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nouvelles

  • Enquêtes pour de faux

    Insupportable Mulford Sploodge. Inénarrable Sylvain Gillet. Mais où s’arrêtera-t-il ? Après une série de polars aussi glauque que drôles, et dont la marque de Frédéric Dard est évidente (Venenum, Ludivine comme Edith, Commedia nostra), l’auteur venu tout droit du Gâtinais propose chez Ramsay sa dernière œuvre, Les enquêtes improbables de Mulford Sploodge.

    Au menu, non pas une mais 33 histoires racontées par le plus improbable détective au nom très british, Mulford Sploodge. Ces nouvelles, dont certaines sont anciennes, commencent de la même manière : un détective à la Marlowe constate que les clients ne se bousculent pas devant la porte de son bureau, jusqu’à ce que…

    La suite est une série d’histoires aussi drolatiques qu’improbables dont le seul but n’est que de faire rire ou sourire. 

    Le lecteur ne trouvera pas dans ce livre d’enquêtes sérieuses

    Au menu de ce livre, il est question de la disparition du Père Noël, d’un concombre masqué, d’une conseillère matrimoniale, d’une séance de psy dont Mulford Spoodge a grandement besoin, d’un voyage vers le passé en 1985, d’un apprenti assassin ou d’un voyage dans l’espace.

    Sylvain Gillet s’est amusé à faire d’un détective insupportable, sexiste, raciste, stupide et prétentieux le principal argument d’un recueil où le principal héros est l’humour. "Son humour est aussi dépassé que sa vision du monde. C’est un inculte total. Il me parle régulièrement des Misérables d’Émile Zola et croit que Séoul est en Afrique. Rends-toi compte : il télécharge des défilés militaires pour les regarder le week-end ! En plus, c’est le gars le plus corrompu que j’aie jamais vu. Il est macho, sexiste et pour ce qui est de ses opinions politiques, il me donne envie de gerber…" C'est sa secrétaire Yolande qui le dit. On ne peut que la croire. 

    Le lecteur ne trouvera pas dans ce livre d’enquêtes sérieuses. Tout est pour de faux. Même les malencontreux morts qui parsèment le chemin de Mulford Sploodge ne sont pas sérieux.

    Par contre, on rit dans ce livre. Et même on rit beaucoup, que ce soit de la bêtise insondable de l’anti-héros, des quiproquos, de ses calembours ou de ses jeux de mots. Preuve que Sylvain Gillet ne se prend pas au sérieux ? Les mises en abîme qu’il se permet non sans audace : "Raconter mes aventures dans de petites histoires ? (…) Une sorte de chronique. C’est une proposition des éditions Rame Sec (sic) : une bande de jeunes drogués dont les goûts littéraires donnent souvent dans le n’importe quoi" Un "n’importe quoi" revendiqué ici. Et comment !

    Sylvain Gillet, Les enquêtes improbables de Mulford Sploodge, éd. Ramsay, 2024, 288 p,
    https://sylvain-gillet.fr 
    https://www.facebook.com/sylvain.gillet.372 
    https://ramsay.fr/dd-product/les-enquetes-improbables-de-mulford-sploodge

    Voir aussi : "Méchant coup de blues"
    "Les actrices rêvent et se couchent tard la nuit"
    "Du talent à mort !"

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  • Anaïs Nin, prête à sortir du cocon

    Figure féministe incontestable et auteure culte du XXe siècle, Anaïs Nin est surtout connu pour ses ouvrages très intimes (son Journal non-censuré) et ses nouvelles érotiques d’une grande liberté, pour ne pas dire audace.

    L’Intemporalité perdue et autres Nouvelles, paru aux éditions Nil il y a quelques années, dévoile un aspect plus étonnant de l’auteure américano-française. Paru en 2020, ce recueil rassemble des textes situés entre 1929 et 1931.

    À l’époque, Anaïs Nin est mariée, vit en couple et côtoie la bonne société parisienne avec un mari banquier, attentionné et féru d’arts. Mais Anaïs Nin n’est pas à sa place. Femme libre et passionnée, elle s’ennuie dans ce milieu nanti, ce dont plusieurs nouvelles témoignent, dont "La peur de Nice", "Un parfum dangereux", "Les plumes de paon" et surtout "Fidélité" dans laquelle Anaïs Nin porte un regard amer et cruel sur une"chère petite épouse honnête et fidèle" qu’elle ne veut certainement pas être.

    En attendant, c’est dans l’écriture que se lance la future grande écrivaine du XXe siècle pour qui liberté, émancipation, érotisme et séduction ne veulent pas dire rejet des hommes – bien au contraire. Elle y proclame aussi sa satisfaction et sa reconnaissance d’être une femme ("Je voulais des roses rouges. Peut-être est-ce mal. Mais si je te les offre, alors ce n’est plus mal. Prends-les. Je suis une femme… Elles me brûlent. Maintenant, c’est pour toi qu’elles brûlent. Mais je conserve la joie, cette joie d’être une femme", "Les roses rouges"). 

    La vie d’Anaïs Nin allait prendre le virage de la liberté et de l’audace

    L’imaginaire d’Anaïs Nin se dévoile de manière inattendue dans ce recueil. Dans les années 1920, l’art est largement dominé par le surréalisme, ce dont témoigne la nouvelle qui donne son nom au livre ou l’étonnant texte sur un voyage impossible ("Tishnar"). Tout aussi poétique, "La chanson dans le jardin" est le récit d’une enfant puis toute jeune femme découvrant son mental, sa sensibilité et ses combats intérieurs. L’art est omniprésent dans le recueil, que ce soit la danse et le flamenco ("Le sentiment tzigane", "La danse qui ne pouvait pas être dansée"), l’écriture ("Alchimie") ou la peinture ("L’idéaliste").

    Et puis, il y a l’amour, certes moins présent et moins provocante que dans l’œuvre postérieure d’Anaïs Nin. Cette dernière reste dans la retenue ou dans un rêve éveillé et vaguement romantique. Il faut citer le récit des retrouvailles d’un homme et d’une femme, épris d’un amour inabouti ("Fiancés par l’esprit"). C’est l’Anaïs Nin de ses jeunes années, celle d’une épouse rangée, qui s’exprime. Toutefois, elle s’apprête à sortir de son cocon. "Certains baisers (…) peuvent faire voler en éclats tout un projet de vie", constate, amère et réaliste, une des personnages de la nouvelle "Un parfum dangereux". Peu de temps après l’écriture de ces nouvelles, la vie d’Anaïs Nin allait prendre le virage de la liberté et de l’audace, de quoi bouleverser son existence, comme la littérature mondiale.     

    Anaïs Nin, L’Intemporalité perdue et autres Nouvelles,
    éd. Nil, 2020, 234 p., éd. Robert Laffont, coll. Pavillons Poche, 2021, 240 p.

    https://www.lisez.com/livre-de-poche/lintemporalite-perdue-et-autres-nouvelles
    https://theanaisninfoundation.org
    https://anaisnin.org

    Voir aussi : "Qui n’aime pas Anaïs Nin ?"

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  • Chair sauvage 

    nouvelles,confrérie,israel,israelien,juif,yehoshuah kenazCes neuf nouvelles israéliennes ont en commun de raconter des scènes de la vie quotidienne à Tel-Aviv, scènes qui menacent à tout moment de basculer dans le drame ou l’absurde (ou bien les deux)

    Une jeune femme rescapée des camps de concentration et persuadée que des excroissances lui poussent à l’intérieur du corps devient à la faveur d’une soirée mondaine une personne digne d’intérêt ; un jeune garçon rencontre un demi-frère, pour le meilleur et pour le pire ; un soldat accepte de couvrir un supérieur dans une affaire a priori anodine ; un traducteur s’intéresse malgré lui à l’absence prolongée d’un voisin ; une étrange soirée réunit des invités qui ne se connaissent pas ; la projection d’un film pornographique se termine par un événement aussi inattendu que tragique.

    Yeoshua Kenaz réunit des histoires où le quotidien trivial d’une société israélienne malade le dispute au grotesque et au tragique. L’éditeur parle avec raison de "compassion goguenarde".

    Une vraie curiosité. 

    Yehoshuah Kenaz, Chair sauvage, éd. Actes Sud, 2011, 221 p.
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2012/03/01/23652832.html
    https://www.actes-sud.fr/catalogue/litterature-etrangere/chair-sauvage

    Voir aussi : "Au Pays des Mensonges"

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  • Chrono-fictions à Amilly

    La Médiathèque d’Amilly (45) propose le vendredi 23 février 2024, à partir de 19H30, le vernissage de l’exposition "Nouvelles historiques du Loiret" (entrée libre, réservation conseillée).

    Emilie Riger propose également chaque année à la librairie des Écoles de Montargis un atelier sur une thématique chaque fois différente. En 2023, elle a proposé aux aspirants écrivains de travailler autour du thème de la nouvelle historique, forcément localisée dans le Loiret, et d’y adjoindre des photos, anciennes et actuelles, du lieu ou de l’évènement mis en lumière.

    Le public pourra découvrir le fruit de ce travail d’écriture, et un éclairage sur notre histoire locale grâce à une exposition de 16 panneaux présentant chaque nouvelle et ses photos.

    Le bloggeur sera présent, avec la nouvelle La fille en rouge consacrée à la diaspora chinoise de Montargis et la naissance du Parti Communiste chinois.

    Tout public. Durant les horaires d'ouverture de la médiathèque

    Exposition "Nouvelles historiques du Loiret", Médiathèque d’Amilly (45)
    A partir du 23 février 2024
    https://www.amilly.com

    Voir aussi : "Montargis la Chinoise"
    "Trop vieille pour toi"

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  • Qui n’aime pas Anaïs Nin ?

    Anaïs Nin : voilà un des noms les plus sulfureux et en même temps les plus passionnants de la littérature du XXe siècle. Elle est célèbre notamment pour un journal à la fois marquant, sincère et sans tabou, au point qu’il a été expurgé des années avant de paraître intégralement tardivement dans une version non expurgée. Ce n’est cependant pas de ce fameux Journal dont je vais vous parler mais de deux œuvres plus étonnantes : une bande dessinée sortie récemment et un recueil de nouvelles de l'écrivaine – certes pas le plus connu.

    La BD est de Léonie Bischoff. Son Anaïs Nin, Sur la mer des mensonges, paru chez Casterman, est consacré aux années parisiennes d’Anaïs Nin, quelques années après son mariage avec le doux Hugh Parker Guiler, honorable banquier et artiste à ses heures. La jeune femme, Américaine née cubaine, n’est pas encore l’écrivaine que l’on connaît. À dire vrai, elle se cherche, trouvant son refuge dans un journal (ou plutôt ses journaux), son double, dans lequel elle confie ses interrogations, ses émois, ses souffrances, ses doutes et ses rêves.

    C’est une Anaïs Nin de son époque, celle des années 30, allant de ses cours de danse avec le beau Monsieur Mirales aux soirées mondaines. Lorsqu’elle rencontre l’écrivain Henry Miller, de passage en France, l’attraction est immédiate entre les deux artistes. Mais il s’agit d’abord d’une attraction littéraire. D’abord.

    Léonie Bischoff s'avère virevoltante et poétique dans ce récit qui aurait pu facilement tomber dans le scabreux. Rien de tel ici, tant l’auteure et dessinatrice suit avec tendresse et admiration une artiste exemplaire à plus d’un titre – même si son amoralité en ferait friser plus d’un et plus d’une. La ligne claire et les couleurs pastel font de cette BD un excellent contrepoint au recueil de nouvelles que les éditions Musardine ont publié en 1999 dans une nouvelle traduction

    Faire du sexe et de l’érotisme une matière vivante

    Alice – car c’est de ce livre dont il est question – souffre d’une paternité – ou plutôt maternité – que Jean-Jacques Pauvert évoque en présentation, avec un mélange d’admiration et de perplexité – et presque de dédain. Les nouvelles de White Stains (c’est le titre américain) ne sont pourtant pas à proprement parler des histoires prudes. C'est le moins que l'on puisse dire.

    Anaïs Nin y prend souvent à plusieurs reprises l’identité d’un homme, à l’instar du "Alice" qui ouvre le recueil, le récit d’une promenade amoureuse à la campagne qui prend un tour inattendu lorsque le narrateur et sa maîtresse – Alice, donc – croisent un autre couple.

    Dans l’histoire suivante, "Esmeralda", l’érotisme sans fard – ni sans violence – se pare de provocation littéraire, puisque l’écrivaine hispano-franco-américaine conte la première étreinte imaginaire entre Phoebus et Esmeralda, les deux protagonistes du chef-d’œuvre de Victor Hugo.

    Le lecteur lira avec amusement les "Souvenirs" d’un garçon dans une société prude et en particulier dans un pensionnat sévère où l’on se cache pour mieux faire la nique à la morale… L'humour n'est pas absent dans cette nouvelle qui entend pourfendre la morale et la bienséance dans une société rigide. Très rigide.   

    Anaïs Nin propose avec "Florence" une de ces histoires à la fois épicées et émotionnellement très chargées. Là, sans doute, se cache le cœur des écrits de l’auteure américaine. Cette manière de faire du sexe et de l’érotisme une matière vivante et humaine.

    On parlera encore de féminisme dans l’éloquent "Des jeunes filles et de leur con", véritable adresse amoureuse à ses sœurs autant qu’invitation à l’amour, ce que racontent deux narrateurs du recueil. Le premier est séducteur et séduisant ("Je veux une femme") alors que le second devient chasseur et joueur ("Le membre d’or").

    L’écriture d’Anaïs Nin vient de loin et touche au cœur, au point d’avoir révolutionné la manière d’écrire sur le sexe. On ne peut se priver de citer un extrait : "Ma main était entre ses ravissantes cuisses, et la façon dont elle réagissait à ses attentions me prouva que je n'avais pas oublié comment jouer de cet instrument qui, habilement stimulé, prolonge dans le corps d'une femme les échos d'une harmonie divine". 

    Léonie Bischoff, Anaïs Nin, Sur la mer des mensonges, éd. Casterman, 2020, 192 p.
    Anaïs Nin, Alice et autres nouvelles, éd. La Musardine, 1999, 125 p.
    Trad. Alain Defossé

    https://www.casterman.com
    https://www.lamusardine.com
    https://leoniebischoff.com
    https://anaisnin.org

    Voir aussi : "Jours tranquilles à Clichy" 

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  • Fugues

    laurent groff,nouvelles,confrérie,fuguesVoici un des meilleurs recueils de nouvelles qu'il m'était été donné de lire.

    Ces neuf histoires sont centrées sur des destins de femmes : un fait divers scandaleux dans une bourgade américaine, une relation improbable entre un ancien champion de natation et une jeune fille handicapée, le destin d'une enfant rêvant de devenir majorette (ces deux nouvelles sont les plus poignantes du recueil), une amitié étouffante entre une bourgeoise collet montée et une artiste extravertie,...

    Autant de nouvelles qui prennent aux tripes ! Seul bémol dans ce livre : j'ai moins accroché à la nouvelle qui donne son titre au recueil même si sa construction est très audacieuse. Mise à part cette très légère critique, Fugues est un livre d'une grande qualité que je conseille à tous. Du très grand art !

    Lauren Groff, Fugues, éd. 10/18, 320 p.
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2010/05/29/18042586.html 
    https://www.lecteurs.com/livre/fugues/2112939

    Voir aussi : "Le touriste"

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  • Le nœud de l’intrigue

    daniel fattore,suisse,nouvelles,confrerie18 nouvelles composent Le Nœud de l'Intrigue, le premier livre de Daniel Fattore aux éditions de la Plume noire. Dans ces histoires, tour à tour graves ("L'examen"), surréalistes ("Un verre chez Roger"), sombres ("Je tire"), burlesques ("Votre chartreuse a un goût"), poétiques ("Cheveux d'or") ou tendres ("Le filet de bar"), Daniel Fattore nous invite à une série de voyages dans des "quotidiens réels ou rêvés", comme il le dit lui-même. Et on ne peut pas dire qu'il manque de style ni d'humour pour une telle entreprise ! Avec une maîtrise remarquable, dans des histoires à l'intrigue parfois ténue, Le Nœud de l'Intrigue marque le début prometteur d'un écrivain qui a toutes les armes pour aller bien plus loin.  

    Daniel Fattore, Le Nœud de l’Intrigue, éd. La Plume noire, 2010, 98 p. 
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2010/12/20/19929260.html
    https://editionlaplumenoire.blog4ever.com/le-noeud-de-l-intrigue-de-daniel-fattore
    http://fattorius.blogspot.com

    Voir aussi : "Tout droit de reproduction interdit"

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  • Décollement de la routine

    Sur sa page Facebook, l’auteur montargois Yann K se décrit, non sans malice, comme un "samouraï de la syllabe qui affronte les mots à la lame dans l’espoir qu’ils la rendent". Voilà pour présenter un écrivain dont l’univers est indissociable de son travail sur les mots. Son dernier ouvrage en date, le recueil de nouvelles Briser la Glace (éd. Maïa), donne un bel aperçu du travail de l'auteur.

    Yann K entend faire de ces vingt récits autant d’histoires dans lesquelles le quotidien se lézarde, dévoilant souvent une réalité déroutante, incroyable, indicible et déstabilisante. Mais qu'est-ce qui se cache derrière la routine ?

    En 120 pages, le recueil rappelle que lorsqu’il est question de briser la glace, il faut s’attendre au fracas et au vacarme : "Des coups d’arrêt sous le coup de la loi, des coups de fourchette dans les chairs crues ou cuites, et cette cuisine des petits plats dans les grands, des petites proies et du temps". 

    La langue qu’use l’auteur est virtuose. C’est une mécanique bien huilée

    Yann K se joue du lecteur dans des histoires menées tambour battant, à l’instar de la nouvelle qui ouvre le recueil ("Flipper"). La langue qu’use l’auteur est virtuose. C’est une mécanique bien huilée, fonçant à toute vitesse et avec fracas ("Franck P. Chester", "Métro Sillon"). Mais ce sont aussi et surtout des vies minuscules que propose Yann K, y compris lorsqu’il s’agit de celle d’un immeuble ("Géométrie d’un quotidien") ou d’un moustique ("Death is my business").

    Le lecteur pourra trouver quelques destins brossés avec élégance en quelques pages : un avocat ("Guacamole klaxon"), un homme discret et effacé (l’Antoine de "Savoir-vivre"), un noble désabusé ("Habeas corpus") ou une migrante ("La procédure").

    Le lecteur s’arrêtera sans doute avec un grand intérêt sur une revisite du Cid de Corneille ("L’étrange peine"), un conte contemporain autour de la société de consommation ("La chaîne du froid") ou le fascinant récit mythologique "Inaani Aniina".

    Yann K sait décidément fort bien briser la glace. 

    Yann K, Briser la Glace, éd. Maïa, 2022, 120 p.
    https://www.editions-maia.com/livre/briser-la-glace
    https://www.facebook.com/yann.kauteur

    Voir aussi : "Mon cœur battra toujours au même rythme que le tien"
    "Du talent à mort !"

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