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Philosophie - Page 13

  • De la piscine comme univers métaphysique

    Après l'article "Les meilleurs amis du monde", c'est d'une autre bande dessinée de Bastien Vivès dont il est question ici. Le Goût du Chlore, sorti en 2008, a reçu le Prix Essentiel Révélation Angoulême 2009. Preuve supplémentaire de la qualité de cet ouvrage, le dictionnaire Les 1001 Bandes Dessinées qu'il faut avoir lues dans sa Vie le mentionne dans ses pages. 

    Dans Le Goût du Chlore, le lecteur suit le personnage principal dont on ignore jusqu'au prénom. Tout juste apprend-on qu'en raison de sa sérieuse scoliose, son kinésithérapeute l'invite à se rendre régulièrement à la piscine. Au cours de ces séances plus ou moins contraintes, notre patient croise une nageuse, aussi douée que mystérieuse. Le jeune homme, timide et peu bavard, décide de l'aborder.

    Ce huis-clos dans une piscine est un bijou d'intelligence, de délicatesse et de subtilité. Les dialogues, rares et concis, invitent à une plongée dans un univers liquide, aseptisé et comme éloigné du monde. Là, dans les eaux iodés de cette piscine, des êtres anonymes de tout sexe nagent, s'observent, discutent (un peu), paradent, plaisantent, chahutent et, parfois, se draguent l'air de rien.

    J'avais parlé, pour la bande dessinée Amitié étroite, d'un style rhomérien ; c'est également plus que jamais le cas dans Le Goût du Chlore

    Visuellement, ce livre est d'une beauté à couper le souffle, que ce soit dans le rendu des corps, dans celui de l'élément liquide, omniprésent, dans les gestes des personnages, dans le découpage, le cadrage, les couleurs pastel ou dans la clarté des lignes et des formes. 

    Jamais, sans doute, une piscine n'avait paru aussi bouleversante et métaphysique. 

    Bastien Vivès, Le Goût du Chlore, éd. KSTR, 2008, 135 p.
    http://bastienvives.blogspot.fr

  • Autrui, antidote à la solitude ?

    montargis,café philo,loiretLe café philosophique de Montargis proposera sa prochaine séance le vendredi 20 mars 2015, à partir de 19 heures, à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée, à Montargis. Le débat proposé portera sur cette question : "Autrui, antidote à la solitude ?"

    "Rien ne peut être fait dans la solitude" affirme Picasso. Dès lors, l'homme est-il un animal politique ? La présence d'autrui, mon alter ego, me permet elle de ne pas me sentir, de ne pas être seul ? Qu'est-ce que la solitude et faut-il la refuser ? Mon semblable peut-il en être l'antidote ?

    Ce sont autant de questions qui pourront être échangés le vendredi 20 mars, à 19 heures, à la brasserie du centre commercial de la chaussée. La participation sera libre et gratuite.

    http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com

  • Le langage trahit-il la pensée ?

    montargis,café philo,loiretLe café philosophique de Montargis proposera sa prochaine séance le vendredi 30 janvier 2015, à partir de 19 heures, à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée, à Montargis. Le débat proposé portera sur cette question : "Le langage trahit-il la pensée ?"

    Il sera d'abord question au cours de cette séance d'une définition du langage et de son rôle. Le langage n'est-il qu'un simple véhicule de la pensée ? Peut-on dans ce cas là parler de "trahison" ou, au contraire, de "traduction" de la pensée ? Doit-il être vu uniquement dans une acception sociale, comme moyen de communication avec autrui ? Le langage peut-il avoir sa propre "vie", sa propre logique ? 

    Ce sont autant de questions qui pourront être débattues avec les participants du café philo, le vendredi 30 janvier, à 19 heures, à la Brasserie du Centre commercial de la chaussée à Montargis. La participation sera libre et gratuite.

    http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com

  • Père Noël, levez-vous !

    montargis,noël,café philo,loiretEn ce 25 décembre, je vous adresse un joyeux Noël. 

    C'est aussi pour moi l'occasion de revenir sur un sujet qui avait débattu en 2011 dans le cadre du café philosophique de Montargis : "Le père Noël est-il un imposteur ?"

    La figure sage et consensuelle du Père Noël est sans aucun doute plus complexe que l'on ne le pense. D'ailleurs, pour évoquer la figure légendaire de ce qui reste l'un des grands mythes de notre époque, Claude Lévi-Strauss nous donne un éclairage sociologique passionnant. Je vous invite à vous reporter à ce site Internet qui propose de revenir sur un texte de Lévi-Strauss "Ils ont brûlé le Père Noël". Sur un simple fait divers survenu en 1951 (un mannequin du Père Noël avait été brûlé sur le parvis de la cathédrale de Dijon), l'ethnologue s'intéresse à cette créature rituelle, à l'histoire complexe.

    Je parlais de Montargis : ses habitants se souviennent d'une vive polémique au sujet d'un père Noël : le "consensuel" personnage aimé des enfants avait été interdit dans l'enceinte d'une école (Le Père Noël passera bien à Montargis). Le buzz avait été si important que cette rumeur est revenue en force cette année, notamment sur les réseaux sociaux. Rumeur infondée : le Père Noël semble avoir été blanchi des accusations portées contre lui !

    Le père Noël est-il un imposteur ?
    Ils ont brûlé le Père Noël !
    Le Père Noël passera bien à Montargis
    Le retour de la rumeur sur le père Noël de Montargis

  • Doit-on tout faire pour être heureux ?

    montargis,café philo,loiretLe café philosophique de Montargis proposera sa prochaine séance le vendredi 12 décembre, à partir de 19 heures, à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée. Le débat proposé portera sur cette question : "Doit-on tout faire pour être heureux ?"

    Ce dernier café philo de l'année traitera du bonheur. "Tous les hommes recherchent d'être heureux" affirme Pascal. Le bonheur est un Saint Graal vers lequel chacun s'efforce de tendre. Faut-il pour autant qu'il soit notre priorité absolue ? Que vaut le bonheur ? État de plénitude, son étymologie signe notre impuissance à l'atteindre... puisque le "bon-heur" c'est la chance.... Si être heureux ne dépend pas de moi, pourquoi y courir après ? Peut-il être accidentel d'être heureux ? Quelle doit être la valeur de l'existence, la morale ?

    Ce sont autant de questions qui pourront être débattues avec les participants du café philo, le vendredi 12 décembre, à 19 heures, à la Brasserie du Centre commercial de la chaussée.

    Participation libre et gratuite.

    http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com

  • Sade, celui que l'on aime détester

    jpg_4578613461_620f783cb1_z.jpgAlors que nous fêtons le bicentenaire de sa mort, qui connaît vraiment le Marquis de Sade ? Voilà une biographie passionnante qui permet de savoir "presque" tout sur l'une des figures les plus controversées de toute la littérature. Maurice Lever, grâce à une documentation importante (pas moins de 300 p. de notes, d'index et de bibliographie : le livre fait plus de 900 p.) ne cache aucun des aspects du "divin Sade", même les plus noirs.

    Car l'auteur des 120 Journées de Sodome, de Justine ou de La Philosophie dans le Boudoir a passé de nombreuses années en prison et terminé sa vie dans un asile. Né en 1740 sous l'Ancien Régime et mort sous la Restauration en 1814, Sade, n'a été épargné ni par les Royalistes, ni par les Révolutionnaires (dont il fut pourtant un militant engagé, malgré son statut aristocrate !) ni par Napoléon Ier. Coupable à plusieurs reprises de violences sexuelles et de détournements de mineur(e)s, le pouvoir ne lui a en fait jamais pardonné son libertinage et surtout ses écrits sulfureux.

    Personnage charismatique, tour à tour passionnant, pathétique ou insupportable, le marquis de Sade reste une figure majeure de la littérature. Maurice Lever parvient à nous rendre ce personnage très proche et finalement à mieux comprendre ses écrits.      

    Maurice Lever, Sade, éd. Fayard, Paris, 659 p.

  • Les monstres sont-ils parmi nous ?

    montargis,café philo,loiretLe café philosophique de Montargis proposera sa prochaine séance le vendredi 14 novembre, à partir de 19 heures, à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée. Le débat proposé à tous les amoureux de la philosophie portera sur cette question : "Le monstre est-il parmi nous ?"

    Les participants seront invités à s’interroger sur ce terme de "monstre". Que qualifie-t-il ? Un être effrayant ? Un fou ? Une personne anormale ? Dans ce cas, comment qualifier normalité et anormalité ? De plus, lorsque l’on s’interroge sur cette question "Le monstre est-il parmi nous ?", que désigne le "nous" ? L’humanité, notre environnement ou bien moi-même en tant que personne ?

    Voilà autant de points qui seront soulevés le vendredi 14 novembre 2014 à partir de 19 heures, à la Brasserie du centre commercial de La Chaussée.

    Participation libre et gratuite.

    http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com

  • Celia Green, une dissidente universitaire

    Celia Green est née à Londres en 1935. Elle est une figure à part dans le milieu universitaire en raison de ses travaux avant-gardistes en philosophie et psychologie.

    Pionnière dans ses recherches sur les phénomènes de perception, comme les rêves lucides ou les expériences de mort imminente, on lui doit notamment The Human Evasion (1969), Letters from Exile (2004)  mais aussi ses aphorismes.

    Profondément sceptique, attachée à l’individualisme, à la royauté et à la place de l’hérédité, Celia Green est critique sur la place accordée par la plupart des hommes aux activités triviales (nourriture, sexualité, activités quotidiennes), au détriment des interrogations sur des problèmes à résoudre ou sur les grandes questions philosophiques et scientifiques.

    Elle ne cache pas non plus ses réticences à l’égard du féminisme, notamment dans un de ses aphorismes célèbres : "Si vous pensez aux femmes comme être humain, elles sont exaspérantes en raison de leur faiblesse incroyable ; bien sûr, c’est très bien si vous n’avez pas à les considérer comme des êtres humains du tout" (The Decline and Fall of Science). 

    Ce qu'elle a pu écrire :

    "La plupart des recherches faites ont été déterminées par l'exigence qu'elles doivent, d'une manière assez évidente et prévisible, renforcer les théories approuvées ou à la mode."

    "L'étonnement est la seule émotion réaliste."

    "Justice sociale : expression de la haine universelle."

    "La chose la plus remarquable à propos de l'esprit humain est la gamme de ses limitations."

    La société est un mécanisme d'autorégulation pour empêcher l'accomplissement de chacun de ses membres."

    "Lorsque quelqu'un dit que ses conclusions sont objectives, il signifie qu'elles sont basées sur des préjugés que beaucoup d'autres personnes partagent."

    "Dans une autocratie, une seule personne agit à sa façon; dans une aristocratie quelques personnes agissent à leur manière ; dans une démocratie, personne ne suit son propre chemin."

    "Démocratie : tout le monde doit avoir une chance égale d'entraver tout le monde."

    "Les personnes pratiquant une religion sont une insulte à l’univers."

    "La race humaine en sait assez sur la réflexion pour l’entraver."

    "Une des plus grandes superstitions de notre temps est la croyance qu'il n'y en a pas."

    "La seule chose importante à réaliser sur l'histoire, c'est que tout a eu lieu dans les cinq dernières minutes."

    "Je ne peux pas écrire de longs livres ; je laisse cela à ceux qui n'ont rien à dire."

    http://www.celiagreen.com
    http://celiagreen.blogspot.fr