lorsqu’elle interroge des thèmes de la soumission et de la BDSM.

    Plurielles nous propose une plongée plus vraie que nature dans un milieu vivant dans la discrétion.

    Éva Delambre en profite pour le désacraliser et de le faire découvrir, parfois dans toute sa crudité…"

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    1/ "Jazz-songs"

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    L’opus commence dans le mystère et la mélancolie avec la reprise des Passantes le classique de Brassens, sur un air de jazz épuré, chanté par Mélanie Dahan, une vraie revisite jazz. "Je veux dédier ce poème / À toutes les femmes qu'on aime / Pendant quelques instants secrets".    

    On sera sans doute un peu plus décontenancée par cette Jolie Môme, moins espiègle que la version de Léo Ferré. On a là une promenade germanopratine et joyeuse propre à autant éclairer les cœurs que la Jolie Môme originelle, avec en plus les improvisations d’Antoine Delaunay…"

    La suite ici… 

    Voir aussi : "2014-2024 : Top 10 de Bla Bla Blog"
    "Top 10 de Bla Bla Blog en 2023"

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  • Bouquets de Fauré

    Pour terminer cette année 2024, quoi de mieux que de le faire avec Gabriel Fauré dont nous fêtons les 100 ans de sa mort. Une "Année Fauré", donc, et qui mérite ce Florilège proposé par Indésens. Les enregistrements proposés sur 2 CD s’étalent sur 50 ans, de 1974 à 2024.  

    La première partie de l’album est constituée du Quatuor pour piano et cordes n°2 op. 45 et de la première Sonate pour violon op. 13. Ces œuvres ont été enregistrées entre 2017 et 2024.

    Gabriel Fauré, dont la musique est parfois considérée à tort comme mièvre et trop classique, surprend par sa franche énergie et son audace romantique dans le Quatuor op. 45. L’ensemble constitué par Lauriane Corneille (piano), Hugues Borsarello (violon), Arnaud Thorette (alto) et Raphaël Perraud (violoncelle) restituent de concert la densité de cette pièce de 1886, en particulier l’Allegro molto moderato. La jeunesse, la vivacité et l’audace de l’Allegro molto frappent aux oreilles. On peut aussi parler d’efficacité du langage comme du sens mélodique du compositeur français. Ringard et dépassé, Fauré ? Sûrement pas à l’écoute du troisième mouvement Adagio ma non troppo, mystérieux, raffiné, élégant mais aussi doué d’une singulière modernité avec son piano central dans le quatuor (le jeu inspiré de Lauriane Corneille fait particulièrement merveille). Le finale Allegro molto achève de nous convaincre de l’importance de cette pièce à la fois puissante et lyrique.

    Le premier CD est complété par la Sonate pour violon n°1 op. 13. Elle est jouée ici au violon par Tatiana Samouil, avec David Lively au piano. La gestation de l’œuvre a duré deux ans, de 1875 à 1877, avant de trouver sa forme définitive qui a immédiatement conquis le public. Fauré impose son style fait de recherches mélodiques, d’élégance mais aussi de virtuosité (Allegro molto). Il y a cette délicatesse et cette onctuosité propre à la musique française durant la Belle Époque (le léger et espiègle Andante). Fauré insuffle tout autant une fraîcheur bienvenue dans l’avant-dernier mouvement Allegro vivo avant un finale Allegro quasi presto, enlevé, joyeux et que le duo Tatiana Samouil-David Lively mène avec éclat.  

    De véritables tubes classiques

    La seconde partie de ce double-album de Gabriel Fauré est consacré à des pièces brèves, et pour certaines archi-célèbres. Mettons de côté le Chant funéraire op. 117, tardif (il a été composé en 1921), seul opus religieux de l’album et dont la retenue méditative renvoie à son chef d’œuvre qu’est le Requiem. Le Chant funéraire est ici proposé dans une version  de l’Orchestre d’harmonie des Gardiens de la paix, dirigé par Désiré Dondeyne. Mélodies et Romances dominent ce programme, dans des enregistrements s’étalant sur 50 ans. La harpiste Marie-Pierre Langlament et le violoncelliste Martin Löhr sont les interprètes majoritairement représentés.

    Le terme angliciste de best-of n’est pas galvaudé pour ce qui est un choix de musique de chambre, à telle enseigne que les curieux et curieuses désirant mieux connaître Gabriel Fauré seront bien inspirés de se précipiter sur ce double album, et en particulier sur le second CD passionnant.

    On image l’embarras pour ne pas dire le déchirement des programmateurs dans le choix des pièces. Remarquons cependant que la première Mélodie, op. 7 (Après un rêve), est proposée dans deux versions, l’une avec harpe et violoncelle (Marie-Pierre Langlament et Martin Löhr), l’autre, plus éclatante, avec trompette et piano (Eric Aubier et Pascal Gallet).

    De véritables tubes classiques sont évidemment présents, que ce soit la troisième Romance sans paroles op. 17, avec Alexandre Gattet au hautbois et le pianiste Laurent Wagschal – que les fidèles de Bla Bla Blog connaissent bien maintenant. Autre pièce majeure, La Sicilienne op. 78, toujours avec Marie-Pierre Langlament à la harpe et Martin Löhr au violoncelle. Citons aussi le léger et gracieux Papillon op. 77. Cette pièce revient plus loin dans une étonnante version pour euphonium (Lilian Meurin) et piano (Victor Metral). N’oublions pas non plus la Fantaisie op. 79 aux allures de danse fantasmagorique, avec Vincent Luca à la flûte et Emmanuel Strosser au piano ou la Romance op. 69 – romantique et mélodieuse à souhait.

    Des Huit pièces brèves op. 84, cinq ont été choisies. Laura Bennett Cameron au basson accompagnée de Roger Boutry au piano en proposent deux, le Caprocioso de la n°1 et l’Improvisation de la n°5, adaptés pour cet instrument à vent séduisant et de plus en plus en vogue. Absolument immanquable ! Marie-Pierre Langlament et Martin Löhr sont de retour pour la délicate Sérénade op. 98. L’Élégie op. 24 ne pouvait pas ne pas figurer sur l’album. Elle est proposée dans une version pour harpe et violon.

    Marie-Pierre Langlament et Martin Löhr – encore eux – viennent conclure ce programme avec de nouveau les Romances sans paroles op. 17. Outre le retour de la 3e Romance, Andante moderato, figurent la 1ère Andante quasi allegretto et la 2e Allegro molto. Tout l’esprit de Fauré est là : lignes mélodiques irrésistibles et expressivité tout en retenue.

    Voilà un double-album capital pour découvrir ou redécouvrir la musique de chambre d’un compositeur capital. 

    Gabriel Fauré, Florilèges, Indésens Calliope, 2024
    https://indesenscalliope.com

    Voir aussi : "Bonnes chansons de Fauré"
    "Élégies pour Fauré"
    "Fauré, cent ans après toujours jeune"

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  • Compositrices entre classicisme et romantisme

    Le pianoforte est un instrument étonnant, gracieux, peu connu, et qui est a découvrir pour beaucoup dans cet étonnant album au nom pas moins singulier, Les dentelles à l’échafaud.

    Lucie de Saint Vincent propose dans cet opus un programme s’intéressant à deux compositrices oubliées (c’est la politique du label Présence Compositrices), à savoir Hélène de Montgeroult (1764-1836) et Marie Bigot de Morogues (1786-1820). Ces deux femmes ont vécu durant la période révolutionnaire, époque charnière à tout point de vue, notamment artistique et musical, ce qu’illustre le titre frappant et bien choisi de l’album.

    Une histoire raconte que, sous la Terreur, la compositrice et aristocrate Hélène de Montgeroult aurait sauvé sa tête de la guillotine en improvisant au pianoforte La Marseillaise devant ses juges. Vraisemblablement vraie, quoique enjolivée, cette anecdote illustre le caractère d’une femme courageuse et pugnace qui a su traverser les régimes, jusqu’à la Monarchie de Juillet. Musicalement, Hélène de Montgeroult s’appuie sur le classicisme du XVIIIe siècle, tout en un ayant un pas vers le romantisme.

    Bonne improvisatrice (ce qu'illustre l’épisode de sa Marseillaise face aux juges de la Terreur), Hélène de Montgeroult est présente dans l’album avec la Sonate en fa mineur, op. 1. Le Maestoso con Expressione et l’Allegro agitado permettent de découvrir une compositrice importante. Le jeu de la pianofortiste en rend l’élégance comme la gravité. La nostalgie d’une époque disparue transparaît dans le Maestoso con Expressione. Plus sombre et aventureux, l’Allegro agitado semble déjà entrer dans le romantisme. Lucie de Saint Vincent rend grâce à une musicienne sachant allier la douceur et la force, la tempérance et la passion, la délicatesse et la virtuosité. La Fantaisie en sol mineur op. 7 marque les esprits par la variété de ses thèmes : retenue, agitation, mélancolie, passion, sans oublier un travail mélodique qui rend cette œuvre rare si attachante.  

    Hélène de Montgeroult aurait sauvé sa tête de la guillotine en improvisant au pianoforte La Marseillaise

    Dans Les dentelles à l’échafaud, une seconde compositrice a les honneurs de Lucie de Saint Vincent. Elle a pour professeure Hélène de Montgeroult, ce qui rend pertinent leur présence dans le même album.

    Marie Bigot, moins connue que son aînée, a une vie et une carrière plus courte en raison de sa santé fragile. Née en 1786 en Alsace, elle décède à l’âge de 36 ans en 1820. Entre-temps, elle aura connu Haydn, Salieri et Beethoven. Elle est d’ailleurs l’une des premières interprètes de sa Sonate "Appasionata", interprétation qui impressionnera Beethoven lui-même ("Ce n’est pas moi tout à fait, c’est mieux que moi", se serait-il écrié). Lucie de Saint Vincent fait découvrir une Marie Bigot compositrice grâce d’abord à ses six Études.

    On peut remercie Lucie Saint Vincent d’avoir déniché ces œuvres frappantes de jeunesse et de passion (Étude n°1 en do mineur). Marie Bigot avait la réputation de posséder un excellent jeu pianistique, ce que Beethoven lui-même avait reconnu avec admiration. Lucie Saint Vincent y fait honneur grâce à son interprétation délicate autant que virtuose des 2e et 3e Études. Parlons de nouveau de la facture romantique de plusieurs Études, dont la n° 5 en ré majeur. La pianofortiste déploie ces morceaux avec un bel enthousiasme – et une réelle virtuosité.

    L’Andante varié en si bémol majeur op. 2 de Marie Bigot est le tout premier enregistrement de ce titre. Lucie Saint Vincent a découvert le manuscrit de l’œuvre en Allemagne. Là encore, la virtuosité du morceau frappe. L’Andante est chatoyant, joueur, mélodique et d’une harmonie toute mozartienne.

    Dernière découverte, la Sonate op. 1 en si bémol majeur. Sa composition s’étale sur 12 ans (1806-1818). Après un court Adagio en forme d’ouverture, les lignes mélodiques de Marie Bigot se déploient avec élégance dans un Allegro expressivo qui semble presque familier dès la première écoute – une sacrée découverte pour les couleurs de ce deuxième mouvement ! On retiendra la retenue de l’Andantino, tout comme ses décrochages légers. Place à la sérénité ici, avant un Rondeau d’autant plus plaisant qu’il s’inscrit dans le mouvement classique très XVIIIe siècle.  

    Décédée au printemps de sa vie, Marie Bigot ne peut que laisser d’immenses regrets. Son œuvre colorée et attrayante ne peut que laisser imaginer ce que la compositrice aurait pu produire avec le temps. On la découvre ici grâce au travail d’instrumentiste autant que de musicologue de Lucie Saint Vincent. Gros big up pour elle !   

    Marie Bigot & Hélène de Montgeroult, Les dentelles à l’échafaud,
    Lucie de Saint Vincent (pianoforte), Présence Compositrices, 2024
    https://www.presencecompositrices.com 
    https://luciedesaintvincent.com
    https://www.facebook.com/collectiftrytone
    https://www.instagram.com/luciedesaintvincent
    https://www.youtube.com/@LuciedeSaintVincent

    Voir aussi : "Rita Strohl en robe de chambre"

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  • Calmos !

    Il y a du Louis Arlette derrière la facture pop-rock sombre de Jeanphilip qui nous offre son nouvel album, Vérandas. Sa discographie comprend quatre albums, plusieurs EP et singles. Il a également donné en France près de 250 concerts, dont neuf tournées. Autant dire qu’il n’est pas tout à fait un inconnu de ce côté-ci de l’Atlantique. Dans Vérandas, Le chanteur canadien fait se mélanger sons pop-rock, rythmique rock, influence urbaine et bien entendu chansons en français.

    Jeanphilip ne serait-il pas un gars "raisonnable" ? C’est en tout cas l’objet de sa confession, Qu’on se passe de moi, qui ouvre l’opus. Pas de prise de tête chez un musicien qui entend faire du vivre-ensemble quelque chose de cool, avec la fête comme philosophie. "On se vargue dessus / Le monde est plus cruel / Que ta sensibilité / C’est bien normal / Que l’ivresse reprenne ses droits", chante-t-il dans Ivresse, un titre pop et franchement emballant. Pour les auditeurs français, précisons que le verbe "varguer" signifie chez nos ami⸱e⸱s québécois⸱e⸱s "Cogner" ou "frapper". Voilà pour l’explication de texte.

    "Calmos !" C’est en substance le message fort du musicien québécois dans le morceau rock Bûcher dans le tas. La cible ? Ces "résistants tannés… des animaux humbles du cerveau mal à l’égo". Il ajoute : "Ils se sont trouvé une bonne raison de commencer à se gonfler le torse". Il est plus explicite dans le titre électro-rock Dans nos vérandas : "Lorsqu’on les entend parler / Dans le sens du vent / C’est à se demander / Qui est au volant". Jeanphilip prêche la liberté, l’action et pas de prise de tête : "Si on ne fait que chialer / Dans nos vérandas / Vaut mieux pas rêver / Qu’la bêtise s’en ira".

    Non, le chanteur veut d’abord s’amuser, de la bonne musique pour s’éclater : J’veux juste que ça groove… De la brillance / Croire en ce qui se passe" (En stéréo).

    Pas si festif que ça, Jeanphilip

    Derrière la voix caverneuse de Jeanphilip et les sons rock de son album, il y a une chaleur et une humanité qui touchent. Que l’on pense aux Amants, dans lequel le chanteur porte un regard attachant à ces amoureux, comme si le Georges Brassens des Amoureux des bancs publics s’était penché au-dessus de son épaule.

    De là à dire que Jeanphilip est coupé du monde et des autres ? Non. "Il faut que je me pince je dois, être en train de rêver / L’impression que le monde va peut-être changer", chante-t-il dans le morceau électro-pop Fanfare. Le chanteur québécois se fait observateur à la fois lucide et conscient qu’il est difficile de peser sur notre avenir, lorsqu’il est question notamment de l’environnement : "Qu’on le veuille ou non / On ne contrôle pas les saisons" (Saisons).

    Tout aussi sombre, Jeanphilip clôt son album avec un court morceau électro, réellement engagé, sinon menaçant : "Regarder l’orage rugir à l’est" (Orage à l’est). Nous, Européens, le voyons et le sentons, réellement (nous parlions dans une chronique précédente de l'Ukraine). Pas si festif que ça, Jeanphilip. Quel caractère ! 

    Jeanphilip, Vérandas, Bunker D'Auteuil, 2024
    https://ffm.bio/jeanphilip
    https://www.facebook.com/JeanphilipMusic
    https://www.instagram.com/jeanphilipmusic

    Voir aussi : "Louis Durdek sur la route"
    "Louis Arlette, classique et moderne"

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  • Caroline Leisegang ressort de l’ombre

    Encore peu connue en France, Caroline Leisegang le restera-t-elle longtemps ? Voilà d’emblée la question que l’on se pose à l’écoute de son cinquième album, Comes The Night. La compositrice sud-africaine a sorti cet automne ce passionnant, vibrant et poignant opus.

    Connue grâce à son premier album Øyeblikkin en 2015 et forte de ses millions de streams, Caroline Leisegang a fait le choix ici du piano solo, des cordes…. et de la simplicité, y compris dans l’écriture. La violoncelliste Clare Vendeleur l’accompagne dans ce récit musical, avec une introduction (Beginning) et une fin (End).

    La compositrice sud-africaine prend par la main l’auditeur et l’auditrice pour son opus à la fois harmonique et minimaliste. Chaque note est choisie avec soin. La rencontre du violoncelle et du piano dans Enter Caroline donne à entendre une musique de chambre de notre époque. Une impression confirmée avec et autre titre, I Was Once A Prelude.

    Si la nuit vient, pour reprendre le titre de l’opus et du troisième mouvement, elle n’est ni lugubre ni terrorisante. On la dirait apaisante et mélancolique (Comes The Night).  

    Ronde enchantée

    Caroline Leisegang a fait le choix de morceaux brefs qui rendent d’autant plus efficaces son langage. Écouter le court BlackBird At Dawn c’est observer ces merles dès l’aube, avec discrétion pour ne pas les déranger, avant de les voir décoller ; mieux, de les accompagner dans le début de leur voyage. Ce morceau naturaliste convainc par sa retenue et son efficacité.

    Il y a de l’engagement environnemental dans cet autre mouvement au titre évocateur : When The World Won’t Keep Still (littéralement : "Quand le monde ne reste pas immobile"). Après un début apaisé, le mouvement s’accélère et devient nerveux, laissant entendre une sourde inquiétude. 

    Arrêtons-nous aussi sur l’un des meilleurs titres de l’opus. Il s’agit de Victorine, le morceau le plus long de l’album et pour lequel Caroline Leisegang avoue un attachement personnel. C’est une ronde enchantée que propose la musicienne sud-africaine mais où l’inquiétude et la nostalgie ne sont pas absents. On reproche souvent à la musique contemporaine sa froideur et sa technicité. Rien de tel ici. Victorine est un authentique joyau happant et envoûtant nos oreilles.   

    Contre toute attente, c’est avec un titre relativement long (4 minutes 29) que se termine le cinquième album de Caroline Leisegang. Voilà une fin (End) envoûtante en forme de bilan apaisé. La nuit reprend ses droits, avec douceur et stoïcisme. Mais non sans regret.

    D’ailleurs, du regret il n’y en a aucun dans la découverte de la compositrice sud-africaine. Cette œuvre personnelle la place déjà parmi les musiciennes actuelles sur qui il faut compter. 

    Caroline Leisegang, Comes The Night, A reintroduction of Caroline Leisegang, Xhap Xhap, 2024
    https://carolineleisegang.com
    https://www.instagram.com/carolineleisegang_music
    https://wildkatpr.com/caroline-leisegang-releases-her-fifth-studio-album-comes-the-night 

    Voir aussi : "La Bohême, la Bohême…"
    "Trio percutant"
    "Les couleurs musicales d’AyseDeniz"

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  • Sucré, salé, amer

    Eva Marchal c’est d’abord une voix fragile qui délivre pour son nouvel album, 88, ses confidences, ses interrogations sur le temps qui passe et sur l’amour. À l’instar du premier titre Je plane, avec une économie de mots, elle parle de mal-être, de mal de vivre et finalement de réconciliation avec soi-même : "Comme les nuages ont de beaux costumes / C’est là devant moi sur écran géant / Les chaos de mon âme se consument / J’ai laissé venir, il était temps de grandir". La chanteuse fait le constat d’un apaisement qui vient finalement, avec le temps : "Laisser-aller au gré du vent / Tous mes tourments / Se sont envolés" (Je plane).

    L’auditeur sera sans doute touché par Cigarettes de papier qui fait de souvenirs nostalgiques, simples et touchants, le portrait d’une femme qui a finalement fait ce qu’elle a pu ("Mais tu te dis que tu as fait / Ce que tu as pu / Tes rêves ont bien combattu / Au-delà de tes espérances"), avec des cigarettes de papier en guise de talisman.

    Le temps qui passe et l’amour fragile semblent être le fil conducteur de cet opus. Or, ce temps qui passe n’est pas évoqué dans toute sa cruauté mais avec une forme de sagesse. Eva Marchal chante, sur des paroles de Sophie Brugeille : "J’voudrais être vieille / Et pleine de rires / Avec une bouche qui garde / Le goût des souvenirs", mais pas trop vite cependant : "Donne moi le temps d’aimer / Donne moi le temps d’oser / Défier le temps Satan" (J’voudrais être vieille). 

    "Rien que toi dans ma ligne de mire / Je te salue la liberté"

    Pas si sage que ça, la chanteuse parle d’amour, même s’il est brut et sans concession : le titre pop en anglais Crush, franchement emballant, est une déclaration ("I dare to play at love, I’m just playing / I want to break away and set you free / I’m a lover, I’m a lover"), sans fard et même brutal ("I will share a car with you / I’ll even crush that car / Crush that car").

    Femme libre, l’artiste parle de "Règles du jeu / Pour ne pas paraître trop vieux" pour garder intact un amour et un couple passionné (On s’est gardés). Mais sommes-nous pour autant à l’abri de la lassitude, de l’épuisement et de la morosité ? ("Es-tu happy ou sad? / Dis, sommes-nous crazy now, dis ? / Derrière ton visage emoji / Au bal des faux semblants / Es-tu toujours / Encore celui d’avant?", Sans Emoji).

    Dans la ballade Peine perdue (paroles de Sophie Brugeille), c’est un amour disparu que pleure la chanteuse. Le deuil sentimental qu’elle constate est aussi le début d’une reconstruction : "Aujourd’hui, j’ai la force de voir plus loin que toi / Là je sens que j’amorce un long chemin vers moi". La voix à fleur de peau et presque enfantine d’Eva Marchal se fait onirique dans cet extrait mêlant chanson et électro-pop. L’amer parle aussi de départ et de séparation : "Garde le ton amour / La mer l’a emportée / La mer te le renvoie / Avant que je ne me noie".

    Le titre Who I Am évoque une rencontre bouleversante avec son père biologique, teintée de quête d’identité. Quant au morceau Tu regagnes le port, c'est une chanson poignante sur Alzheimer et la peur d’oublier ceux qui nous sont chers.

    Eva Marchal est comme ça, à la fois femme libre et amoureuse passionnée capable de s’aliéner dans le désir ("Viens avec ingéniosité / Hacker mon cœur / Viens l’apprivoiser / Déverrouiller ses arcanes / Raviver dedans ce qui se fane", Hacker mon cœur). Mais lorsque l’on est quittés, quelle douleur ! Elle chante la séparation douloureuse ("Alors je me raccroche / Dès que tu regagnes le port / Je me raccroche / Dès que tu regagnes le port / Je t’agrippe fort", / Tu regagnes le port) mais aussi l’impossibilité de se dire vraiment adieu (Other shore).

    L’auditeur sera sensible à cet autre titre en anglais qu’est la vibrante déclaration This Woman’s Work. L’influence de Kate Bush est évidente dans cette jolie ballade à la facture eighties.

    Finalement, Tout roule, chante Eva Marchal en conclusion de son très bel album. Ce titre nous renvoie à des souvenirs d’enfance et aux courses insouciantes en bécane, comme une allégorie de la vie et du temps qui passe. La chanteuse a ces mots magnifiques qui résument tout l’opus : "Rien que toi dans ma ligne de mire / Je te salue la liberté". 

    Eva Marchal, 88, Les Contes de Roméo, 2024
    https://linktr.ee/evamarchal
    https://www.facebook.com/sofrenchgirly
    https://www.instagram.com/marchaleva

    Voir aussi : "Loussine In The Sly With Diamonds Of Blues"

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