Musique ••• Chanson ••• Eva Marchal, 88
Le retour sur grand écran des maîtres et de leurs serviteurs
Les fans de la série Downton Abbey n’ont à coup sûr pas manqué la sortie du film éponyme qui poursuit les aventures des Crawley et de leurs domestiques.
Le passage du format série pour petit écran au long-métrage pour cinéma n’est pas toujours une réussite. Le scénariste Julian Fellowes s’est attelé à la tâche pour offrir sur une durée de moins de deux heures (soit l’équivalent de deux épisodes télé) une intrigue à la hauteur du château de Downton Abbey.
Nous sommes en 1928. Robert et Dora Crawley, ainsi que leurs filles Mary et Edith apprennent que le roi George V, sa femme la reine Lady Mary, leur fille la princesse Mary et leur suite, feront une visite dans la demeure familiale. C’est le branle-bas de combat pour tout le monde : tout doit être parfait et chacun, y compris les serviteurs, sont motivés pour donner le meilleur d’eux-mêmes. Sauf que le protocole exige que le roi vienne avec sa propre armada de domestiques, cuisiniers et autres valets de pied. L’affront est mal vécu par Anna Bates, Madame Patmore ou Daisy qui sonnent le vent de révolte. Une révolte qui sera, on s’en doute, feutrée mais diablement efficace.
Dans le même temps, Tom Branson, le beau-fils préféré de la famille, est approché par un étrange individu. Une histoire d’héritage vient par dessus le marché sonner la discorde entre les murs épais de Downton Abbey.
Un petit côté Bijoux de la Castafiore
Les inconditionnels de Downton Abbey se régaleront de la suite ciné d'une série qui a rendu addict des millions de fans à travers le monde. Ils retrouveront les personnages familiers, à commencer par Lady Mary (Michelle Dockery) qui prend une place de plus en plus centrale dans le domaine. Lady Violet est là elle aussi : Maggie Smith joue avec le même mélange de charme désuet, de truculence, de finesse et d’esprit vachard la vénérable dame, garante des traditions du domaine, dans un XXe siècle plongé dans la modernité. Une modernité qui trouve aussi son essence en la personne du majordome Thomas Barrow, le majordome tête-à-claque devant assumer ses choix personnels au cours d’une soirée mémorable.
La romance est présente dans le film qui ne fait pas l’économie du décor du château, de costumes et de coiffures somptueux, de dialogues d’une autre époque (et qui colle avec l’esprit du film comme de la série) et d’un happy-end concluant une féérique scène de bal d'un autre temps.
En regardant le film, le spectateur peut y trouver un petit côté Bijoux de la Castafiore : huis-clos feutré, intrigue resserrée et minimaliste, vieilles dames capricieuses, jusqu’à la présence de la couturière et du vol d’objets précieux. Les tintinophiles apprécieront.
Pour être plus complet, précisons que ce Downton Abbey version ciné sera suivi d’un deuxième opus, qui est actuellement en préparation.
Downton Abbey, drame historique et familial anglais de Michael Engler, sur un scénario de Julian Fellowes,
avec Hugh Bonneville, Maggie Smith, Elizabeth McGovern, Laura Carmichael, Jim Carter, Aleen Leech, Imelda Staunton et Michelle Dockery, 2019, 117 mn, MyCanal, Canal+
https://www.universalpictures.fr/micro/downton-abbey
https://www.canalplus.com/series/downton-abbey/h/4443993_40099
http://www.downtonabbey-lefilm.ch
Voir aussi : "Maîtres et serviteurs à Downton Abbey"
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