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Il est question de jazz et de chansons avec cet étonnant EP de Christophe Gendron (Standart, vol. I). Il se livre avec son trio dans des reprises jazz de Jean-Louis Aubert ("N.Y Avec Toi"), Jean-Jacques Goldman ("Au Bout De Mes Rêves"), Jacques Dutronc ("Les cactus") et le moins connu "Docteur" de Claude Nougaro.
L’artiste dit se réapproprier les grands titres de Claude Nougaro
Le musicien bugliste parle d'un style "à la mode Chet Baker", avec une formule assumée : contrebasse, guitare, chant et bien sûr trompette, "se prêtant parfaitement au genre".
Une sacrée découverte, et qui annonce très certainement une suite.
Dora Maar a été une des figures importantes de l’art du XXe siècle. Indissociable de Picasso, dont il s’est inspiré, elle est aussi une artiste à part, photographe et peintre.
Associée au photographe et décorateur de cinéma Pierre Kéfer, elle ouvre son studio. Travaillant pour la publicité et la mode, réalisant portraits et nus oniriques.
Dès 1933, elle se rapproche des surréalistes. Son terrifiant Portrait d’Ubu, la photographie d’un fœtus de tatou ou ses photomontages d’une grande perfection formelle tirent du réel leur dérangeante étrangeté.
Peintre, elle se dégage de l’emprise de Picasso et réalise après la guerre des natures mortes, puis des paysages qui la mèneront aux confins de l’abstraction. Dans les années 1970-80, ses négatifs grattés et ses "dessins de lumière" réconcilient peinture et photographie dans une même gestuelle.
Conservée avec quelque 1 000 clichés de l’artiste au Centre Pompidou, cette œuvre a sans doute été réalisée pour un magazine de beauté. Au "glamour" imposé par la commande s’ajoute l’audace du fond, quadrillé par un jeu d’ombre.
L’éclairage contrasté du mannequin rappelle la proximité de Dora Maar avec le milieu du cinéma. En 1935, Jean Renoir l’engagera comme photographe de plateau sur son film Le Crime de monsieur Lange.
Le timbre sera vendu en avant-première les vendredi 28 et samedi 29 mai à au Carré d’Encre, 13 bis rue des Mathurins, 75009 Paris.
Deux portraits, deux documentaires, deux personnalités exceptionnelles et deux joueurs de football légendaires. Hasard du calendrier télévisuel, Netflix et Canal+ proposent presque en même temps deux films qui vont passionner tous les amateurs de ballon rond.
Le premier, consacré à notre "platoche" national, conte l’histoire – presque – ordinaire d’un petit gamin de Meurthe-et-Moselle devenu en quelques années le roi des stades, sans avoir pu toutefois toucher le nirvana (en l'occurrence une coupe du monde) avec son équipe nationale.
Les plus âgés d’entre nous savent qu’avant que Michel Platini ne devienne l'un des pontes décrié du football européen, il fut un milieu de terrain au pied magique, élu par un magazine spécialisé comme le meilleur footballeur français du XXe siècle, devant Zinedine Zidane et Raymond Kopa. Il a rendu fou ses adversaires avec des coups francs venus d’une autre planète, et son génie lui a valu trois ballons d’or consécutifs, de 1983 à 1985.
Jean-Marie Goussard a choisi pour son documentaire des archives non-commentées, donnant à son film un aspect brut, qui permet au spectateur de se régaler autant que de juger par lui-même la qualité d’un joueur qui n’a joué que dans trois équipes nationales (Nancy, le mythique Saint-Étienne et la Juventus de Turin). Cette relative fidélité fait de Platini "le dernier romantique", comme l’indique le sous-titre du film. Évidemment, le must du must de sa carrière exceptionnelle reste la demi-finale de 1982 contre l’Allemagne, un sommet du sport mais aussi de la dramaturgie, qui n'a pas laissé au joueur le mauvais souvenir que l'on penserait.
Un sommet du sport mais aussi de la dramaturgie
L’autre documentaire, sobrement intitulé Pelé, nous vient de Grande-Bretagne et parle lui aussi d’un génie du football – si ce n’est DU génie. Pelé, moins connu qu’on ne le croit, a droit à un portrait à la fois élogieux et nuancé. Le palmarès de Pelé fait rêver : trois coupes du monde avec l’équipe nationale, des dizaines de coupes nationales dont deux coupes intercontinentales et le championnat américain et pas moins de 1300 buts (dont un record de 8 buts pour un seul match). Le joueur accepte pour ce film de témoigner devant la caméra.
C’est essentiellement sur ses coupes du monde que s’intéresse le réalisateur. Huit ans après le traumatisme de la finale perdue en 1950 à domicile contre l’Uruguay, en 1958 Pelé devient à 17 ans un héros national en remportant son premier titre important. Un titre que l’équipe nationale conserve quatre ans plus tard, même si Pelé se blesse et ne participe pas aux matches à élimination directe. En 1970, en fin de carrière, le Roi Pelé est de retour dans ce qui reste comme le sommet de sa carrière.
David Tryhorn et Ben Nicholas écornent malgré tout l’image de ce génie du ballon rond lorsqu’ils parlent de la manière dont Pelé a vécu la période de dictature militaire brésilienne de 1964 à 1985. Les témoins n’épargnent pas celui qui reste le Brésilien et le footballeur le plus connu au monde : il était "Incapable de contester, de critiquer" et "Il se faisait remarquer par son manque de prise de position politique", apprend-on de quelques témoins. Plus gênant encore, la coupe du monde gagnée en 1970 a constitué un inespéré coup de projecteur sur les dictateurs de cette "guerre sale".
Sans pour autant refuser ces critiques, Pelé répond en joueur de foot qu’il fut : "Je ne pensais pas que je pouvais faire quelque chose… Je n’étais pas Superman, je ne faisais pas de miracle… Je suis absolument certain d’avoir bien plus aider le Brésil en jouant et en vivant comme je l’ai fait…"
Étrange saga que cette compilation que propose le label russe d’électro Scent Air Records… Ils ont choisi de rassembler dans l’album The Lighthouse Saga 14 titres hétéroclites et voyageurs. Le titre ("Le phare") laisse à voir que le dépaysement ("Mal De Mer" de Cendre Froide), l’aventure ("Sirens Sing for Love") et la fraîcheur toute maritime ("Winter's Course") sont les dénominateurs communs de cet opus.
L’auditeur sera certainement interpelé par le premier morceau, "Sirens Sing for Love" d’Elisabeth Engarde. Cette étrangeté sonore peut s’écouter comme un chant de sirène nous renvoyant dans l’épopée homérique. Une création audacieuse balançant entre classicisme, contemporain, pop et électronique. Il est question de chant de sirènes, que l’on reverra dans la dernière piste de cet album collectif The Lighthouse Saga.
Après cette entrée en matière, nous voilà avec Silentport ("The Lighthouse Dream", en featuring avec Lory Fayer), dans une pop à la facture lo-fi. Le groupe propose un deuxième morceau apaisé et rêveur, "My Little Siren", qui vient d’ailleurs clore l’album en douceur.
L’océan n’est pas absent de ce voyage musical au long cours ("Al Di Là Del Mare" de Deus Faust ou "Winter's Course" de Lost Sailor avec Francesca Nicoli), à telle enseigne que l’on ne sait pas dans quelle mer ou océan naviguer – la Méditerranée italienne ou l’Atlantique.
L’océan n’est pas absent de ce voyage musical au long cours
Le moins que l’on puisse dire c’est que les créateurs de l’album collectif font preuve d’une solide audace dans cette proposition musicale ("Awakening" de Eirene). Car même si l’électro est de mise ("From Our Prison" d’Afterglow), le rock n’est pas absent, à l’instar du rugueux "Mal De Mer" de Cendre Froide, pas plus que la new wave de Nouvelle Culture (le séduisant et passionnant "Tomorrow Became Never", en featuring avec Carissa Denee). C’est dans la même veine eighties que le groupe au nom imprononçable SAÐÆMØN propose le nom moins mystérieux "Until The End Of The Years", dont les influences de Depeche Mode paraissent tomber sous le sens.
Condemnatus propose de son côté une halte à terre avec "A Promise Left Behind", balade étrange, dépaysante et mélancolique comme un jour de mer d’encre sans fin.
Tout aussi mystérieux, "Dangerous Game" de The Dreams Never End est un morceau planant, mêlant des nappes synthétiques, le minimalisme et la voix éthérée de Sandra Pereia, dans un voyage intergalactique, sur une planète lointaine… et dangereuse.
Avec le titre suivant, "The Ghosts Of The Lighthouse" du groupe Vestfalia's Peace, nous voilà dans un terrain plus électro-pop et familier. Un morceau qui colle parfaitement bien avec le concept de l’album.
Eirene est de retour, cette fois en featuring avec Eirene etParis Alexander, dans l’extrait d’Antidote, "Play A Serenade To The Moon". Dans une même facture eighties, la voix d’Eirene se fait lunaire et mystérieuse avec cette ode à la lune que les Cure de Robert Smith n’auraient pas reniée.
Guard est de retour avec son nouveau single et un clip, "Une chance".
Il y a cinq ans, Guard s'imposait avec le tube "Give it Up". L’artiste lyonnais a ensuite enchaîné les compositions et l’écriture pour d’autres artistes et fondé la Team Creativ.
Sur une électro-pop rythmée, et de sa voix inimitable, Guard chante la course à la vie et le besoin de rester debout. "Une chance" se veut un véritable hymne à la fête, à la vie et à la jeunesse :"Je défie l’insomnie / Dépourvue de sens / Quitte à payer le prix / Nos vies avancent."
Pour la création visuelle du clip, Guard s’est entouré des creative designers Impossible Brief, qui ont notamment collaboré avec The Chainsmokers et Coldplay.
Guard a promis qu'il repartirait sur la route pour une tournée nationale dès que ce sera possible.
Derrière ce titre hugolien, se cache une initiative bienvenue : parler du personnage historique le plus commenté cette année et dont la commémoration est la plus débattue.
L’ensemble des émissions de Philippe Collin, "Napoléon, l’homme qui ne meurt jamais" propose de s’intéresser à un personnage historique majeur de notre histoire, amis aussi controversé. Dictateur ou unificateur du territoire ? Génie militaire ou monstre sanguinaire ? Réformateur moderne ou souverain tourné vers le passé ? Fossoyeur ou continuateur de la Révolution par d'autres moyens ? Peut-être un peu tout cela à la fois.
Les quatre premiers épisodes de cette série sont d’une très bonne facture et proposent une relecture intelligente, contrastée et passionnante d’un personnage qui reste encore profondément ancré dans notre inconscient collectif. Cela explique pourquoi la commémoration de sa mort laisse peu de personnes indifférentes.
Les podcasts ne suivent pas la chronologie de Napoléon. Ainsi, le premier épisode, intitulé "La mort de l’aigle ou a naissance du mythe", parle de la mort de l'empereur déchu en 1821, du transport de sa dépouille de l’Île Sainte-Hélène en France, décidé singulièrement par le dernier roi de France Louis-Philippe mais du mythe de l’empereur, encore bien présent de nos jours. Comme le dit un spécialiste, lorsque nous balayons devant notre porte, lorsque nous devons enterrer nos morts six pieds sous terre, lorsque nous regardons nos grandes villes et les architectures néoclassiques (Bordeaux, Lyon), c’est l’héritage napoléonien qui est là, sans que nous en soyons conscients.
Le deuxième épisode s’intéresse de son côté au clan napoléonien et à la manière dont cette famille corse a pris le pouvoir avec une logique et "une construction politique" intelligent et si possible sans violence, parce que la Révolution, avec ses excès, est passée par là ("On ne peut pas faire n’importe quoi").
Plus étonnant, l’épisode suivant s’intéresse à la "la virilité à cheval ou l’image de l’homme puissant". "Napoléon incarne la bravoure militaire et la sobriété vestimentaire, qui ont défini le masculin pour les générations suivantes… Quant aux femmes, elles ont été cantonnées à la sphère domestique ou à la séduction mondaine", dit l’historien Jean-Clément Martin. Une réalité qui peut être nuancée par quelques femmes de son entourage au caractère bien trempé : sa première femme Joséphine de Beauharnais, mais aussi Juliette Récamier, Marie-Louise de Habsbourg-Lorraine sa deuxième épouse, mais aussi Félicité de Choiseul-Meuse, la première auteure libertine de cette époque.
Essayer d’expliquer à la société du XXIe siècle que Napoléon Bonaparte fut l’homme de son temps et que sa gloire fut immense
L’auditeur sera enfin très certainement intéressé par l’émission s’intéressant à la célèbre campagne d’Égypte que la propagande a décrite comme une opération autant militaire que scientifique. Les invités de Philippe Collin la décrivent comme ce qu’elle est : une guerre coloniale sur laquelle plane le modèle d’Alexandre le Grand. "Sévices sexuels, décapitations, exécutions sommaires : la campagne d’Égypte fut le théâtre de violences guerrières inouïes et pourtant ce n’est pas ce que l’on a retenu. Aujourd’hui ce périple napoléonien est avant tout associée à une expédition scientifique inédite". Ce modèle de propagande à des fins de politique intérieure est bien un conflit meurtrier mené par 35 000 hommes, mais aussi 170 savants, et qui va avoir des conséquences culturelles incalculables, comme le dit un spécialiste : la campagne d’Égypte de 1798-1801, au piètre bilan militaire, marque surtout "le coup d’envoi d’un phénomène scientifique qui va être extrêmement rapide… le Mystère de l’Égypte ancienne est emporté. Il a vécu pendant 2000 ans."
Ces émissions ont l’immense qualité de faire le point sur un personnage complexe. Et sur la question de la commémoration de Napoléon, Philippe Collin, âprement débattue, commente ainsi : "Il faut bien sûr commémorer ce bicentenaire et en profiter pour essayer d’expliquer à la société du XXIe siècle que Napoléon Bonaparte fut l’homme de son temps et que sa gloire fut immense, bien plus grande que celle de Washington aux États-Unis. Néanmoins la France de 2021 n’est plus celle de 1821. La société française a profondément changé, et rien ne nous interdit, bien au contraire, de questionner l’héritage napoléonien, sans oukase, uniquement à l’aide des historiens. Ne jamais juger le passé à l’aune du présent !"
Pour son nouvel opus sorti en début d’année, Andréel s’inscrit dans la veine des auteurs-compositeurs-interprètes classiques, avec une orchestration traditionnelle, ramassée et élégante.
Le titre éponyme de l’opus est une chanson délicate comme une caresse voluptueuse, adaptée des Nourritures terrestres d’André Gide. Le musicien se laisse porter par des vers oniriques, qui célèbrent l’amour, la sensualité et la liberté : "Je me dresse nu sur la terre vierge, devant le ciel à repeupler / Apporte à ma chair l’ardeur, l’éblouissement de mon cœur / Nourritures, je m’attends à vous. Satisfaction, je vous cherche / J’ai donné tout ce que j’étais, plus rien ne me possède".
L’amour : voilà le fil conducteur de cet album aussi sensuel qu’introspectif, à l’instar de "Pourquoi je te veux", le récit d’une passion non sans légèreté et qui parle également de l’imprévisibilité de l’amour. Sur son opus, Andréel vient faire le mélange des couleurs et des sons ("Les gens qui chantent"). Il se révèle en artiste à la fois pointu et à fleur de peau, doté d’une sensibilité sans esbroufe, ce dont nous lui en sommes gréé.
"Je m’oublie" avec Amandine Bourgeois, l’ex "Nouvelle Star" qui s’était montrée plutôt discrète ces derniers temps, est un duo parlant de rabibochage et de perte de soi. C’est avec une écriture fine qu’Andréel parle de dualité (bien sûr), de complicité et d’harmonie, dans un morceau justement très harmonieux. Plus lumineux, "Mon manque", un autre duo, cette fois avec Judith Chemla, est une salsa amoureuse.
L’amour : voilà le fil conducteur de cet album aussi sensuel qu’introspectif
L’amour encore : sur un slow-rock jazzy, Andréel chante en duo avec Natacha Régnier "Une femme épanouie", qui est l’histoire d’une renaissance faite d’altruisme et de simplicité : "Je veux te voir comme tu es, te donner ce que tu veux, / Ne pas tenter de prendre en toi ce que je cherche et qui n’y est pas." L’amour n’est ici pas aliénant mais, au contraire, une fontaine de jouvence autant qu’une source de renaissance.
Il est également en duo, cette fois avec Lucile Chriqui, dans un titre jazz célébrant à la fois la passion et Paris dans "Boulevard Magenta", comme si l’une n’allait pas sans l’autre : "Qu’il est bon le boulevard Magenta, / Quand les ombres s’enfuient, l’aube pointe son doigt / Accusant le marcheur de n’être pas bigot / Des us et des mœurs des fiers Parigots."
Un glissement de l’album a lieu dans les quatre dernières pistes, avec cette noirceur qui s’installe inexorablement, comme si une brisure avait lieu. Il est d’ailleurs symptomatique que dans cette seconde partie de l’opus il n’y ait plus de duos.
Andréel chante seul, plus introspectif, mais aussi plus sombre. Bien entendu, il y a un "Un autre que soi" qui chante le goût du voyage et "le plaisir de voler sans attache". Mais la solitude peut aussi être une prison intérieure ("Le désert m’appelle"), et dans ce cas, l’être aimé est sans doute la "solution" : "Enlaçons-nous ce soir. Rejoignons nos regard. / C’est un moment perdu. C’est un moment d’espoir").
Dans cet "endroit inconnu" qu’interprète le musicien, l’être aimé a "disparu". Une course a lieu pour partir à sa recherche. Les lieux deviennent vides et sans saveur sans lui ou elle. "Que penser de ces histoires ?" se demande Andréel, qui refuse cependant de perdre tout espoir dans "le sourire des hommes… et la bonté des femmes… et l’art qui nous embellit."
L’album se termine avec le "Je suis jaloux" dans une ballade jazzy qui vient cueillir et surprendre en douceur un homme amoureux, encore et toujours : "Je suis jaloux, dis-moi, par quel sortilège / Un dieu t’a-t-il offert une telle aura."