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anne besson

  • Chimères, imaginaires et autres dragons

    La naissance d’un magazine est toujours un événement et une vraie belle aventure. C’est encore plus vrai pour une revue qui a décidé de s’intéresser à l’imaginaire et à la fantasy, l’un des genres artistiques les plus novateurs de ces cinquante dernières années. Saluons donc l’arrivée de Chimères, un petit nouveau dans le domaine de la presse que les fans de fantasy auront plaisir à découvrir. Le premier numéro de ce trimestriel sort ce mois d’octobre.

    Il faut d'abord souligner le soin apporté à ce numéro, à sa mise en page classique mais élégante. Chimères impose déjà sa marque de fabrique : proposer aux fans de l’imaginaire sous toutes ses formes – littérature, BD, jeux-vidéos, séries, cinéma – de quoi se régaler. Sans nul doute, Victor Battaggion et Anne Besson, aux commandes de la revue, entendent bien ne laisser personne de côté.

    Parlons, pour commencer, du vaste dossier consacré à The Witcher que le grand public a découvert grâce à la série Netflix. Pour l’occasion, Chimères propose une interview inédite de son créateur, le Polonais Andrzej Sapkowski. La revue décortique plusieurs aspects de la saga : l’histoire de son succès littéraire, le point de vue de la traductrice française Lydia Waleryszak, les déclinaisons des livres en jeu-vidéo, l’examen de l’univers du Sorceleur ou l’importance des héroïnes. De quoi donner envie de se plonger dans cet univers particulièrement riche et envoûtant. 

    Une rencontre inédite par la papesse de la fantasy, Robin Hood

    Dans l’histoire de la fantasy, le jeu de rôle Donjons & Dragons, né au milieu des années 70, a pris une importance considérable, non sans des controverses finalement vite oubliées. Le magazine propose de revenir sur l’histoire de cette aventure.

    Chimères s’intéresse ensuite à un phénomène culturel dans le monde littéraire, celui du "dark" – que ce soit la dark romance mais surtout la dark fantasy. Que recouvre-t-elle ? Quel public vise-t-il ? Quelles sont les auteurs – et surtout autrices – remarquables ? Vient enfin la question de son influence sur le (jeune) public et de sa dangerosité. C.S. Pacat, "la nouvelle reine" de la littérature queer, donne son point de vue. Passionnant.  

    Le lecteur pourra trouver d’intéressants contre-champs. Un sur les Hugo Awards qui ont droit à quelques sérieux coups de canif. Un autre sur Céline. Peu sans doute savent que l’auteur du Voyage au bout de la nuit a également été un auteur… de fantasy. Une vraie découverte. 

    Outre de nombreuses chroniques, critiques et focus, sans oublier une nouvelle inédite de Léo Henry – dans laquelle on plongera ou non –, on trouvera un dossier consacré à Dragon Ball, d’autant plus essentiel pour cette saga japonaise culte qu'elle fête ses 40 ans et que son créateur, Akira Toriyama, a disparu il y a quelques mois. Toujours en bande dessinée, le magazine de l’imaginaire revient sur les 30 ans, les 27 tomes et les 3 cycles de la saga française Lanfeust. Cette "formidable odyssée" est racontée par les auteurs eux-mêmes, à savoir Christophe Arleston et Didier Tarquin.

    Terminons par ces autres interviews inédites proposées par ce premier numéro de Chimères, à savoir Enki Bilal qui a bouleversé comme jamais l’imaginaire dans la BD française, Benjamin Billaud, le youtubeur devenu célèbre grâce à sa chaîne d’Histoire Nota Bene, déclarant son amour pour l’imaginaire et, the last but not the least, une rencontre inédite avec la papesse de la fantasy, Robin Hood.  

    Dès le premier numéro, Chimères impose son univers et promet déjà de devenir incontournable. Longue vie à ce nouveau magazine donc. 

    Chimères, trimestriel, premier numéro 27 septembre 2024
    https://chimeres.aboshop.fr
    https://www.instagram.com/chimeres.revue
    https://fr.ulule.com/chimeres-revue-imaginaire 

    Voir aussi : "Un podcast sur la fantasy pour les présenter tous"
    "Ma sorcière bien aimée"

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  • Un podcast sur la fantasy pour les présenter tous 

    Alors que sort sur Amazon Les Anneaux de Pouvoir, le préquel du Seigneur des Anneaux, il n’est sans doute pas inutile de faire un focus sur ce genre littéraire passionnant qu’a révolutionné Tolkien en profondeur et pour longtemps. Mais que recouvre la fantasy ? d’où vient-elle ? Qui l’a créé ? Pour répondre à ces questions, rendez-vous sur la série de podcasts, C’est plus que de la fantasy, proposé par le site C’est plus que de la SF du journaliste Lloyd Chéry.  Anne Besson, la marraine de la saison 1, est l’invitée du premier épisode, "Introduction à la fantasy".

    L’universitaire et spécialiste en fantasy répond aux questions de Lloyd Chéry avec un plaisir et une passion communicative, balayant en moins d’une heure près d’un siècle et demi d’un genre littéraire  finalement très jeune. Elle commence par répondre à une question fondamentale : quel est le point commun de toutes ses œuvres de fantasy aussi différentes que Le Seigneur des Anneaux, la saga des Conan, Le Trône de Fer ou les œuvres de Robin Hobb. "La magie", répond-elle et les "mondes magiques", qu’ils soient autonomes, décalés, qu’ils ressemblent aux nôtres ou qu’ils y soient reliés.  

    L’Heroic fantasy, ce sous-genre ancré dans un monde médiéval imaginé (avec l’influence des légendes arthuriennes), est souvent identifié à la Fantasy. C’est un raccourci, commente Anne Besson, qui rappelle les autres sous-genres comme la dark fantasy.

    L’auditeur découvrira un auteur peu connu William Morris, l’auteur à la fin XIXe d’une série de romans constitués de contes et de mythes imaginaires (Aux Forges de Vulcain). Il est redécouvert des années plus tard et réédité. La fantasy est identifié comme un genre à part entière avec Linn Carter dans les années 60, mais il ne deviendra une littérature dite "sérieuse" qu’avec la reconnaissance de Tolkien.

    Les années 30 voient l’arrivée d’une deuxième étape dans l’émergence de la fantasy, avec la série Conan de Robert E. Howard, imprimée en pulps. Pourtant, c'est bien Tolkien qui "re-relance" la fantasy avec le Hobbit en 1937 et Le Seigneur des Anneaux en 1954. Des éditions pirates dans les années 60, puis le succès de Conan dans le même temps, voit l’explosion de la fantasy, y compris dans des aspects jusque là inédits : la naissance des jeux de rôles, des éditions pirates de Tolkien et des copies grossières du Seigneur des Anneaux.

    Fantasy et SF restent statistiquement genrés

    Les années  1990 seront celles d’un retour fracassant de la fantasy en France, avec de jeunes maisons d’éditions spécialisées (Mnémos, Bragelonne) et les premières recherches universitaires. Par contre, nuance Anne Besson, les universités n’ont pas encore ouverts complètement leurs cours à la fantasy, pour de bonnes et de mauvais raisons.

    La fantasy est un genre aimé particulièrement par un public jeune car il y "un lien fondamental avec l’enfance", que ce soit la place du merveilleux, de la magie ou encore l'importance de jeunes héros avec qui les enfants et les adolescents peuvent s'identifier.

    Qui dit fantasy, dit science-fiction. Entre les deux genres, la spécialiste fait remarquer que le premier est plus présent en littérature alors que le second est plébiscité au cinéma. Il est vrai que sur grand ou petit écran "la fantasy fait facilement kitsch". Deuxième observation : il faut admettre que fantasy et SF restent statistiquement genrés, la fantasy étant plus apprécié du public féminin et la SF plus masculin. Pour l’universitaire, la grande tradition des conteuses explique en partie l’attrait du public féminin pour les œuvres de Tolkien ou Hobb.  

    Anne Besson évoque deux sagas importantes : Game of Thrones d’abord, plus réaliste, plus politique, plus historique aussi. Mais est-ce un renouvellement ? Oui, répond l’universitaire, en ce qu’il plus âpre et plus manipulateur… Populaire grâce à la télévision, Le Trône de Fer est devenu une saga poids lourd.

    Autre œuvre poids lourd : Harry Potter. Mais est-ce de la fantasy ? Oui, répond Anne Besson. Et c’est aussi une œuvre qui a renouvelé  la fantasy en la rapprochant du fantastique, avec des moments d’horreur gothique.

    L’épisode se termine par l’évocation des autres univers de la fantasy : la fantasy africaine, asiatique et plus généralement non-occidental.

    Honneur enfin à la France, avec une fantasy de qualité mais manquant d’un grand succès pour faire sa mue. Il manque sans doute de relais – médiatiques ou adaptations télés à succès – pour faire sortir la "french fantasy" de sa niche.

    Avec cette introduction à la fantasy, C’est plus que de la fantasy entend bien participer à la reconnaissance d’un genre encore – très jeune – et appelé à se développer avec le temps. 

    Un autre podcast est d'ores et déjà en ligne : "La Quête de l'Oiseau du Temps - Régis Loisel & Serge Le Tendre"

    Podcasts, C’est plus que de la fantasy, saison 1, 2022
    https://podcast.ausha.co/c-est-plus-que-de-la-fantasy
    https://podcast.ausha.co/c-est-plus-que-de-la-sf

    Voir aussi : "Vous reprendrez bien un peu de fantasy ?"

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