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Ted est le héros tout mignon de cette comédie familiale et gentillette... Enfin non. Ted, est cet ourson irrésistible et surtout mal embouché, faisant aussi de cette farce assez grasse une allégorie du passage de l'enfance à l'âge adulte. L'Œil du frigo fait un zoom sur une scène hilarante entre John (Mark Wahlberg) et sa peluche infernale. Sans oublier la petite amie Samantha (Amanda Seyfried) et un frigo.
Nous voilà bien : un homme et un ours dans un film se partagent la vedette. Ici, ils doivent se prendre une bière. Je vous laisse regarder cette séquence où l'homme se bat avec son double imaginaire pour boire sa bière tranquille.
Notre cher Ted a une idée fantastique néanmoins : celle d'ouvrir le frigo. Il n'en fallait pas moins pour exciter tous mes sens, oui tous mes sens. Ne soyez pas jaloux, c'est un travail de longue haleine. C'est ainsi que le beau Mark et tous ses biscotos se fait siffler la seule bière qui reste dans le frigo. Il s'ensuit alors une course poursuite d'un niveau d'âge mental indéterminé pendant que miss Barbie est au téléphone.
Revenons donc à notre frigo et sortons de ce monde virtuel où il est tout à fait normal de vivre avec un homme adulescent et son doudou ours. C'est je crois cela qu'on doit appeler la réalité augmentée... Ça laisse songeur! Bref, un beau frigo, ouvert en grand, et à la taille dudit Ted, plus simple pour lui. Nous avons un très beau champ contre champ frigoristique qui nous montre qu'en un plan des choses peuvent disparaître dans un frigo au cinéma.
Si vous regardez bien la boîte blanche située juste à coté de la bière, elle n'existe pas dans le plan du fond du frigo, pourtant elle est assez haute pour être visible sur ce plan. Bien que l'on découvre avec stupéfaction le vide intersidéral du frigo du beau Mark avec ses biscotos et son ami l'ours (y a-t-il un rapport de cause à effet avec son cerveau ?). On ne peut s'empêcher de se demander ce qu'il y avait dans cette boîte blanche que le FBI à laissé filer... J'avoue j'ai ma petite idée que je ne la partagerai pas avec vous : je reste à regarder ce frigo avec sa porte bien remplie de condiments de toutes sortes, qui ne doivent pas servir à grand chose vu l'état du frigo.
Heureusement, il reste cette bière qui trône de façon phallique en plein milieu du vide. Un symbole de plus qui nous plonge dans les méandres masculines de la bière, de l'homme et de ses préoccupations en présence de son amie Barbie.
Tout se termine bien finalement avec cette éjaculation de bière, alors que Barbie jubile au téléphone. Et après, on dit que j'ai l'esprit mal tourné.
ODF
Ted 2, comédie de Seth MacFarlane avec Mark Wahlberg, Amanda Seyfried et Seth MacFarlane États-Unis, 2015, 115 mn
C’est un Paris littéralement fantastique qui sert de décor à Pierre Pevel pour le premier tome de la bande dessinée Les Artilleuses (éditions Drakoo) dont il a écrit le scénario.
L’écrivain avait déjà fait de ce Paris des Merveilles une saga, cette fois en roman (Les Enchantements d’Ambremer en 2003, suivi de L’Elixir de l’oubli en 2004). Il parlait de la ville qu’il a créé de toute pièce en ces termes : "Imaginez des nuées d'oiseaux multicolores nichées parmi les gargouilles de Notre-Dame… Imaginez des sirènes dans la Seine ; imaginez une ondine pour chaque fontaine, une dryade pour chaque square… Imaginez le bois de Vincennes peuplé de farfadets sous les dolmens ; imaginez, au comptoir des bistrots, des gnomes en bras de chemises, la casquette de guingois et le mégot sur l'oreille… Imaginez de minuscules dragons bigarrés chassant les insectes au ras des pelouses du Luxembourg et happant au vol les cristaux de soufre que leur jettent les enfants… Imaginez une licorne dans le parc des Buttes-Chaumont ; imaginez la Reine des Fées allant à l'opéra dans une Rolls-Royce Silver Gost…" (Le Paris des Merveilles, Les Enchantements d'Ambremer). Pour en savoir plus sur Pierre Pevel, rendez-vous sur le site Fantasy à la Carte.
C’est dans cette ville féerique que se situe le premier tome des Artilleuses. Nous sommes en 1911 dans un Paris steampunk. Kathhryn, Audrey et Louison sont des hors-la-loi recherchées par la police, et en particulier par la brigade des affaires féeriques. L’explication de cette attention toute particulière des autorités ? Parmi ces artilleuses figure une magicienne, une fée… et une morte. Dans le tome 1, mis en image et en couleur par Étienne Willem et Tanja Wenish, nos trois braqueuses dérobent un objet précieux, le sigillaire, pour un commanditaire, le faune Cristofaros.
Trois pétroleuses
Sauf que ce qui devait être une affaire juteuse rondement menée devient un piège. Et voilà Kathhryn, Audrey et Louison obligées de fuir, pourchassées tour à tour par une section policière inspirée des Brigades du Tigre, une machine volante que n’aurait pas renié Robur Le Conquérant, un homme mystérieux rôdant autour de la demeure du faune mais aussi les services secrets du IIe Reich et le sanguinaire colonel Eckermann, qui va vite se mettre en selle pour les prochains épisodes. Aidées du vieil Hugo Barillet, les trois héroïnes vont avoir fort à faire pour s’en sortir. Mais on peut leur faire confiance.
Cette BD, écrite par Pierre Pevel, est sans nul doute un événement qui sera attendu par les fans de fantasy mais aussi de SF steampunk. Cet auteur a aussi fait de l’uchronie l’une de ses marques de fabrique (Les Ombres de Wielstadt, Grand prix de l'Imaginaire 2002 du meilleur roman). Il imagine son histoire dans un Paris fantasmagorique, avec une histoire mêlant science-fiction à la Jules Verne, voleurs (ou plutôt voleuses) dignes d’Arsène Lupin, magie féérique dans une ville qui en a vu bien d'autres et cavalcades que n’aurait pas reniées la bande à Bonnot. Au dessin, Étienne Willem adopte un coup de crayon rapide, faisant le choix de ne pas appuyer sur la féerie pour préférer l’action, mais aussi le sex-appeal de trois pétroleuses que l’on aura plaisir à suivre pour connaître le dénouement de leur aventure.
Pierre Pevel, Étienne Willem et Tanja Wenish ; Les Artilleuses, Le vol de la sigillaire, tome 1, éd. Drakoo, 2020, 48 p. https://www.drakoo.fr/les-artilleuses
Je ne sais pas si vous avez été comme moi frustrés par la dernière trilogie de Star Wars. Mettons déjà de côté les spin-offs, très inégaux pour être gentils (Rogue One et Solo), et remontons des années en arrière. En 2015, la franchise Star Wars entre dans l’escarcelle des studios Disney qui entendent bien décliner la saga imaginée de George Lucas avec une bonne vitesse de croisière. L’idée est d’utiliser la très riche galerie de personnages tournant autour de Luke Skywalker et de multiplier les productions – et les recettes.
Rapidement, Disney imagine des spin-offs pouvant intéresser les fans, et parmi ces spin-offs, une rumeur insistante indique que Boba Fett pourrait devenir l’un de ses personnages, après la sortie de Rogue One en 2016. Il est aussi question d’une autre déclinaison, cette fois d’un personnage beaucoup plus essentiel, Obi-Wan Kenobi – mais ceci est une autre histoire, si j’ose dire.
Fin de l’histoire ? Pas tout à fait, car entre-temps le monde du divertissement a connu une double révolution : celle des séries et celle des plateformes à la demande – l’une n’allant pas sans l’autre. Et voilà la firme aux grandes oreilles bien décidée à participer à ce grand mouvement, à l’instar des Netflix, Amazon et autres géants d’Internet. En 2020, elle lance elle aussi sa chaîne en ligne, Disney+. Et c’est là que réapparaît Boba Fett. Ou plutôt Mando.
Mettons nous d’accord : The Mandalorian, la nouvelle série phénomène estampillée Star Wars ne reprend pas stricto sensu le personnage devenu emblématique de la première trilogie des Skywalker. Figure secondaire, muet, au costume cheap et n’apparaissant que quelques poignées de minutes tout au long de la saga de George Lucas, Boba Fett est pourtant devenu, presque par miracle, une de ces figures familières des rassemblements de cosplayers Star Wars. Pour The Mandalorian, c’est ce modèle qui a été choisi par Jon Favreau, dans les petits papiers de Disney depuis des remakes réussis de ses grands classiques que sont Le Livre de la Jungle et Le Roi Lion.
"Bébé Yoda", Stormtroopers, Empire : pas de doute, nous sommes bien dans "un" Star Wars
Le Mandalorien, c’est Din Djarin, chasseur de primes retors et pugnace envoyé aux quatre coins de la galaxie pour capturer des hors-la-loi qui ont pullulé depuis la fin de l’Empire de Dark Vador. La série se situe en effet peu de temps après la fin du Retour du Jedi. Celui que l’on surnomme Mando est chargé par un commanditaire de lui ramener un mystérieux personnage, mission dont se charge le Mandalorien au cours du premier épisode. Il découvre que sa cible, âgé de cinquante ans, est en réalité un tout jeune enfant, qui a été rapidement surnommé par le public et la critique "bébé Yoda." La dernière mission de Mando, la plus simple, est de le ramener auprès de son client, entouré de redoutables Stormtroopers tout droit sortis de l’armée de Dark Vador. Mais contre toutes les règles de sa profession, le chasseur de primes se ravise et prend la fuite en compagnie du mystérieux Bébé Yoda.
"Bébé Yoda", Stormtroopers, Empire : pas de doute, nous sommes bien dans "un" Star Wars. Mais pour cette série événement, au budget bien moins conséquent que les trilogies d’origine, Jon Favreau a réussi le tour de force de leur faire de l’ombre. Le Mandalorien muet et solitaire rappelle à bien des égards les héros blessés et désabusés des westerns. Les scénaristes imaginent dans la dernière partie de la série une enfance tragique, tout en construisant par touche ce qui pourrait s’apparenter à une mythologie mandalorienne. Car là Là où JJ Abrams récitait le bréviaire Star Wars avec application, sans fausse note mais sans non plus grande surprise (épisodes VII à IX), Jon Favreau agrandit l’univers de la Guerre des Étoiles comme jamais auparavant. Que l’on pense à cette invention géniale du "bébé Yoda", au fabuleux personnage de Kuiil (Nick Nolte), à la figure héroïque de Cara Dune, aux créatures extraordinaires (les Blurrgs) ou aux incontournables droïdes, dignement représentés par IG-11.
Et puis, il n'est pas possible de passer sous silence la formidable bande originale de Ludwig Göransson, qui vous tient scotché jusqu'aux dernières images du générique de fin (à ne pas manquer, lui non plus). Le compositeur suédois a imaginé une BO qui fait complètement oublier John Williams en mêlant avec aplomb néo-classisme, musique tribale, percussions et électronique.
The Mandalorian est un bijou de SF qui prouve que Star Wars n’est pas qu’une saga à la légende tétanisante : elle peut aussi être une source d’inspiration inépuisable. À telle enseigne qu’une deuxième saison est déjà sur les starting-blocks et qu’une troisième est déjà en préparation.
The Mandalorian, série Star Wars, space opera de Jon Favreau avec Pedro Pascal, Gina Carano et Nick Nolte, saison 1, 8 épisodes, Disney+, 2020 https://www.starwars.com
Quelques jours après le décès de Christophe, Stéfany Rydel a proposé une reprise spontanée des Mots bleus, une interprétation qui fait bien entendu écho sa propre carrière, et spécialement à un titre original : Les Mots.
Ce single est extraite de son nouvel EP (Les Mots), après un premier album remarqué, Renaissance.
En chantant Les Mots, Stéfany Rydel lance un cri d’amour pour la parole libératrice et la liberté : "Une envie de chanter pour l'inégalité, un éternel combat", comme elle l’écrit elle-même.
"Mélancolie souriante et insolente / Amant-ami / Ainsi va la vie" : l’essence de Parisienne, le nouvel album de Sarah Lancman est tout entier dans ces trois vers de son premier titre (Et ainsi va la vie). La jazzwoman s’y livre avec un plaisir manifeste, avec aussi insouciance, liberté, mais aussi une forme de douce gravité.
Nous avions parlé d’elle sur Bla Bla Blog comme d’une héritière convaincante de Michel Legrand. C’est particulièrement vrai notamment pour le morceau qui ouvre Parisienne. Un album qui revient vers la France après son escapade italienne (Intermezzzo, Jazz Eleven, 2019). A l'image de l'ensemble de l'opus, Et ainsi va la vie est éclatant, mélancolique, doux-amer et coloré comme une bande original de Jacques Demy.
Sarah Lancman, à la composition et au chant (et toujours avec son complice et ami Giovanni Mirabassi), se pose en évidente disciple de l’auteur des Demoiselles de Rochefort (Dis-le-moi) et propose un album bien plus fécond et varié qu’il n’y paraît a priori.
Ainsi, Tokyo Song, déambulation romantique dans une ville qu’elle connaît bien (elle a travaillé et joué à plusieurs reprises avec le trompettiste et chanteur Toku) a des accents jazz américains, et un esprit très européen lorsque la chanteuse use d’acrostiches pour rendre hommage à la capitale nippone : "Take me / Over land and over sea / Keep my heart in Tokyo / You know how to read my mind and feelings / Only you, I love you so / So you see, I come to you my love / On my way to know you’re / Near tome, I feel your eyes above / Gazing at me if I’m true."
"J’ai du mal à écrire autre chose que des chansons d’amour", confie Sarah Lancman
C’est l’amour qui guide la Parisienne (Love You More Than I Can Sing jazzy). "J’ai du mal à écrire autre chose que des chansons d’amour", confie-t-elle d’ailleurs. Dans Parisienne, l’amour est dans tous ses états : parfois évanescent, parfois fuyant, mais omniprésent : "J’avais espoir / Tout ce que j’aimais / C’était en toi" (C’était pour toi).
Sarah Lancman ne craint pas de voyager entre jazz et chansons. Elle ne craint pas plus de se frotter aux standards, à l’exemple d'une chanson de Charles Aznavour, une des plus belles rencontres du début de sa carrière. La chanson Parce que, que Serge Gainsbourg avait repris avec une rare élégance en 1985, devient chez elle un titre jazzy, servi merveilleusement par l’accordéon de Marc Berthoumieux. Sarah Lancman choisit singulièrement la légèreté pour un titre qui sonne comme l’aveu d’un échec sentimental ("Tu joues avec mon cœur comme un enfant gâté / Qui réclame un joujou pour le réduire en miettes").
Dans The Moon And I ou A New Star, Sarah Lancman s’affirme avec une belle audace comme une grande crooneuse. Elle semble nous entraîner au Carnegie Hall de New York pour ce qui s'apparente à un bel hommage aux classiques américains des années 50. Et l’amour, toujours : "My love is real for you dear / I want to share all / Your smiles and all your tears."
L’auditeur s’arrêtera sans doute plus longuement sur le titre Ton silence, par sa manière d’interpréter tout en douceur des sentiments indicibles : "Ton silence en dit long / Ton silence est bien là / Posé, ancré au sol / Telle une statue."
La reprise de l’Hymne à l'amour est sans doute l’un des gros morceaux du nouvel album de Sarah Lancman. La chanteuse ose un exercice périlleux avec l’adaptation de ce classique indémodable. Elle fait le choix d’un Hymne à l’amour jazzy et tout en retenue, même si la fin de la chanson fait souffler un vent de tragédie : "Et si un jour la vie t'arrache à moi / Si tu meurs, que tu sois loin de moi / Peu m'importe si tu m'aimes / Car moi je mourrai aussi."
Connaissez-vous Hamilton ? Derrière ce nom se cache Alexander Hamilton (1757-1804) l’un des Pères fondateurs de la nation américaine. Mais il s’agit aussi de la comédie musicale de Broadway récompensée par 11 Tony Awards, Grammy Awards et Olivier Awards, et par un prix Pulitzer. Cette captation est réalisée par Thomas Kail, également coproducteur aux côtés de The Walt Disney Company, Lin-Manuel Miranda et Jeffrey Seller.
Le spectacle est proposée à partir du 3 juillet sur Disney+, une occasion de découvrir une pièce annoncée comme révolutionnaire dans sa captation immersive. Le résultat, étonnamment intimiste, combine le meilleur du théâtre, du cinéma et d’une diffusion en streaming.
Hamilton, qui est un hymne à la ténacité, à l’espoir, à l’amour et à l’union face à l’adversité, est un véritable biopic en deux actes et 48 chansons. Une pièce qui plonge dans la genèse des jeunes États-Unis d’Amérique : que cette comédie musicale soit proposée la veille de la Fête d’indépendance américaine est donc tout sauf un hasard. La version proposée sur Disney+ a été filmée en juin 2016 au Richard Rodgers Theatre de Broadway,
Le réalisateur et également acteur principale, Lin-Manuel Miranda, s’enthousiasme de voir sa création proposée sur petit écran : "Je suis très fier de la manière dont Tommy Kail est parvenu à transposer Hamilton à l’écran. Chaque spectateur est assis dans le meilleur fauteuil de la salle ! (…) Je suis hyper fier de ce spectacle, et j’ai hâte que vous le découvriez à votre tour."
Hamilton, comédie musicale de Lin-Manuel Miranda Avec Lin-Manuel Miranda, Daveed Diggs, Renée Elise Goldsberry, Leslie Odom, Jr., Christopher Jackson, Jonathan Groff, Phillipa Soo, Jasmine Cephas Jones, Okieriete Onaodowan et Anthony Ramos, Sur Disney+ à partir du 3 juillet 2020 https://hamiltonmusical.com/london