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Après Birkin/Gainsbourg le Symphoniqueen 2017 ou encore Ed Banger Symphonie l’an dernier, France Inter et les formations musicales de Radio France lancent les Symphoniques Pop, des rencontres artistiques qui entendent faire tomber les frontières entre des genres qui se longtemps toisés.
Pour inaugurer cette nouvelle collection, France Inter diffuse en direct le concert inédit de Melody Gardot et l’Orchestre Philharmonique de Radio France sous la direction de Dylan Corley, et présenté par André Manoukian. Cela tombe bien, puisque la chanteuse de jazz sort en ce moment un nouvel album, Sunset In The Blue.
Melody Gardot s’exprimera aussi au micro de Léa Salamé, à 7h50, le 2 décembre, avant de se produire sur la scène du 104 le soir-même avec l'Orchestre Philharmonique de Radio France.
Le public français découvrira avec la plus grande curiosité Marie-Gold, ancienne membre du collectif canadien Bad Nylon. Cette musicienne nous vient du Québec et propose un rap venu de ce coin de l'autre côté de l’Atlantique.
Parce que nos cousins canadiens tiennent à leur langue tout autant que nous, il est passionnant de voir comment Marie-Gold parvient à libérer son flow dans son premier album solo opportunément intitulé Règle d'Or, évidemment en rapport avec son nom. Mais il s'agit aussi d'une référence à une citation de George Bernard Shaw: "La seule règle d’or est qu’il n’y a pas de règle d’or". Vous avez quatre heures pour disserter...
Dans cet opus, conçu en collaboration avec des beatmakers montréalais, français et belges, la chanteuse se livre à corps perdu : "Marie-Gold dans la jungle des animaux / S’accroche à son style comme une anémone / Si tu veux blesser je connais les mots", comme elle le scande dans "JACK". Libre dans sa tête, libre dans son corps, la rappeuse délivre "La seule règle" qui vaille : un album aux rythmes hip hop ("Goélands"), volontiers minimaliste et lorgnant aussi largement du côté de la chanson française ("La seule règle").
Écrit à la première personne, Marie-Gold pousse son travail d’écriture jusqu’à proposer des textes à la langue charpentée et largement mâtinée d’anglais : "Car je passe mes journées à faire des maths / En m'demandant qu'est-ce que je calice à pas faire plus de rap / But I guess que c'est calculé, l'encre still finit par couler / J'ai fais un portrait du futur, je l'ai juste mal cloué" ("Pousse ta luck").
A l’instar de "Crache sur vos tombes", la Québécoise délivre un album rugueux qui plonge dans son quotidien, son passé, ses espoirs, ses rêves mais aussi les déceptions d’une artiste : "J'ai pas manqué de flair, en renonçant à vos sons / So vous m'oublierez, j'espère pis j'irai cracher sur vos tombes". Sans oublier ce foutu argent ("Aucun bling"). Écouter Règle d’or c’est entrer dans la tête d’une fille d’aujourd’hui, avec ses galères, ses interrogations et ses ras-le-bols : "J’peux pas sortir d’mon lit / J’ai l’système démoli / Perico et Molly / La drogue nous fait faire des folies / J’peux pas quitter l’logis" ("Goélands").
Libre dans sa tête, libre dans son corps
"Mémoire" est l’un des meilleurs morceaux, à la composition particulièrement soignée et mêlant rap et chanson, avec un message féministe, à l’instar de sa consœur Samuele : "Les gentilles filles ont aussi le droit d'être en colère / Mais t'oublies de te contenir, il faut le reconnaître / Les gens exagèrent, pardonne-leur… / Rappelle-toi ceux qui t'aiment, t'aiment, t'aiment / Oublie ceux qui te down, down, down / Malgré tout ce que tu donnes, everything's never enough / Au moins tu dormiras bien dans ta tombe."
Marie-Gold assène ses titres avec une rare puissance, ponctuant ça et là son album de titres insouciants, voire aux trouées lumineuses. C’est le cas du duo avec Stone, riche de promesses en weed et en nuits blanches : "J'veux faire tourner la terre / J'veux faire tourner les têtes / Quitte à m'en jeter à terre / Smoke weed ‘til I die - excès, tu adhères / On en reparle plus, on revient à nos affaires" ("s.w.t.i.d."). C’est aussi le cas du titre "Doser", plus électro que rap, au texte dense, surréaliste et poétique : "Je préfère être l’amour qu’être celle qu’on adore / Je vous salue Marie, j’peux-tu croire en Chloé ? / Dans ce pays d’Oz aux idoles krizokal et aux âmes encodées / Où l’espérance se dose / En frappant tous les murs dans la boîte de Pandore? / Démesure ! / Même l’histoire ne m’a pas dosée ! / Au futur, il me souffla ! La vérité".
La vérité, l’amour, le combat quotidien pour être soi, la liberté. La vie selon Marie-Gold, quoi.
J’ai lu quelque part des propos pas très sympas sur cette dernière saison d’Engrenages: moins féroce, voire plus lumineuse, sinon plan-plan. Aurait-on perdu l’ADN de l’une des meilleures séries françaises, ayant si bien capter l’univers policier et, au-delà, les dérives de notre société ?
Alors, bien sûr, certains personnages ont disparu progressivement. Il n’en reste pas moins vrai que les fans d’Engrenage retrouveront avec plaisir – mais aussi un petit pincement au cœur, cette saison étant la dernière – l’équipe du capitaine Berthaud (Caroline Proust) : Gilou ( Thierry Godard), Ali (l’excellent Tewfik Jallab) et l’inoubliable avocate Joséphine Karlsson (Audrey Fleurot). Un invité de marque s’impose : Kool Shen, en malfrat reconverti dans une boîte de nuit qui pourrait bien cacher d’autres plans.
Comme chaque saison, Engrenages retrace, comme son nom l’indique, une enquête aux multiples ramifications. L’équipe de Berthaud, sans Gilou mais avec Ali, est appelée en renfort suite à la découverte d’un enfant retrouvé mort dans une laverie automatique. Les soupçons se portent rapidement sur des gamins des rues, immigrés et survivant uniquement grâce à de petites rapines.
Les frontières entre ces délinquants s’avèrent souvent poreuses
Ce qui paraissait être un fait divers tristement balade se transforme en dossier criminel complexe, aux multiples ramifications, et où Gilou, en maille avec la police des polices, aura sa place.
Engrenages parvient cette fois encore à brosser un tableau sombre de Paris et des milieux interlopes, que ce soit les petits malfrats, les délinquants en col blanc et les trafiquants en tout genre, les frontières entre ces hors-la-loi, que tout a priori distingue, s’avérant souvent poreuses.
Au milieu de tout cela, Laure, Gilou, Joséphine ou Ali doivent jongler avec leur propre vie et leurs obligations : Laure et sa jeune enfants, Gilou et son hypothétique retour au sein de la police judiciaire ou Joséphine et ses liens avec Lola ou Éric Edelman, qui, au fur et à mesure des épisodes, prend de la consistance.
Les fidèles regretteront de ne pas retrouver certains protagonistes, remplacés par d’autres le temps d’une saison (Clara Bonnet dans le rôle de la juge Lucie Bourdieu, notamment) : il n’en reste pas moins vrai que découvrir cette enquête menée de main de maître par l’équipe du Capitaine Berthaud réjouira les fans. Mais ce sera la dernière. Snif.
L’Histoire de France est riche de personnages secondaires ayant contribué à leur manière à écrire des périodes particulièrement agitées. Claudine Alexandrine de Tencin est indubitablement l’une de ces figures. Madeleine Mansiet-Berthaud conte le récit de sa vie dans son roman historique, La Défroquée (éd. Ramsay).
Cette fille de cinq enfants, née d’une famille grenobloise de la noblesse de robe durant le règne de Louis XIV a, dès son enfance, l’assurance de faire partie de ses grandes oubliées. Femme dans une culture patriarcale, avec un frère aîné qui est promis à un riche héritage et un autre frère poussé vers une carrière dans le clergé, la jeune fille est envoyé au couvent de Montfleury pour une vie de prière. Son existence est promise au silence, ce qu’elle ne peut admettre. Madeleine Mansiet-Berthaud la fait s’exprimer ainsi, alors qu’elle se morfond dans un couvent où son père l’a enfermé : "Si je quitte un jour ce voile et le monastère pour la vie civile, j’emploierai mon temps à bâtir une fortune." Une promesse de reprendre en main sa vie et de s’échapper d’une véritable prison, mais qui est aussi la marque d’une défiance envers les hommes : "Si Alexandrine ne tuait pas son père, elle tuerait tous les hommes qui l’approcheraient."
En fait de meurtre, c’est plutôt de revanche et de vengeance dont elle va user. Cela va d’abord passer par une manœuvre juridique de longue haleine : obtenir du pape la fin des ordres et retourner à la vie civile. Sa bataille va durer onze ans et se terminer par sa libération : un cas "unique dans les annales de l’Église". Contre toute attente, dans une France où la religion catholique pèse de tout son poids sur la vie, Madame de Tencin devient celle que l’on surnomme "la défroquée" : "Ne serait-je jamais qu’une nonne / A qui faux pas l’on ne pardonne ?", versifie-t-elle lors des derniers jours du Roi Soleil.
Ce n’est qu’une première étape vers son destin exceptionnel dans une époque traditionnelle et patriarchale. La jeune femme ne veut pas se contenter d’une existence régie par le mariage et une famille traditionnelle. S’occuper d’un enfant ? Au risque qu’il "vienne anéantir des rêves de gloire" ? Jamais ! Car si elle a bien eu un enfant, elle ne le reconnaît pas, et c’est finalement son amant de l’époque qui s’occupe de lui – qui deviendra plus tard le philosophe et encyclopédiste D’Alembert.
Une féministe avant l’heure
C’est d’abord auprès de sa sœur Marie-Angélique, devenue Madame de Ferriol, que l’ancienne nonne se frotte au grand monde, via un salon littéraire où les plus brillants esprits sont invités : Fontenelle, la tragédienne Mademoiselle Duclos, le jeune Voltaire, mais aussi toutes ces figures politiques qui, après la mort de Louis XIV, allaient être les têtes pensantes de la Régence. Mme de Tencin devient même la maîtresse de Dubois, le second en France après le Duc d’Orléans. Puisque la société interdit aux femmes tout pouvoir, elle multiplie les intrigues pour placer tel ou tel au plus haut sommet, souvent ses amants, et sans oublier les membres de sa famille. Alexandrine continuerait à fabriquer des candidats à l’immortalité dans son usine à idées, tout simplement parce que c’était sa vocation, sa vie, d’élever les grands esprits aux plus hauts sommets, comme de moquer ceux qu’elle estimait médiocres." Vers la fin de sa vie, elle se lance également en littérature, avec des romans qui auront un succès certain à l'époque.
En suivant le destin incroyable de la Défroquée, l’auteure fait un tableau passionnant de la France du début du XVIIIe siècle : les luttes d’influence pour la succession de Louis XIV, les troubles anglais, le miracle économique du système de Law puis la crise qui s’en suivit, sans oublier l’arrivée au pouvoir du jeune Louis XV. Madeleine Mansiet-Berthaud fait de Madame de Tencin une brillante et insatiable manipulatrice qui s’appuie aussi sur sa propre famille. L’auteure capte bien cette époque, tout en glissant quelques pages d’une écriture classique, voire sensuelle, lorsqu’elle entre par exemple dans les intérieurs bourgeois de cette fille de noble provinciale devenue une aristocrate influente : "Le taffetas glissa sur le parquet ; la jupe étalée restait gonflée, comme toujours habitée. Les dessous de coton blanc échouèrent sur une méridienne. La chambre baignait dans une demie-pénombre."
Car la famille est l’autre pierre saillante de son existence, avec un frère dont elle est éprise et qu’elle aidera sans faille dans sa quête de pouvoir ecclésiastique car "garder des relations avec les hauts personnages susceptibles de servir la carrière de son frère passait avant une aléatoire gloire personnelle". La quête de reconnaissance n’est pas absente des motivations de l’ancienne religieuse, jamais épargnée par son passé de nonne.
L'auteure ne cache pas la grande part d’ombre d’Alexandrine de Tencin qu’est sa relation avec d’Alembert. On peut dire qu’elle s’avère être une féministe avant l’heure, qui a assumé ses choix privés jusque dans ses excès, en refusant "d’être l’esclave d’un homme" : "Quand la femme serait-elle l’égale de l’homme ?". C’est sa sœur qui a sans doute eu la réflexion la plus définitive sur elle : "Votre génie pour le calcul et l’intrigue me stupéfie." Ce que l’auteur résume de cette manière : "Quelle revanche prise sur le destin qui aurait dû être le sien !"
Il y a du Sanseverino chez Les Idiots, cette joyeuse bande de fadas qui commencent leur premier album, Tout le monde le sait…, par un enterrement de première classe. Celui d’un moribond invitant ses ami.e.s, à l’instar de Jacques Brel, à faire la fête : "Désolé, je voulais par partir / C’est de cette dernière nuit blanche qu’il faudra vous souvenir… / Même mort et enterré / Je veux vous entendre taper du pied" ("Funérailles").
Nous parlions de Sanseverino. L’auteur des "Embouteillages" est présent dans "Lourdes", au jazz manouche irrésistible et non sans piques pour la ville sacrée et ses fidèles à la "foi sans le fuel". Une attaque en règle contre les religions, que le trio languedocien appuie avec "La boule athée" ("Quand vous me parliez de vos petits Jésus, de vos Gaspard de vos Melchior, / Dans mon esprit ça résonnait / Gérard Majax et Garcimore !"
Le trio Les Idiots revendiquent l’essence d’une chanson française traditionnelle : accordéon, guitares et voix servent un album résolument acoustique. De sa voix rocailleuse, déchirante et proche de la rupture, Guillaume Boutevillain porte un opus à la très grande humanité, celui de trois grands enfants peu pressés de devenir adultes ("Les grands").
L’écoute de "Chien d’ivrogne" sur le fidèle compagnon d’un pochtron (le "sac à puce d’un sac à vin") renverra inévitablement au titre homonyme d’Allain Leprest. Le caustique "Tout le monde le sait" est, lui, une adaptation du morceau de Léonard Cohen, "Everybody Knows". Les Idiots ne mettent aucun gant dans cette lecture de la condition humaine, pleine de vie, d’humanité et d’un humour grinçant. Mais non sans engagement, à l’exemple de "La complainte", morceau rock-folk, véhément et terrible : "Je pourris la planète / Me torche avec la loi / Après moi le déluge / Ça ne me regarde pas".
Trois grands enfants peu pressés de devenir adultes
Tout aussi engagés, Les Idiots proposent dans "Barre toi de mon herbe" le portrait du "beauf à la Cabu" version 2020 : "Je protège mon jardin / Ma petite vie / Mon chien / Il est pas né celui volera mes petits nains."
Dans le très bon "Lemmy Gaga" – un titre en hommage à peine voilé à la chanteuse de "Poker Face" – le trio énervé propose le portrait sincère d’une autre de ces figures hautes en couleurs, un rocker camé, "un vrai rebelle", "complètement cramé du cerveau". Il y a de la tendresse dans ce morceau : "T’as pas le droit de te moquer de Lenny / C’était quasi mon meilleur pote / D’ailleurs je bois le même whisky / Je te préviens te fous pas de lui / Tu faisais encore dans ton froc / Que lui il hantait le rock."
L’amour n’est pas absent, à l’instar de "Noir sur bleu", écrit par Parabellum, ou "Jeux Zinterdits", intime aveu d’étreintes, accompagné d’un accordéon diablement sensuel : "Et puis toucher des lèvres / Sentir tes mains / Jusqu’à la fin / Ne regretter rien".
L’humour, et même l’humour noir, est omniprésent dans cet album tranchant comme un scalpel de Dexter. Dans "Pelouse maudite", le portrait d’une jeune inconnue ("Elle était blonde se prélassait les seins nus / Couchée dans l’air au soleil du printemps / Elle avait de grands yeux / Et un tout petit cul / Un sourire un peu niais / Qui lui cachait le dents") est le récit du crime d’un psychopathe, soigneusement emballé dans un rythme de jazz manouche.
Enthousiasmant album à la joie communicative, Tout le monde le sait… fait de la musique et de la vie sans seule religion, sur une planète trouée de plombs. Rien d’irréversible, rassurez-vous : Les Idiots sont là.
S’il y a bien une ville qui a inspiré les auteurs, c’est bien Paris. De Charles Trénet à Marc Lavoine, en passant par Serge Gainsbourg ou, plus près de nous, Marc Lavoine et Benjamin Biolay, la Ville Lumière est une source intarissable.
Mélie Fraisse chante à son pour la capitale française, à travers un titre délicat (PARIS), qui évoque la découverte par une jeune Provinciale – la chanteuse est originaire de Sète – d’une ville à ma fois monstrueuse, inhumaine ("Paris, je t’ai quitté, je t’ai perdu, j’n’ai pas tenue, noyée, sous ton nuage doré / Mais c’était plus mon rythme, je ne tenais plus la ligne, j’ai fini par lâcher") et fascinante ("Mais je t’aime quand même / Paris, sublime devant toi / Je m’incline / Mais je t’aime quand même / Paris, féline, dans tes bras, tout défile, je vacille").
Cette chanson délicate, à l’électro pop d’une grande subtilité, est une déclaration d’amour pour cette ville, mais il s'agit bien d'un l'amour lucide et désenchanté : "Paris j’ai suffoqué, je suis partie, pour respirer, pour vivre, ailleurs que sous ton pied."
Avec ce nouveau single PARIS, Mélie Fraisse annonce la sortie de son second EP dans les prochains mois.
Encore quelques jours pour supporter ce nouveau confinement. Et quoi de mieux, pour se changer la tête qu’une exposition virtuelle, comme celles que Bla Bla Blog a présenté ces dernières semaines.
La vénérable institution de La Poste a choisi elle aussi ce moyen pour son exposition temporaire "Rêver l’Univers", en visite virtuelle de 20 minutes, directement depuis chez soi. Cet événement, prévu du 2 septembre 2020 au 10 janvier 2021, bien sûr été bouleversé par la crise sanitaire. En attendant une réouverture des musées d'ici quelques semaines.
13 artistes contemporains français et internationaux - Nicolas Baier, Patrick Bailly-Maître-Grand, Philippe Baudelocque, Dominique Blais, Thomas Brummett, Hugo Deverchère, Félicie d’Estienne d’Orves, Laurent Fort, Marina Gadonneix, Julien Mauve, David Spriggs, Vladimir Skoda et Anaïs Tondeur – proposent une immersion dans l’infinité de l’univers. La visite est proposée par Céline Neveux, commissaire de l’exposition, et ponctuée des interventions exclusives de 5 des artistes exposants : Anaïs Tondeur, Hugo Deverchère, Vladimir Skoda, Dominique Blais et Marie Gadonneix.
En attendant de découvrir l’exposition réelle, il reste cette visite virtuelle, à travers des œuvres aux titres éloquents : "Météorite 3", "Multivers", "Lune et l’autre", "Infinities", "Soleil éternel" oun Cosmorama".
"Devant la splendeur de ce qui se situe au-delà du monde qui nous enveloppe, se pressent une finalité suprême […] C’est que le sublime a vocation à l’universel : il n’élève pas seulement, il unit en profondeur" écrit justement Baldine Saint Girons dans le catalogue de l’exposition.
Bon, on va être clair, on n’est pas sûr que Le stagiaire des affiches s’appelle Régis. Et on n’est même pas sûr que derrière ce stagiaire ne se cache pas un duo, voire une équipe.
Toujours est-il que le site du Stagiaire des affiches fait partie de ces espaces parfaitement inutiles mais avant tout réjouissants, tout en égratignant le milieu de la communication et du cinéma.
Le stagiaire nous fait découvrir les recettes bidouillées pour les affiches de films populaires – le plus souvent des comédies françaises – qui sont sensés nous pousser dans les salles obscures – du moins, lorsqu’elles rouvriront :"Un jour en regardant mes affiches des Gremlins et de Retour vers le futur j’ai été triste. Je me suis dis qu’on en faisait plus des comme ça. Alors je me suis inscrit dans une école d’affiches de cinéma et depuis j’apprends plein de techniques géniales !!"
Grâce à la rubrique "Travaux pratiques", notre stagiaire propose les trucs et astuces – toujours les mêmes. Le "cahier des charges" reste finalement assez simple, comme on le découvre : Fond bleu azuréen, "calques d’eau numériques, police jaune, lettrages "écrabouillitude du protagoniste qui est tout étouffé par sa famille étouffante", et des dégradés, en veux tu en voilà.
Pas sérieux, inutile, mais c’est aussi ça qui rend le site incontournable
Pas de jaloux : les blockbusters américains ont droit au même traitement : jeux sur les logos, utilisation de Photoshop pour rajeunir les visages, poses surjouées des héros ou héroïnes…
Derrière la satisfaction de notre stagiaire devant des affiches aussi classieuses – ou pas – se cache évidemment un humour au second degré.
On trouvera également une rubrique sur les affiches refusées et un focus sur le festival de Cannes.
Le stagiaire propose enfin le Rigolance Generator, un outil complètement hilarant : un générateur de scénario de comédie française. Nous avons généré notre pitch, digne sans nul doute de figurer parmi les catalogues des maisons de prod : "Après avoir pris un ecsta par erreur, Jennifer, une ch'ti paranoïaque (Isabelle Nanty) doit suivre une recette à base d’œufs durs avec un comptable libertin (Tarek Boudali). Ce duo bigarré surmontera ses préjugés lors d'une messe très rock'n'roll."
Tour cela n’est pas sérieux, parfaitement inutile, vous disais-je. Mais c’est aussi ça qui rend le site incontournable.