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Attention les yeux et les oreilles : le groupe toulousain VortexVortex s'apprête à prendre ses aises et s'installer sur la scène électro et hip hop. Leur dernière production, Ninjah Death Party, est déjà visible sur Youtube. Suivront à partir d'octobre 2018 leur premier EP ainsi que leur prochain clip, Kawaii.
En attendant cette future actualité musicale, penchons-nous sur ce Ninja Death Party, un boxon endiablé, à la fois joyeux et vénéneux, sur fond de musique électro et hip hop.
On peut accrocher ou pas à cette musique rythmée, à la sauvagerie sophistiquée et au parti-pris scénique de ces drôles de phénomènes. Par contre, il est impossible de ne pas saluer le travail de mise en scène, dans un clip où les membres de VortexVortex ainsi que les figurants mettent du leur pour construire un vrai show musical.
Une anomalie spatio-temporelle
Une "anomalie spatio-temporelle," expliquent les trois membres du groupe, Milu Milpop, la chanteuse, musicienne et DJ venue de Pologne, Citizen JiF, photographe et membre de l'ex trio Le Catcheur, la Pute et le Dealer (ça ne s'invente pas...) et Simon Boissard, le chanteur, musicien, compositeur et membre du groupe Mobkiss.
C’est une invitation à la fête que nous offre VortexVortex dans une débauche de rythmiques sauvages, de flows débridés, de folies visuelles, de provocations, d’humour, de looks improbables et de fulgurances poétiques et post-punks. Cet univers est absolument à découvrir sur scène pour des spectacles calibrés comme des shows d’envergure et où se mêlent musiques, danses, vidéos, machines et de l’énergie à revendre. VortexVortex est à surveiller de très près, sans aucun doute.
Promettez-moi une chose : si cet été, ou plus tard, vous allez en Bretagne, pensez à mettre dans vos bagages l’album éponyme des Odylane. Pour une plongée dans la culture breizh, c’est l’idéal, avec en plus ce je ne sais quoi de punch et d’énergie.
Odyssée et Gauloise c’est la tradition celtique "très rock’n roll" comme le dirait notre inénarrable Philippe Manœuvre. En parlant de tradition, on en est en plein dedans, avec l’envoûtant titre Le Diable. Cette chanson nous plonge dans le folklore breton, plus précisément dans un bar interlope de la Rue de la Soif : "Ce soir j’ai vu le diable / Aux ruses impeccables / Je suis tombé dans le panneau / On a pris l’apéro."
Dans un bar interlope de la Rue de la Soif
Du bon breizh’n roll donc, avec des sonorités celtes, rock mais aussi méditerranéennes (Un Italien en Irlande), pour un album autoproduit par un groupe... de la région de Strasbourg. Guillaume Levy et Quentin Bangert, accompagnés de leurs deux autres comparses Valentin Descourvières et Piel Benoit utilisent pour leur album une guitare classique, un bouzouki irlandais, un violon et d’un cajón, une sorte de caisse venue tout droit du Pérou.
Dépaysement assuré donc pour ce groupe qui assume à 100 % ses influences traditionnelles (Polka du Cerf), pop rock (Soleil Levant) world et ethnique (La Prisonnière du Désert), même si c’est bien la musique celte qui domine dans leur album Odrylane, à l’exemple de Faune Sauvage et surtout de Galv an Dans, offrant une reprise mixée de Tri martelod et de La Jument de Michao.
L’autre chanson à texte de cet album, Sous les Étoiles, est un titre hip hop qui n’est pas sans rappeler Manau et sa Tribu de Dana, avec le sens de l’engagement en plus : "Je vis à une époque / Où tout semble en toc / Il n’y a que des images / Où sont passés les sages."
Du Breizh’n roll, d’accord. Mais aussi de l’exigence et de la chaleur (Un Italien en Irlande) dans un très bel album à mettre dans vos bagages pour cet été.
Sur la pochette du premier album de Palatine, se tient une silhouette mystérieuse au regard triste, menaçant et sombre. Sombre ou plutôt rouge, car c’est bien la couleur dominante de Grand Paon de Nuit. La voix androgyne à la M de Vincent Ehrhart-Devay plane sur un album pop aux images obsédantes.
Et avec toujours ce rouge, véritable fil conducteur : rouge rassurant (Comme ce Rouge me plaît), rouge passion (Stockholm), rouge violence (Ecchymose) ou le rouge dépaysant d’un road-movie dans le sud des États-Unis (Baton Rouge).
Le grand paon est un animal de nuit annonce Palace dans le rock nimbé d’électro, City Of Light, et dans Paris - L’ombre où le noctambule parle de ses défauts sublimés.
Fil rouge conducteur
Les quatre garçons de Palace, JB Soulard, Adrien Deygas, Toma Milteau et bien entendu Vincent Ehrhart-Devay, proposent onze titres alternant le rock sombre à la PJ Harvey (Golden Trickets), l’easy-listening (Marions-nous), l’électro pop (City Of Light) ou encore la chanson française, celle d’Alain Bashung ou de Christophe (Faux-Brouillards). Baton Rouge est un voyage dans les bayou, grâce à un électro country-folk aux guitares joueuses. Ce titre avait déjà été enregistré dans une version publique pour le premier EP de Palace, sorti en 2015.
Beaucoup plus sombre, Ecchymose est un titre aux accents grunge, aussi torturé, provocateur et paradoxalement lumineux que le Where The Wild Roses Grow de Nick Cave & The Bad Seeds et Kylie Minogue : "Bye-bye bye-bye / Je dois partir / Là où mes mains se posent / Poussent des ecchymoses."
Palace c’est aussi du symbolisme mis en musique comme la chanson titre, Grand Paon de Nuit : "J’ai les yeux rouge / Je sors seulement la nuit/ Personne ne bouge / J’aime le silence."
Il y a quelque chose d’unique et de fatal dans ce premier album, obsédant comme cette femme croisée dans C’était un Loup : "On voyait tout / mais pas son âme / C’était un loup sous une peau de femme." De nouveau, le rouge passion.
Palatine, Grand Paon de Nuit, Yotanka, 2018 En concert au Café de la Danse le 15 mai 2018 http://palatinemusic.fr
C’est un rock ambitieux, engagé et sombre que propose Louis Arlette dans son premier album, Sourire Carnivore. Un rock à la Noir Désir, travaillé avec un son électronique (À cœur ouvert), cher à un artiste fasciné par l’univers de Kraftwerk et ayant collaboré avec le groupe AIR. Sourire Carnivore a d’ailleurs été enregistré en partie dans leur studio de l’Atlas. Pour son premier album, le musicien a également été rejoint par le batteur Julien Boyé (Gush, Nouvelle Vague) et le guitariste Daniel Jamet (membre fondateur de La Mano Negra, Gaëtan Roussel et Saez).
Que l’on ne se fie pas à ce nom vintage : Louis Arlette propose un opus soigné dans la musique et les paroles pour offrir un opus moderne et âpre (Sourire carnivore), aux rythmiques appuyées et sophistiquées (Providence) et aux textes où se mêlent désillusions (À la dérive), spleen (Tristesse limpide), colères (À la dérive) mais aussi percées de lumières et de soleil (L’Avalanche).
Idole de Proust
À l’instar de Jean-Louis Murat, Louis Arlette excelle dans ces textes d’une belle maîtrise (Jeux d’Or), tel ce titre pop lumineux qu’est Tristesse limpide : "Comme tu es rigide / Et si bien contrôlée / Il n’y pas une seule ride / Sur ton calme frigide / Triste comme un rocher / Sombre comme un passage à vide." Et l’on apprend non sans surprise que l’artiste cite volontiers quelques gens de lettres l’ayant influencé : Balzac, Hugo, Flaubert, Aragon, Villon et surtout Marcel Proust, son "idole". Rien que ça.
Louis Arlette est parti à la recherche du temps pour mettre bas un album franc et engagé qui peut se lire aussi comme un marqueur de notre époque. L’auditeur pourra trouver dans À notre Gloire une référence au Bataclan dans cette "jeunesse dorée" fauchée par le "carnage" au "monstrueux reflet" qui "a changé de visage."
Sombre, vivant et sacrément actuel, Sourire Carnivore marque la naissance d’un chanteur à la personnalité forte et à l’univers hors des modes. Un album à mordre à pleines dents.
Louis Arlette, Sourire Carnivore, Le Bruit Blanc / One Hot Minute / Wagram, février 2018
Qui d’autre que Philippe Manœuvre pouvait nous offrir un tel livre ? Une compilation sur les plus belles raretés du rock, qui régalera même les non-spécialistes. La Discothèque idéale de Philippe Manœuvre, 111 trésors cachés du rock (éd. Hugo Desinge) est très certainement l'ouvrage à mettre en bonne place dans votre bibliothèque - et non loin de votre collection de CD ou vinyles.
Dans son style inimitable, l’ex rédacteur en chef de Rock & Folk nous offre une véritable mine d’informations sur ces musiciens, groupes ou albums tombés, parfois de manière incompréhensible, dans l’anonymat.
Des années 60 aux premières années du XXI e siècle (avec une écrasante majorité d’albums datant des années 70), Philippe Manœuvre nous parle d’une histoire alternative du rock, avec ses chefs-d’œuvres incompris (L.A. Getaway de Joel Scott Hill), ses artistes complètement barrés qui se sont brûlés les ailes avant d’atteindre le début de la notoriété (Lowell George et son groupe éphémère Little Feat) ou encore ces victimes de maisons disques frileuses "sacrifiés sur l’autel de la gloriole corporate" (Dion et son Born To Be With You en 1975).
L'ex Enfant du Rock n’oublie pas les les effets des modes pouvant condamner un descendant de Ziggy Stardust alors que David Bowie est déjà passé à autres choses (Mick Ronson et Play Don’t Worry en 1975), les vrais pastiches (Klaatu, 3:47 Est, sorti en 1976, est présenté comme le dernier album des Beatles) ou les authentiques curiosités venues du Japon, de Suède ou… de France comme les Go-Go Pigalles ou les Deadbeats dont le On Tar Beach (1985) est salué par l’auteur comme le meilleur disque chroniqué dans son ouvrage.
Sacrifiés sur l’autel de la gloriole corporate
Philippe Manœuvre consacre une double page par album (avec des reproductions de pochettes de disques souvent étonnantes, comme celle de Who Will Save The World des Mighty Groundhogs, en 1972). Il nous ouvre ses archives personnelles et remonte le temps, de 1963 (avec un certain Jack Nitzsche) à 2015 (et le quadra Kelley Stoltz et son double album, In Triangle Time, "une réussite"). Fort opportunément, l’auteur passionné consacre une rubrique "Que sont-ils devenus ?", qui retrace la carrière de ces musiciens après la sortie de ce qui devait être souvent le couronnement d’une carrière.
Des figures marquantes ressortent de cet album : le "ténor galant" Dino Valenti, l’Anglais Terry Reid (à propos de qui, Aretha Franklin disait quand même en 1969 : "Ce qui se passe à Londres ? Trois choses : les Beatles, les Stones et Terry Reid !"), T2 et leur album Boomland, "l’un des albums les plus recherchés du marché" ou encore les Ruth Copeland, l’une des rares femmes de cette compilation.
Le lecteur retrouvera aussi quelques grands noms de la musique, comme égarés dans cette compilation d’albums zappés par l’histoire du rock : John Lee Hooker, qui s’est essayé au rock dans le précieux Endless Boogie, Dr John (The Sun, Moon & Herbs), Grateful Dead et son album public tombé dans l’anonymat en 1971, les Kinks (Muswell Hillbillies), les Beach Boys (Love You) ou le Squeeze des Velvet Underground.
Il est impossible de répertorier les surprises que nous offre cette discothèque étonnante. Tiens, une seule pour terminer cette chronique : saviez-vous que Michel Polnareff avait fait Ménage à Trois en 1980 , "un album sublime que je revendique," comme il le dira lui-même ?
Philippe Manœuvre, La Discothèque secrète de Philippe Manœuvre, 111 trésors cachés du rock, éd. Hugo Desinge, 2017, 231 p.
Nous avions récemment parlé des Vanished Souls, auteurs d'un album hypnotique, rock et psychédélique qui sort aujourd'hui. Nous avons voulu en savoir plus sur ces quatre garçons dans le vent.
Bla Bla Blog – Bonjour, les Vanished Souls. Comme le nom du groupe et vos titres ne l’indiquent pas, vous êtes Français. Voulez-vous vous présenter et parler de votre rencontre ? De quand date-t-elle d’ailleurs ?
Vanished Souls – Bonjour. Svein & DriX. Nous nous sommes rencontrés il y a de nombreuses années alors que nous étudions la musique dans une grande école de Nancy. Cela date d'une dizaine d'années et la rencontre s'est faite naturellement autour de goûts musicaux communs et une véritable envie de créer et tester des choses. Nous avons beaucoup expérimenté au travers de l'impro à cette époque, sans savoir que nous jetions les bases d'une longue collaboration.
BBB – Racontez-nous votre manière de travailler ? Qui compose ? Comment sont partagés les rôles ?
VS – On compose tout à deux. Pas de règles, pas de méthodologie juste un travail d'échange sur des idées. Parfois des bouts d'idée, parfois des choses plus abouties. On arrange puis on maquette pour avoir une vision globale du morceau. Il arrive que pas mal de choses changent au moment de l'enregistrement, notamment les arrangements, on reste toujours ouvert à l'accident. Pas de calcul non plus, parfois la musique d'abord, parfois le texte ou par magie les deux en même temps. Toujours ce leitmotiv que le morceau se compose par lui même comme si nous n'étions que les ouvriers de cet animal sauvage qu'on essaye de dompter.
BBB – Vous avez été découverts en 2013, avant une année 2014 menée tambour battant. Pouvez-vous nous parler de ce début de carrière assez dingue ?
VS – Nous sommes deux très gros travailleurs et nous composons énormément (nous sommes également compositeur a l'image pour la TV et le cinéma), ce qui fait que nous avons toujours la tête dans le guidon. L'année 2014 a fait suite à la sortie de notre premier album et a cristallisée nos premières "vraies" apparitions en terme de groupe dans la presse et les médias, ainsi que sur des scènes conséquentes avec comme point d'orgue notre participation au Festival Solidays.
BBB – Il y a aussi ce clip viral des deux membres du groupe, DriX et Svein, autour du retour de militaires auprès de leurs enfants. Pouvez-vous nous en dire plus ?
VS – C'est la résultante de notre travail parallèle en dehors du groupe et notre collaboration avec Universal Publishing. C'est une histoire assez drôle car c'est une amie qui nous a montré un jour la vidéo sans que nous sachions, ni elle, ni nous que c'était notre musique ! La magie de la diffusion sur internet et sur les réseaux.
"Cet album est comme une série avec différents épisodes"
BBB – Venons-en à ce nouvel album. Quand l’avez-vous commencé et surtout comment écrire un album aux ambiances et aux influences aussi différentes ? Comment présenteriez-vous ce nouvel album ?
VS – Pour commencer nous avons mis deux ans pour composer cet album. Nous souhaitions prendre notre temps et également aller vers plus d'épure avec des morceaux plus courts. Essayer de dire en 3-4 minutes ce que l'on disait sur le premier album en dix minutes. Pour cela nous avons collaboré avec le DA Fred Vectol du studio Question de son afin de nous guider dans cette tâche. On aime imaginer cette album comme une série avec différents épisodes. Chaque épisode (titre) raconte quelque chose et peut être pris séparément, mais peut également être capté comme faisant parti d'un tout.
BBB – On parle d’influences. Les vôtres sont à chercher dans plusieurs directions. On pense bien sûr au rock psychédélique de Pink Floyd, à Archive, Radiohead. La pop des années 80 également ? La new wave ?
VS – Oui nous sommes très ouverts musicalement et notre travail de producteur de musique à l'image nous à amené à explorer de nombreux styles. Pour nous la musique est semblable aux humeurs et aux sentiments humains, multiples et riches.
BBB – Sans oublier le rap. On pense au titre Am your shadow.
VS – Oui, typiquement une émergence des influences profondes du groupe, sous-jacent depuis toujours et qui s'est affirmé sur ce titre. C'était une évidence et en rien calculé. La couleur de ce morceau s'est imposée d'elle même.
BBB – Vous semblez faire une synthèse entre différents courants musicaux. Votre album est-il un hommage au rock, que certains annoncent mort, ou bien une tentative de le renouveler ?
VS – On n'a aucunement la prétention de rendre hommage ou renouveler quoi que ce soit. On fait juste ce que l'on ressent, ce qu'on rêve et on le fixe sur l'enregistrement. Apres les histoires de mort de tel ou tel style de musique n'a pour nous aucun sens car les style ne meurent pas, ils échappent peut être à la mise en lumière pour le "grand public" mais dans tout les cas il perdurent et se transforment. Tout n'est qu'un éternel renouvellement. Il y aura toujours du jazz, du blues, du classique, du hip-hop, du métal, de l'électro...
BBB – Qu’écoutez-vous aujourd’hui ? Que trouve-ton dans votre play-list à chacun ?
VS – De tout, absolument de tout !
BBB – Et y a-t-il un titre "honteux" que vous aimez écouter ?
VS – Également et beaucoup trop de titres ! Mais c'est notre jardin secret ça !
BBB – Quel est le dernier livre et le dernier film que vous avez lu et vu ?
VS – (DriX) Manuel Ikea de montage pour DriX. Et le film 3 Billboards... bouleversant. (Svein) Je ne regarde que les bandes annonces et les résumés : ça va plus vite...
BBB – Quelle est votre prochaine actualité après la sortie de cet album ? Des concerts ? Des tournées ?
VS – Oui concerts prévu déjà jusque juin pour commencer et surtout notre release party au Nouveau Casino à Paris le 19 avril. Tout est sur notre Facebook et notre site.
BBB – La sortie de l’album est prévue le 30 mars. Vous vous sentez comment ?
VS – Excité et agréablement surpris par les premiers retours très positifs sur l'album qui nous font chauds au cœur, hâte de défendre ça sur scène.
BBB – Bonne rentrée musicale, alors, les Vanished Souls. Et merci d’avoir répondu à nos questions.
VS –Merci beaucoup et à bientôt sur les routes.
Vanished Souls, Vanished Souls, Frozen Records / Chancy Publishing Sortie le 30 mars 2018 http://www.vs-music.com
Un été électro : c'est ce que propose le groupe Fergessen dans leur album bien nommé L'Été. Le duo français formé par David et Mikaëla propose une pop acidulée dans laquelle voix et électronique se répondent, voire s'affrontent joyeusement (Tu veux la guerre).
Le premier album de Fergessen, Les accords tacites, était paru sous le label Mvs Records en 2011, avant que les deux artistes ne soient repérés dans The Voice en 2015. Pour ce deuxième opus, on assiste bien ici à une des nombreuses métamorphoses que nous offre en ce moment la chanson française.
Séduisant et électrisant
Sous la direction artistique d’Antoine Essertier, Fergessen surfe sur la vague électro avec une énergie et un enthousiasme communicatifs (Old is beautiful) sans perdre de vue, à l'instar de La Femme, l'importance du texte ("L'eau du ciel a jeté un peu de chagrin / Sur la ville / Là je ferme mes yeux / Le temps a changé. / Un rayon audacieux tente une percée", L'été), y compris dans les titres anglais à la facture eighties (I want love, Old is beautiful ou Wet dragon).
Le groupe Fergessen propose avec L'Été un album séduisant et électrisant, que soit dans la langueur suffocante de L'été, l'efficacité pop d’Old is beautiful ou le lyrisme de Tangerine.
Encore une histoire de soleil, de plages et de saison estivale. Pas de doute, avec Fergessen, l'été sera bien électro dans les maillots.
Fergessen, L'Été, Echoïd Prod, 2018 En tournée en Chine avec l’Alliance française tout le mois de mars En France, le 14 avril à Nilvange (57), le 21 avril à Jassans-Riottier (01), le 12 mai à Saint-Pée-sur-Nivelle (64), le 26 mai à Valentingey (25) et le 61 juin à Erstein (67) http://www.fergessen.fr Page Facebook de Fergessen
Le Coton a le grain du Vivement Dimanche de La Fossette. Quant à Je Marche Je Respire, ne renvoie-t-il pas au Je ne respire plus, Milos dans La Mémoire neuve ?
Certes, la voix tendue et si particulière de Dominique Ané fait place à un timbre moins aérien (à l’exception toutefois de l’onirique All the world flees), mais il n’en reste pas moins vrai que Mariscal marche bien sur les traces de son brillant... aîné. Ajoutons d’ailleurs que Jeff Hallam, collaborateur notamment de Dominique A, a collaboré à ce premier album : bon sang ne saurait mentir.
Comme lui, Grégory Mariscal empreinte le rock par des chemins de traverse, offrant par là-même un opus passionnant et personnel. Le dernier titre, qui donne son nom à l’album, est à ne pas manquer. Sur une ballade acoustique, Grégory Mariscal parle du temps qui passe et de son propre parcours : "Plus le temps nous laisse /Plus on le conteste / On est tous quelque-part / Le temps défile / En fuyant le hasard / Le temps défile / Être de quelque-part" (Plus le Temps passe).
Un univers à la fois brut, intime et poétique
L’écoute de Plus le Temps de Mariscal réserve des surprises étonnantes et un parti-pris artistique à saluer : pop minimaliste (All the world flees), travail artisanal soigneux (Cimetière de l’Amour), sujets rarement traités (La Rouille) ou textes charpentés (La Rue Des Corps Saints).
Le musicien tourangeau impose son univers à la fois brut, intime et poétique : "Poser tes mains avant un rêve / Regarder l’animal qui dort / Penser aux gens à qui tu rêves / Poser tes lèvres et puis ton sort / Écoute les mots et les regards / Par la fenêtre la nuit très tard / Respire le corps juste à côté / Qui dort doucement sans se soulever / Fier de sa solitude" (Fier de sa Solitude).
Rock, pop, chanson et électro se mêlent dans une jolie symbiose, à l’exemple du séduisant Buvons, un hymne à l’amitié, à l’insouciance et au lâcher-prise : "Allez buvons / Parce qu’il faut boire : Un dernier soir / Avant l’hiver / Buvons / Assis au bord / Du Guadalquivir / Qui dort."
L’amateur de mots pourra goûter les texte simples, lumineux et efficaces d’un vrai auteur : "Ils marchent dans la rue des Corps Saints / Marchent sur un chemin / Portent tous un rêve. / Ils marchent, agitant leur destin / dans la rue des Corps Saints / entendent des Sirène / Et ils chantent My Way" (La Rue Des Corps Saints).
Huit clips accompagnent la sortie de ce premier album et déroulent une narration à tiroir, comme un puzzle qui s’assemble, avec des personnages croisés dans les chansons de Plus le Temps.
Marsical a mis huit ans pour sortir son premier album. Le résultat final est là, dans cet opus âpre, soigné et inventif.