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Bla Bla Blog - Page 236

  • Les Formento, par un concours de Circonstance

    Par un concours de circonstances, je suis tombé sur les bien nommées Circumstance des Formento, grâce au site Rocky Girl.

    Les Formento, BJ et Richeille, est un couple à la ville et dans les arts, alliés dans une photographie élégante et exigeante, réconciliant création contemporaine et pop-art. Leurs clichés sont des mises en scènes savamment travaillées dans lesquelles se devinent l’influence du cinéma américain.

    C’est du reste aux États-Unis que les Formento ont posé leur valise à partir de 2009, pour cinq mois de pérégrination dans une Amérique irréelle, figée dans une époque qui pourrait se situer entre les années 50 et 70. Ils en ont sorti la série Circumstance : American beauty on bruised knees, appelée plus sobrement Circumstance.

    La crise des subprimes est passée par là

    La date de ce projet n’est pas anodine. En 2009, la crise des subprimes est passée par là. Les États-Unis sont à terre, démolis, empêtrées dans une remise en question traumatisante de leur american way of life et du libéralisme anglo-saxon. C'est cette occasion que choisissent les Formento pour se lancer dans un voyage passionnant, traversant 25 États et photographiant 50 femmes rencontrés par hasard, dans la rue ou sur Internet.

    Dans des paysages dévastés ou désertiques, pour ne pas dire post-apocalyptiques, le couple de photographes met en scène des modèles sublimes mais aussi esseulées, abandonnées et en attente de quelque chose ou de quelqu’un. Dans des poses maniéristes, ces femmes s’abandonnent, mélancoliques, bouleversantes et attachantes. En réponse à la crise économique, il semble qu’il y a cette crise existentielle qui n’est jamais apparue aussi prenante et aussi sexy que dans cette série de Circonstances. 

    http://formento2.com

    Voir aussi : "Baigneuse sortant des eaux"

    © Formento

  • Antoine Galey tape sur le système

    Il y a indéniablement du Raphaël chez Antoine Galey. À l'écoute de son EP, On ne sauvera pas le monde ce soir, de deux choses l'une : soit l'auditeur s'agacera de ce joli timbre de voix, copie presque conforme à celui de l'auteur de Caravane, soit il se laissera séduire par les quatre chansons plus une reprise du premier titre qui donne le nom à ce premier mini-album.

    Soyons honnête. Antoine Galley à déjà tout pour atterrir que les étagères ou dans les playlist des adolescentes et adolescents qui verront dans ce jeune artiste un beau gosse capable de faire chavirer les cordes de sa voix tendue et fragile. Le sens de la mélodie, une facture pop efficace à défaut d'être révolutionnaire et des thèmes qui toucheront les adolescents : la révolte l'amour et l'aventure. "Moi je vais faire du bruit / taper sur le système /... pour voir si quelqu'un m'aime" (Du bruit).

    Le voyage est le fil rouge d'un EP dans lequel on pourra voir l'influence du duo Raphaël et Jean-Louis Aubert et de leur tube Sur la Route : "Allez Viens on se casse / j'ai dans mes pochée des bières on descend vers le sud vers la mer" (On arrête de se faire la guerre).

    Les influences d’Antoine Galey sont à chercher du côté du meilleur de la pop-folk : Chris Isaak, Eric Clapton, Francis Cabrel ou Louise Attaque. Que du bon, et du même très bon. Après un passage à The Voice, le jeune artiste s’est offert les services de Frédéric Château avec lequel il a composé et écrit plusieurs titres de son EP. Et comme un fait exprès, le jeune musicien s’est récemment produit dans la première partie d’un concert de... Raphaël.

    Une filiation assumée et dont peut s’enorgueillir le jeune chanteur. Disons-le autrement : Antoine Galey est déjà incontournable et inoubliable du haut de ses dix-neuf ans. Inoubliable donc à suivre. CQFD.

    Antoine Galey, On ne sauvera pas le monde ce soir, EP, Un Plan Simple/Sony
    Page Facebook d’Antoine Galey

    Voir aussi : "Melissa Bon, de The Voice au silence de la mer"

  • Éternel Beigbeder

    frédéric beigbeder,éternité,génétique,robotique,biotechnologie,dieu,transhumanisme,jérusalem,new york,genève,détox,la vie,romanEt si le dernier livre de Frédéric Beigbeder était le premier grand roman français sur le transhumanisme ? Fausse autofiction et vrai ouvrage de vulgarisation sur la révolution biotechnologique qui est en train de faire sous nos yeux, Une Vie sans Fin (éd. Grasset) s’aventure dans un périple d’autant plus passionnant que l’auteur de 99 francs et Windows on the World a évité les pièges d’un livre a priori glaçant. Le sujet ? La vieillesse et la mort inéluctable. "La vie est une hécatombe. 59 millions de morts par an. 1,9 par seconde. 158 857 par jour. Depuis que vous lisez ce paragraphe, une vingtaine de personnes sont décédées dans le monde – davantage si vous lisez lentement. L’humanité est décimée dans l’indifférence générale. Pourquoi tolérons-nous ce carnage quotidien sous prétexte que c’est un processus naturel ? Avant je pensais à la mort une fois par jour. Depuis que j’ai franchi le cap du demi-siècle, j’y pense toutes les minutes."

    Roman fictionnel ou récit authentique ? Les deux à la fois. Pour s’en rendre compte, il fait aller à une partie du livre souvent ignorée, celle des remerciements. Le lecteur y retrouvera les personnes lui ayant permis d’écrire son livre et souvent mises en scène dans des situations hilarantes, à l’exemple d’un déjeuner transgénique à New York.

    Une Vie sans Fin commence par une promesse complètement folle faite par l’auteur à sa fille Romy : "T’inquiète pas, chérie, à à partir de maintenant, plus personne ne meure." Cette simple phrase lance aussitôt notre fringant quinquagénaire, auteur d’une émission télé-réalité scandaleuse et populaire, sur les chemins de cette immortalité qui serait en train de se faire dans les laboratoires de Paris, de Jérusalem ou de la Silicon Valley. Tel les héros de L'Âge de Cristal, l'auteur est bien décidé à fuir une mort prématurée et atteindre, sinon l'éternité, du moins les 300 ans.  

    La posthumanité serait-elle bovine ?

    Avec une foi de charbonnier qui n’a d’égal que sa curiosité insatiable et son humour à toute épreuve, Frédéric Beigbeder, accompagné de sa fille, se met sur le chemin de ce qui pourrait permettre sa future résurrection. Il y découvre les secrets de la génétique, l’utopie d’une humanité sans maladies grâce au séquençage humain, la reprogrammation cellulaire, l’impression d’organes en 3D, le stockage de l’information sur l’ADN ou la robotique avec l’entrée en scène de l’étonnant Pepper.

    L’auteur nous fait aussi entrer dans un de ces lieux réservé à la jet-set : un sanatorium nouvelle génération et surtout lieu de détox au cœur de la Suisse genevoise. L’auteur nous sert quelques-unes de ses meilleures pages pour faire un sort à des curistes prêts à payer des fortunes pour se nettoyer le sang et se faire affamer : "Tout semblait organisé pour culpabiliser un maximum les riches consommateurs en savates-éponges. Nous étions entourés d’individus ruminants et solitaires qui regardaient tristement le ponton menant vers le lac. La posthumanité serait-elle bovine ?"

    L’homme nouveau que recherche Frédéric Beigbeder serait-il une chimère, malgré les milliards de dollars et d’euros engloutis dans la recherche ? La question est sous-jacente dans ce roman qui s’intéresse également à la place de Dieu : "Dieu est mort… mais son cadavre bouge encore." Lorsque Frédéric Beigbeder conduit Romy à Jérusalem, c’est pour visiter un laboratoire biotechnologique. Mais rapidement, les pas du père écrivain et de sa fille les mènent sur la ville des trois polythéismes. Entraîné dans une course devant les guider vers une vie sans fin, Beigbeder, qui a affirmé récemment douter "de l’inexistence de Dieu" (La Vie, 24 janvier 2018"), croise la route d’une autre forme d’éternité. Il le dit autrement dans ce passage : "J’étais de plus en plus croyant en vieillissant… Et sincèrement, je ne croyais plus que Dieu était mort : la situation était plus compliquée. Il était mort au XXe siècle, mais Il revenait au au siècle suivant pour remplacer la cocaïne."

    Frédéric Beigbeder, parti à la recherche de l’éternité et de ces scientifiques qui veulent tuer la mort, ressortira transformé au terme de son aventure, réconcilié avec lui-même et avec les autres, sans doute aussi plus stoïcien que jamais : "L’après-midi est infini comme la mer."

    Frédéric Beigbeder, Une Vie sans Fin, éd. Grasset, 2017, 348 p.
    "Je doute de l'inexistence de Dieu", La Vie, 24 janvier 2018

    Voir aussi : "Nous Sapiens"

  • Séries à gogo

    Voilà un hors-série estival qui devrait intéresser pas mal de passionnés de séries télé. Bien entendu, tout le monde ou presque connaît les séries mythiques Breaking Bad, Soprano, Game of Thrones ou, plus loin de nous, Le Prisonnier, La Quatrième Dimension ou Chapeau Melon et Bottes de Cuir. Mais qui a déjà entendu parler de John from Cincinnati (une saison, 2007), la version britannique de House of Cards (une seule saison, 1990) ou encore la comédie satirique Grosse Pointe, supprimée en pleine gloire en 2001, après seulement 17 épisodes ?

    Première propose cet été, dans un hors-série qui ravira les sériephiles – souvent amnésiques – et qui nous rappelle que ce genre très en vogue n’est pas né avec HBO. D’ailleurs, un chapitre ("Old Cool") est consacré à quelques-uns de ces authentiques monuments historiques qui peuvent avoir le goût d’une madeleine de Proust : Automan créé par Glen A. Larson (1983-1984), la série anglaise d’épouvante Thriller (six saisons entre 1973 et 1976) ou Sapphire & Steel (six saisons entre 1979 et 1982), autre création britannique avec Joanna Lumley (une des "madame bottes de cuir") et David McCallul et véritable précurseur de Stranger Things.

    Un certain Steven Spielberg

    Les rédacteurs de Première parviennent à dénicher d’authentiques joyaux autant que des pièces rares de futurs grands réalisateurs et showrunners. Ainsi, durant les trois saisons de Night Gallery (1969-1973), Rod Sterling, le créateur de Twilight Zone, parvient à faire signer un certain Steven Spielberg , 22 ans en 1969. Ce sera Eyes, un épisode avec Joan Crawford. Au début des années 2000, c’est dans Los Angeles : Division Homicide que Michael Mann s’essayait à la série télé. En 2000, l’ancien journaliste David Simon ne sortait de terre qu’une seule saison de The Corner. Une fin sèche mais qui allait annoncer son chef d’œuvre The Wire (Sur Écoute).

    La France fait figure de parent pauvre – à juste titre. Au contraire de la Grande-Bretagne qui a droit à un chapitre consacré ("Ils sont fous ces Anglais"), peu de séries trouvent grâce aux yeux de nos spécialistes : Noires sont les Galaxies (une seule saison en 1981), Au-delà des Murs (une saison franco-belge en 2015) et l’étonnante série autofictionnelle Inside Jamel Comedy Club, créé par Blanche Gardin et Fabrice Éboué en 2009 (une seule saison là aussi). Première a droit à une interview de ces deux artistes surdoué·es qui reviennent sur la genèse et la fabrication étonnante de ce format d’un autre genre.

    J’oubliais une dernière chose importante : le hors-série Première explique comment voir chacune de ses séries, histoire de ne pas sortir complètement frustrés et de se souvenir que dans la vie d’une série seuls les diffuseurs ont droit de vie et de mort sur les plus géniales de ces créations audiovisuelles.

    "Les 100 meilleures séries que vous n’avez pas vues,"
    in Première, hors-série, juillet-août 2018
    http://www.premiere.fr

    Voir aussi :
    "C’est pas de la télé, c’est HBO
    "Une chose venue d’un autre temps"

  • Sortie en 4K Ultra HD de Voyage au Bout de l’Enfer

    L’illustration en couverture de cette chronique parlera à beaucoup de personnes d’entre vous. Elle reprend en dessin une scène culte du film non moins légendaire de Michael Cimino, Voyage au Bout de l’Enfer, datant de 1979. Après une ressorti en salle cette semaine, il sera disponible le 21 août 2018 dans une version restaurée en 4K Ultra HD.

    Lauréat de cinq Oscars® en 1979, dont celui de Meilleur film, Meilleur réalisateur et Meilleur acteur dans un second rôle pour Christopher Walken, Voyage au Bout de l’enfer est largement reconnu comme l’un des grands chefs-d’œuvre du cinéma et renferme quelques-unes des scènes les plus mémorables de l’histoire du 7e art.

    Lorsque Michael (Robert De Niro), Steven (John Savage) et Nick (Christopher Walken) sont capturés par les Viêt-Congs, ils sont forcés de jouer à la roulette russe par leurs cruels geôliers, qui parient sur leur survie.

    L’expérience de la captivité les marque physiquement et mentalement, et lorsque Michael retourne à Saïgon pour honorer la vieille promesse faite à un de ses amis, il fait une découverte aussi terrible qu’inattendue.

    À noter également les extraordinaires performances de Meryl Streep dans le rôle de la femme dont Michael et Nick tombent amoureux, et de John Cazale (Le Parrain, Un après-midi de chien) dans celui de Stan, leur ami fragile et instable.

    Les amoureux du cinéma se précipiteront sur le coffret édité par StudioCanal et Carlotta Films comprenant le film en 4K Ultra UD, le film en Blu-Ray, des suppléments en Blu-Ray avec des interviews du critique David Thomson, de Michael Cimino, de Mickey Rourke, du directeur de la photographie Vilmos Zsigmond et de John Savage, sans oublier un choix de scènes coupées. Le coffret sera complété de la bande originale du film en CD, d’un livret de 64 pages sur la genèse d’un des plus grands films de l’histoire du cinéma et du script original du film, The Man who came to play.

    Un vrai événement pour cinéphile sur un brillant plaidoyer contre les guerres.

    Michael Cimino, Voyage au Bout de l’Enfer, avec Robert De Niro,
    Christopher Walken, Meryl Streep et John Cazale
    En salle depuis le 25 juillet
    StudioCanal / Carlotta Films, en 4K Ultra HD, Blu-Ray, avec la BO en CD,
    3H04, 1979, réédition le 21 août 2018
    http://www.studiocanal.com

  • Une nouvelle nuit à Rome avec toi

    Il y a quelques mois, nous parlions ici-même des deux premiers tomes d’Une Nuit à Rome : l’histoire d’une promesse un peu folle que deux jeunes gens se sont faite durant leur vingtième anniversaire, à savoir passer une nuit à Rome le jour de leur quarante ans. Le deuxième tome se terminait par un épilogue à la fois amer et ouvert.

    Jim a choisi de poursuivre un nouveau cycle en mettant en scène nos deux personnages principaux, Raphaël et Marie, dans la capitale italienne. Là encore, il est question d’une nuit à Rome le jour de leur anniversaire. Cette fois, c’est un Raphaël, beaucoup plus extraverti et moins tourmenté que lors des deux premiers tomes, qui invite son amie d’enfance à le rejoindre. La belle brune résistera-t-elle à ce rendez-vous ?

    À Bla Bla Blog, on adore Jim, le scénariste autant que le dessinateur, pour ses histoires d’amour modernes et d’une grande élégance. Le lecteur suivra avec passion la nouvelle rencontre entre Raphaël et Marie et attendra avec impatience la suite de ce nouveau rendez-vous à travers le temps et l'espace. Un quatrième tome viendra bientôt clôturer ce deuxième cycle.

    Jim, Une Nuit à Rome, livre 3, éd. Bamboo, 2018, 100 p.
    http://jimtehy.blogspot.com

    Voir aussi : "On s’était dit rendez-vous dans vingt ans"
    "Rendez-vous jeudi prochain, même lieu, même heure
    "La débandade"

     

  • Deo gratias pour Bernadette

    Ça va se passer dans pile un an et ce sera (pour l’instant) exclusivement à Lourdes, à l’Espace Robert Hossein. Le sujet ? Bernadette Soubirous – bien entendu. Le projet ? Un musical de Grégoire pour la musique et de Lionel Florence et Patrice Guirao pour les paroles. La mise en scène sera assurée par Serge Denoncourt.

    Bernadette de Lourdes est est le récit des célèbres apparitions de la Vierge Marie à Bernadette Soubirous, adolescente de 14 ans à l’époque des faits. C’est à l’aide des comptes rendus officiels qu’il est possible de reconstituer l’aventure de cette jeune fille et d’en faire un spectacle touchant et fédérateur.

    À l’aide de documents authentiques, les auteurs de ce musical ont reconstitué les rencontres entre Marie-Bernarde, pour l'état-civil, et les personnes qui ont été des témoins privilégiés de ce fait religieux autant que sociétal : le commissaire Jacomet, l’abbé Peyramale, le procureur impérial de Lourdes, Vital Dutour, Louis Veilleux, Mgr Laurence ou les sœurs Tardhivail. Suivant son récit, le spectateur sera transporté du commissariat à la grotte au cachot familial, en passant par le presbytère. C’est avec les mots de Bernadette que se déroule le fil de cette histoire singulière : les relations avec sa famille, sa rencontre avec Marie, sa lutte calme et humble pour défendre son récit auprès des adultes sceptiques.

    L’histoire d’une adolescente comme les autres qui devra tenter d’expliquer une expérience unique et troublante.

    Bernadette de Lourdes, musical de Grégoire,
    sur des paroles de Lionel Florence et Patrice Guirao,
    mise en scène de Serge Denoncourt,
    avec Eyma, Sarah Caillibot, David Ban, Christophe Héraut et Gregory Deck,
    à l’Espace Robert Hossein, Lourdes, à partir du 1er juillet 2019
    https://www.bernadettedelourdes.fr

  • Marseille a fait son cinéma pour la 29ème fois

    La vingt-neuvième édition du Festival International de Cinéma de Marseille (FID) s’est clôturée le 16 juillet dernier. C’est l’occasion de faire le point sur ce rendez-vous devenu incontournable – et pas seulement pour la seule cité phocéenne – et qui avait pour invitée d’honneur Isabelle Huppert. Cette année, 150 films, représentant pas moins de 37 pays sur 5 continents, étaient présentés.

    Le FID, est un festival aux prix nombreux (Grand Prix de la Compétition Internationale, Grand Prix de la Compétition Française, Prix Georges de Beauregard International, Prix Georges de Beauregard National, Prix Premier, Prix du Centre national des arts plastiques, Prix de la Fondation Culturelle Meta, Prix Institut Français de la Critique Internationale en ligne, Prix du Groupement National des Cinémas de Recherche, Prix Renaud Victor, Prix Marseille Espérance, Prix des Lycéens et Prix Air France du public) et s’essaimant aux quatre coins de la ville (le Mucem, la Villa Méditerranée, plusieurs cinémas de la ville, le Théâtre Silvain, la Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur, les mairies des 1er et 7e arrondissements, la Chambre de Commerce et d’Industrie Marseille Provence et plusieurs des salles d’exposition). Un festival exigeant, ouvert et qui n’oublie pas sa vocation à être un moment de rencontres, d’échanges et de formations, via par exemple le programme FIDCampus, les masterclasses (Isabelle Huppert, bien sûr, mais aussi le cinéaste Wang Bing) ou le FID : Art.

    Arrêtons-nous sur deux récompenses de ce FID.

    Deux films récompensés par le Prix Institut français de la critique en ligne

    Le Prix Institut français de la critique en ligne a récompensé le film Porte sans Clef de Pascale Bodet. Une mention spéciale a été attribuée à Derrière nos Yeux de Anton Bialas. Pour la cinquième année consécutive, le Prix Institut français de la critique en ligne dote un film français de la Sélection Officielle des 3 compétitions du FID. Il a été décerné cette année, par un jury international de trois critiques de cinéma en ligne, Nanako Tsukidate, journaliste pour la revue japonaise Nobody Magazine, Frédéric Jaeger, critique et fondateur de la Woche der Kritik à Berlin et Giovanni Marchini Camia, critique et rédacteur fondateur de Fireflies.

    Les deux films primés ont été projetés en avant-première mondiale. 

    Porte sans Clef de Pascale Bodet (réalisatrice, actrice et critique de cinéma) pose le décor d’un appartement parisien, décor de notre temps et de fragments de vies, lieu de circulation de la parole : Une femme héberge quelques amis, mais ne leur confie pas les clefs de son appartement. Sa fenêtre donne sur un camp de migrants. Ses amis vont, viennent.
    Derrière nos yeux d’Anton Bialas, un premier film, fait se succéder les portraits de trois solitaires vivant à la marge, de l’âge adulte en passant par l’adolescence jusqu’à un état semi-enfantin ; un sans-abri performeur, un peintre rêveur et un jeune aveugle vivant dans la forêt.

    Le Festival International de Cinéma de Marseille est un espace et un moment de cinéma hors du commun. Moins bling-bling que son aîné à Cannes mais tout aussi exigeant, le FID entend être une pépinière de nouveaux talents et un lieu d’échanges et de dialogue entre cultures. La 30e édition en 2019 promet déjà.

    Festival International de Cinéma de Marseille, du 10 au 16 juillet 2018
    https://fidmarseille.org