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musique classique

  • Bowie, Paganini, Scarlatti et compagnie

    Il est absolument impossible d’être insensible au formidable dernier album d’Alexander Boldachev. Il s’agit du second volume de son projet musical Pop Meets Classical. Comme son nom l’indique, il s’agit d’une rencontre entre deux genres souvent considérés comme irréconciliables. D’un côté une musique populaire et souvent commerciale et de l’autre le classique, trop boudé et à tort considéré comme élitiste.

    Alexander Boldachev propose de les faire se rejoindre grâce à la harpe, son instrument fétiche. Son premier volume avait permis de mettre dans un même album Scorpions et Debussy, Red Hot Chili Peppers et Bach ou Nirvana et Rossini. Culotté. Voilà que le harpiste helvético-russe récidive avec un second volume pas moins audacieux et séduisant ! Simplement séduisant ? Non, enthousiasmant ! Au menu de ce programme, les Beatles, Sting, David Bowie, Queen et Michael Jackson mais aussi Scarlatti, Paganini, Brahms et Piazzolla. 

    C’est peu de dire que ces revisites sont des redécouvertes habillées d’un classicisme qui semble sans âge. Yesterday des Beatles a ainsi une facture Renaissance. Pour Shape of My Heart de Sting, Alexander Boldachev insuffle à ce titre mélancolique des percussions. L’auditeur reconnaîtra le fameux Space Oddity, moins interstellaire que mystérieux et onirique – au passage, le harpiste n’oublie pas le fameux compte à rebours. 

    Simplement séduisant ? Non, enthousiasmant !

    Plus que pour cette adaptation de David Bowie, on sera en droit de préférer la version originale du fameux Bohemian Rhapsody, moins rock-baroque que romantique.

    Parlons maintenant de la version harpe d’Earth Song de Michael Jackson. C’est là que l’on constate le génie de composition du "Roi de la Pop". Alexander Boldachev respecte les lignes mélodiques de ce morceau vieux déjà de 30 ans mais toujours actuel dans son message.

    Les compositeurs plus anciens ne sont pas en reste dans ce très joli album, prouvant que le harpiste connaît ses classiques. À côté de la délicate Sonate K466 de Dominico Scarlatti, véritable appel à l’amour, il y a ce véritable tube de Paganini, le Caprice n°24. Mais la vraie bonne idée de cet enregistrement c’est d’avoir ressorti le Recuerdos de la Alhambra de Francisco Tárrega que Mike Oldfield avait adapté au synthétiseur dans les années 80 pour la BO du film La déchirure (Étude).

    Outre le très bel Intermezzo n°2 de Brahms, on trouvera Astor Piazzolla et son Libertango. Alexander Boldachev respecte à la lettre le rythme et l’esprit de ce tango entré dans l’histoire de la musique et de cette danse.  

    Alexander Boldachev, Pop Meets Classical vol 2, Indésens Calliope, 2024
    https://indesenscalliope.com/boutique/pop-meets-classical-vol-2
    https://alexanderboldachev.com

    Voir aussi : "Haydnissimo !"
    "Guitare et classique by Roxane Elfasci"

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  • Sacrés romantiques !

    Sublimes romantiques que ces cinq là ! Je veux parler de Richard Strauss, Frédéric Chopin et Franz Liszt, bien entendu, mais aussi de leurs interprètes de cet enregistrement Indésens, à savoir David Louwerse, au violoncelle, et François Daudet, au piano.

    C’est Richard Strauss, le dernier des grands romantiques (il est décédé en 1949), qui ouvre ce programme consacré à un style qui fit les beaux jours de la musique classique au XIXe siècle. La Sonate pour violoncelle en fa majeur, op. 6 a été composée en 1883. Il flotte sur cette œuvre un parfum de légèreté et d’insouciance (l’Allegro con brio) que David Louwerse et François Daudet transmettent avec passion, dans une conversation violoncelle-piano passionnée mais non sans instants mélancoliques ou enflammés.

    Le deuxième mouvement lent débute de manière funèbre. Strauss fait preuve de simplicité dans cet Andante ma non troppo, d’autant plus frappant après la fougue de la première partie. C’est simple. Il semble que le piano et le violoncelle chantent de concert. Les lignes mélodiques se déploient avec élégance, dans une économie de moyens singulière. La jeunesse et la fougue ont laissé place aux regrets, à la nostalgie et à la tristesse, sans que ces sentiments ne soient jamais appuyés.

    Le livret parle d’espièglerie en évoquant l’ouverture du troisième mouvement (Finale – Allegro vivo). Il est vrai que l’on retrouve ici de la joie de vivre et la jeunesse d’un compositeur de 19 ans seulement lorsqu’il écrit cette sonate incroyable. Le génie de Strauss est déjà à l’œuvre. Violoncelle et piano s’amusent autant qu’ils dialoguent, dans une série de conversations (de "questions-réponses" dit le livret) à la fois légères, séduisantes et passionnantes.  

    "Le meilleur des critiques, c'est le temps"

    Frédéric Chopin prend la relève avec sa Sonate pour violoncelle en sol mineur, op. 65 en quatre mouvements. Écrite en 1846, il s’agit de sa dernière œuvre publiée de son vivant. On retrouve la touche du compositeur polonais, notamment dans les premières minutes du long Allegro moderato. Cependant, rapidement elle suit une direction qui a pu déconcerter les contemporains de Chopin. Le "roi des romantiques" a énormément travaillé cette œuvre, ce qui se sent à l’écoute du premier mouvement, complexe et comme torturé.

    On applaudira la technicité des deux interprètes dans le jeu de cette sonate pour violoncelle et piano aux nombreuses lignes mélodiques. Chopin avait ces mots au sujet de cette pièce : "Je suis tantôt content, tantôt mécontent de ma sonate avec violoncelle. Je la jette dans un coin et puis je la reprends. La réflexion vient ensuite et l'on rejette ou l'on accepte ce qu'on a fait. Le meilleur des critiques, c'est le temps ; et la patience le meilleur des maîtres." Plus enjoué et dansant, le Scherzo se veut à la fois lyrique et vivant. Dans la grande veine romantique, le Largo se déploie avec une majesté des plus sombres. C’est un Chopin à la fin de sa vie qui s’exprime ici – il a pourtant à peine 36 ans ! La Sonate op. 65 se termine avec un Finale luxuriant et aux nombreuses lignes mélodiques. David Louwerse et François Daudet y déambulent avec bonheur, assurance et virtuosité. Voilà un Chopin tardif étonnant et d’une grande modernité.

    L’album se termine avec la troisième des Consolations, Lento quasi recitativo de Franz Liszt. La poésie, les lumières et les couleurs du génial pianiste et compositeur hongrois baignent cette pièce jouée avec délicatesse et profondeur par deux interprètes décidément romantiques dans l’âme. 

    David Louwerse (violoncelle) & François Daudet (piano), Les sublimes romantiques,
    Strauss, Chopin et Liszt
    , Indésens Calliope, 2024

    https://indesenscalliope.com/boutique/les-sublimes-romatiques
    https://www.david-louwerse.com
    https://francoisdaudet2.wixsite.com

    Voir aussi : "Bouquets de Fauré"

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  • Haydnissimo !

    Figure capitale du XVIIIe siècle, Joseph Haydn (1732-1809) aurait pu être écrasé par ses géniaux contemporains que furent Mozart (qu’il rencontra et avec qui il se lia tant amicalement qu’artistiquement) que Beethoven qui fut son élève. Et ne parlons ni de Jean-Sébastien Bach ni de Haendel. Alors oui, Haydn n’est certes pas le premier compositeur que l’on cite lorsque l’on parle de classicisme musical mais il en fut certainement une figure essentielle. Ce qui explique pourquoi ses œuvres sont encore jouées et admirées.

    Parmi ces œuvres, il faut absolument citer ses Symphonies (on le surnomme d’ailleurs "le père de la symphonie"). Haydn a tant labouré ce genre qu’il en a sorti pas moins de 106 symphonies. Dans le dernier album de la Tafelmusik, c’est la 43e Mercure et la 49e La Passione qui sont proposées, avec la violoniste Rachel Podger – "La gloire britannique inégalée du violon baroque" selon le prestigieux Times – au premier violon et à la direction de l’orchestre canadien Tafelmusik.  

    L’ensemble ontorien joue sur des instruments anciens ces deux symphonies écrites entre 1768 et 1771. À l’époque, le prestigieux compositeur viennois suit la cour impérial en Hongrie au Palais d’Esterházy dans la ville de Fertöd. Le livret précise que cet éloignement de la luxuriante et exaltante capitale austro-hongroise pour un lieu plus calme permit à Haydn de se concentrer sur ses créations sans distraction excessive. Le livret de l’album nous apprend qu’entre 1770 et 1774, dans ce lieu de villégiature hongrois, le compositeur autrichien écrivit pas moins de 17 symphonies, 12 quatuors à cordes, une demi-douzaine de sonates pour piano, 2 messes, un Salve regina et 4 opéras… Un  vrai stakhanoviste !

    Lignes mélodiques architectoniques

    La Symphonie 43 Mercure frappe d’emblée par sa vivacité et son classicisme que Mozart a certainement dû apprécier. Il y a, pour commencer, un Allegro lumineux et dense que les riches instruments d’époque viennent d’autant plus embellir. Avec Rachel Podger au premier violon, inutile de dire que les cordes ont le beau rôle. L’incroyable Adagio, à la fois quiète et mélancolique, est vraiment caractéristique du XVIIIe siècle classique, tout en retenues et en lignes mélodiques élégantes. Haydn n’exprimait-il pas ici sa mélancolie de Vienne ?

    Arrêtons-nous sur le court Menuetto & Trio, un troisième mouvement lui aussi représentatif du style et des rythmes de l’époque. L’orchestre s’en empare sans complexe, avec une solide assurance. Autrichien dans l’âme, il est possible, dit le livret, que ce mouvement ait pu plonger la reine Marie-Antoinette dans une profonde nostalgie de son pays. La dernière partie de la 43e, avec son Final enlevé et dynamique, a donné à l’œuvre le surnom de Mercure, le dieu messager et celui des voyages. L’Allegro termine ce périple dans un bel enthousiasme, avec un orchestre mené tambour battant par Rachel Podger.

    La seconde œuvre présent dans l’album est la Symphonie 49, dite La Passione. Écrite en 1768, elle s’inspire de la Passion chrétienne, d’où son titre. Elle aurait d’ailleurs été composée à l’occasion d’un Vendredi Saint. Il est vrai que cette symphonie est beaucoup plus grave et solennelle que la 43e, avec son long Adagio qui n’est pas sans majesté. À la plainte de ce premier mouvement succède un Allegro di molto vigoureux, à la fois grave et étincelant. Haydn fait preuve d’une audace certaine. Tout le classicisme du XVIIIe siècle est dans cette densité, ces rythmes envolés et ces lignes mélodiques architectoniques.

    Restons dans ce XVIIIe siècle prérévolutionnaire avec le 3e mouvement sous forme de menuet (Menuetto & Trio). Rachel Podger s’y meut avec une belle aisance. Les instruments anciens ne sont pas pour rien dans cette impression d’être face à un Haydn comme ressuscité, sachant se faire délicat dans les cuivres mais aussi plus nostalgique que pieux. Ne serait-ce pas un Haydn qui, depuis la Hongrie, se languit de son Autriche de cœur ? Le Finale Presto termine en beauté une symphonie passionnée – dans tous les sens du terme.

    Violoniste renommée, Rachel Podger a très bien fait de se mettre en danger pour la direction de ces deux symphonies. Elle prouve que le le XVIIIe siècle ne se limite ni à Bach ni à Mozart. Haydnissimo !  

    Joseph Haydn, Symphonies 43 & 49, Mercure & La Passione,
    Tafelmusik, dirigé par Rachel Podger

    https://tafelmusik.org
    https://www.rachelpodger.com

    Voir aussi : "Caroline Leisegang ressort de l’ombre"
    "Compositrices entre classicisme et romantisme"

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  • Top 10 de Bla Bla Blog en 2024

    Comme chaque année, Bla Bla Blog propose son top 10 des publications phares de cette année, celles qui ont fait le buzz et celles qui sont les plus populaires. Comme souvent, elles sont représentatives de Bla Bla Blog, le site des découvertes culturelles et artistiques. Qu’y trouve-t-on dans ce florilège ? Rimbaud et son actualité poétique autant que technologique (certes très critiquable !), de la musique avec du jazz (très bien représenté) mais aussi Gabriel Fauré dont nous fêtions en 2024 les 100 ans de sa mort. La chanson et la pop ne sont pas en reste, pas plus qu’une série télé que nous avons trouvé formidable ! Et pour épicer le tout, du sexe, avec un roman à ne pas mettre entre toutes les mains… Bref, il y a de tout pour faire un monde, et c’est très bien comme ça. 

    10/ "Un sacre pour Bobbie"

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    Les influences de Bobby s’appellent Joni Mitchell, Dolly Parton ou Bob Dylan. Un opus en anglais où la pop (Last Ride, Back Home) fait la part belle à la country, à l’instar du morceau Losing You qui ouvre ce délicieux album ou encore le formidable et enlevé The Sacred In The Ordinary qui lui donne son nom…"

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    9/ "Du classique, et que ça jazze !"

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    L’opus commence par un véritable tour de force. En l'occurrence, Gabriel Fauré et son Requiem en mode jazz, avec une "Introduction" et un "Kyrie", moins funèbre que sombre et mélancolique. On peinera à retrouver l’aspect liturgique de ces premières Impressions. L’"Agnus Dei" sonne comme un chant d’amour paisible, avec des improvisations au piano qui ont toute leur place. Le lyrisme du "Libera Me" originel est plus intimiste et personnel dans cette revisite. Plus paisible aussi. Une vraie libération, aurions-nous envie d’écrire. Les connaisseurs de Fauré et de son Requiem peineront sans doute à reconnaître l’œuvre originale, en particulier dans cet extrait, léger et rafraîchissant…"

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    8/ "Fauré, cent ans après toujours jeune"

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    En cette année Fauré (le compositeur est mort en 1924), Laurent Wagschal consacre une intégrale de ses œuvres pour piano. Pauline Bartissol le rejoint dans ses enregistrements consacrés au violoncelle et au piano. Au programme, les deux Sonates op. 109 et 117 pour violoncelle et piano et des pièces de musiques de chambre devenues universelles, à savoir la Sérénade op. 98, la célèbre Élégie op. 24, la Romance op. 69, la naturaliste pièce intitulée Papillon op. 77 et la délicieuse Sicilienne op. 78…"

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    7/ "Rimbaud, le vrAI du faux"

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    C’est sur les années 1870-1875 que se concentre la biographie de Luc Loiseaux, Rimbaud est vivant (éd. Gallimard), c’est-à-dire de son premier séjour à Paris – qui se termine en prison – jusqu’au décès de Vitalie, la jeune sœur de Rimbaud. Ce deuil marque aussi la fin de sa carrière littéraire…"

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    6/ "Regarde Andrea Ponti"

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    Son parcours personnel et artistique singulier lui a permis de créer des projets musicaux passionnants et attachants.

    L’artiste avait accordé une interview exclusive à Bla Bla Blog pour parler de son passé, de ses influences et de son actualité…

    Son actualité en cette fin d’été 2024 c’est un nouveau single, Regarde.

    Pour ce titre, la chanteuse s’est entourée des compositeurs Igit (Voila de Barbara Pravi) et Jonathan Cagne (Summer Body" d’Helena)..."

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    5/ "Haro sur Onfray"

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    Depuis le temps que le philosophe Michel Onfray truste les plateaux télé et propose sa "bonne parole", il fallait bien que quelques voix discordantes vienne susciter la polémique. C’est le cas avec cette Libre réponse à Michel Onfray proposé par les éditions Artège.

    Ce n’est pas un mais plusieurs ouvrages qui intéressent le philosophe et théologien Matthieu Lavagna : Traité d’Athéologie (2005), Décadence, Vie et Mort du Christianisme (2017) et Anima (2023). Le tort de Michel Onfray ? Affirmer que Jésus n’a jamais existé, ni plus ni moins, et que sa vie n’est jamais qu’un mythe. C’est la "thèse mythiste", très ancienne, pour ne pas dire datée. Dès la préface, Matthieu Lavagna cogne, et dur..."

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    4/ "Nuit et lumières chez les Schumann"

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    Le troisième est Albert Dietricht, compositeur du premier mouvement Allegro. Les trois amis écrivent en 1853 cette sonate au nom étrange mais plein de sens : F.A.E. pour Frei Aber Einsam ("libre mais solitaire"). Elle a été offerte cette année-là au violoniste Joseph Joachim. Ce dernier l’a d’ailleurs joué, tout comme Clara Schumann…"

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    3/ "Les quatre fantastiques"

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    Elle se nomme Les Invisibles et se présente comme une passionnante saga policière. Nous suivons un groupe de quatre enquêteurs du Nord, sous la direction du commandant Darius. Il est secondé par l’expérimentée et râleuse Marijo, la jeune lieutenant fraîchement recrutée surnommée Duchesse, sans oublier Ben, un autre lieutenant, père de famille exemplaire capable de jouer des poings en cas de besoin.

    Ces quatre-là ont une semaine pour identifier des morts anonymes, surnommés des "invisibles". Une chasse à l’identité qui devient vite une course à l’assassin..."

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    2/ "Ma préférence à moi"

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    Son autrice, Éva Delambre fait partie de ces noms fameux de la littérature érotique, jamais aussi à l’aise que lorsqu’elle interroge des thèmes de la soumission et de la BDSM.

    Plurielles nous propose une plongée plus vraie que nature dans un milieu vivant dans la discrétion.

    Éva Delambre en profite pour le désacraliser et de le faire découvrir, parfois dans toute sa crudité…"

    La suite ici…


    1/ "Jazz-songs"

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    L’opus commence dans le mystère et la mélancolie avec la reprise des Passantes le classique de Brassens, sur un air de jazz épuré, chanté par Mélanie Dahan, une vraie revisite jazz. "Je veux dédier ce poème / À toutes les femmes qu'on aime / Pendant quelques instants secrets".    

    On sera sans doute un peu plus décontenancée par cette Jolie Môme, moins espiègle que la version de Léo Ferré. On a là une promenade germanopratine et joyeuse propre à autant éclairer les cœurs que la Jolie Môme originelle, avec en plus les improvisations d’Antoine Delaunay…"

    La suite ici… 

    Voir aussi : "2014-2024 : Top 10 de Bla Bla Blog"
    "Top 10 de Bla Bla Blog en 2023"

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  • Bouquets de Fauré

    Pour terminer cette année 2024, quoi de mieux que de le faire avec Gabriel Fauré dont nous fêtons les 100 ans de sa mort. Une "Année Fauré", donc, et qui mérite ce Florilège proposé par Indésens. Les enregistrements proposés sur 2 CD s’étalent sur 50 ans, de 1974 à 2024.  

    La première partie de l’album est constituée du Quatuor pour piano et cordes n°2 op. 45 et de la première Sonate pour violon op. 13. Ces œuvres ont été enregistrées entre 2017 et 2024.

    Gabriel Fauré, dont la musique est parfois considérée à tort comme mièvre et trop classique, surprend par sa franche énergie et son audace romantique dans le Quatuor op. 45. L’ensemble constitué par Lauriane Corneille (piano), Hugues Borsarello (violon), Arnaud Thorette (alto) et Raphaël Perraud (violoncelle) restituent de concert la densité de cette pièce de 1886, en particulier l’Allegro molto moderato. La jeunesse, la vivacité et l’audace de l’Allegro molto frappent aux oreilles. On peut aussi parler d’efficacité du langage comme du sens mélodique du compositeur français. Ringard et dépassé, Fauré ? Sûrement pas à l’écoute du troisième mouvement Adagio ma non troppo, mystérieux, raffiné, élégant mais aussi doué d’une singulière modernité avec son piano central dans le quatuor (le jeu inspiré de Lauriane Corneille fait particulièrement merveille). Le finale Allegro molto achève de nous convaincre de l’importance de cette pièce à la fois puissante et lyrique.

    Le premier CD est complété par la Sonate pour violon n°1 op. 13. Elle est jouée ici au violon par Tatiana Samouil, avec David Lively au piano. La gestation de l’œuvre a duré deux ans, de 1875 à 1877, avant de trouver sa forme définitive qui a immédiatement conquis le public. Fauré impose son style fait de recherches mélodiques, d’élégance mais aussi de virtuosité (Allegro molto). Il y a cette délicatesse et cette onctuosité propre à la musique française durant la Belle Époque (le léger et espiègle Andante). Fauré insuffle tout autant une fraîcheur bienvenue dans l’avant-dernier mouvement Allegro vivo avant un finale Allegro quasi presto, enlevé, joyeux et que le duo Tatiana Samouil-David Lively mène avec éclat.  

    De véritables tubes classiques

    La seconde partie de ce double-album de Gabriel Fauré est consacré à des pièces brèves, et pour certaines archi-célèbres. Mettons de côté le Chant funéraire op. 117, tardif (il a été composé en 1921), seul opus religieux de l’album et dont la retenue méditative renvoie à son chef d’œuvre qu’est le Requiem. Le Chant funéraire est ici proposé dans une version  de l’Orchestre d’harmonie des Gardiens de la paix, dirigé par Désiré Dondeyne. Mélodies et Romances dominent ce programme, dans des enregistrements s’étalant sur 50 ans. La harpiste Marie-Pierre Langlament et le violoncelliste Martin Löhr sont les interprètes majoritairement représentés.

    Le terme angliciste de best-of n’est pas galvaudé pour ce qui est un choix de musique de chambre, à telle enseigne que les curieux et curieuses désirant mieux connaître Gabriel Fauré seront bien inspirés de se précipiter sur ce double album, et en particulier sur le second CD passionnant.

    On image l’embarras pour ne pas dire le déchirement des programmateurs dans le choix des pièces. Remarquons cependant que la première Mélodie, op. 7 (Après un rêve), est proposée dans deux versions, l’une avec harpe et violoncelle (Marie-Pierre Langlament et Martin Löhr), l’autre, plus éclatante, avec trompette et piano (Eric Aubier et Pascal Gallet).

    De véritables tubes classiques sont évidemment présents, que ce soit la troisième Romance sans paroles op. 17, avec Alexandre Gattet au hautbois et le pianiste Laurent Wagschal – que les fidèles de Bla Bla Blog connaissent bien maintenant. Autre pièce majeure, La Sicilienne op. 78, toujours avec Marie-Pierre Langlament à la harpe et Martin Löhr au violoncelle. Citons aussi le léger et gracieux Papillon op. 77. Cette pièce revient plus loin dans une étonnante version pour euphonium (Lilian Meurin) et piano (Victor Metral). N’oublions pas non plus la Fantaisie op. 79 aux allures de danse fantasmagorique, avec Vincent Luca à la flûte et Emmanuel Strosser au piano ou la Romance op. 69 – romantique et mélodieuse à souhait.

    Des Huit pièces brèves op. 84, cinq ont été choisies. Laura Bennett Cameron au basson accompagnée de Roger Boutry au piano en proposent deux, le Caprocioso de la n°1 et l’Improvisation de la n°5, adaptés pour cet instrument à vent séduisant et de plus en plus en vogue. Absolument immanquable ! Marie-Pierre Langlament et Martin Löhr sont de retour pour la délicate Sérénade op. 98. L’Élégie op. 24 ne pouvait pas ne pas figurer sur l’album. Elle est proposée dans une version pour harpe et violon.

    Marie-Pierre Langlament et Martin Löhr – encore eux – viennent conclure ce programme avec de nouveau les Romances sans paroles op. 17. Outre le retour de la 3e Romance, Andante moderato, figurent la 1ère Andante quasi allegretto et la 2e Allegro molto. Tout l’esprit de Fauré est là : lignes mélodiques irrésistibles et expressivité tout en retenue.

    Voilà un double-album capital pour découvrir ou redécouvrir la musique de chambre d’un compositeur capital. 

    Gabriel Fauré, Florilèges, Indésens Calliope, 2024
    https://indesenscalliope.com

    Voir aussi : "Bonnes chansons de Fauré"
    "Élégies pour Fauré"
    "Fauré, cent ans après toujours jeune"

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  • Compositrices entre classicisme et romantisme

    Le pianoforte est un instrument étonnant, gracieux, peu connu, et qui est a découvrir pour beaucoup dans cet étonnant album au nom pas moins singulier, Les dentelles à l’échafaud.

    Lucie de Saint Vincent propose dans cet opus un programme s’intéressant à deux compositrices oubliées (c’est la politique du label Présence Compositrices), à savoir Hélène de Montgeroult (1764-1836) et Marie Bigot de Morogues (1786-1820). Ces deux femmes ont vécu durant la période révolutionnaire, époque charnière à tout point de vue, notamment artistique et musical, ce qu’illustre le titre frappant et bien choisi de l’album.

    Une histoire raconte que, sous la Terreur, la compositrice et aristocrate Hélène de Montgeroult aurait sauvé sa tête de la guillotine en improvisant au pianoforte La Marseillaise devant ses juges. Vraisemblablement vraie, quoique enjolivée, cette anecdote illustre le caractère d’une femme courageuse et pugnace qui a su traverser les régimes, jusqu’à la Monarchie de Juillet. Musicalement, Hélène de Montgeroult s’appuie sur le classicisme du XVIIIe siècle, tout en un ayant un pas vers le romantisme.

    Bonne improvisatrice (ce qu'illustre l’épisode de sa Marseillaise face aux juges de la Terreur), Hélène de Montgeroult est présente dans l’album avec la Sonate en fa mineur, op. 1. Le Maestoso con Expressione et l’Allegro agitado permettent de découvrir une compositrice importante. Le jeu de la pianofortiste en rend l’élégance comme la gravité. La nostalgie d’une époque disparue transparaît dans le Maestoso con Expressione. Plus sombre et aventureux, l’Allegro agitado semble déjà entrer dans le romantisme. Lucie de Saint Vincent rend grâce à une musicienne sachant allier la douceur et la force, la tempérance et la passion, la délicatesse et la virtuosité. La Fantaisie en sol mineur op. 7 marque les esprits par la variété de ses thèmes : retenue, agitation, mélancolie, passion, sans oublier un travail mélodique qui rend cette œuvre rare si attachante.  

    Hélène de Montgeroult aurait sauvé sa tête de la guillotine en improvisant au pianoforte La Marseillaise

    Dans Les dentelles à l’échafaud, une seconde compositrice a les honneurs de Lucie de Saint Vincent. Elle a pour professeure Hélène de Montgeroult, ce qui rend pertinent leur présence dans le même album.

    Marie Bigot, moins connue que son aînée, a une vie et une carrière plus courte en raison de sa santé fragile. Née en 1786 en Alsace, elle décède à l’âge de 36 ans en 1820. Entre-temps, elle aura connu Haydn, Salieri et Beethoven. Elle est d’ailleurs l’une des premières interprètes de sa Sonate "Appasionata", interprétation qui impressionnera Beethoven lui-même ("Ce n’est pas moi tout à fait, c’est mieux que moi", se serait-il écrié). Lucie de Saint Vincent fait découvrir une Marie Bigot compositrice grâce d’abord à ses six Études.

    On peut remercie Lucie Saint Vincent d’avoir déniché ces œuvres frappantes de jeunesse et de passion (Étude n°1 en do mineur). Marie Bigot avait la réputation de posséder un excellent jeu pianistique, ce que Beethoven lui-même avait reconnu avec admiration. Lucie Saint Vincent y fait honneur grâce à son interprétation délicate autant que virtuose des 2e et 3e Études. Parlons de nouveau de la facture romantique de plusieurs Études, dont la n° 5 en ré majeur. La pianofortiste déploie ces morceaux avec un bel enthousiasme – et une réelle virtuosité.

    L’Andante varié en si bémol majeur op. 2 de Marie Bigot est le tout premier enregistrement de ce titre. Lucie Saint Vincent a découvert le manuscrit de l’œuvre en Allemagne. Là encore, la virtuosité du morceau frappe. L’Andante est chatoyant, joueur, mélodique et d’une harmonie toute mozartienne.

    Dernière découverte, la Sonate op. 1 en si bémol majeur. Sa composition s’étale sur 12 ans (1806-1818). Après un court Adagio en forme d’ouverture, les lignes mélodiques de Marie Bigot se déploient avec élégance dans un Allegro expressivo qui semble presque familier dès la première écoute – une sacrée découverte pour les couleurs de ce deuxième mouvement ! On retiendra la retenue de l’Andantino, tout comme ses décrochages légers. Place à la sérénité ici, avant un Rondeau d’autant plus plaisant qu’il s’inscrit dans le mouvement classique très XVIIIe siècle.  

    Décédée au printemps de sa vie, Marie Bigot ne peut que laisser d’immenses regrets. Son œuvre colorée et attrayante ne peut que laisser imaginer ce que la compositrice aurait pu produire avec le temps. On la découvre ici grâce au travail d’instrumentiste autant que de musicologue de Lucie Saint Vincent. Gros big up pour elle !   

    Marie Bigot & Hélène de Montgeroult, Les dentelles à l’échafaud,
    Lucie de Saint Vincent (pianoforte), Présence Compositrices, 2024
    https://www.presencecompositrices.com 
    https://luciedesaintvincent.com
    https://www.facebook.com/collectiftrytone
    https://www.instagram.com/luciedesaintvincent
    https://www.youtube.com/@LuciedeSaintVincent

    Voir aussi : "Rita Strohl en robe de chambre"

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  • Prières pour l’Ukraine

    L’Ukraine, martyrisée et en partie occuper par la Russie, méritait bien cet album à la fois artistique et humaniste, hommage aux victimes ukrainiennes de ce pays et appel à la liberté.

    Prayer for Ukraine (Phenotypic Recordings) a été imaginé par l’ensemble ukrainien Vivere String Quartet (avec Anna Bura et Dmytro Lysko au violon, Ustym Zhuk à l’alto et Dmytro Nikolayev au violoncelle) qui entendent bien défendre la musique classique ukrainienne ainsi que les compositeurs actuels de ce pays.

    Ajoutons que l’expression "Prayer for Ukraine" fait référence à son hymne national composé en 1885 par Mykola Lysenko sur un texte d’Oleksandr Konysky. Pour cet opus, les quatre musiciens et musicienne ont œuvré en dépit des dangers, des bombes, des exils forcés et des séparations avec leurs proches. Le résultat est ce cri en faveur de la liberté : "La liberté n'est pas acquise ; elle se mérite grâce aux efforts inlassables de ceux qui osent rêver d'un avenir meilleur ou, du moins, d'un « lendemain ». La poursuite de la liberté exige notre force et notre solidarité collectives".    

    Maria’s City (Mariupol) est un chant funèbre déchirant composé en 2022 par Zoltan Almashi, né en 1975. Ce titre fait référence à la cité ukrainienne détruite par l’armée russe après des mois de siège. Le titre lui-même a été composé à Kiev sous les bombes. Un autre titre de Zoltan Almashi est proposé : Carpathian Song, datant de 2019. Cette pièce a été écrite pour un Ukrainien en exil. L’âme de ce pays transparaît dans ce morceau mélancolique qui évoque le mal du pays. Zoltan Almashi fait se mêler le contemporain et la musiques folklorique, non sans l’influence du classicisme.  

    Victime directe de l’agression russe contre l’Ukraine

    Le quartet propose deux œuvres de Vasyl Barvinsky (1888-1963). Son style néo-romantique a été inspiré par ses voyages européens et en particulier à Prague. Sa carrière prestigieuse a été, hélas, stoppée net par la dictature soviétique, ce qui n’empêcha pas le musicien de préserver ses compositions dont beaucoup ont, hélas, disparu. Prayer, écrit en 1912 est le deuxième des deux mouvements nous restant de son Quintette pour piano et violon.

    Tout aussi classique, le String Quartet, datant de 1935 et complet, lui, puise dans des mélodies ukrainiennes. Le Largo séduit grâce à ses riches variations, ses couleurs et ses instants méditatifs grâce à un quartet uni comme jamais. Pour le bref Scherzo, Vasyl Barvinsky s’est inspiré de danses de son pays. L’Andante, court lui aussi (1 minute 46), se veut élégiaque, comme s’il y avait une urgence. "Dépêchons-nous de vivre" semble nous dire à l’oreille le compositeur. L’Allegro moderato vient conclure l’opus avec des danses folkloriques, dans une élégante facture néo-romantique.   

    Hanna Havrylets (1858-2022) a une place particulière dans ce programme. Elle est une victime directe de l’agression russe contre l’Ukraine car elle mourut au 3e jour de la guerre. Le Vivere String Quartet propose son bouleversant morceau To Mary qui a été composé en 2019. Impossible de ne pas rester insensible à ce qui est sans doute le plus beau titre de l’album. Un second morceau d’Hanna Havrylets, Expressions, vient conclure l’enregistrement. Écrit en 2004, de facture plus moderne et minimaliste, Expressions étire sur plus de 9 minutes quelques notes répétées, avec des accélérations, des suspensions, donnant à ce singulier titre une tension palpable.

    Grâce à ce passionnant et riche album, le Vivere String Quartet propose l’un des plus beaux hommages à un pays qui a bien besoin de l’art et de la musique pour défendre sa culture et son âme. Bravo !

    Vivere String Quartet, Prayer for Ukraine, Phenotypic Recordings, 2024
    https://www.facebook.com/viverequartet
    https://www.phenotypicrecordings.com/vivere-string-quartet

    Voir aussi : "Bach, suites"
    "Guerres et paix"

    Crédit photo © Eric Cheng

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  • Bonnes chansons de Fauré

    En cette année Fauré (le compositeur français est mort en novembre 1924), pour quelques jours encore, il n’est pas trop tard pour s’intéresser à un délicat album du duo formé par Jacques Herbillon, décédé en 2023, et Théodore Paraskivesco. Le regretté baryton et le pianiste franco-roumain proposent un programme de mélodies et de chansons, complétées par L’Horizon chimérique op. 118.

    Ne nous arrêtons pas, dit en substance le livret du disque, sur l’allure bonhomme de Gabriel Fauré et de ses œuvres d’une simplicité parfois austère. En réalité, le caractère bien trempé de l’auteur du célèbre Requiem était notable. Quant à ses mélodies, elles étaient goûtées et chantées avec bonheur dans l’Europe entière, y compris en Belgique, en Allemagne ou Angleterre où l’on s’en délectait particulièrement.

    Voilà pourquoi cet album proposé par  Jacques Herbillon et Théodore Paraskivesco est essentiel. Les deux musiciens mettent un point d’honneur à sortir de dessous les fagots des chansons et des mélodies à la facture musique française bien assumée.

    Le compositeur s’appuie sur les textes d’écrivains parfois connus (Victor Hugo, Paul Verlaine, Théophile Gauthier, Sully Prudhomme, Leconte de Lisle, Villiers de l’Isle Adam), parfois moins (Raymond Bussine, Paul de Choudens, Armand Sylvestre, Victor Wilder, Jean Richepin, Jean de la Ville de Mirmont).

    Les compositions de Fauré et les interprétations de Jacques Herbillon et Théodore Paraskivesco laissent à entendre le raffinement, y compris dans les poèmes les plus sombres (le poignant Au cimetière) et romantiques. Que l’on pense à L’Absent de Victor Hugo ("— Sentiers où l'herbe se balance, / Vallons, coteaux, bois chevelus, / Pourquoi ce deuil et ce silence ? / — Celui qui venait ne vient plus...").

    Le post-romantisme finissant est à l’œuvre dans ces chansons souvent brèves (elles dépassent rarement les trois minutes) et aux titres évocateurs : Aubade, Tristesse, Sylvie, Chanson d’amour. Fauré est un compositeur dont le travail harmonique a pu sembler décalé à la fin de sa vie, avec le surgissement du modernisme en musique. Une considération vite oubliée, tant le travail sur les mélodies continue à impressionner (Après un rêve ou le somptueux Noël). 

    Le travail de Gabriel Fauré sur les mélodies continue à impressionner

    L’auditeur s’arrêtera sur le mystérieux et parnassien poème de Sully Prudhomme, Ici-bas ("Ici-bas tous les hommes pleurent / Leurs amitiés ou leurs amours / Je rêve aux bonheurs qui demeurent / Toujours..."). Fauré le met en musique avec le tact artistique dont il est habitué, sans ostentation. On peut aussi parler de légèreté dans certains morceaux (Chanson d’amour), voire d’onirisme – et parnassien (La Fée aux chansons, Aurore, Le pays des rêves). N’oublions pas non plus l’orientalisme du poème Les Roses d’Ispahan ("Les roses d'Ispahan dans leur gaîne de mousse, / Les jasmins de Mossoul, les fleurs de l'oranger / Ont un parfum moins frais, ont une odeur moins douce, / O blanche Leïlah ! que ton souffle léger...").

    L’un des morceaux phares de ce programme est la mise en musique du Clair de lune de Verlaine, tiré des Fêtes galantes ("Votre âme est un paysage choisi / Que vont charmant masques et bergamasques / Jouant du luth et dansant et quasi / Tristes sous leurs déguisements fantasques..."). Fauré s’approprie les vers du poète français avec la délicatesse, la grâce et la simplicité qu’on lui connaît. Le piano de Thédore Paraskivesco déroule avec la même discrétion, tandis que Jacques Herbillon s’interdit toute effusion et choisit la pudeur et la retenue. Verlaine est encore présent dans ces Mélodies de Fauré avec son fameux Spleen ("Les roses étaient toutes rouges / Et les lierres étaient tout noirs. / Chère, pour peu que tu ne bouges, / Renaissent tous mes désespoirs. / Le ciel était trop bleu, trop tendre, / La mer trop verte et l'air trop doux. / Je crains toujours, - ce qu'est d'attendre ! / Quelque fuite atroce de vous. / Du houx à la feuille vernie / Et du luisant buis je suis las, / Et de la campagne infinie / Et de tout, fors de vous, hélas !").

    Encore et surtout Verlaine avec La Bonne Chanson. Du recueil éponyme du poète parnassien, Fauré en a tiré neuf mélodies. Là encore, les chansons sont courtes (la plus longue fait un peu plus de trois minutes). Le compositeur français a dédié son œuvre à sa maîtresse Emma Bardac. Il est vrai que l’esprit romantique plane sur ces morceaux délicats mais non moins torturés ("J'allais par des chemins perfides, / Douloureusement incertain. / Vos chères mains furent mes guides").

    L’Horizon chimérique op. 118 vient clore cet album émouvant. Émouvant car, en plus d’être un hommage à Gabriel Fauré, il constitue un testament musical de Jacques Herbillon. Ce  cycle de mélodies est constitué de quatre mélodies écrites à la fin de sa vie, sur des poèmes de Jean de la Ville de Mirmont. Fauré fait ici de touchants adieux, avec toujours cette économie de moyens (Je me suis embarqué, Vaisseaux, nous vous aurons aimés). 

    Gabriel Fauré, Mélodies, Jacques Herbillon (baryton) & Thédore Paraskivesco (piano),
    Indésens Calliope, 2024

    https://indesenscalliope.com/boutique/faure-melodies

    Voir aussi : "Élégies pour Fauré"

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