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chanson - Page 2

  • 2014-2024 : Top 10 de Bla Bla Blog

    Pour marquer les 10 ans de Bla Bla Blog, le bloggeur a souhaité faire un top 10 des articles ayant fait le plus de buzz. 
    Au programme, de la musique, des livres, de l’audace – et même beaucoup d’audace – et… une lampée de whisky – avec modération…  

    10/ "Fishbach, Y crois-tu ?"

    Fishbach.jpgEn attendant son prochain concert à La Cigale le 14 mars prochain, Fishbach, l'une des révélations dont nous avions parlé il y a peu sur Bla Bla Blog, s'est produite pour les sessions Son & Lumière de Télérama.

    Elle y interprète Y crois-tu, le premier titre de son nouvel album A ta merci…

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    9/ "Haddock et Loch Lomond"

    C'est de whisky dont il sera question dans cet article. De whisky mais aussi de bande dessinée. 

    Boisson longtemps confinée dans des cercles de connaisseurs, plus ou moins snobs, jamais le whisky ne s'est aussi bien porté qu'aujourd'hui. Alors que vingt ans plus tôt les distilleries peinaient à rester rentable, elles sont aujourd'hui confrontées à une révolution culturelle autant qu'à une vraie crise de croissance : difficulté à satisfaire la demande mondiale (+ 3 % par an), consommateurs de plus en plus ouverts aux whiskies autres que le sacro-saint blend ou le single malt écossais (boissons venues du Japon, des États-Unis, d'Australie ou de France), rachats de distilleries par de grands groupes (Diageo ou Pernod Ricard). La France se classait en 2013 premier pays consommateur au monde devant le Royaume-Uni et les États-Unis avec deux litres par personne et par an ! Il est aussi à noter que le premier pays producteur au monde de ce divin breuvage est... l'Inde ! Ce qui n'est pas forcément gage de qualité, les tords-boyaux y faisant florès…

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    8/ "Adrineh Simonian comme à la maison"

    Adrinehsimonian.jpgCette information est sortie de manière relativement confidentielle il y a une dizaine de jours.

    Nous apprenions que la mezzo-soprano autrichienne Adrineh Simonian a choisi une reconversion inattendue, passant de l’univers feutré et bienséant de l’opéra pour celui, plus sulfureux du porno... féministe.

    Après ans de carrière dans l’art lyrique, de Vienne à Nice en passant par Munich, la chanteuse lyrique a sauté le pas et s’est engagée dans une voie inattendue. C'est via son site Arthouse Vienna qu'elle  propose un catalogue de films X…

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    7/ "Aurélie Dubois unmakes sex"

    Aurelie dubois.jpg"Qui es-tu pour ne pas te reconnaître ?" annonce le site Internet d’Aurélie Dubois. La citation de Daniel Androvski, psychanalyste et écrivain, annonce la couleur : les œuvres qui sont proposées par l’artiste risquent d’en dérouter plus d’un et nous tendre un miroir dérangeant sur le corps, le désir, le fantasme et le sexe. Une démarche revendiquée par Aurélie Dubois, "artiste de garde", qui affirme ceci : "Je considère que je ne fais que traduire la météo des pulsions."

    Graphiquement, l’influence de la bande dessinée est flagrante dans les œuvres de l'artiste datées de 2006. Il y a aussi de l’Egon Schiele dans cette manière de représenter ses nus et ses scènes de couples : corps contorsionnés, visages grotesques, scènes de sexe caricaturales, travail sur les cadrages. Mais qu’on ne s’y trompe pas : Aurélie Dubois reste une artiste au talent de portraitiste indéniable, comme le prouvent ces portraits de 2007 et 2012, ainsi que ces autres dessins de 2008 à 2010 d’une élégante maîtrise graphique – ce qui n’exclut pas son travail sur la déstructuration des corps…

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    6/ "Grey et sa secrétaire"

    Lasecretaire.jpgUne jeune Américaine mal dans sa peau tombe sous le charme vénéneux et érotique de Grey, son patron. Vous aurez bien sûr deviné le pitch du film... La Secrétaire.

    Alors que sort cette semaine le second volet de Cinquante Nuances de Grey, l'adaptation du best-seller de new romance de EL James , il n'est pas inutile de reparler de l'autre long-métrage notable sur le SM, sorti il y a une quinze d'années et qui prenait à bras le corps ce sujet sulfureux.

    À sa sortie en 2002, La Secrétaire de Steven Shainberg, avec Maggie Gyllenhaal et James Spader dans les rôles principaux, a été accueilli par des critiques flatteuses et une fréquentation honorable pour une œuvre qui faisait de la soumission sexuelle son thème de prédilection. Un effet collatéral de l'affaire Clinton-Lewinsky qui venait à peine de s'achever et qui faisait à l'époque les gorges chaudes des médias ? On peut s'interroger…

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    5/ "Le petit monde d’Élodie Suigo"

    elodiesuigo.jpgOn ne parle pas assez de la radio, ce média ouvert, protéiforme et souvent inventif. J’ai envie de vous parler d’Élodie Suigo et de son émission quotidienne Le Monde d’Élodie, diffusé sur France Info.

    Mine de rien, cette série de chroniques a la capacité de vous accrocher très rapidement et de devenir un rendez-vous familier grâce à des qualités finalement très simples : des interviews courtes et sensibles, sans esbroufe ni sens de la provocation. La journaliste de France Info écoute ses invités et évite de se mettre en avant. C’est ce qui fait la richesse de ses chroniques. Une richesse telle que le catalogue de ses invités est impressionnant de richesse…

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    4/ "Où es-tu, Berry ?"

    Berry.jpgOn avait quitté Berry en 2012, avec l’album Les Passagers. La chanteuse avait choisi le fil conducteur du voyage pour des chansons délicates et pudiques, portées par une voix caressante, l’une des plus belle sans doute de la scène française. Est-elle revenue de ses voyages ? Où est-elle aujourd’hui et quelle est son actualité ?

    Il convient au préalable de faire quelques rappels sur la carrière de Berry, commencée en 2008 avec un premier album, Mademoiselle, remarqué par la critique et le grand public. Disque d'or, il a été suivi de plusieurs centaines de concerts en France comme à l'étranger (Brésil, Corée du Sud ou Serbie). Mademoiselle ce sont 10 joyaux musicaux que la chanteuse a sculpté avec ses acolytes Manou et Lionel Dudognon…

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    3/ "Différenciation de la vitesse d’évolution intellectuelle"

    Parlons pub avec cet excellent spot proposé par EDF et l’agence BETC/Havas Paris, Eva et Violette. Le film a été réalisé par Réalité, de l’agence Big.

    La vénérable entreprise nationale d’électricité choisit l’humour et le contre-pied pour parler de son énergie vertueuse ("97 % sans CO2, grâce au nucléaire et aux énergies renouvelables").

    L’héroïne est Eva, chargée de surveiller sa nièce Violette, une enfant aussi surdouée que sa tante peut être bordélique, blasée et complexée par cette gamine trop parfaite. Eva ne peut que constater "qu’intellectuellement, on n’évolue pas tous à la même vitesse", sans se bercer d’illusion sur son propre compte. Sauf que grâce à EDF, la jeune femme va pouvoir avoir sa revanche sur une gamine décidément bien tête-à-claque : "Heureusement, de temps en temps, la vie fait bien les choses"…

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    2/ "Union TV : un nouveau média pour une nouvelle révolution sexuelle"

    Florecherry.jpgLe vénérable Union entrerait-il dans une nouvelle ère ? Créé en 1972, le magazine érotique et libertin fait lentement mais sûrement sa mue. Après l'édition web, c'est une chaîne de télévision qui vient de naître fin janvier (disponible sur la box SFR). Nous avons rencontré Flore Cherry, responsable de la transformation digitale à Union, pour en savoir plus sur ce nouveau média.

    Union TV a la spécificité par rapport à ses concurrents (Dorcel TV, XXL ou Pink TV) de ne pas proposer que des programmes hard. Ils sont certes visibles de minuit à 5 heures du matin, mais, plus tôt dans la nuit, de 23 heures à minuit, Union TV propose aussi des rubriques plus sérieuses mais tout aussi alléchantes. Des conseils de sexologues, sexothérapeutes confirmés, artistes et youtubeurs (Jessica Pirbay, M'sieur Jérémy ou Clémity Jane) proposent un "autre discours sur la sexualité" , indique Flore Cherry…

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    1/ "Deborah de Robertis l’ouvre"

    Deborahderobertis.jpgÇa s’est passé au Louvre le 15 avril 2017. Deborah de Robertis, artiste franco-luxembourgeoise féministe, engagée et aux performances sulfureuses, pose dénudée au milieu d’un parterre de touristes venus mitrailler et filmer La Joconde. Devant ce public médusé et vite acquis à sa cause, Deborah de Robertis expose son sexe, comme elle l’avait d’ailleurs fait au Musée d’Orsay en 2014 devant le tableau L’Origine du Monde de Gustave Courbet. La scène, brève et violente, est interrompue par les gardiens du musée et par l’auguste établissement qui choisit d’évacuer le public...

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    Voir aussi : "Bon anniversaire, Bla Bla Blog (10 ans !)"
    "Top 10 de Bla Bla Blog en 2023"

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  • 1, 2, 3 Leïla !

    On retrouve Leïla Huissoud avec bonheur, telle une copine ou une petite sœur, avec sa sensibilité, ses blessures mais aussi une joie de vivre teintée de mélancolie.

    La maladresse, son dernier opus, écrit et composé après la crise sanitaire, est un voyage intime d’une musicienne attachante et lucide sur les difficultés du métier d'artiste. En parlant de voyage, l’auditeur sera cueilli dès le début de l’album avec le périple en train qu’est "Avant Nantes". On imagine Leïla Huissoud en passagère d’un TER en direction de la Loire-Atlantique. C’est avec tendresse que la musicienne slame sur ses voisins et voisines dont elle imagine la vie et le quotidien : "Les collégiens, les salariés, les lycéens, les habitués quotidiens du train… Les Bouchers, des médecins, des techniciens spécialisés, des gens biens qui vont au travail. C’est un beau début de journée".

    Si un seul terme convient le mieux à Leïla Huissoud c’est bien celui d’humaniste. La chanteuse le prouve avec la tendre et triste "Lettre aux paumés". Elle offre un  hommage aux gens de peu, aussi discrets que pudiques dans leur malheur : "Quand ils s’offrent c’est à la nuit / Ils ont lâché la rancœur / Leur douceur ne vient pas du joli / Mais de béances à l’intérieur".

    Avec "Jolies frangines", un titre de son précédent album Auguste, Leïla Huissoud avait prouvé qu’elle était une chroniqueuse incroyable de l’enfance. Elle le prouve encore avec "L’ascenseur" et, mieux, avec le diptyque que forment "Soleil 1, 2, 3…" et "1, 2, 3 Soleil !" Ce jeu des cours de récréation est un joli fil conducteur pour parler d’amour, de séduction, d’attachement et d’espérance ("Soleil 1, 2, 3…"). Est-ce une bonne idée que de tomber amoureux, se demande-t-elle ? N’est-ce pas risquer de souffrir ? "1, 2, 3 Soleil !" y répond par une déclaration enlevée jazzy : "Si vous saviez comme je vous aime quand je mets mes lunettes de sans-gêne / On dira que je vous surveille / 1, 2, 3 Soleil ! / Messieurs, dans mes bras !" Décidément, les jeux de l’amour et du hasard restent un sujet éternel d’inspiration.  

    Accompagnée de sa seule guitare, Leïla Huissoud fait de "Mon spectacle s’appelle…" se veut une confession sur la difficulté de se livrer au public et d’être l’objet d’une critique : "En haut de la bio, on lit ‘grosse merde’ ou ‘la moisie’, j’hésite encore". Introspective, l’ex-candidate de The Voice (nous sommes en 2014) revendique sa liberté et sa force de caractère : "Mon credo c’est d’en faire le moins / L’errance c’est un beau chemin". 

    La qualité d’écriture de Leïla Huissoud est non seulement évidente mais en plus insolente

    La qualité d’écriture de Leïla Huissoud est non seulement évidente mais en plus insolente. Il faut bien écouter ses paroles, à l’instar de "La ligue des justiciers", avec Théo Bonneville en featuring, le touchant portrait d’un homme heureux, libre, léger ("Ouais j’me sens bien"), mais aussi hymne à l’amitié et au bonheur.  

    L’auditeur sera sans nul doute touché par l’un des meilleurs titres de l’opus, "À tes amours". Ce morceau a été écrit comme une adresse à toutes ces femmes, ces "demoiselles, ces amantes, ces amours et ces chagrins",  qui ont changé à jamais l’homme qu’elles ont aimé - d'un amour certes éphémère. "Derrière un grand homme, il y a ces drames et ils ressemblent à vos prénoms" chante-t-elle. Nostalgie ? Non, plutôt un hommage aux histoires d’amour passées qui forment, construisent et rendent meilleur. "Si vous saviez comme il est beau à se cramponner à demain". Merci qui ? Voilà qui rend les ruptures moins douloureuses.

    À l’instar de PR2B et sa superbe "Lettre à P." (Rayons Gamma), la jeune chanteuse propose une jolie déclaration à son père ("Lettre au père") avec piano et voix. Au milieu de la chanson, elle lui lance une invitation à remonter la pente et reprendre le chemin de la vie ("Mais bordel qu’est-ce que ça fait mal de voir son héros s’effondrer / Putain, papa, tu peux tomber / Putain, papa tu sais être con et même des fois t’as pas raison / Merci de nous avoir tout tombé… / Allez, le daron, c’est pas trop tard".

    Il est encore question d’enfance dans "Chanson éducation" dans lequel la musicienne dit merci à ses professeurs, en dépit de son caractère brouillon et de son talent artistique que des enseignants et enseignantes ont su voir. Mais il est aussi question de ces autres professeurs, ces "éducateurs par l'impudeur", qu'ils s'appellent Ferré, Brassens ou leprest. Et là, la magie opère. En quelques mots, Leïla Huissoud parvient à travers un portrait d’elle-même, elle, l’artiste attachante, la "chianteuse", comme elle s'est surnommée elle-même : "Éducation par l’impudeur / Et pas plus balèze qu’un loser / je reprendrais bien un petit bout de cœur / Inadaptée, inarrêtable, indispensable, incapable / Habilement abîmée / Violemment  emportée par les vents détournés / Par les tourments des gens."

    Leïla Huissoud chante pour ces autres femmes, ses sœurs, celles qui semblent être "une déception déguisée en fille" et dont la maison devient, hélas, un refuge ("Déguisée en fille"). Dans une langue poétique, dense et toujours subtile, l’artiste parle de ces femmes invisibles, mises de côté, alors qu’elles devraient avoir accès à leur place, aux mouvements, à la liberté et sans être la cible de clichés (fragilité, hystérie, folie). Bref, à la violence.

    "La maladresse", qui donne son titre à l’opus, est une confession sous forme de slam. Le désenchantement est là. Leïla Huissoud s’y dévoile sans fard. C’est le morceau d’une jeune femme parlant de son "intérieur de carcasse, une colocation sans terrasse". Qu’est-ce qu’un artiste, s’interroge la chanteuse ? Comment se construire face au public ? Comment recevoir ce qu’il offre ? Comment aimer sans maladresse ? Leïla Huissoud se livre avec une lucidité d’autant plus désarmante lorsque sa voix fragile se brise. "Je me suis pas calmée / Je me suis juste cramée".  

    Et si l’on disait que La maladresse s’écoute comme un album de consolation ? Un opus qui se termine par "Les chansons tristes" qui ne le sont finalement jamais complètement. La chanson : un sujet qui est un grand classique de la chanson française, justement. Voilà qui pose d’emblée Leïla Huissoud comme une des grandes artistes de la scène actuelle. 

    Leïla Huissoud, La maladresse, French Flair, 2024
    https://www.leilahuissoud.com
    https://www.facebook.com/LeilaHuissoudofficiel
    https://www.frenchflairmusic.com/product-page/le%C3%AFla-huissoud-la-maladresse
    https://www.youtube.com/watch?v=fVHwatwxrJw
    https://tinyurl.com/4arx9h7v

    Voir aussi : "Comme un ouragan"
    "Une certaine PR2B"

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  • Positive attitude

    On aime le titre du premier single de Florence Béa, Une Floraison.

    "Cette chanson est pour tout ceux qui en ont assez de la violence de notre société et qui rêvent de plus de douceur et d'empathie". L’artiste ne pouvait pas être plus explicite. De la chanson positive, donc, servie par une musique puisant largement dans le répertoire Disney.

    On ne peut pas enlever la maîtrise vocale de Florence Béa. Et dire qu’il s’agit de son premier single. Prometteur ! 

    Florence Béa, Une floraison, 2024
    https://www.florencebea.fr
    https://www.facebook.com/profile.php?id=61560014545363&locale=fr_FR
    https://www.instagram.com/florence__bea
    https://www.tiktok.com/@florence__bea

    Voir aussi : "LaureM, invin-sensible"

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  • Dynah, entre acide et acidulé

    Partons à la découverte de Dynah, de son premier album L’eau monte et de sa chanson française teintée d’électro. Le morceau qui donne son nom à l’opus laisse à voir un engagement pour l’environnement autant que les l’évocation des tourments et des questionnements d’une femme et "l’eau trouble des sentiments".

    L’ex du groupe rock Why Elephant propose un album sincère et biographique. "Je ferais le clown dehors / Si je pouvais je lâcherais prise", constate-t-elle dans "La fille à la coquille". Être vraie, ne pas faire semblant. Voilà ce qui motive Dynah, une femme d’aujourd’hui, simple, pas une fille à histoires en somme. Voilà qui rend cette autrice-compositrice-interprète touchante.

    Dans le morceau "Découpée", l’auditeur sera frappé par le son électro-pop mâtiné de sons hip-hop donnant à cette chanson féministe, dénonçant l’utilisation dans les magazines de l’image du corps des femmes artificialisé ("Découpé / Redimensionné / Détouré / Détourné"), une facture hyper moderne. Sans doute le titre le plus pertinent et carrément le meilleur de l’opus.

    Il est encore question de féminisme et des femmes cette fois inspirante, dans "Reste encore". Le deuil, l’absence et le manque marquent une artiste dont la fragilité affleure dans chaque titre de l’album. C’est encore à cœur ouvert que Dynah se livre sans fard et sans illusion dans le sobre et délicat piano-voix "Toute petite" : "Mais je suis toute petite / Toute petite / Rien du tout / Minuscule / Une virgule / Un caillou". De là à s’en plaindre, sûrement pas : "Pas si mal d’être petite / Si je peux me cacher dans ton cou" !

    Pas une fille à histoires

    Dynah revendique une nouvelle fois sa sensibilité, son hypersensibilité et sa douceur dans le délicieux et acidulé titre "La douceur". Dynah, là encore, assume sa douceur ("Il n’y a rien de meilleur"). Paradoxalement, c’est une vraie arme pour se rendre "invincible" et résister à ceux qui voudraient que l’on s’endurcisse. La douceur doit prendre sa "revanche" assène-t-elle. Voilà qui est dit et bien dit.

    Dans "Fous à lier", à la facture eighties, la musicienne propose la folie comme moyen de renouer avec l’être aimé et de lier ou relier ses "pages volantes" avant qu’elles ne se perdent, voire de les écrire. "Ça fait mille et une nuits qu’on ne rêve plus… qu’on ne danse plus", déplore-t-elle. Dynah refuse le repli sur soi. Revenir vers l’autre, oui, mais avec la folie comme remède.

    Il est question d’amour encore avec "Ton nom". Dynah chante l’obsession d’un simple nom, telle une "incantation", une évidence quoi. "Je fais tourner ton nom dans le silence / Je fais tourner ton nom comme un non-sens". Plus qu’une déclaration d’amour, cette chanson sonne comme une prière païenne, vaudou et obsessionnelle.

    L’eau monte s’écoute comme le panorama personnel d’une musicienne confiant mine de rien ses états d’âmes tout comme ses souvenirs personnels, à l’instar de "Nouvelle" sur le débarquement en classe d’une "nouvelle meuf", fascinante et perdue qui "vient d’arriver". Un vrai coup de cœur que ce titre jouant à merveille avec le texte, l’interprétation et des sons électro-rock.  

    Dans "Pas encore l’heure", Dynah parle de ses derniers moments de sommeil et d’un lever impossible. Pas impatiente de retrouver le monde et les autres visages, elle pose la question d’être dans le monde ("Je gagne du temps / Je fais semblant / D’avoir encore des plans / Pas encore l’heure / Pas encore / Je me rendors").  

    L’opus se termine avec le titre "Sel", aliment à la fois simple et complexe. Complexe comme cette femme et artiste : "Je me morcelle souvent comme ça / je me m’ensorcelle souvent comme ça". Ensorcelant en effet, comme cet album à la douceur acidulée.

    Dynah, L’eau monte, Musigamy, 2024
    https://www.dynah.fr
    https://www.facebook.com/Dynah.fr
    https://www.instagram.com/dynah_dy_nah

    Voir aussi : "Nosonic, plus qu’assez bien"

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  • Nouvelle vague

    Véritable révélation pop du moment, Osinaël a un pedigree impressionnant. Actrice, juriste, avocate, influenceuse (son média engagé The Sages) et maintenant musicienne, elle présente cet été son premier single, J'adore, avant un premier album bien nommé, La Grande Vague, annoncé pour la fin de l’année.

    Qu’on ne s’y trompe pas. Derrière sa facture pop à l’efficacité diablement redoutable et son chant d’amour irrésistible ("J’adore ton Moi / Qui comme une croix / Me fait tenir droit"), J’adore porte aussi quelques messages qu’il faut bien écouter : "Je connais une île blanche / On peut y aller par une porte battante du siècle dernier / Que l’on emprunte sur le tapis ancien d’un destin commun".

    Osinaël est une artiste d’aujourd’hui, femme engagée mais aussi bien décidée à mettre la beauté au service de ses engagements sociétaux, féministes et environnementaux. Fort, bon et beau. Envoûtant, même.    

    J’oubliais. L’artiste multi-talentueuse prépare son premier livre, La Maison Des Secrets et une série télévisée, La Traversée Des Mondes qui sera distribuée par Cannes TV à l’automne 2024. 

    Osinaël, J'adore, 2024
    https://www.instagram.com/osinael_official
    https://www.youtube.com/channel/UCIfKmjGWGf9ikWrZ3nOJruQ
    https://www.the-sages.com

    Voir aussi : "La promesse Jade"

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  • LaureM, invin-sensible

    Conjure les sorts : voilà un titre énigmatique. Il nous vient de LaureM, aixoise de naissance et marseillaise d’adoption.

    La sensibilité affleure dans son dernier single dans laquelle la jeune chanteuse parle d’elle et de sa manière de conjurer les sorts et les sales coups du destin.

    Plus forte qu’il n’y paraît, LaureM fait de la musique et du piano son refuge et son arme ("Il paraîtrait que la musique / Apaise les cœurs mélancoliques / Le mien est dur comme un rocher / Toutes les vagues s'y briseraient").

    Artiste invincible, rêveuse et obstinée, voilà une voix de la scène française qui entend bien s’imposer, avec force, douceur et caractère, envers et contre tous : "Et je rêve un peu plus fort / Et je m'égare un peu moins loin / Et je conjure les sorts / Tu m'aimes plus ça ne fait rien".

    LaureM, Conjure les sorts, 2024
    https://www.facebook.com/musiqueslaure
    https://www.instagram.com/artlaurem
    https://www.youtube.com/@LaureMusiques

    Voir aussi : "Méli-mélo de Loulia"
    "Julia Jean-Baptise pour l’éternité"

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  • Kamas, décalée sans caler 

    Non Kamas ne dérape pas, contrairement à ce que dit l’introduction ("J’dérape") de son troisième album Désaxée. Avec une facture électro-pop, dans le titre qui donne son nom à l’opus, la chanteuse met en scène une jeune femme, Pamela, qui "attend encore ceux qu’elle aime toujours ces vieux fantômes". C’est un vrai univers poétique et gothique ("Pamela aux lèvres rouges s’est arrêtées / Ronces épines orties") que propose Kamas. Qui est-elle ? Une femme de notre temps ou l’artiste elle-même ? Le mystère reste entier : "Ce n’est pas moi / C’est cette époque qui est folle". Voilà qui dénote déjà l’aspect décalé d’une artiste qui veut proposer "un nouveau monde, un univers, la vie telle qu'elle va, intranquille et quelque peu déboussolée".

    En s’inspirant d’un fait divers du XIXe siècle, celle que l’on a intitulé "L'Inconnue de la Seine", une jeune fille noyée retrouvée dans le fleuve parisien, un masque mortuaire sur le visage, Karma choisit l’onirisme pour rendre hommage à cette victime au "teint de porcelaine".

    C’est sur un rythme rock que la musicienne s’intéresse aux majorettes. En réalité, une thématique qui est déclinée en deux titres – ou plutôt deux parties. "Où sont passés les majorettes ?" se demande Karma dans "Les Majorettes Part 1". C’est vivifiant, drôle et à l’acidulé parfum nostalgique qui se poursuite avec le lent, pop et mélancolique "Les Majorettes Part 2". La chanteuse se rêve cette fois dans la peau d’un de ces personnages iconiques de la fête, de l’enfance et de l’insouciance" ("Moi aussi, je serai majorette"). 

    Il y a de la grâce et de la légèreté dans cet album qui s’écoute sans soif

    L’auditeur aura le sourire aux lèvres à l’écoute de  "6V d’amour", une chanson de drague irrésistible ("J’ai pas dit oui / J’ai pas dit non / Re-précise moi ton prénom") dans lequel la chanteuse joue de son charme et de sa séduction ("Mon p’tit lapin / Mon lièvre nain / Viens avec moi j’te montrerai / la jolie mousse le romarin / Derrière le grand supermarché").

    Une autre jolie surprise nous attend avec une reprise sixties de "Noir c’est noir", d’autant plus immanquable qu’elle est interprétée par une femme, ce qui donne à ce classique un lustre particulier mais aussi une tonalité féministe.

    Il y a de la grâce et de la légèreté dans cet album qui s’écoute sans soif, à l’instar de "Tout en bataille" qui raconte l’histoire d’un couple se séparant ("Il lui a donné tous les noms oiseaux de la terre / Elle a fait pan pan avec ses deux doigts tendus"), une séparation chantée comme s’il s’agissait d’un événement à la fois rude, drôle et sans importance qui laisse place à la vie et à la danse.

    Après l’interlude "Do U ?", Kamas se fait plus sombre dans "Tarentelles", un morceau au souffle à la fois érotique et onirique. "Elle m’a mordu elle m’a croqué / Avec une certaine volupté / Là dans ce petit coin caché / Ce fut comme un éclair moelleux / Un millier d’abeilles dans les yeux / Elle m’a mordu elle m’a croqué / La nuit est tombée". Amour, plaisir, sensation de perdre pied et surtout force poétique des mots. Vraiment, là nous avons affaire à une artiste inclassable et avec une sacrée personnalité.

    Dernière preuve de la singularité de la musicienne ? "Des hivers et des printemps" semble se nourrir d’influences anciennes : chanson française, traditionnelle mais aussi pop. Et si Kamas était une  nouvelle troubadour des années 2020 ? Voilà qui pourrait donner la clé de cet album à découvrir.     

    Kamas, Désaxée, Kuroneko, La Tangente du Corbeau, 2024
    https://www.facebook.com/anne.cammas
    https://www.instagram.com/la_kamas_
    https://www.youtube.com/@bluekamas

    Voir aussi : "Julia Jean-Baptise pour l’éternité"
    "Et si par hasard Jéhan"

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  • Sorcières, magiciennes et incendiaires

    Clara Ysé, apparue il y a quelques mois sur la scène française, c’est d’abord une voix. Pour la faire courte, Oceano Vox, son premier album, c’est le timbre de la chanteuse Barbara posée sur des sons électros. Poétique et onirique, mais aussi engagée, comme le prouve le premier et formidable titre "Pyromanes" : "Quand retentit minuit / Brûlons nos lits / Et entrons dans la danse / Génération qu'on oublie / Il est temps de sortir de l'errance".

    Le cœur de ce premier opus ? La chanson française, bien sûr, mais aussi des sons électros et influences traditionnelles ("Le monde s’est dédoublé"). Clara Ysé s’en fait une matière musicale, noble et intime pour bâtir d’incroyables et inoubliables chansons à la fois personnelles et universelles : "Regarde derrière les nuages / Il y a toujours le ciel bleu azur qui, lui / Vient toujours en ami / Te rappeler tout bas / Que la joie est toujours à deux pas / Il m'a dit, "prends patience" / Mon ami, prends patience / Vers un nouveau rivage / Ton cœur est emporté et l'ancien territoire t'éclaire de ses phares").

    Dans "L’Étoile", véritable hymne à la liberté, Clara Ysé appelle à lever les voiles, mais aussi au nom de la résilience et de l’amour ("Toi qui encaisses les coups / Si un jour tu décides de t'offrir au vide / Tu seras mon étoile / Je hisserai les voiles"). L’amour est du reste bien présent dans Oceano Vox, à l’instar du déchirant "Magicienne", confession sur une séparation qui semble insurmontable en raison du vide qu’elle laisse ("Mon amour, Adieu, qu'il fut beau ton rivage / Ensemble souviens-t-en, nous vécûmes un amour enivrant"). Il y a aussi cette plus déchirante encore adresse à la mère de l’artiste. "Lettre à M" est une déclaration d’amour à un être disparu et qui manque toujours : "Je pense à toi tous les jours de l’année / je pense à toi, as-tu le cœur léger ?"

    Clara Ysé s’en fait une matière musicale, noble et intime

    Dans "La sorcière", sur un rythme entêtant, Clara Ysé s’adresse à ce "rêveur solitaire" et lui propose un "conseil salutaire" : oublier "cette fille-là" qui n’est pas pour lui. Au nom de l’amour, une séduisante "sorcière" a su le manipuler,, au risque de l’abîmer ("Elle t'a donné un somnifère / Elle a dit : toi mon adversaire / Je vais te changer en cratère / Couvert de fleurs et de calcaire".

    Impossible de ne pas parler de "Douce", un titre dont la puissance, pour ne pas dire la violence, contraste avec une interprétation à la fois apaisée et voluptueuse. Pourtant, quel message ! : "Si tu savais la haine qui coule dans mes veines / Tu aurais peur, tu aurais peur / Si tu savais la chienne que je cache à l'intérieur / Tu aurais peur, tu aurais peur" ("Douce").

    Clara Ysé est un livre ouvert dans lequel la chanteuse se dévoile sans fard, tout en osant l’engagement pour ses contemporaines, celles qu’elle appelle des "Souveraines" : "Et pour toutes celles dont les complexes vies / Ne seront racontées qu'autour d'un verre à minuit / Que les voix s'élèvent, qu'on prenne les arènes / Et que dans la nuit s'élève le chant des sirènes / Vous êtes souveraines" ("Souveraines").

    Le pouvoir de la vie est là et intact dans Oceano Vox. C’est ce cri à la liberté, à l’amour et à la détermination qu’est le titre à la facture pop-rock et urbaine "Cœurs indomptés".

    Le superbe et mémorable opus qui marque la naissance d’une chanteuse dont on attend avec impatience la suite de la carrière, se termine par une chanson intime, voix et piano, sur le départ d’une maison, lieu de souvenirs heureux : "J'ai perdu la joie de vivre / J'ai oublié entre tes bras / Je ne quitterai pas l'île / Des souvenirs avec toi / Je ne réponds plus de moi".

    Clara Ysé, Oceano Vox, Tôt Ou Tard, 2023
    https://www.facebook.com/clarayseofficiel/?locale=fr_FR
    https://www.instagram.com/clara_yse
    https://www.unit-production.com/artiste/clara-yse
    https://www.youtube.com/channel/UC2lxku6o_Mx8fZfZa0kg1eQ

    Voir aussi : "Loulia : « Trouver du réconfort dans la musique que je fais »"

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