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Dans la sphère classique, c’est la trompette qu’a choisie Lucienne Renaudin Vary. Un instrument moins courant que le piano, le violon ou le violoncelle dans le répertoire solo mais qui porte chance à la jeune musicienne. Ses tournées dans le monde entier lui permettent de faire découvrir un répertoire moins connu mais passionnant, grâce à un instrument au timbre coloré et éclatant.
Pour Piazzolla Stories, son dernier album, Lucienne Renaudin Vary rend un hommage appuyé au compositeur argentin qui a su non seulement dépoussiéré le tango mais a surtout su lui donner ses lettres de noblesse. Cette année, le compositeur aurait eu 100 ans. La musicienne donne à ces morceaux choisis une lecture pleine de relief et de sensualité, à l’exemple de "Chin Chin" et d’"Oblivion", autant jazz que tango. Lucienne Renaudin Vary sait transporter l’auditeur dans des paysages lointains, évidemment d’abord du côté la pampa.
À côté de morceaux de tango mélancoliques et nostalgiques ("Chau Paris", "Ave Maria"Tanti anni prima" ou encore "Chiquilín de Bachín", avec Thibaut Garcia à la guitare), Piazzolla apparaît comme un authentique compositeur classique : celui par exemple de María de Buenos Aires. La musicienne française propose un extrait éponyme de son opéra sur un livret d’Horacio Ferrer. Accompagnée par l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo dirigé par Sascha Goetzel, la trompettiste déploie 12 minutes d’un air lyrique et enlevé comme une comédie musicale.
Éclectisme
Il faut aussi absolument évoquer le superbe "Tango pour Claude", l’adaptation majestueuse et bouleversante par Richard Galliano de "Vie violence" qu’il avait composé pour le regretté Claude Nougaro.
Il est également question de jazz avec les titres "Years of Solitude" et "Close Your Eyes and Listen". Ces fusions étonnantes et passionnantes de tango et de jazz cool sont adaptés de l’album Summit (1974) d’Astor Piazzolla et du jazzman et saxophoniste Gerry Mulligan.
Lucienne Renaudin Vary fait également une incursion dans l’univers classique qu’elle connaît bien avec le célèbre Caprice n°24 de Nicccolo Paganini et la Sonate n° 1 en sol mineur BWV 1001 de Bach, adaptée pour l’occasion à la trompette. Toujours férue éclectisme, l'instrumentiste s’attaque également à Nadia Boulanger et à son "Lux aeterna", un cantique de 1909, dans une version solo.
Les fans de tango ne seront pas surpris par le dernier morceau de l’album, qui est un standard incontournable du tango : le "Volver" de Carlos Gardel. Il ne pouvait en être autrement.
Nous sommes en terrain familier donc dans ce nouvel opus de White Rabbit Dream : opus car le projet éditorial autant qu’artistique de Nicolas Le Bault se veut d’être une authentique création contemporaine, qui ne s’interdit pas pour autant d’être engagée. Il ne pouvait pas en être autrement avec une thématique forte, subversive et provocatrice : la violence. Le moins que l’on puisse dire c’est que l’équipe du "Lapin blanc" n’a peur de rien, et encore moins de présenter le concept de violence "sous ses aspects ontologique, politique, métaphysique, esthétique et intime."
On argumentera que pour un tel sujet c’est un essai sur plusieurs volumes épais qui aurait été nécessaire. Mais la démarche de Nicolas Le Bault et de ses acolytes n’est pas de faire un état complet de la violence humaine mais d'en balayer l’horizon, non sans parti-pris.
Le parti-pris, justement, est particulièrement assumé dans les articles écrits pour le numéro. Après celui en forme d’éditorial de Stéphane Rengeval ("Zombie Fest... ou Fight Club ?"), Nicolas Le Bault choisit celui de la critique politique : "Capitalisme, violence & déréalisation." Le texte est illustré principalement par les créations trash d’Andrew Roberts dans lequel des membres dépecés sont tatoués, quand ils ne deviennent pas des supports de marques. Sous la plume de Nicolas Le Bault, également l’auteur de planches de BD tout aussi gores et qui ouvrent le numéro, la violence devient un indice pour ne pas dire un instrument au service de l’idéologie libérale. Haro donc pour lui sur les classes dirigeantes ("l’hyperclasse mondiale", "la bourgeoisie libérale"), la société de consommation, le grand capital et l’Union européenne ! Le message a le mérite d’être clair et en tout cas très actuel, alors que les braises des Gilets Jaunes et des violences policières sont encore chaudes.
Nous sommes souvent plongés en plein rêve ou cauchemar
Le numéro est riche de créations contemporaines fortes et capables de vous détourner le regard, à l’instar, nous l’avons dit, des détournements d’Andrew Roberts ou des peintures expressionnistes d’Aleksandra Waliszewska. Nous sommes du reste souvent plongés en plein rêve ou cauchemar. Outre les dessins en noir et blanc à la fois violents et graphiquement soignés d’Helge Reumann ou de Stéphane Rengeval, on retrouvera la patte de Nicolas Le Bault et ses représentations faussement naïves montrant corps écorchés, visages grimaçant et enfants martyrisés.
Fausse naïveté encore avec les planches de BD de Mike Diana à l’humour noir évident ou les personnages de Sarah Barthe qui ne sont pas sans renvoyer aux œuvres d’Aurélie Dubois. Kana Miyamoto est mise à l’honneur avec plusieurs créations soignées aux couleurs pastel montrant des fillettes victimes ou auteures d’actes violents dans la sphère domestique. C’est également la famille qui est mise au rang des accusés avec les détournements d’Eric Pougeau : d’ordinaires copies scolaire, des objets du quotidien (une corde à sauter, une chemise) ou des scènes banales deviennent des cris et des accusations. On retrouvera encore avec plaisir les œuvres fortes et bouleversantes de Kazuhiro Hori, aussi noir dans ses thèmes que délicat et coloré dans ses représentations d’enfants – des écolières japonaises – victimes de violences.
Parlons aussi des deux autres textes dans ce nouveau numéro de White Rabbit Dream. Dany-Robert Dufour choisit la philosophie et la mythologie grecque ("Le loup et l’agneau") pour trouver les sources de la violence en consacrant de larges passages aux cités grecques et aux récits de L’Orestie d’Eschyle, ce qui ne l’empêche pas de jouer les Cassandre : "Aujourd’hui… nous sommes en 1929… Encore un peu de patience avant le Jeudi Noir."
Tout aussi sombres sont les propos de Frederika Abbate ("Viol du temps"), plus intéressée dans les luttes sociétales contre les violences, ce qui ne l’empêche pas de terminer ses propos engagés par une conclusion plus lumineuse : "La violence cathartique de l’art, de la littérature, de la musique, qui révèle, apaise et exorcise." Il fallait commencer par là.
Étrange saga que cette compilation que propose le label russe d’électro Scent Air Records… Ils ont choisi de rassembler dans l’album The Lighthouse Saga 14 titres hétéroclites et voyageurs. Le titre ("Le phare") laisse à voir que le dépaysement ("Mal De Mer" de Cendre Froide), l’aventure ("Sirens Sing for Love") et la fraîcheur toute maritime ("Winter's Course") sont les dénominateurs communs de cet opus.
L’auditeur sera certainement interpelé par le premier morceau, "Sirens Sing for Love" d’Elisabeth Engarde. Cette étrangeté sonore peut s’écouter comme un chant de sirène nous renvoyant dans l’épopée homérique. Une création audacieuse balançant entre classicisme, contemporain, pop et électronique. Il est question de chant de sirènes, que l’on reverra dans la dernière piste de cet album collectif The Lighthouse Saga.
Après cette entrée en matière, nous voilà avec Silentport ("The Lighthouse Dream", en featuring avec Lory Fayer), dans une pop à la facture lo-fi. Le groupe propose un deuxième morceau apaisé et rêveur, "My Little Siren", qui vient d’ailleurs clore l’album en douceur.
L’océan n’est pas absent de ce voyage musical au long cours ("Al Di Là Del Mare" de Deus Faust ou "Winter's Course" de Lost Sailor avec Francesca Nicoli), à telle enseigne que l’on ne sait pas dans quelle mer ou océan naviguer – la Méditerranée italienne ou l’Atlantique.
L’océan n’est pas absent de ce voyage musical au long cours
Le moins que l’on puisse dire c’est que les créateurs de l’album collectif font preuve d’une solide audace dans cette proposition musicale ("Awakening" de Eirene). Car même si l’électro est de mise ("From Our Prison" d’Afterglow), le rock n’est pas absent, à l’instar du rugueux "Mal De Mer" de Cendre Froide, pas plus que la new wave de Nouvelle Culture (le séduisant et passionnant "Tomorrow Became Never", en featuring avec Carissa Denee). C’est dans la même veine eighties que le groupe au nom imprononçable SAÐÆMØN propose le nom moins mystérieux "Until The End Of The Years", dont les influences de Depeche Mode paraissent tomber sous le sens.
Condemnatus propose de son côté une halte à terre avec "A Promise Left Behind", balade étrange, dépaysante et mélancolique comme un jour de mer d’encre sans fin.
Tout aussi mystérieux, "Dangerous Game" de The Dreams Never End est un morceau planant, mêlant des nappes synthétiques, le minimalisme et la voix éthérée de Sandra Pereia, dans un voyage intergalactique, sur une planète lointaine… et dangereuse.
Avec le titre suivant, "The Ghosts Of The Lighthouse" du groupe Vestfalia's Peace, nous voilà dans un terrain plus électro-pop et familier. Un morceau qui colle parfaitement bien avec le concept de l’album.
Eirene est de retour, cette fois en featuring avec Eirene etParis Alexander, dans l’extrait d’Antidote, "Play A Serenade To The Moon". Dans une même facture eighties, la voix d’Eirene se fait lunaire et mystérieuse avec cette ode à la lune que les Cure de Robert Smith n’auraient pas reniée.
Dans l’univers du classique, Khatia Buniatishvili fait partie des très grandes stars, à côté de figures comme Lang Lang ou Yuja Wang, pianistes comme elle.
Aussi française que géorgienne, son pays d’origine, Khatia Buniatishvili a sorti il y a quelques semaines sa compilation, Labyrinth, que la musicienne décrit ainsi : "Le labyrinthe est notre esprit, souvenirs de notre enfance dans une perspective d’adulte… Le labyrinthe est notre destin et notre création."
La pianiste laisse de côté les grands incontournables de cet instrument – si l’on excepte la première Gymnopédie de Satie, la Badinerie enlevée et jazzy de Bach et le Prélude op. 28/4 de Chopin – au profit de morceaux choisis avec soin pour illustrer les aspirations de l’instrumentiste dont le public d’admirateurs ne cesse de croître : "les rêves brisés" ("Le thème de Deborah"), "la Mère Nature" (la "Suite Orchestrale" de Bach), les émois adolescents (une "Vocalise" de Rachmaninoff), l’amour ("La Javanaise") ou la consolation (Liszt).
Dans une pérégrination mêlant romantisme, classicisme, modernisme, audace, revisites et clins d’œil, Khatia Buniatishvili s’amuse à sauter à pieds joints d’un siècle et d’une époque à l’autre, sans se soucier des époques et des styles : sa version funèbre du "Thème de Deborah" d’Ennio Morricone côtoie "La Sicilienne" de Vivaldi et Bach, un "Intermezzo" de Brahms, une sonate de Scarlatti mais aussi les somptueuses "Barricades mystérieuses" de François Couperin.
Une pérégrination mêlant romantisme, classicisme, modernisme, audace, revisites et clins d’œil
Le contemporain a une place de choix avec Philip Glass ("I’m Going To Make A Cake"), Heitor Villa-Lobos ("Valsa da dor"), Arvo Pärt ("Pari intervallo") ou l’étude "Arc-en-ciel" de György Ligeti, un morceau aux envolées cosmiques, ponctuées de trouées sombres et de perles de pluie.
Serge Gainsbourg a même les honneurs de la pianiste : l’admirateur de Chopin et Sibelius apprécierait certainement. À ce sujet, les fans de Gainsbourg et de Jane Birkin auront très certainement deviné derrière le "Prélude en mi mineur" de Chopin le thème de "Jane B." Plus étonnant encore, Khatia Buniatishvili propose une 17e piste intitulée 4’33’’ : l’auditeur n’entendra aucun son de ce morceau de John Cage qui propose 4 minutes 33 de silence métaphysique !
La pianiste franco-géorgienne cache décidément bien son jeu : elle se fait également arrangeuse pour "La Sicilienne" de Vivaldi et Bach ou la célèbre "Badinerie" du Cantor de Leipzig, et même joueuse de jazz dans son adaptation de "La Javanaise" de Gainsbourg.
Khatia Buniatishvili sort indéniablement des sentiers battus avec cet album classique mais aussi très personnel, à l’image de son interprétation bouleversante et de son commentaire sur l’Adagio de Bach réarrangé par Alessandro Marcello, qu'elle commente ainsi : "Si elle n’avait pas été absente, elle aurait marché pieds nus sur la terre chaude, elle aurait pensé : « Le printemps d’un autre est agréable regarder aussi. »"
Le violoncelle est à l’honneur avec le documentaire signé par le Duo Brady, Et le violoncelle dans tout ça ?Le violoncelle, mais aussi la musique en général, un secteur bien mal en point depuis l’apparition d’un certain virus chinois.
Cela fait un an que le monde entier semble avoir retenu son souffle : des pans entiers de la société et de l’économie ont été mis en veille en attendant le retour de jours meilleurs. Le monde de l’art a été particulièrement impacté. Le 14 novembre 2020, au cœur du second confinement, 12 violoncellistes et plusieurs techniciens se sont rencontrés au Lavoir Moderne Parisien pour témoigner sur la manière dont ils vivent leur travail et leur art.
Le film s’articule autour de trois questions posées : "L’impact de l’arrêt des concerts", "Et la culture dans tour ça ?" et "« Un temps donné ?"
Pour répondre au premier point, au-delà de l’aspect matériel et financier, les musiciens et musiciennes avouent leur désarroi : "On a du mal à se projeter", dit l’une d’elle. L’ingénieure du son Anaïs Georgel déplore n’avoir travaillé que sur un seul concert en un an. Et même si le système d’intermittence du spectacle permet au moins de tenir financièrement, reconnaît Louis Rodde, les conditions des artistes sont de plus en plus compliquées.
"Et la culture dans tour ça ?" À cette question, les musiciens parlent de son importance capitale, comme du manque flagrant de concerts, de représentations, de rencontres avec le public mais aussi avec leurs homologues, "ce qui ne sera jamais compensé par le distanciel." La question de faire de l’art en pleine crise sanitaire s’avère être un problème insoluble. Michèle Pierre, du Duo Brady, avoue son dépit, certes avec le sourire : démarcher devient vite autant fastidieux que décourageant et, ajoute son acolyte Romain Chauvet, les cours à distance ont pu être amusants lors du premier confinement, mais ils finissent par ne plus faire rire personne, quand ils ne découragent pas.
Violoncelliste et fromager
La question "Un temps donné ?" s’interroge sur la manière de mettre à profit ces périodes de confinement, sans spectacles, sans cours en présentiel et sans interventions publiques dans les écoles ou les hôpitaux : le temps doit être mis à profit pour s’arrêter de courir et ne plus être dans le stress, réagit Amandine Robilliard. Cet état d’esprit était présent pendant le Grand Confinement de Printemps. Les artistes interrogés reconnaissent aussi que cette période hors-norme peut être un moyen de "forger le son" de son instrument, de travailler sur un répertoire, de créer… voire de s'essayer au chant !
Des plages musicales ponctuent ces entretiens montés de manière dynamique : Le chant des oiseaux de Pablo Casals par Justine Metral du Trio Metral, la Suite pour violoncelle de Cassado, (3e mouvement) par Romain Chauvet et Bach, évidemment, par Amandine Robilliard. Côté création, le documentaire permet de découvrir NH,, une création du Duo Brady ainsi qu’une improvisation afro-brésilienne par Olivier Schlelgelmilch. Louis Rodde, du trio Karenine, interprète de son côté Henri Dutilleux et sa première des Trois Strophes sur le nom de Sacher, tandis qu’Ela Jarrige s’attaque à la première suite de Benjamin Britten.
L’un des beaux passages du film est un trio de Chloé Lucas (contrebassiste), Gauthier Broutin (violoncelle baroque) et Agnès Boissonnot (viole de gambe), trois des quatre membres du quatuor Cet Étrange Éclat, avec une délicate sonate de Francesco Geminiani.
Et le violoncelle dans tout ça ? parvient à déjouer le piège de l’apitoiement. Pour preuve, ce focus sur Frédéric Deville, violoncelliste parisien free-lance et… fromager. Il présente l’une de ses créations, Eurydice, un morceau mélancolique et traversé d’espoir tout en même temps.
Le spectateur découvrira avec plaisir et émotion cette bande de musiciens, partageant en commun l’amour de leur instrument, de leur art, et l’envie de "jouer avec les copains". Ce qu’a permis cette rencontre du Lavoir Moderne.
Cette foutue année 2020 se termine, et, comme de coutume en ce début janvier, il est temps de faire le bilan.
Pour Bla Bla Blog, l’année a été particulièrement riche avec très exactement 380 chroniques parues cette année, soit plus d’une par jour. 2020, on s’en doute, a drainé beaucoup de surprises – souvent très bonnes – et a mis à l’honneur des dizaines d’artistes et d’œuvres, avec une très large part consacrée à la musique – qui est pour autant quasi absente du classement.
Quelles sont les chroniques ayant fait le plus gros buzz. Roulement de tambour, avant de découvrir le podium. Commençons pas le…
N°10 et un "Gros big up pour Clémence Pouletty" ! Elle est jeune, elle est brillante, elle est douée et elle fait vivre la culture sur sa chaîne Youtube. Elle, c’est Clémence Pouletty, la première influenceuse de ce classement annuel. Elle ouvre en beauté un top 10 très éclectique et riche en surprises.
Extrait : "Focus aujourd’hui sur la chaîne Youtube d’une passionnée de littérature, de philosophie ou de cinéma : voilà qui ne pouvait qu’intéresser Bla Bla Blog. Clémence Pouletty partage ses lectures avec insouciance mais aussi avec une sacrée qualité à vulgariser des sujets parfois ardus : L’amour et Sartre, L’art d’avoir toujours raison de Schopenhauer ou L’art d’être heureux du même Arthur…"
N°9: "Ton univers impitoyable" Quelle plaisir de voir à cette 9e place une chronique publiée en janvier 2020 sur des très grandes séries télé, Succession. Du grand art grâce à la famille Roy, aussi riche et puissante que complètement dégénérée. C’est glaçant, impitoyable, passionnant, servi par des acteurs et actrices multiprimés, et pour Bla Bla Blog, Succession fait partie des chroniques les plus lues.
Extrait : "Succession, dont une troisième saison est prévue pour l’été 2020, est une plongée dans les arcanes d’une multinationale mêlant médias, divertissements et communication. Un univers impitoyable, pour reprendre le générique de Dallas, une autre série, certes datée, mais qui faisait elle aussi d’une famille richissime américaine un lieu d’affrontement autour de l’argent, du pouvoir, des ambitions et des rancœurs. Plus intense, plus âpre, plus cruelle et et plus passionnante que la série culte des années 80, Succession est une tragédie familiale autant qu’un tableau d’une Amérique pervertie, amorale et empoisonnée par l’argent…"
N°8: "Rencontre avec Elle sans Lui" C’est l’une des rares musiciennes présente dans ce classement, et il s’agit d’une interview. Derrière le duo Elle&Lui se cache une seule artiste, Lana. Nous l’avons interrogée. Elle vous a plus qu’intéressés puisque la chanteuse, pour son nouveau single ("Fleur de sel") se classe en 8e position.
Extrait : "Cette chanson c’est le début d’une très belle aventure pour moi! Je voulais vraiment créer un titre good vibes. Je trouve qu’on en manque cruellement! Du coup je vous propose un son super ensoleillé! L’idée c’était vraiment de créer un titre qui ferait danser les gens, qui amènerait un peu de paillettes dans leurs vies quoi !…"
N°7: "Matt et brillant" Muriel Matt décroche une très belle 7e place. C’est aussi la découverte d’un talent hors pair que plusieurs centaines de lecteurs de Bla Bla Blog ont découvert. Pas de doute : même en 2020, la peinture continue de bouger et de nous émerveiller. La preuve en images.
Extrait : "L’univers de Muriel Matt sonne comme une évidence. Découvrir ses peintures c’est, à vrai dire, comme retrouver un monde que l’on pensait disparu. Que ce soit pour ses animaux, ses couples, ses nus ou ses abstractions, l’œuvre de cette artiste, qui nous vient de la région nantaise, assume totalement ses influences de la période moderne, et en premier lieu Picasso, Matisse (Nus), Cocteau ou Miro (la série des Bubbles). Excusez du peu…"
N°6 : "Galerie virtuelle chez Cyril Guernieri" Le Grand Confinement de Printemps, et celui qui l’a suivi en fin d’année, a été un désastre pour des millions de professionnels ou d’amateurs des arts. Bla Bla Blog a choisi de consacrer un hors-série "Grand Confinement" pour mettre à l’honneur musiciens, écrivains et galeristes. Parmi ceux-ci, Cyril Guernieri, exposant au 29, rue Mazarine, à Paris. Il vous a passionné. Normal.
Extrait : "Les galeries d'art étant fermés en ce moment, Bla Bla Blog vous invite à découvrir en ligne une exposition virtuelle proposée par la Galerie Cyril Guernieri. Jean-Daniel Bouvard et Marc Dailly y sont à l'honneur…"
Extrait : "Je me disais il y a peu cela faisait quelques mois que je ne vous avais pas parlé de gastronomie. D’où cette chronique aujourd’hui, qui s’intéresse à un site culinaire, C’est meilleur quand c’est bon. Cette chaîne Youtube a été créée il y a trois ans par Emmanuelle Jary. Elle est aux manettes de ces vidéos de quelques minutes, toutes dédiées à la bonne bouffe, aux restaurants, aux bistrots et autres troquets. Les métiers traditionnels sont tout autant mis à l’honneur : traiteurs, poissonniers, bouchers, épiciers, et bien sûr cuistots…"
N°4 : "Galerie virtuelle de Patricia LM" La photographe Patricia LM est une nouvelle fois à l’honneur avec une 4e position qui nous réjouit. Le confinement de printemps et la fermeture des galeries a poussé Bla Bla Blog à ouvrir son blog à des expositions virtuelles, qui certes ne remplaceront jamais les vraies galeries, mais qui en tout cas montrerons que nous n’oublions pas les artistes qui font bouger l’art. Comme Patricia LM, que l’on adore !
Extrait : "C'est à une photographe talentueuse que nous ouvrons cette galerie virtuelle. Patricia LM avait accordé une interview à Bla Bla Blog. En attendant de pouvoir admirer ses créations, cette chronique va vous donner envie d'entrer dans son univers coloré et sensuel…"
N°3: "La Suisse est un pays chaud" Chaud, chaud, chaud pour cette 3e place largement méritée, avec une chronique sur le document sulfureux d’Adeline Lafouine, Fais-le bien et laisse dire (éd. Tabou). C’est aussi le seul livre classé cette année dans notre top 2020. Une plongée dans le parcours d’une femme sans aucun complexe, et qui nous prouve que la Suisse peut être un pays vraiment très, très torride.
Extrait : "Scandale à tous les étages pour ce témoignage à ne pas mettre entre toutes les mains : son auteure, Adeline Lafouine, propose avec Fais-le bien et laisse dire (éd. Tabou) un document assez exceptionnel à plus d’un titre. Il commence par une affaire dont la Suisse dite "vertueuse" se serait bien passée. Nous sommes en août 2014 lorsque la presse à scandale déniche un selfie sexy posté sur le compte Twitter d’une inconnue, mariée et mère d’un enfant. Elle se fait surnommer Adeline Lafouine…"
N°3 : "Rock’n’roll, rouflaquettes, chrome et pin-ups en Bourgogne" Sur la deuxième marche du podium, nous voyons singulièrement apparaître Vintageland, un de ces événements populaires qui a échappé en partie aux fourches caudines de la crise sanitaire. Ça se passait en Bourgogne, et Vintageland proposait une plongée dans l’Amérique prospère des 30 Glorieuses. Gros coup de nostalgie, à bien des égards. Et un grand bravo à Vintageland.
Extrait : "Voyage dans le temps garanti cet été en Bourgogne avec le Vintageland, dont les organisateurs promettent ni plus ni moins qu’une immersion dans les années 50 à 80. Pour tenir cet engagement, du 31 juillet au 4 octobre, des animations sont proposées, mêlant cinéma, concerts (la troupe Abba story, le groupe Woodstock spirit, les Satin Dolls Sisters ou les Vagabonds), cabarets, arts forains et défilés de voitures anciennes, afin de revivre ce que l’on est tenté d’appeler avec du recul « les années insouciantes »…"
Et pour finir, le grand n°1 est :Benjamin Schmit, "On est sérieux quand on n’a pas 17 ans" Le tout jeune musicien d’électro marseillais proposait avec "Uptown Funk Ben Remix" tout son talent. Des milliers de lecteurs de Bla Bla Blog l’ont découvert ou redécouvert : on ne peut que lui souhaiter le même succès dans sa carrière qui ne promet que le meilleur. Il est cette année le grand numéro 1 de Bla Bla Blog. Sur 380 chroniques parues, c’est réellement remarquable !
Extrait : "L’école marseillaise du rap commence à être connue, moins celle de l’électro. Elle est pourtant très active : pour preuve, cette chronique sur Benjamin Schmit, jeune DJ de 16 ans, bien décidé à faire sa place sur cette scène exigeante. Le remix du titre "Uptown Funk" s’inscrit dans la veine french touch, avec ce qu’il faut de sophistication et de trouvailles sonores pour un morceau dansant, à la fois funk, house et électro : "Faire danser les gens, c’est avant tout les réunir et les voir sourire", commente ainsi le jeune musicien, biberonné aussi bien aux tubes de Céline Dion ou Boney M qu’aux artistes plus de sa génération – Dua Lipa, Lil Nas X ou The Week-end…"
Encore quelques jours pour supporter ce nouveau confinement. Et quoi de mieux, pour se changer la tête qu’une exposition virtuelle, comme celles que Bla Bla Blog a présenté ces dernières semaines.
La vénérable institution de La Poste a choisi elle aussi ce moyen pour son exposition temporaire "Rêver l’Univers", en visite virtuelle de 20 minutes, directement depuis chez soi. Cet événement, prévu du 2 septembre 2020 au 10 janvier 2021, bien sûr été bouleversé par la crise sanitaire. En attendant une réouverture des musées d'ici quelques semaines.
13 artistes contemporains français et internationaux - Nicolas Baier, Patrick Bailly-Maître-Grand, Philippe Baudelocque, Dominique Blais, Thomas Brummett, Hugo Deverchère, Félicie d’Estienne d’Orves, Laurent Fort, Marina Gadonneix, Julien Mauve, David Spriggs, Vladimir Skoda et Anaïs Tondeur – proposent une immersion dans l’infinité de l’univers. La visite est proposée par Céline Neveux, commissaire de l’exposition, et ponctuée des interventions exclusives de 5 des artistes exposants : Anaïs Tondeur, Hugo Deverchère, Vladimir Skoda, Dominique Blais et Marie Gadonneix.
En attendant de découvrir l’exposition réelle, il reste cette visite virtuelle, à travers des œuvres aux titres éloquents : "Météorite 3", "Multivers", "Lune et l’autre", "Infinities", "Soleil éternel" oun Cosmorama".
"Devant la splendeur de ce qui se situe au-delà du monde qui nous enveloppe, se pressent une finalité suprême […] C’est que le sublime a vocation à l’universel : il n’élève pas seulement, il unit en profondeur" écrit justement Baldine Saint Girons dans le catalogue de l’exposition.
Il était question sur Bla Bla Blog, il y a quelques semaines, de l’exposition de Michel Haillard à La Cartonnerie. Avec la crise sanitaire, l’artiste a choisi de s’adapter en proposant au public de découvrir ou redécouvrir son exposition à travers une visite virtuelle plus vraie que nature.
Figure atypique de l’art contemporain, Michel Haillard se décrit comme un "créateur d’univers." Ébéniste, tapissier, recycleur, amoureux de la nature et des animaux, il fait de ses œuvres des objets à la fois baroques, tribaux et organiques : un homme honorant le vivant, avec cet humour, cette technicité et cet enthousiasme qui sautent aux yeux.
L’ancien étudiant à l’École Supérieure des Arts Modernes créé des meubles aux noms évocateurs, puisant à différentes sources et différentes cultures : commodes "Karabosse", fauteuils "Platon" ou trônes "Perro." Les matériaux utilisés sont tout autant hétéroclites : bois, cornes et peaux (passées par les douanes, dont le permis CITES garantie la traçabilité), pierres précieuses et semi-précieuses, bronze, verre et bien d’autres éléments détournés. L’artiste est à la redécouverte des origines de l’homme, qui n’est rien s’il ne respecte pas son écosystème. Michel Haillard entend ainsi remettre le sauvage et l’art premier au cœur de la création contemporaine. Il nous rappelle que, chaman, animiste, prêtre ou devin, l’homme célèbre le dieu animal depuis la nuit des temps.
À la limite de la transe, Michel constitue une collection de pièces uniques à partir de grelots, ronds de serviettes, jouets, plumes ou dents de cochon sauvage… De tous ces objets et matières sont nés des parures de sorciers, des couvre-chefs "coiffinés", des masques, des lampes féeriques et autres moulins de prière, que le Prince de New York exhiberait assis sur son trône d’alligator vermillon.
Cet univers et cette œuvre incroyable est à découvrir dès aujourd’hui. Et puisque, crise sanitaire oblige, les galeries sont fermées, c’est sur Internet que l’artiste propose de faire une visite virtuelle de sa dernière exposition.